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(+ Priape) Docteur Zacharias je vous prie !

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Priape avait raison. De toute façon, dès qu’il s’agissait de médecine et de soins, le brillant Dunster avait forcément raison. Thaïs n’y connaissait rien, ce n’était pas son métier. Parler lui de danse, de partition de piano ou de grands musiciens de tous les siècles et vous verrez très certainement de nombreuses étincelles dans ses yeux d’un bleu puissant… parlez lui de compresses, de sang et de Bétadine et vous la verrez plutôt tourner de l’œil à vrai dire. « Je pense que je vais suivre ton conseil… après tout, cela m’a très bien réussi de suivre tes conseils jusqu’ici alors comme je ne me sens pas du tout à l’aise avec ce gynéco… je vais me renseigner pour en avoir un autre. Si jamais tu as des noms sous la main… » Après tout, Priape bossait souvent en stage dans différents services non ? Il connaissait donc certainement le nom de professionnels de santé tout à fait compétents auprès de qui la jolie blondinette se sentirait nettement plus à l’aise, cela ne faisait pas un pli. Mais pour l’heure, plus que de vouloir un nom en particulier, Thaïs écoutait religieusement ce qu’il lui disait, elle buvait ses paroles même, comme s’il s’était réincarné en messie et qu’elle ne pouvait qu’ouvrir grand ses oreilles pour recevoir la divine providence… bien qu’elle soit totalement athée dans son genre. « Petite minute, tu m’as perdue avec un terme : c’est quoi exactement une radiopelvimétrie ? Ça permet de savoir si le bébé va bien sortir comme il faut ? » La demoiselle se sentait bête et ignarde là, pour le coup, car sans l’intervention du Dunster jamais elle n’aurait entendu ce terme. Comme quoi, son gynéco était définitivement un âne bâté pour ne pas lui avoir susurré ce terme lors de ses examens ! « C’est possible de se faire suivre directement à l’hôpital ? Ce n’est pas grave s’ils sont occupé je me doute bien qu’ils sont loin de se tourner les pouces dans le genre… je peux prendre rendez-vous d’avance et m’armer de patience ce n’est absolument pas un problème ! Tu vois… j’aurais bien aimé qu’on m’aiguille comme ça dès le départ, ça m’aurait évité de stresser comme une folle ! Panique pas Pri’, je te rassure de suite : pas envie que Caleb te massacre, j’te défendrai » plaisanta-t-elle sur la fin de son discours, éclatant même de rire rien qu’à imaginer son cher et tendre vouloir jouer de ses poings alors qu’ils n’avaient fait que parler médecine, gynécologie… ou presque. L’humour n’a jamais tué personne, n’est-ce pas, et loin de Thaïs l’envie de lui montrer sa poitrine ultra douloureuse en plein parc, elle n’était pas exhibitionniste ! « Séances de préparation à la naissance… je sens que dès que je te quitte je vais prendre rendez-vous, j’ai envie d’en savoir le plus possible, d’être vraiment prête que ce soit pour la poursuite de ma grossesse, l’accouchement, et tout ce qui va suivre. Parce que je t’avoue qu’au niveau de l’allaitement je stresse un peu aussi… imagine je vise pas bien et j’étouffe mon bébé… je sais mes craintes sont stupides mais je les contrôle pas ! »

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Thaïs & Priape


