Nevalek - My heart beating faster

   Nevada & Alek
   • « Va te faire foutre j’en veux pas de tes putains de médicaments, j’te le répète depuis ce matin, t’es con où quoi ?! » Ce putain d’infirmier avait pas l’air de comprendre que ces pilules, il pouvait se les carrer dans le cul plutôt que de me les faire avaler. J’veux pas devenir un légume, j’suis en train de crever, c’est pas ça qui va me soigner, 2014 c’est une année de merde de toute façon, alors autant claquer maintenant, comme ça, j’ferais plus chier personne. « Bon tenez le… » Hein ? Who who calmez-vous les gars, j’vois deux gars à la carrure de Shrek qui s’approche de moi et m’agrippe, m’empêchant de bouger pour que l’infirmier puisse me faire gober ces putains de médicaments. Bande d’enculé, j’viens d’me faire baiser. Il me relâche et me laisse retourner sur mon lit, alors j’en profite pour la ramener. « Shrek un et Shrek deux on se retrouvera en enfer, bande de lâche ! » Obligé d’être à trois pour me faire devenir un légume, j’préfère crever saint d’esprit plutôt qu’en loque. Alors j’suis là, sur mon putain de lit à repenser à tout ce qui s’est passé depuis deux semaines. J’crois que ma vie un pris un putain de tournant que je n’aurais même pas imaginé. J’me suis fait enfermé ici comme un cobaye dopé aux médicaments, sans téléphone et sans mes affaires, j’me retrouve vêtu d’une putain de blouse blanche, et, le clou du spectacle, ça va faire deux semaines que j’ai pas décroché un mot à Neva, mais faut dire que la baffe qu’elle m’a foutu au bal, j’ai pas apprécié. C’est encore pire que si je me serais fait passer dessus par un putain de bulldozer, j’vous assure. « Lewis-Kennedy, tu vas avoir de la visite… » Putain, mais qu’ils aillent se faire foutre ces médecins, j’ai envie de voir personne, j’suis mal, j’suis en train de crever, mais, dans cette merde, j’me sent bien, du moins, j’crois que j’me sent bien, j’sais même plus c’est quoi d’être bien, de passer de bonne nuit, d’être heureux tout simplement… « Ferme ta gueule on dirait qu’on est en prison ! Et si tu me ramènes tes potes shrek je les noie dans ma pisse ! » Avais-je gueulé, restant couché sur mon lit, en direction de cet espèce d’haut-parleur. Putain, mais on se croirait vraiment en prison. On est en train de crever ou prisonnier ? •

Nevada & Alek
• On va tous crever, et ça sera la seule façon possible de sortir d’ici. J’ai pas envie de rester là, j’ai pas envie de mourir ici, j’préfère fuir et aller crever dans un parc où dans le désert du Nevada, ouais, ça serait pas mal tient, crever en plein désert, bouffer par des putains de rapaces et des hyènes qui ne laisseront qu’un squelette sans vie, histoire que lorsque l’on me retrouvera, les années auront passé et les gens m’auront oublié. Putain de vie de merde. J’me dis que si j’pars, j’vais laisser quand même pas mal de trucs derrière moi, et surtout des personnes à qui je tiens. Mais, si mon heure était venue ? Si je n’avais pas le choix, j’allais faire quoi ? Me battre contre la mort ? Ouais, surement au début, mais quand elle me plantera sa putain de faux dans le cul, j’peux vous assurez que ma gueule j’vais la fermer et que je vais la laisser m’emporter en enfer, cette salope, violer par la mort, j’crois c’est le pire truc qui peu t’arriver après ta mort. Donc j’étais là, assis sur mon lit, j’réfléchissais rapidement à un plan d’évasion. Pourquoi ne pas faire le mort ? Faire en sorte que mon pou soit limite introuvable pour la suite me laisser trainer hors de cette pièce dans un sac noir et ensuite m’enfuir ? Combien de temps j’allais tenir ? J’étais en train de crever, alors les minutes étaient plus que précieuse. Cette voix du haut-parleur m’interrompit dans mes pensées, m’annonçant que j’avais de la visite, je l’envoie chier, j’en ai rien à foutre de voir la gueule des médecins, soit ils viennent en me disant qu’ils ont un antidote, soit il se carre leur putain de seringue entre les deux yeux et crèvent en silence, comme nous tous le faisons ici. ." Tu sais que t'aurais pu me prévenir que t'avais les symptômes de la maladie, je te rappelle que tu vies avec un enfant de seulement un mois. " Ma tête se lève un instant, car je connais cette voix, je pourrais la reconnaitre entre mille. C’était pas les médecins, j’crois même que c’était pire… J’suis en train de crever, et c’est la seule chose qu’elle trouve à me dire. Putain, j’suis pas un abruti d’illettré. Je laisse ma tête retombé sur mon lit, elle est là, derrière cette baie vitrée, et si elle a envie qu’on se prenne une fois de plus la tête, elle le fera seule. « J’ai évité de l’approcher depuis le début de la semaine, si tu veux tout savoir… » J’ai rien d’autre à lui répondre, juste que j’vais pas la laisser croire que j’me suis amusé à refourguer cette merde à Quincy, j’suis pas un attardé… •

