(+ Julia) busy I am !

Tiens, tiens, Julia était bien l’une des rares à se moquer des rumeurs car bien d’autres avaient habitué Eventine à croire aux pires ragots portés au nu par la presse. Le beau brun avait fini par s’habituer à la chose et au final, il se moquait bien des doubles, triples, quadruples vies que l’on pouvait bien lui inventer : la sienne lui suffisait d’autant qu’elle lui permettait de jouer du violon dans le monde entier et d’être reconnu pour cela. Ses études, c’était presque secondaire à côté bien qu’il n’ait pas l’intention de trop les négliger pour autant. « Ah bon, tu n’es pas une fervente amatrice de Closer et autres conneries du genre ? Tu m’en vois bien aise ! Ceci dit tu as mis le doigt dessus : je me moque autant des rumeurs que l’on peut écrire sur moi que je m’intéresse au fait que soit disant, tous les Lowell sont gays. Franchement, ceux qui font courir ce genre de rumeurs n’ont juste rien d’autre de plus intéressant à faire, pour ceux qui ont une vie… ce qui n’est pas dit » ajouta-t-il non sans une légère pointe de sarcasme dans le ton de sa voix. A sa décharge, la presse faisait des choux gras de sa vie, qu’elle soit publique ou privée d’ailleurs, depuis sa plus tendre jeunesse et à la longue, la donne en devenait fatigante, il fallait dire ce qui est. « Hey je ne suis pas en colère, cela m’a surprit sur le moment, c’est tout… je pense que tu me connais assez pour savoir que je ne vais pas t’éjecter du théâtre pour une histoire de mots mal choisis ! On devrait repartir du début. Bonjour gente demoiselle, je suis Eventine Casiraghi, véritablement charmé de faire votre humble connaissance… seriez-vous tentée par un petit air au violon ? Il me faudra pour cela votre chanson préférée afin que j’essaye d’en faire quelque chose avec mon instrument » reprit-il d’une voix mi charmeuse mi amusée afin d’ôter toute idée noire à Julia : autant repartir sur de bonnes bases, comme lors de leur toute première partie de golf.

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« En même temps je crois que tu ne rates rien à ne pas te souvenir… ces torchons ne sont même pas bons pour de la lecture en pleine réflexion transcendantale aux commodités ! » souffla-t-il, agacé non pas par le discours de Julia qui rejoignait sensiblement le sien mais plutôt par la simple existence de la presse people. Hélas, s’ils existaient toujours après des années à ruiner de nombreuses vies, c’est bien parce qu’ils étaient lus et vendaient un nombre d’exemplaires toujours plus impressionnant chaque jour. Il faut croire que cela plaisait au commun des mortels de voir les VIP de ce monde galérer en se gargarisant de ne surtout pas être un jour en première page… ce qui ne les empêchait pas de faire n’importe quoi de leur côté pour autant mais qu’avaient-ils à y perdre ? Jamais ils ne feraient la une d’un journal people ! « En tout cas j’espère que ton père s’en est sorti sans dommages » reprit-il avant de jouer à un petit jeu avec Julia : celui du nouveau départ. Elle ne sembla pas insensible à sa manœuvre et se prêta même au jeu illico presto, chose qui arracha un sourire éclatant au beau brun. Il savait que cela marcherait et, il l’espérait, ôterait toute gêne de l’esprit de la jolie Quincy. « Pas le moins du monde gente damoiselle ! Je vais tenter de satisfaire vos divins tympans et en attendant vous invite à vous asseoir confortablement sur l’un des fauteuils de cet humble théâtre… » fit-il non sans esquisser un petit clin d’œil, remontant à toute vitesse sur la scène pour reprendre son instrument, précédemment redéposé au creux de son écrin en velours. Il l’accorda à nouveau rapidement, le temps que Julia puisse s’installer, avant de se mettre à jouer à sa sauce « Mon essentiel » de la comédie musicale le Roi Soleil. Il n’y avait plus qu’à espérer que la chose lui plairait, car il jouait des notes d’une pureté proprement époustouflante, n’en manquant pas une, laissant même durer la dernière comme s’il refusait d’arrêter de jouer. « J’espère avoir mis dans le mille ! » reprit-il après quelques secondes de silence.