Ouf, Thaïs m’écouta et finalement elle m’informa qu’elle allait se renseigner pour changer de gynéco. Je trouvais ça tellement important pour une femme d’être à l’aise avec son gynécologue, dans tous les cas et encore plus pendant une grossesse. Les hormones rendaient les patientes encore plus vulnérables et sensibles. Ce n’était pas que des utérus sur pattes contrairement à ce que certains praticiens manquant de tact pouvaient penser : il fallait aussi leur consacrer du temps et de l’attention pour pouvoir répondre avec patience à l’ensemble de leurs interrogations. Et connaissant mon amie, elle allait surement en avoir plein… Elle aurait besoin de quelqu’un de compétant alors lorsqu’elle me demanda des noms, je n’hésitais à lui proposer directement de consulter la chef de service : « Oui oui, tu peux te faire suivre à l’hôpital. Si tu peux va voir Dr Harney. C’est une femme et elle est très expérimentée. C'est même la chef de pôle, elle a surement des plannings très chargés. » En plus, je savais que certaines patientes préféraient avoir à faire à une femme pour tout ce qui concernait leur intimité. « Si tu n’arrives pas à avoir un rendez vous avec elle, tu peux essayer avec le Dr Berry… Il est très doux avec ses patientes et très qualifié aussi. » En tout cas ça sera toujours mieux qu’avec son actuel gynéco-obs. Un petit sourire éclaira mon visage, lorsque mon amie me stoppa quelques minutes après, alors que je tentais de la rassurer par rapport aux idioties que son médecin lui avaient raconté. J’avais tendance à oublier que Thaïs n’étudiait pas dans le même domaine que moi et que donc certains termes ne lui étaient pas aussi familiers et évidents qu’à moi… Je repris donc mon explication : « En fait c’est une radio du bassin qui va permettre d’en mesurer les dimensions. On ne le fait qu’en cas de doutes. Par exemple pour les femmes qui mesurent moins d’un mètre 50. » Et puis moi honnêtement, en regardant Thaïs, je n’avais pas l’impression qu’il y aurait de soucis… Mais, histoire de la rassurer complètement et qu’elle ne s’imagine pas tout de suite, intubée ventilée, allongée nue dans le froid sur une table d’opération, entourée de médecins terrifiants en casaques stériles, leurs calots sur la tête et leurs visages cachés en partie derrière leurs masques, je m’empressai de rajouter : « Mais dans tous les cas, même si, dans le pire des cas, il s’avère que la radio montre un bassin légèrement rétréci, on peut toujours laisser une chance à la patiente d’accoucher naturellement. Parce que le bébé a des facultés d’accommodation impressionnantes : les os de son petit crâne ne sont pas soudés, même lorsqu’on est en fin de grossesse. C’est fait exprès pour que sa tête s’adapte au bassin de sa mère. C’est pour ça que les premiers jours qui suivent la naissance, les nouveaux nés ont souvent une tête un peu allongée tu vois ? » Je me rappelai très bien de mon premier stage en maternité. La tête d’obus de certains bébés m’avait impressionnée et en quelques jours, ils avaient retrouvé une petite bouille toute ronde… La nature était vraiment bien faite. « T’étoufferas pas ton bébé avec ta poitrine ! » assurai-je en riant alors que l’on parlait de l’allaitement et que mon amie me confiait ses craintes. Voilà bien un préjugé que les cours de prépa avec une sage femme pourraient neutraliser. « Tu verras, les sages femmes de la mater sont adorables. Et en plus, elles te feront visiter le service, tu pourras te familiariser avec les lieux comme ça. Et y’a même certaines séances où les conjoints peuvent assister… » Bah oui, devenir papa ça nécessitait aussi une certaine préparation, surtout quand c’était un premier bébé. Les pères aussi avaient souvent une foule de questions.