Nevada & Alek
• Je veux pas de cette vie que je mène depuis le début de l’année, j’en ai marre, j’suis arrivé à un point où je me sens mieux ici, dans cette prison, que chez moi. J’ai limite envie de ne plus rentrer, même si au fond, je sais que tout ce que je veux, c’est fuir, dégager de ce putain d’endroit qui n’est que malheur. Je n’ai pas encore passé ma première nuit, mais j’appréhende. Et si j’me faisais enculer par un gars ? Et si je ne me réveillais pas ? Dans quel état je me réveillerais demain ? Allais-je passer la nuit ? Plus on regardait les gens qui étaient déjà là, et plus leurs états empirait. Putain, j’vais vraiment crever ici, et la dernière chose que j’vais faire c’est mater ma bite dans les chiottes ? Mais allez tous vous faire enculer, j’vais m’évader, nique sa mère j’vais me casser d’ici, si il y a une porte d’entrée, il y a bien une porte de sortie, quitte à casser la gueule de ces putains d’infirmiers, fallait que je tente le coup, j’avais pas le choix, j’avais plus le choix. " J'espère bien. " Vasy, continue, essaye de me descendre un peu plus, mais ça marchera pas, j’suis déjà au plus bas, en train de creuser avec mes ongles pour descendre encore plus, alors t’as beau dire ça, je ne réagirais pas. J'ai prévenu Jude parce que je suppose que t'as plus l'envie de lui parler à lui qu'à moi. " Et maintenant voilà qu’elle sort des conneries. Ouais j’ai envie de parler à Jude, mais putain, à elle aussi j’ai envie de lui parler, sauf que tout ce que je voudrais dire ne sort pas, j’peux pas tout effacer, revenir en arrière et faire en sorte que cette soirée se passe mieux. " A la rigueur, je passerai avec Quincy demain. " Alors j’me fais limite engueuler parceque j’suis malade, et maintenant elle veut le ramener ici ? J’préfère crever seul que d’avoir sur la conscience la mort de mon fils. « Mais arrête de raconter des conneries, qui a dit que j’avais pas envie de te parler merde ? […] Et puis non, ça me ferait plaisir de voir Quincy, mais ne le ramène pas ici, j’veux pas qu’il choppe un truc qui se balade dans les couloirs et que la dernière image qu’il ait de son père ça soit celle-là… » Avais-je répondu en m’asseyant sur le lit et en me désignant dans ma putain de blouse blanche. Fils de pute de maladie. •

