(+ Priape) Docteur Zacharias je vous prie !

Plutôt que d’être choquée par la nouvelle réponse de Priape, Thaïs esquissa aussitôt un petit sourire amusé. « Et bien s’il y a les deux, personnellement je serai la plus heureuse du monde ! » La jolie blondinette ne se leurrait absolument pas : cela voudrait dire nouvelle organisation et plus de préparatifs mais elle ne serait jamais du genre à se désespérer pour si peu. Au contraire, ce n’était pas pour rien qu’elle voulait une grande famille. « En vérité j’aimerais bien une grande famille. Mais je ne suis pas certaine que l’on soit synchrones avec Caleb là-dessus » reprit-elle non sans hausser les épaules comme si cela n’avait pas la moindre importance alors que cela la touchait de plein fouet. La dernière fois qu’ils en avaient parlé, l’allemand n’avait même pas eut besoin de s’exprimer à voix haute que Thaïs avait déjà compris qu’un seul enfant lui suffirait de son côté. Il n’avait aucune envie de sacrifier sa carrière, et bien que la demoiselle ait trouvé sa réaction affreusement égoïste, il n’était malheureusement pas grand-chose qu’elle puisse faire pour aller contre. « Il va sûrement se chercher une nouvelle partenaire… ça m’énerve d’avance, tu peux me croire ! Mais d’un autre côté je ne pourrai pas donc il faudra bien qu’il rebondisse d’une manière ou d’une autre, ceci dit la danse c’est son domaine mineur, donc c’est un problème moindre à priori. Pour moi c’est un peu plus délicat, j’ai rendez-vous bientôt avec la directrice de mon domaine pour voir si je ne peux pas inter-changer danse et musique. J’espère que ce sera possible sinon je ne suis pas dans la chiotte déjà… ! » Thaïs essayait tant bien que mal de mettre en avant le côté positif de la chose, ainsi que la décision qu’elle comptait prendre de son côté car la simple idée d’imaginer Caleb dans les bras d’une autre danseuse… ça la rendait malade par avance et par principe, surtout qu’il n’était pas uniquement question de jalousie. La plus grande crainte qui ne pouvait que la frapper, c’était d’être plus satisfait avec la technique d’une autre qu’avec celle de Thaïs. Dans ce cas là, quel intérêt aurait-il à reprendre la danse avec elle après son accouchement ? « Un virus oui je sais… deux de mes plus proches amies sont touchées et je croise tous les doigts pour qu’elles s’en sortent. Je comptais attendre que les choses se tassent un peu pour prendre le moindre rendez-vous à vrai dire. »

Thaïs & Priape

L’idée d’avoir des jumeaux que je venais de lui souffler ne sembla pas la terrifier le moins du monde. Au contraire, son sourire s’élargit et elle me confirma que cela la rendrait vraiment heureuse. Elle affirma alors qu’elle souhaiterait une grande famille mais ajouta que ce n’était peut être pas le cas de Caleb. « Il a encore tout le temps de changer d’avis. » répondis-je alors. « Vous êtes encore jeune. » A notre âge, nous avions tous une idée un peu vague de l’avenir et de ce qu'on voulait. J’étais moi même incapable de dire combien d’enfants j’aimerais avoir… La conversation avait ensuite dérivé sur la danse. Thaïs me répondit alors que Caleb allait devoir chercher une nouvelle partenaire et sans grande surprise cela l’énervait d’avance. J’étais moi même d’un tempérament jaloux alors je pouvais tout a fait comprendre. Surtout quand on connaissait le diction : la danse est l'expression verticale d'un désir horizontal… Oui entre danseurs, c’était clair qu’il se passait quelque chose, qu’un lien se tissait inévitablement… Et le duo se devait de dégager une complicité et une sensualité exceptionnelles pour faire rêver leurs spectateurs. De quoi devenir follement jaloux ou jalouse… « Je suis sûr que tu vas énormément lui manquer et que tu resteras sa danseuse préférée. » assurai-je alors avec un sourire. La jeune femme s’inquiéta ensuite pour ses études, la danse était sa matière principale et elle souhaitait la changer pour la musique. « Tu devrais demander un rendez vous avec le doyen pour lui en parler… » Thaïs n’était probablement pas la seule étudiante à rencontrer ce problème. L’administration du campus devait avoir l’habitude d’accepter exceptionnellement ce genre d’échange pour des raisons de santé. On en vint d’ailleurs à parler de la vague d’infections qui sévissait à Harvard. « Tu as raison, c’est surement plus prudent… » fis-je.« Et si tu as de la fièvre ou le moindre signe, hésite pas à consulter en urgences… » conseillai-je sur un petit ton paternaliste, ne pouvant m’empêcher de jouer les doc avec elle.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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« Vrai que l’on est jeunes mais tu ne connais pas Caleb : c’est quelqu’un d’assez entier et il est assez rare qu’il revienne sur une décision mais je ne suis pas à l’abri d’une exception ! » avoua-t-elle sur un ton assez amusé même si elle devait avouer que plus tard, une fois qu’ils auraient pris un peu de bouteille et qu’ils seraient mariés depuis plusieurs années, cela frustrerait sûrement Thaïs qu’il ne veuille pas avoir d’autre enfant. Bah, inutile de mettre la charrue avant les bœufs, et si la jolie irlandaise savait parfaitement se projeter dans le futur, elle savait tout aussi bien se cantonner au présent et profiter sans peine de tous les bonheurs lui étant enfin offerts après de longues années de galère. « Tu crois ? » demanda-t-elle subitement car si à ses yeux, Caleb était son partenaire préféré, celui avec lequel la belle blonde avait eu le plus d’atomes crochus, elle s’interrogeait sur la réciprocité de tels sentiments parfois. « Je sais que l’on dansera à nouveau à un moment donné et c’est ce qui me rassure, mais… le Doyen, tu crois ? J’avoue ne jamais avoir eu affaire à lui et je ne sais même plus comment il s’appelle… » Pourtant, cela faisait sept ans que Thaïs arpentait les murs de l’université Harvard mais rien à faire, même en y réfléchissant, le nom ne lui revenait pas. En même temps, depuis qu’elle avait perdu la vue, si d’aventure elle l’avait croisé un jour dans les couloirs, il ne s’était jamais manifesté à elle pour qu’elle se rende compte de sa présence. Cela n’aidait pas au niveau de sa mémoire… « Serais-tu inquiet ? C’est tout mignon… je ne me sens pas du tout fiévreuse je te rassure puis tu sais, j’ai Caleb sans arrêt sur le poil, que ce soit au téléphone ou en direct live ! Mais ça me touche. »