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Mine de rien, bien qu’elle ne soit pas en mesure de prendre des notes dans le sens strict du terme, Thaïs ne manqua pas d’enregistrer dans un coin de son esprit les deux noms de praticiens que venait de lui donner Priape : si d’aventure la chef de pôle possédait un emploi du temps bien trop chargé pour la suivre, il serait toujours temps de chercher à obtenir un rendez-vous avec le second gynécologue qu’il venait de lui conseiller… contrairement à beaucoup de femmes n’étant à l’aise qu’avec une femme exclusivement, la jolie blonde préférait mille fois être suivie par un homme et se savoir entre de bonnes mains, plutôt que de se rabattre sur une femme sous le fallacieux prétexte d’être plus à l’aise et, au final, ne pas être prise en charge comme il fallait. La sensibilité des patientes n’est pas toujours la même, il faut croire… « Docteurs Harney ou Berry… je note, je note ! Je me fiche d’être avec un homme ou une femme, je préfère quelqu’un de compétent. Je vais déjà essayer avec la chef de pôle, sait-on jamais qu’elle ait quelques minutes à m’accorder pour une consultation… sinon je suivrai ton second conseil. Dans tous les cas je crois que tes deux propositions seront toujours bien meilleures que le praticien m’ayant suivie jusqu’à maintenant ! » Une fois encore, lorsque la conversation dévia sur des termes plus « médicaux », Thaïs ouvrit grand ses aises-gourdes pour mieux s’imprégner de ce que Priape lui apprenait. C’est fou ce qu’elle pouvait découvrir comme termes et autres pratiques du monde médical depuis qu’elle avait fait sa connaissance… depuis le temps, elle avait même cessé de lui faire comprendre qu’elle se coucherait moins conne une fois le soir venu, il le savait bien ! « En fait la nature fait bien les choses dans tous les cas alors il faut que j’arrête de paniquer comme une déglingo pour rien… si ça se trouve on aura même pas besoin de me faire cette radio – sans compter que je fais un peu plus qu’un mètre cinquante alors ça va sûrement jouer – je vais donc avoir un accouchement naturel et toutes mes craintes vont voler en fumée ! » reprit-elle, soudainement bien plus détendue qu’elle ne l’était de prime abord. Une chance qu’elle connaisse un fou de médecine capable de répondre à ses questions, si idiotes soient-elles… que ferait Thaïs si Priape n’était pas là pour l’éclairer ! « Je me vois bien demander à Caleb de m’accompagner pour une séance tiens… m’en fous il aura pas l’choix, je suis capable de lui faire un tout petit chantage mignon s’il ne veut pas de son plein gré ! Mais curieux comme il est, ça m’étonnerait qu’il refuse… d’autant qu’il me connaît, il sait que j’ai tout le temps des craintes débiles alors comme ça, il pourra lui-même m’apaiser en cas de crise d’angoisse. Ça peut paraître couillon comme crainte pour l’allaitement mais crois-moi, quand on a pas ses yeux à qui se fier, tout devient plus… difficile. C’est chiant d’ailleurs que tout paraisse insurmontable, et du coup j’ai doublement hâte de prendre rendez-vous avec une sage femme pour m’apaiser, je sens que ça va beaucoup m’aider ! »
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Thaïs & Priape


J’étais complètement d’accord avec la jeune femme. J’étais vraiment soulagé qu’elle décide de changer de médecin, au moins avec les deux noms que je lui avais donnés, elle ne serait pas déçue. Et puis, à force d’explications, je parvins enfin à rassurer Thaïs et un large sourire éclaira mon visage alors que je l’écoutais qui retrouvait confiance et se mettait à positiver à nouveau sur ce qui l’attendait dans huit mois. Ce qui ne m’empêcha pas de vivement lui recommander les cours de prépa… Je l’avais peut être rassurée pour l’instant, mais connaissant la blondinette, d’ici quelques jours de nouvelles questions auraient germé dans son esprit et elle serait capable de paniquer à nouveau pour un détail obsédant. Je lui avais même précisé qu’il était possible d’emmener son conjoint à certains cours, idée qui