Comment diable pouvait-on « faire exprès » de se laisser surprendre par les paparazzis ? A part pour s’offrir un coup de pub, Eventine n’en voyait pas l’intérêt. Mais bien sûr, de son côté, la chose ne lui viendrait jamais à l’idée alors qu’il ne pouvait que trouver cela choquant. Il n’en souffla cependant pas un mot à Julia, se contentant de lui sourire avec sincérité comme pour lui faire comprendre qu’il espérait qu’elle n’ait pas été éclaboussée de son côté. Se retrouver au cœur d’une bataille opposant un VIP, quelque soit son identité d’ailleurs, à un journal people, il y a plus agréable il va sans dire. Mais au lieu de se concentrer sur un débat ne les intéressant guère pour l’heure, le beau brun s’occupa plutôt de jouer ce qu’il pensait être la chanson préférée de la jolie Quincy, qui le lui confirma dès qu’il eut cessé de jouer et lui eut demandé son verdict. Un sourire satisfait éclaira aussitôt ses beaux traits masculins ainsi que son regard profond et sombre. « Un bisou sur la joue ? Flatté je suis, ma chère. Quant au reste des surprises, et bien… vous me prenez un brin de cours, aussi vais-je changer mon fusil d’épaule pour vous demander d’une part combien de temps vous pouvez disposer en ma compagnie, mais aussi ce qu’il vous faudrait plaisir de faire en ce beau début de journée. Votre choix, vos préférences. » Eventine préférait mille fois lui donner le choix au moins au départ, quitte à se montrer surprenant plus tard…

Les propos de Julia arrachèrent aussitôt un sourire des plus amusés à Eventine : il n’en n’attendait pas moins de sa part, ne se souvenant que trop bien à quel point la belle française était douée lors de leurs anciennes joutes verbales. C’était précisément ce trait de caractère en particulier qui lui avait plu lors de leur rencontre, car dans son milieu il n’était hélas que trop rare de rencontrer des personnes ayant suffisamment de culot pour s’adonner à une joute verbale digne de ce nom en sa compagnie. Pour la plupart des gens, le beau brun était avant tout un prince, donc une personnalité inaccessible, à qui il fallait vouer un respect total et en face de qui il était primordial de numéroter ses abattis. En somme, le comportement d’autrui finissait par l’ennuyer prodigieusement et il ne s’en trouvait que plus ravi de constater combien Julia n’avait pas changé là-dessus. « Mais c’est que vous êtes provocatrice, mademoiselle ! » fanfaronna-t-il, à moitié hilare bien qu’il se retint d’éclater de rire allez… dix secondes avant que la tentation soit trop forte et qu’un joli rire cristallin ne s’élève dans l’atmosphère sonore les entourant actuellement. « Je serais parfaitement charmé de partager une partie de golf en votre si agréable compagnie, ma chère. Que diriez-vous que nous passions à nos casiers respectifs pour nous débarrasser de tout ce qui est inutile pour mieux nous diriger vers le club se trouvant presque aux extérieurs de Cambridge ? J’en connais bien le propriétaire et à cette heure, nous serons relativement seuls, ce qui ne gâche rien » lui proposa-t-il non sans esquisser un clin d’œil des plus charmeurs à son attention.

« Moi, vous insultez ? Vous vous méprenez, je ne cherchais qu’à comprendre tous les affriolants détails de votre sublimissime caractère… » reprit-il, d’un ton plus charmeur que jamais. A ce petit jeu, Julia ne pouvait qu’être une novice par rapport à Eventine et cela n’avait rien à voir avec leur nombre de conquêtes respectives car le beau brun n’en n’avait pas une liste longue comme le bras. Il se liait peu, de façon très éphémère et ne disparaissait pas du jour au lendemain sans laisser la moindre nouvelle, en règle générale il gardait même contact la plupart du temps. Une jolie façon pour lui de faire comprendre que la demoiselle ne lui avait pas seulement tapé dans l’œil mais lui avait aussi fait passer un agréablement moment. Il n’y avait donc plus aucune cruauté derrière de tels agissements contrairement aux idées reçues… Eventine passa simplement par son casier afin d’y déposer non seulement son écrin de violon soigneusement fermé mais également les partitions sur lesquelles il travaillait avant que Julia n’arrive au sein du théâtre. « Voilà qui est plus sage ! J’ai ma voiture garée dans le parking, je suggère que l’on prenne la mienne, je te ramènerai où tu veux à la fin de la partie, qu’en penses-tu ? » proposa-t-il non sans l’accompagner vers le parking en repassant par la même occasion au tutoiement, qu’il trouvait tout de même plus pratique et moins emprunt de distance. Cette dernière n’avait pas lieu d’être, entre eux. « Et sinon, à part le Droit, quoi de neuf dans ta vie demoiselle française ? »

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