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Thaïs & Priape

Thaïs me fit rire alors qu’elle me confiait ne même plus se rappeler du nom du doyen. « Tu n’es pas obligé de lui demander à lui en personne. De toute façon, j’imagine qu’il est très pris et n’a probablement pas le temps de rencontrer chaque étudiant. » fis-je en souriant. Je n’avais moi même jamais eu l’occasion de m’entretenir avec lui. A chaque fois que j’avais eu besoin, j’avais eu affaire à un membre de l’équipe administrative qui s’occupait de la gestion du campus. « Un des membres de son équipe fera surement un aussi bon interlocuteur » Thaïs m’avait ensuite confié vouloir attendre que cette histoire d’épidémie débutante se tasse avant de prendre ses rendez vous, décision que j’approuvais sagement, ajoutant qu’elle devait se montrer prudente et qu’au moindre signe il ne fallait pas qu’elle hésite à consulter. « Je suis content d’entendre que t’as un ange gardien qui veille sur toi alors. » fis-je en riant après que mon amie m’ait raconté que Caleb était toujours après elle, inquiet comme tout futur père devait probablement l’être. « Je suis désolée, il faut que je retourne en cours… » fis-je avec regret après un coup d’œil à ma montre. « Tu me donnes de tes nouvelles et tu prends bien soin de toi ok ? » fis-je à la blondinette tout en rassemblant les affaires que j’avais éparpillées sur la table sur laquelle j’avais commencé à réviser.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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En tout cas, Thaïs retirait de cette conversation de très nombreuses informations qui lui seraient incroyablement utiles pour la suite de sa grossesse. Cela lui donnait même grande hâte d’atteindre les prochaines étapes, de rencontrer les sages-femmes qui allaient s’occuper de lui donner conseils et méthodes pour préparer son accouchement… en bref, elle se félicitait d’avoir osé venir une fois encore trouver Priape pour lui demander conseil, surtout qu’il lui avait apporté son soutien d’une certaine façon. Vraiment, la jolie irlandaise était incroyablement touchée. « Ne t’en fais pas, je ne vais pas tarder non plus, il faut que je me rende à mon dernier partiel de la journée ! J’espère que tu vas t’en sortir avec tes révisions et en tout cas, merci encore pour tous tes bons conseils Priape, t’es un vrai chou ! » s’exclama-t-elle en se relevant du banc où elle s’était assise avant de serrer doucement la main du Dunster comme pour ponctuer ses paroles. « Promis, je te donne vite des nouvelles, ne serait-ce que pour le sexe du bébé, je t’enverrai un petit message tu as ma parole ! Prends soin de toi surtout… » fit-elle avant de déplier sa canne d’aveugle et de partir dans la direction opposée, peu ravie de se rendre à son dernier partiel de la journée mais comme dit l’autre : quand il faut y aller, il faut y aller !

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