sembla la séduire. J'éclatai de rire en l'entendant me confier qu'elle n'hésiterait pas à avoir recours au chantage si nécessaire. « Ok, donc ne révèle pas à Caleb que c’est moi qui t’aie donné l’idée, sinon je crois qu’il va doublement m’en vouloir… » repris-je en riant, imaginant déjà le jeune homme coincé parmi une horde de femmes enceintes. Je n'avais pas eu l'opportunité de faire la connaissance du garçon en personne. Je voyais qui il était pour l'avoir déjà croisé en compagnie de Thaïs, mais je ne le connaissais véritablement qu'au travers de ce que sa petite amie m'avait raconté sur lui. D'ailleurs, la jeune femme précisa que le futur papa était curieux de nature, alors surement qu’il trouverait le discours des sages femmes intéressant et qu’il aurait même des questions pour elles finalement. « Plus sérieusement, si ça lui plait vraiment, tu peux choisir de faire de l’haptonomie avec lui… C’est des cours de préparation un peu particuliers où on apprend au père et à la mère à interagir avec leur bébé pendant la grossesse et après via le toucher… » expliquai-je brièvement. « Mais dans ton cas, je te verrais bien faire des cours de sophro... Histoire de bien te relaxer… » conseillai-je. La sophrologie était tout particulièrement recommandée pour les femmes au tempérament anxieux, leur permettant d’apprendre à gérer leur stress et leur douleur… Bref je voyais très bien les bienfaits qu'une telle pratique pourrait avoir sur mon amie. « Enfin, tu verras ce que tu choisis. Les sages femmes t’expliqueront tout ça quand tu prendras tes rendez-vous. »
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En bonne stressée de la vie, il était quasiment évident que Thaïs aurait d’autres interrogations tout aussi angoissantes que celles d’aujourd’hui, bien que Priape ce soit montré capable de désamorcer la bombe avec brio, comme à son habitude. Elle l’enviait pour ça car il trouvait toujours les mots les plus justes pour l’apaiser, démontant chaque crainte à la source grâce à des termes tantôt simples, tantôt techniques. Mais il ne la perdait jamais en route, et c’était très certainement le principal. « Promis, motus et bouche cousue, tu me connais ! On va dire que je suis tenue au secret médical même si c’est toi le futur doc ! Oh et puis tu sais… il me connaît bien et il sait parfaitement que je n’ai pas besoin de ça pour avoir le mot « chantage » en tête. Des fois, c’est le seul petit moyen, certes vicieux mais non moins efficace, pour obtenir des choses. Puis ça en devient un jeu entre nous… crois-moi, il est nettement plus expert que je ne le serai jamais ! » avoua-t-elle non sans une large dose de malice dans le fond de sa voix, Thaïs ayant toujours des sortes de pétales de rose pétillant au fond de ses yeux d’un bleu si puissant lorsqu’elle évoquait son fiancé. Rien qu’en cela, on pouvait aisément comprendre à quel point il était tout pour elle, le point fixe même de son existence. « Quand tu parles du toucher, tu veux dire genre Caleb et moi on touche mon ventre rond pour parler au bébé ? J’essaye de visualiser le truc en fait mais l’idée me plaît, si c’est ça ! Bon je t’avoue que j’ai déjà commencé de mon côté. Pas les cours, mais à parler au bébé. Dès mon réveil je suis tout le temps en train de lui parler. Je m’exprime sur ce que je fais, ce que je prévois de faire, ce que je ressens, je lui explique des chose sur ma relation avec son papa… ça me fait du bien, et il s’est payé ma tête l’autre jour parce qu’il a cru que je parlais toute seule » reprit-elle de façon émue car il était vital pour Thaïs de partager tout et n’importe quoi avec son bébé. Elle avait l’impression de rendre sa grossesse d’autant plus réelle, mais aussi de ne jamais être seule, même lorsque Caleb n’était pas dans le coin pour apaiser ses craintes. « C’est quoi la sophro exactement ? Tu sais anxieuse comme je suis, je me vois très bien prendre tous les rendez-vous possibles histoire d’avoir un max d’infos quitte à faire surtout ça. Rien à péter, au moins je serai prête et archi prête une fois le jour J venu ! »