Nevada & Alek
• J’en ai marre. J’ai envie de tout casser. J’ai essayé de résister à ces infirmiers, mais ils ont été plus forts que moi. Pas sur le mental, là-dessus, c’est pas des gars avec quinze ans d’études qui vont me dire quoi faire, et encore moins comment, mais, plutôt sur la force, car ouais, ces enculés ne m’ont pas laissé le choix, vous avez vraiment cru que j’suis venue ici en mode vacance, les mains dans les poches, les Tongue aux pieds et un vieux bob pourri sur la tête ? Plutôt crevez, ils ont dû être à plusieurs pour me trainer dans cet endroit. Mais j’ai aucune envie de rester ici, j’ai envie de me barrer, et, depuis que j’suis arrivé, à part insulter tout le monde et essayer d’élaborer un plan pour m’évader, j’ai rien foutu d’autre. Sauf que mes plans furent bouleverser lorsque je reçu une visite… J’pensais pas qu’elle allait être mise au courant si vite, car après tout, je ne savais pas vraiment ce qu’elle pouvait bien faire de ces journées. Du coup, c’est peut-être pour ça que sa première phrase vu limite une agression, car elle ne savait pas que j’avais fait en sorte d’avoir toujours quelqu’un avec moi pour s’occuper de Quincy, histoire que je ne l’approche pas de trop et que je lui refile pas ma merde, même, si au début, j’pensais pas que j’allais finir ici, j’avais tout de même pris mes précautions. J’aurais su, je ne serais pas allé chez les médecins et j’aurais fait ma quarantaine chez moi. Tâches de rester en vie alors, s'il te plaît. " … " Promets le moi. Tu veux bien m'accorder cela ? " Tu faiblis ma belle. Dans d’autres circonstances et si mon était aurait été meilleur, c’est ce que je lui aurais dit, mais là, je ne rigolais plus, là, j’avais bien d’autres problèmes en tête, alors, j’allais essayer de faire comme si tout allait bien, comme si j’me sentais bien et que tout ça allait passer au réveil, ou à celui d’après, ou encore celui d’après… « J’peux te promettre une chose, c’est que si j’dois crever… Ça sera pas ici… » Dans tous les cas, ce n’est pas un mensonge, car j’suis persuadé que ce n’est pas ici que mes dernières heures vont avoir lieu, car j’vais me barrer, j’vais pas rester là éternellement, et dès que l’occasion de sortir d’ici se présente, je sauterais dessus sans réfléchir une seconde… •

Nevada & Alek
• J’suis pas quelqu’un de méchant à la base, j’suis pas un enculé qui va cracher sur la gueule des personnes passant devant lui, à leur donner des coups de poing dans la gueule en prétendant que c’était pour faire fuir l’abeille sur sa joue. Mais, j’suis impulsif, et j’prends tout à la légère, comme si rien ne pouvait m’atteindre. C’était peut-être un de mes pires défauts, rigolés de tout, même des choses sérieuses… C’est d’ailleurs ce qui me posa beaucoup de problèmes dans toute ma vie, ma façon de tout prendre à la rigolade et d’en avoir totalement rien à foutre de ce qu’on aurait pu me dire. J’étais loin d’être le gars qui connait tout sur tout, mais, je me moquais limite de tout, et ça, j’devrais peut-être le changer, à moins que ça soit trop tard… Car autant dire la vérité, personne ne sait si nous allions avoir la chance de voir demain. Se dire qu’en ce moment même, c’est surement les derniers jours que l’on passe sur terre, c’est comme se prendre un chêne vieux d’un siècle dans le cul, ça fait vachement, mais vachement mal. J’sais pas vraiment si j’allais avoir la chance de voir mon fils grandir, de faire d’autres enfants aussi, d’avoir ma putain de villa avec ma piscine, bordel… J’veux pouvoir avoir tout ça, j’veux pas louper ça, j’en ai aucune envie, alors faut que j’me casse, je ne pense qu’à ça, partir d’ici. " Dois- je comprendre que la maladie te rend de bonne humeur et plus compréhensif ? " Y’a pas de tout et bien qui finit bien de nos jours, malheureusement, on va toujours voir une grosse couille se présenter avec son sourire nous annonçant qu’elle va faire en sorte de nous niquer, encore pire que le diable. C’est pour ça qu’on fait en sorte d’être plus fort, de se relever et enlever ce sourire de merde à cette couille. « De bonne humeur non, la seule chose dont j’ai envie c’est de me casser d’ici… Compréhensif… J’sais pas, au fond, peut-être que oui, mais j’vais pas l’avouer si facilement… » En fait, sortir s’te phrase de cette manière, c’est avouer que j’suis plus compréhensif, mais, c’est pas pour autant que je n’ai plus la trace de sa main sur ma joue, car même si elle n’est plus visible à l’œil nu, je la sent, et, heureusement que cette vitre nous sépare, car désormais, j’aurais toujours peur qu’elle me frappe une fois de plus… Bon okay, non, j’me fous de votre gueule, sa claque, j’m’en branle aujourd’hui, okay, ça a fait mal, pas parce qu’elle a de la force, ça c’est une légende, mais elle m’a touché dans un de mes points sensible, et, vu mon caractère, j’fais en sorte de ne pas capituler le premier, même si en réalité, j’aimerais bien… •