EVENTINE&ALEXYS † party run with your favorite teacher !

En entendant les paroles d’Eventine, Alexys s’aperçut qu’il y avait des avantages comme des inconvénients à venir d’une famille royale. Elle, elle n’aurait jamais tenu un jour avec ce statut sur les épaules. C’est vrai, elle détestait les règles, elle aimait vivre sa vie comme elle l’entendait. Elle agissait sans réfléchir et oui, il n’était pas rare qu’elle s’attire des problèmes en tout genre. Après, le fait d’être Prince, ça permettait d’être célèbre et d’avoir quelques avantages comme il venait de les citer or à côté de ça, être toujours surveillé, beurk ! Et puis, comment faire pour savoir qui était réellement sincère avec vous ? C’est vrai, il y avait forcément des gens qui profitait de lui, du fait qu’il était Prince. « Moi j’dis qu’il faut avoir vla le courage ! » Soupira la demoiselle en conclusion. Son regard se porta ensuite sur les shooters et Alexys lui confirma la règle avant de lui demander s’il était prêt. Elle fit le décompte et, ils se mirent à boire verre après verre. Les cinq verres semblaient en faire qu’un seul aux yeux de la jeune femme. C’est vrai qu’elle était habituée à plus alors cinq pour elle, c’était une partie de rigolade. Elle fut tout de même surprise de voir Eventine finir ses shooters aussi vite. « Wahou, je suis fière de toi ! T’es sans doute le meilleur élève que j’ai jamais eu ! » Alex se mit à rire en demandant au barman de retirer leurs verres. Elle en aurait bien redemandé or, il fallait y aller doucement, son ami n’était pas un mather et elle ne voulait pas qu’il finisse la tête dans les toilettes jusqu’au petit matin. « Au fait, ça avance avec Mikha ? » Elle fixait l’horizon, croisant les bras sur le comptoir comme si de rien était mais oui, elle avait bel et bien demandé.

« Bah, disons que l’on s’y habitue surtout quand on n’a pas le choix » précisa-t-il non sans hausser les épaules au passage, Eventine n’étant pas du genre à pleurnicher sur son sort. Comment le pourrait-il alors qu’il faisait partie des privilégiés de ce monde ? Il n’était pas dupe, il y avait nettement plus miséreux ou misérable qu’il ne le serait jamais. « Faut dire que tu m’as bien enseigné ! » fit-il d’un ton ravi car mine de rien, même si ce n’était qu’un défi anodin à priori, le beau prince s’amusait comme un p’tit fou et était presque prêt à remettre le couvert une fois qu’il aurait un tout petit peu digéré l’alcool qu’il venait juste d’ingérer. Surtout que la question d’Alexys le prit un peu de cours, lui faisant même froncer les sourcils de surprise tant il ne s’y attendait pas. « Comment ça ? » demanda-t-il aussitôt, une expression extrêmement sérieuse sur le visage. Si c’était bien la même Mikha à laquelle il pensait, il s’agissait de la petite-fille de sa gouvernante et il ne voyait pas très bien ce que cela venait faire sur le tapis. D’accord, Mikhaila lui avait avoué ses sentiments, le prenant tout autant de cours puisqu’à ses yeux, la jeune Dunster ne le connaissait guère… certes, elle l’avait longtemps observé, avait remarqué des tics et autres habitudes mais c’est tout, son tempérament profond demeurait inconnu pour elle et puis de toute manière, Eventine souffrait d’une insuffisance cardiaque aggravée : inutile de dire qu’il ne souhaitait pas s’engager pour mieux faire souffrir la personne ensuite. « Il faudrait que tu m’expliques comment tu t’es démerdée pour avoir vent de quoi que ce soit à propos de la petite fille de ma gouvernante, si c’est bien d’elle dont tu parles » fit-il en secouant la tête de droite à gauche, finalement amusé.