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Thaïs & Priape


Un petit rire m’échappa lorsque Thaïs plaisanta en affirmant qu’elle était tenue au secret médical. Elle m’avoua ensuite que c’était un petit jeu entre elle et Caleb et qu’elle ne serait d’ailleurs jamais aussi experte que lui en la matière ce qui me fit à nouveau rire. « Méfiez vous quand le petit sera là, si il est aussi rusé que vous, il vous mènera par le bout du nez ! » plaisantai-je alors en riant. La conversation reprit ensuite sur les cours de prépa. Ils en existaient de tellement de sorte que je n’étais pas complètement certain de la technique la plus adaptée pour mon amie : je lui avais bien sûr parlé de l’haptonomie, puisque cela permettait de faire participer activement le père et que Caleb semblait vouloir vraiment s’impliquer dans cette grossesse d’après ce que Thaïs m’avait dit. Elle m’interrogea alors plus en détail : « Oui voilà… Il communique avec le bébé par le toucher… Ca implique bien sûr d’attendre un peu. » fis-je en baissant les yeux un instant sur le ventre de mon amie qui était encore parfaitement plat, ne trahissant en rien son état de femme enceinte. « Souvent on commence dès que la maman sent son bébé bouger, c’est à dire vers quatre mois. » Je m’empressais d’ajouter, imaginant déjà une Thaïs en état de panique venir me voir dans trois mois si elle ne percevait encore aucun mouvement en elle : « Mais ça peut être bien plus tard pour certaine femme, cinq mois voire six… Les patientes sent toujours leur bébé plus tard pour une première grossesse. » Elle me confia ensuite qu’elle avait déjà commencé à parler à son bébé et un sourire attendri apparut sur mon visage. « C’est important de lui parler t’as raison… laisse pas Caleb se moquer. » assurai-je, bien qu’effectivement je comprenais que pour un homme et vu de l’extérieur cela puisse sembler complètement farfelu. « Même si il mesure même pas un centimètre pour l’instant… Au moins tu seras habituée à communiquer avec lui. Ca sera encore plus nécessaire lorsque tu traverseras des moments de stress et d’angoisse, parce qu’il perçoit tout ça aussi… » Thaïs me questionna ensuite sur la sophro me faisant à nouveau rire en affirmant qu’elle était capable de prendre tous les rendez vous possibles histoire d’être sûre et certaine d’être au maximum préparée pour le grand jour. « La sophrologie c’est une autre méthode de préparation à l’accouchement, cela permet de se détendre, pour gérer stress et tensions et dominer la douleur, tout ça grâce à une technique de relaxation et de respiration. »
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Thaïs éclata aussitôt de rire car l’image de Caleb, ce grand dadais blindé de muscles se faisant mener par le bout du nez par leur bébé l’amusait par avance et par principe. Sûrement serait-il le pire des deux, d’ailleurs : il ne pourrait certainement rien refuser à leur enfant, et gagaterait joyeusement qu’il soit seul ou en présence de sa femme. La jolie blonde avait considérablement hâte que ce genre de moment n’arrive… car pour lui, hélas, la grossesse restait doublement abstraite pour l’instant, surtout que Thaïs n’avait pas encore vraiment pris d’ampleur. « Oh je n’en doute pas ! Mais le pire c’est que tu vois Caleb ? C’est quand même le danseur musclé à qui tu cherches pas deux fois des poux de peur de voir ta tête tourner à trois cent soixante degrés… sauf qu’il ne pourra rien refuser au bébé et j’aime mieux te dire qu’il sera le premier à se lever la nuit. Je vais devoir prendre rendez-vous pour le prendre dans les bras ! » Futur papa poule ? A peine ! Il n’y avait qu’à voir comment il se comportait avec Moira, la petite d’une amie de Thaïs et cela annonçait très clairement la couleur à vrai dire. « D’accord, le toucher donc… je suppose qu’il ne faut pas que je panique si, comme tu viens de me le préciser, je ne sens pas bébé bouger avant le cinquième ou le sixième mois ? Ce serait bien une vie sans stress, ralala… qu’est-ce