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Elle savait tout. Je lui avais tout dit, plus de mensonges, plus de "et si", rien que la vérité sur ce que je ressentais vis-à-vis d'elle. Et il était vrai que je m'étais un peu énervé en lui racontant tout ça, mais c'était parce que j'étais principalement en colère contre moi-même pour lui avoir fait du mal et avoir réalisé beaucoup de conneries depuis que j'étais avec elle. J'avais alors fait glisser ma main sur la vitre, me sentant presque coupable, lui racontant comme j'avais envie de la toucher. Cela faisait des jours désormais qu'elle était enfermée dans cette pièce avec d'autres personnes en quarantaine, et ça me rendais fou. Je voulais la savoir en bonne santé et libre dehors, pas ici enfermée. Lorsqu'elle posa sa main là où se trouvait la mienne, de l'autre côté de la vitre, mon cœur se contracta un peu dans ma poitrine. On se serait vraiment cru dans un vieux film romantique. « Moi aussi, si je reste encore longtemps je vais pas tenir.. & si tu.. tu deviens aussi contaminé je vais faire comment ? » Oui, j'avais déjà songé à cette éventualité. Je passais pas mal de temps dans l'aile dédiée à la quarantaine, il y avait de grandes chances pour j'attrape moi aussi le virus, surtout que j'étais hyper crevé. Vive les défenses immunitaires que je devais avoir. « Alors il ne me reste plus qu'à prier pour que tu sois sortie d'affaire le jour où l'on m'enfermera. » Et pourquoi ça prenait autant de temps pour savoir ce qu'ils avaient, pour les soigner etc ? C'était de la pure torture, aussi bien pour ceux qui étaient dehors que pour ceux qui étaient dedans. « Si je sors d’ici, j’aurais le droit de te séquestrer quelques jours chez toi ? » Je ne pus retenir le grand sourire qui s'afficha sur mes lèvres. Moi aussi je mourrais d'envie à ce qu'on ne se retrouve que tous les deux. Cette situation m'était tout bonnement insupportable. Je fis mine de me gratter le menton. « Hum...Ça dépend, qu'est-ce que tu porteras ? » Et voilà, je n'avais pas pu m'en empêcher de raconter n'importe quoi comme d'habitude. Je me mis donc un peu à rire en haussant les épaules. « Je t'ai donné la clef de mon appartement, c'est comme le tien maintenant. Si jamais c'est à mon tour d'être là et que tu t'en sors, tu pourras toujours aller pleurer là-bas. » J'avais prononcé ses mots qui me faisait passer pour une personne qui s'en fichait royalement. Hors, ce n'était absolument pas mon cas. « Non plus sérieusement Elia, est-ce que tu as compris ce que je t'ai dit un peu avant ou tu ne me crois toujours pas ? » Je marquais une pause, peiné. « Je sais que tu ne me fais plus confiance et que me croire te résulte être difficile mais...Je ne mens pas. » Je l'aimais, et j'avais jamais menti sur ça.
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