Oui après tout, il n’avait pas tort. Il avait toujours vécu comme cela, il ne pouvait que s’y habituer. Si Alexys aurait vécu de la sorte également, peut-être qu’elle aurait réagi comme lui. En tout cas, pour avoir vécu dans une baraque identique à toutes les autres au beau milieu de Toronto, avec un père absent, une mère et une grand-mère maternelle aux petits soins et un frère trainant la plupart du temps dans les rues, on peut dire qu’Alex n’avait pas beaucoup de modèles et bien entendu, son choix fut très rapide. Jeno. Elle avait toujours été très proche de lui alors rapidement, elle a suivi le même chemin et c’est d’ailleurs grâce à lui si elle est à Harvard aujourd’hui. « Je sais, je sais ! » se vanta-t-elle avant de croiser les bras sur le comptoir tout en lui demandant où il en était avec Mikha. Apparemment, sa question le surpris et en même temps, c’était compréhensible. Elle avait dit cela avec une telle facilité, comme si c’était… Normal ! Elle haussa les épaules d’un air innocent et lui accorda un regard. « Je suis devin qu'est-ce que tu veux, j'vais pas te dévoiler mes petits secrets ! » murmura la demoiselle en guise de réponse avant de rire et de lui donner cette fois-ci une véritable réponse digne de ce nom. « Non mais sérieusement, ça se voit comme le nez au milieu d’la figure. Elle a une façon de te regarder qui est… Magique. Ouais, c’est ça le mot ! Magique, comme si tu pouvais être son prince charmant. » Alexys n’était pas du genre à croire au grand amour, aux contes de fées et tout le tralala du moins, elle pensait que sa situation était désespérée par contre avec les autres, c’était différent.

Le dossier Mikhaila, il ne l’avait clairement pas vu venir. Voilà qui avait bien le don de le mettre mal à l’aise : Eventine aimait bien contrôler les évènements se jouant autour de lui dans la mesure du possible et en l’occurrence, Alexys venait de faire tomber le couperet de la guillotine sur sa pauvre tête déjà bien malmenée par l’alcool qu’il avait ingéré à toute vitesse. Ses traits ne se détendaient guère, il soupirait comme il respirait et cette discussion lui déplaisait, tout simplement. « Je me doute que même si je suppliais tu resterais muette comme une tombe ! » fit-il remarquer sans même essayer de se lancer dans pareille entreprise : ce n’était pas utile et le beau brun n’était pas connu pour savoir perdre son temps surtout en la matière. « Sauf qu’elle ne me connaît pas du tout, je te ferais remarquer. Et je suis déjà au courant, figure-toi qu’elle s’est déclarée à moi » se confia-t-il sans même savoir pourquoi il jouait ce jeu, car si d’aventure la jolie Mather venait à se payer sa tête, pour sûr il n’allait pas apprécier. « Elle est très mignonne, gentille et tout ce que tu veux mais qu’est-ce que tu veux qu’elle fasse avec quelqu’un comme moi ? Le protocole la changerait, et puis il y a d’autres problématiques que je ne peux pas mettre de côté. D’autant que je ne suis pas du genre à m’attacher direct à quelqu’un que je ne connais pas même si elle m’ouvre son cœur ! Et puis pourquoi tu es si intéressée par le sujet ? » Eventine ou le manque de romantisme, leçon numéro une.

Alexys n’était pas du genre à avoir la langue dans sa poche. Non, elle parlait constamment et elle adorait savoir tout sur tout mais, elle ne restait pas moins une personne de confiance qui savait rester muette comme une tombe lorsqu’on lui demandait. Par contre, il est vrai qu’Eventine ne pourrait esquiver le sujet, non seulement parce qu’elle souhaitait en savoir plus mais également parce qu’ils étaient tous deux de bons amis et qu’elle désirait leur bonheur. Il est vrai qu’elle ne le connaissait pas mais, elle trouvait ça vraiment trop mignon. « Elle l’a fait ? Omg j’aurais jamais imaginé qu’elle ait le courage de le faire ! » Alex restait stupéfaite. C’est vrai que Mikha était quelqu’un de très timide et jamais elle n’aurait cru qu’elle arrive à dévoiler ses sentiments à Eventine un jour. Elle eut d’ailleurs énormément de mal à s’en remettre et n’écouta que d’une oreille son ami qui continuait son discours. « Parce que certes, je la trouve beaucoup trop réservée et peut-être maladroite mais, je la trouve aussi assez sympathique et je pense qu’elle mérite une chance ! » Alexys tourna la tête en direction du jeune homme avant de demander un nouveau verre au barman. Elle croyait dur comme fer en la petite brune, elle ne savait pas pourquoi mais, c’était comme ça. Après, c’est vrai qu’Eventine n’était pas du genre à s’attacher facilement, chose qu’Alex comprenait parfaitement puisqu’elle était comme ça également.