que je serais bien ! Je crois que ça doit être pour toutes les femmes pareil, à des degrés différents bien sûr mais comme c’est quelque chose où il y a beaucoup d’inconnues, forcément c’est doublement stressant… n’empêche j’ai bien fait de venir t’en parler aujourd’hui parce que tu connais tellement plus de choses que moi en la matière ! Ceci dit… ne t’en fais pas, je me fiche que Caleb se moque ça ne m’empêchera pas de causer de tout et de rien à bébé, d’une parce que ça m’apaise et donc, vu qu’il ressent tout aussi ce n’est pas plus mal mais aussi parce que je veux tout partager avec ce petit bout. » Pour l’heure, le fœtus s’avérait minuscule mais ce n’était pas une raison selon Thaïs. Il était à l’intérieur d’elle quoi qu’il en soit et d’une certaine façon, il l’entendait sûrement. Du moins se plaisait-elle à le penser. « Sophrologie, je note… je crois que c’est ce dont je vais avoir besoin en premier ! Le papa peut accompagner ou c’est juste un cours pour maman ? »
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Thaïs & Priape


La vision de Caleb gaga devant leur bébé amusa complètement mon amie. Et effectivement, quand on voyait le genre d’homme qu’il était, grand, brun, baraqué, on avait du mal à le visualiser en papa poule devant un tout petit bout de choux, c’était en effet très drôle à imaginer, mais Thaïs, qui connaissait parfaitement le garçon, me confirma que c’est exactement ce qu’il serait. fEt vous allez demander à connaître le sexe de l’enfant ? » demandai-je ensuite. Un sourire amusé apparut sur mon visage en écoutant la question de mon amie concernant le terme à partir duquel certaines femmes sentaient leur bébé bouger : «C’est un peu exprès, pour éviter que tu paniques, que j’ai précisé cela… » avouai-je alors. Mais les sensations de Thaïs étaient décuplées depuis qu’elle avait perdu la vue, il était fort possible qu’elle sente très tôt les mouvements de son enfant, je préférais néanmoins la prévenir qu’il n’y avait pas vraiment de date butoire pour percevoir les mouvements actifs fœtaux, étant donné sa faculté à paniquer… «Une première grossesse, c’est toujours un peu stressant… » Pour avoir fait plusieurs stages aux consultations de suivi de grossesse, je pouvais l’affirmer. «T’es pas la seule à te poser plein de questions… » la rassurai-je. Sur ce point là, c’était tout à fait normal. Le contraire serait même étonnant, et une femme enceinte qui ne s’interrogerait pas sur le bien être de son fœtus ou sur ses capacités à devenir une bonne mère, c’était très rare et un peu inquiétant. Lorsque mon amie me complimenta sur mes connaissances en la matière, j’eus un nouveau sourire amusé : «Si jamais ça marche pas pour moi en chirurgie pédiatrique je pourrais toujours me réorienter vers la gynéco-obstétrique… » En tout cas, en écoutant mon amie, j’étais sûr d’une chose : «Tu vas faire une maman formidable. » Concernant les cours de sophrologie, j’avais essayé de lui expliquer brièvement de quoi il s’agissait, bien que ce ne soit pas simple à décrire étant donné l’ambiance particulière qu’il régnait durant ces séances…  Thaïs voulait savoir si les conjoints pouvaient y assister : «En fait, pour chaque cours, tu as plusieurs formules possible : les cours individuels, là tu es seule avec la sage femme ; les cours en couple, là, Caleb t’accompagne ; ou alors tu as les cours en groupe où tu es avec d’autres futures mamans comme toi. Chacune a ses bons côtés mais j’avoue que la dernière formule a l’avantage de te faire rencontrer d’autres femmes dans le même cas que toi, et puis parfois elles posent des questions intéressantes que tu n’aurais pas osé poser ou auxquelles tu n’aurais pas pensé… »