Après l’interrogatoire en règle qu’il avait « subit » de la part de son pote Caleb, Alexys s’y mettait aussi et ce sans grande surprise. La différence c’est que la jolie Mather semblait connaître Mikhaila, chose dont le beau brun était préservé avec son meilleur pote. Cela ne laissait clairement pas de place pour la spontanéité tout de même vu que sa guide spirituelle en matière d'alcool renchérit aussitôt, le poussant à commander un nouveau scotch, double cette fois, et sec en prime. Il avait besoin de se remettre. « Il faut croire qu’elle a trouvé le courage en effet ! » avoua-t-il car il respectait profondément cette demoiselle et d’autant plus la volonté dont elle avait été dotée en lui avouant ses sentiments mais lui demander d’éprouver les mêmes, c’était un peu le priver de son pouvoir d’en décider… et la chose le dérangeait, à vrai dire. « Je suis désolé de te décevoir Alex mais je ne la connais pas assez pour décider « pouf » de tomber amoureux d’elle. Certes, j’ai été très flatté et touché par ses sentiments mais comment veux-tu que je les lui rende ? Il me faut énormément de temps pour m’attacher à quelqu’un ou à faire confiance, je suis extrêmement lent en la matière, j’avoue. J’ai de nombreuses raisons à cela et quand bien même elle est adorable, ça ne fait pas tout. Je ne la connais ni d’Eve ni d’Adam, je la croise juste de temps en temps au manoir parce qu’elle est la petite fille de ma gouvernante mais point barre. Et tu ne vas pas me dire, ce n’est pas le genre de nénette que l’on prend pour une histoire d’une nuit… »

C’est vrai qu’Alexys adorait jouer au cupidon mais, elle ne pouvait pas forcer les gens à s’aimer alors, même si elle était déçue que l’amour de Mikha ne soit pas réciproque, elle n’allait pas détester Eventine pour autant, loin de là. Elle comprenait son ami mieux que personne car, côté cœur, elle lui ressemblait un minimum. Elle avait dû mal à s’attacher, elle ne faisait pas confiance aux hommes et pour finir, elle tenait bien trop à sa liberté pour se caser et être tenue en laisse. Mikha était une jeune adorable mais c’est vrai qu’elle devait demander de l’attention, de l’amour et Eventine avait besoin de respirer, d’autant plus qu’il était Prince. Il commanda un scotch alors que tu t’attaquais à ton cocktail gorgée après gorgée. « Ouais bon c’est vrai, t’as entièrement raison. C’est pas une fille avec qui il faut jouer du coup, c’est sans doute mieux comme ça. » Bon bah tant pis, elle n’aurait qu’à se rabattre sur Xaver et Eugénie. « Mais dis-moi, le fait que tu sois prince, ça veut dire que t’es forcé de te marier avec une princesse ? » Elle continua à siroter son cocktail tout en lui posant une nouvelle question. Alex était très curieuse, beaucoup trop la plupart du temps mais cette question lui tenait vraiment à cœur parce qu’elle se l’était toujours posée. Tu marquas une courte pause avant de poser le regard sur son verre de scotch en riant légèrement : « Je pose tant de questions que ça ? »

On pouvait trouver beaucoup de défauts à Eventine, notamment le fait qu’il soit long à la détente, excessivement secret, souvent sur la défensive et j’en passe et des plus mûres, mais pas de jouer avec le cœur d’autrui. Il ne disait pas oui pour faire plaisir afin de mieux détruire la personne en jouant avec son palpitant… il ne savait que trop bien à quel point cet organe vital pouvait être un boulet une fois blessé, et encore, il n’avait jamais été en peine de ce côté-là, n’ayant pas été une seule fois amoureux dans sa vie. Lui, c’était plus une véritable pathologie physique qu’un problème de cœur dans le sens sentimental du terme… « Bien mon avis ! Navré de te décevoir ma belle, mais si tu veux du potin sentimental en mode « amour, gloire et mocheté » ce n’est pas avec moi que tu vas l’obtenir » ironisa-t-il non sans déguster avec plaisir son double scotch, bien obligé d’admettre que l’alcool déliait l’alcool certes, mais apaisait les angoisses également… tout ce qu’il lui fallait en cet instant précis, en somme. « En théorie ma mère pourrait m’y contraire mais elle serait très mal placée : même si mon père est décédé et que maintenant elle est mariée avec un sale noble que je ne peux pas encadrer, il n’était pas prince et par exemple, ma sœur sort avec Gad Elmaleh, tu sais, l’humoriste français. Il n’est pas prince à ce que je sache » fit-il très justement remarquer. Ceci étant, cela serait nettement mieux s’il sortait avec quelqu’un jugé de « bonne famille », c’était évident. « Non, pourquoi ? Je te l’ai fais sentir ? » s’amusa-t-il subitement.