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Disons que Thaïs avait déjà vu Caleb devenir un papa poule avec ses meilleurs amis, puis avec elle par la force des choses, par conséquent l’imaginer gaga devant leur bébé, c’était l’évidence même. La jolie blonde en avait d’ailleurs hâte, car cela voudrait dire qu’ils partageraient une nouvelle expérience exceptionnelle, plus importante encore que la danse. Là, c’était un phénomène qui touchait profondément leur relation de couple, et bientôt de futurs parents… pour un peu, la tempétueuse irlandaise avait presque à se dire que tout ceci était bel et bien réel, qu’elle ne rêvait pas et que cette fois, le bonheur n’allait pas tout simplement lui passer sous le nez. « Bien sûr ! J’ai vraiment hâte de savoir en fait… Caleb veut une petite princesse et moi un petit prince, donc on verra qui a raison ! Je crois que je serais paumée quand même si t’étais pas là pour apaiser mes craintes… pour un peu, j’suis presque tentée d’emmerder mon fiancé pour qu’il change ses études et devienne médecin ! Non je déconne… déjà parce qu’il ne serait pas objectif me concernant et puis il est tellement bon danseur que ce serait gâché ! » s’exclama-t-elle d’un ton particulièrement léger et enthousiaste, contrastant agréablement avec l’angoisse dont elle était si souvent victime. Thaïs ne regrettait pas le moins du monde d’avoir eu le culot de se pointer aujourd’hui au parc, non seulement parce que cela permettait à Priape d’avoir un peu de positivité au milieu de ses titanesques révisions, et de son côté, cela permettait à l’irlandaise de relativiser beaucoup de choses. « Je suis sûre que tu serais parfait pour rassurer les futures mamans angoissées… la preuve avec moi ! » Mais son compliment la fit subitement rougir et presque dans un élan instinctif, elle s’empara de la main de Priape pour la serrer dans la sienne. « J’espère que je serai à la hauteur… mais je crois que tout bien réfléchi, je vais essayer certaines séances avec Caleb, pour qu’il ait les infos en main lui aussi, et j’en ferai d’autres en groupe. Rencontrer des femmes dans le même cas que moi, c’est typiquement ce dont j’ai besoin en ce moment, j’avoue… »
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Thaïs me répondit qu’ils allaient bien sûr demander à connaître le sexe lors des échographies. Elle me confia alors qu’elle espérait un petit garçon alors que le futur papa lui préférerait une petite fille. « Si ça se trouve ça sera les deux… » la taquinai-je alors… Bon les grossesses gémellaires spontanées restaient quelque chose de rare mais ça pouvait toujours arriver, il fallait quand même s’y préparer parce que c’était parfois la mauvaise surprise lors de la première échographie pour certains couples qui ne voulaient absolument pas de jumeaux. L’arrivée d’un enfant était déjà une chose bouleversante en soit alors l’arrivée de deux petits d’un coup avait de quoi changer la vie… Thaïs plaisanta un instant en évoquant un éventuel changement de carrière pour Caleb pour la médecine avant de préciser que vu son talent pour la danse, ce serait dommage. « D’ailleurs il va faire comment pour les prochains mois ? Enfin j’imagine que pour l’instant, ça vous gène pas trop, mais dès que le terme sera plus avancé, tu ne pourras plus danser…» Vu que la grossesse était encore toute récente, Thaïs pouvait continuer à avoir une activité sportive, mais dès qu’elle aurait passé le premier trimestre, il faudrait qu’elle réduise nettement ses entrainements pour finalement les arrêter complètement. «Il va se chercher une nouvelle partenaire ? » J’imagine que lorsqu’on s’entrainer en binôme ainsi et qu’en plus on formait un couple, cela devait être dur de céder sa place, même temporairement… Après avoir complimentée Thaïs en lui faisant savoir que j’étais sûr qu’elle ferait une très bonne mère, je sentis la main de mon amie resserrer doucement la mienne alors que ses pommettes rosissaient joliment. Elle m’informa qu’elle choisirait surement différentes séances pour sa préparation : « Oui c’est certainement le meilleur choix. » acquiessai-je alors avant d’ajouter : « Par contre quand tu iras prendre des rendez-vous à l’hôpital, fais attention. J’ai entendu que certains étudiants avaient été hospitalisés à cause d’un virus qui court en ce moment… »
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