Pour une fois, Alexys n'allait pas jouer les entremetteuses. Non, elle voulait seulement avoir des nouvelles et savoir si Mikha avait enfin avoué ce qu'elle ressentait pour Eventine. A vrai dire, la jeune femme pensait qu'ils se connaissaient un minimum alors qu'en réalité, ils ne faisaient que se croiser d'après son ami. Oui, c'était étrange de tomber amoureux de quelqu'un qu'on avait seulement vu... C'est sûrement ça qu'on appelle le "coup de foudre". Alexys ne connaissait rien en matière de sentiments parce qu'à vrai dire, elle avait fermé cette porte suite à la trahison de Dean. Cela remonte à des années, elle n'était pas encore à Harvard à l'époque. Elle était folle amoureuse du jeune homme et celui-ci comme la précédent, avait décidé de la quitter. Ce n'était pas tellement une décision puisqu'en réalité, c'est Alex qui avait rompu mais ce, après l'avoir surpris dans le lit avec une autre. Oui, il l'avait mérité. Tu sais, elle aussi à fait appel à mes "services." Sauf que je vais avoir plus de travail avec elle qu'avec toi ! Oui, c'était une jeune femme assez timide, réservée qui n'avait pas vraiment confiance en elle. Alexys voulait l'aider parce que de son côté, elle essayait de canaliser l'énergie négative qui pouvait sortir de la petite brune. Elles essayaient toutes deux de trouver un juste milieu. Alex jugea avoir assez embêté Eventine avec Mikha du coup, elle lui posa une question qui avait tout de même un rapport. C'est vrai qu'elle n'avait jamais fait le rapprochement entre lui et sa soeur. Et mais oui c'est vrai ! J'ai encore du mal à tout assimiler dans ma petite tête ! Lui fit-elle remarquer avant de rire et terminer la fin de son verre cul sec. Non, simple question parce que j'ai tendance à beaucoup trop parler. Tu fais des progrès ! Elle baissa les yeux sur son verre. C'est vrai, il avait commandé quelque chose et l'avait vu cul sec sans qu'elle n'ait rien à dire et ce, après un whisky et cinq shooters.

Eventine n’était pas un adepte de l’amour ou du romantisme non plus : il avait vu sa meilleure amie être follement heureuse avec un homme, avoir un enfant de lui pour mieux dépérir et sombrer dans la folie au point de se faire interner dans un hôpital psychiatrique dont elle ne ressortirait sûrement jamais… résultat, il avait une image de l’amour plutôt noire et à l’entente des sentiments de Mikhaila, il s’était aussitôt reculé, non pas par peur qu’il ne lui arrive la même chose, mais parce qu’il y avait trop de problématiques dans son existence qui faisaient que pour l’instant du moins, ce n’était pas à l’ordre du jour. Loin s’en faut même. D’autant qu’il n’avait que vingt-deux ans et toute la vie devant lui, n’est-ce pas ? Inutile de se précipiter pour de très mauvaises raisons dans ce cas. « Tu donnes des cours à Mikhaila ? Heum effectivement elle a l’air tellement innocente que tu dois avoir pas mal de taff… mais vois ça comme un sublime challenge, si jamais tu réussis bonjour la satisfaction personnelle ! » ironisa-t-il, particulièrement amusé car il n’imaginait pas la jeune Dunster un verre d’alcool à la main, même un shooter de vodka pour lilliputien. « En même temps si ma famille était simple ça se saurait ! Mais t’inquiètes pas pour le fait que tu sois curieuse, ça me gêne pas j’ai l’habitude avec les journaleux et puis… si d’aventure ça me gênait, au pire je te le dis, c’est pas comme si t’était inaccessible niveau conversation ma biche ! Allez, santé ! » fit-il en levant son verre à son intention pour bien lui faire comprendre qu’il n’était ni vexé ni choqué par son intérêt. Comme si Alexys lui avait fait subir un interrogatoire ! Il ne fallait rien exagérer… « Quoi de neuf dans ta vie, tiens, pour une fois c’est moi qui pose la question ! »

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