Mikhei ➸ nice to finally meet you.

J'acquiesça. Les magasins de téléphones portables, je pouvais gérer, surtout quand on avait besoin de moi et oui oui, elle avait besoin de moi, vu son actuelle épave. On alla s'installer autour d'une table, continuant notre conversation. On s'arrêtait plus et ça me dérangeait pas. C'est vrai qu'on se taquinait beaucoup, mais plus sérieusement, j'avais tant à lui dire. Elle en savait déjà pas mal sur moi, mais ça prenait une nouvelle dimension maintenant que je n'étais plus forcé d'allumer mon écran pour que son visage apparaisse dans mon champ de vision. Mouais, tu te limiteras, tu sais que je suis pas le mec le plus câlin du monde arguais-je. Naturellement, j'avais rien contre les câlins de Mikhaila, pas plus que contre ceux de ma mère ou de mes soeurs, mais j'aimais pas ça non plus des masses. Vous savez : être un mec, être fort, pas avoir besoin de câlins, de bisous... La bonne blague. Elle me propos de gouter un de ses donuts et j'acquiesça, décidant d'ouvrir la bouche pour l'accueillir. J'aurais dut voir venir la suite à des kilomètres. Elle agrémenta le tout de chantilly et m'en barbouilla le pif. Je poussa un petit soupire en levant les yeux au ciel. Tss. Je suis toujours mignon, c'est un fait rétorquais-je en attrapant ma serviette avec laquelle je me nettoya tant bien que mal le nez. Une fois à peu près propre, je relâcha ma serviette et attrapa un de mes cookies que je casse en petits morceaux, pour le manger plus facilement, ah et pour faire durer le plaisir. Mon amie rouvrit la bouche, visiblement satisfaite de mon choix de café. Tant mieux, premier jour de visites et elle se découvrait déjà une bonne adresse à laquelle revenir. J'étais peut-être pas si nul que ça, comme guide, finalement. Si ça te plait tant mieux, il y en a plein d'autres de sympas, mais celui-ci a toujours été l'un de mes préférés. Dis-je avant d'avaler un bout de cookies. Muuumf.

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Me limiter ? Ça allait être difficile mais pas impossible seulement, j’étais bien trop tactile comme demoiselle pour retenir mes câlins et mes bisous… Tant pis, je n’aurais qu’à tourner sept fois mon envie de le bichonner dans ma tête, peut-être passerait-elle au final. « Je vais essayer mais je ne te promets rien ! » lâchais-je avec une petite moue mutine qui ne voulait dire qu’une seule chose : tu vas souffrir car j’ai pas l’intention de ne pas t’emmerder avec mes câlins. Enfin, si cela posait réellement problème à mon meilleur ami, pour sûr que je saurais museler cette partie de ma personnalité. Je me mis néanmoins à rigoler face à sa remarque suivante, jouant le jeu en regardant sous la table. « Ah non, tes chevilles vont bien.. J’ai cru pendant un moment qu’elles avaient gonflé » le provoquais-je à la fois par mes mots mais par un geste totalement gamin qui était de lui mettre un peu de chantilly sur le bout du nez. Par la suite, je posais mon coude sur la table et mon menton au creux de ma main pour l’observer. Je sentais un léger changement dans son attitude et je commençais à redouter le pire. Je n’avais pas mon pareil pour me faire des films, Alexei devait le savoir depuis le temps. « Oui, je n’en doute pas. Tu penses que tu pourras m’en montrer quelque uns ? » lui demandais-je pour le coup assez timidement comme si je n’osais déjà plus m’imposer à lui. « Mais si tu n’as pas le temps, ce n’est pas grave, je ferais bien des découvertes par moi-même comme une grande fille ! » lui souriais-je de bon cœur tout en buvant un peu de mon chocolat chaud. Une pure merveille en tous les cas.

Elle me répondit qu'elle allait essayer de se contrôler pour ne pas me couvrir d'amour vingt-quatre heures sur vingt-quatres *siffle* *pauvre de moi* mais la moue qu'elle me fit ensuite signifiait que nan, rien à faire, j'allais pas y couper. Je fis ma tête de gamin boudeur quelques secondes avant de cesser. Après m'avoir mit de la chantilly sur le nez, elle me fit passer pour un mec trop sûr de lui. Ahah, très drôle. C'est me voir qui te rend aussi marrante ? Répondis-je d'une voix gentiment railleuse. Je la taquinais, l'éclat rieur dans mes yeux permettaient d'en témoigner, faisant tomber tous mes effets y compris quand je voulais faire mes têtes boudeuses. Elle se figea et je sentis son regard sur moi, je releva mon regard vers elle, la bouche pleines de morceaux de cookies. Je commença à les digérer alors qu'elle me demandait si je pourrais lui en montrer d'autres. Bah, bien sûr que oui, elle avait même pas à le demander. Elle me fit remarquer que je pouvais refuser si j'avais d'autres choses à faire. Genre, comme si j'avais mieux à faire. Je secoua la tête, une fois ma bouche à nouveau vide et donc une fois que j'étais prêt à parler. Bien sûr que oui, c'est le premier mais j'ai pas l'intention que ce soit le dernier petit déj' qu'on prend en ville à Cambridge. Et j'ai toujours le temps pour toi, garde toi ça bien dans la tête, ça marche ? Lui demandais-je en lui adressant un sourire des plus francs. J'étais là, avec elle, car j'en avais très envie. J'étais pas le garçon le plus démonstratif du monde, en témoigne mes parents, mais elle le savait. Je l'espérais, du moins.

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« Oui faut croire que je suis dans une forme olympique rien qu’en te voyant.. Tu as rechargé la pile duracel que je suis, c’est ballot hein ?! » me retenais-je de lui tirer la langue et puis non, je lui tirais la langue. Décidément nous adorions nous charrier chacun notre tour dans une ambiance bonne enfant et je ne pus m’empêcher de lui demander s’il pouvait me montrer d’autres lieux comme celui-ci mais rien n’était pressé, nous étions tous les deux sur Harvard désormais alors nous aurions bien d’autres possibilités pour nous revoir en tout cas je l’espérais sincèrement. C’était quand même tout moi, de passer de la joie au doute, de l’espoir au désespoir car je passais trop de temps à analyser les choses mais je ferais bien de me ressaisir et arrêter d’imaginer le pire. Alexei était beaucoup moins démonstratif que je ne l’étais alors il était normal qu’il soit plus en retrait que je ne l’étais. « D’accord ça marche ! Et puis je compte bien passer des heures et des heures avec toi car hors de question que de te négliger… Tu sais ce qui va me faire le plus drôle ? C’est de ne plus allumer l’ordinateur pour te parler. On peut dire qu’en cinq ans, j’ai pris l’habitude de ce petit rituel mais je ne le regrette pas pour autant car je préfère de loin de t’avoir en vrai devant moi. » répondis-je avec bon cœur tandis que je continuais de manger mon petit-déjeuner en sa compagnie. Je me régalais, je passais du bon temps, c’était le pied. « Dis, c’est quoi les lieux importants à Harvard ? »

Et va-y que je te tire la langue. Tssss. Rentre moi ça, animal, va. J'te le fais pas dire ronchonnais-je joyeusement. J'avais été toujours été bien moins démonstratif qu'elle, même avec l'écran entre nous deux. J'avais la langue bien pendue, mais j'étais toujours nettement plus en recul. J'étais prêt à faire des efforts, car je savais qu'elle aimait bien les câlins, les bisous et j'étais pas totalement contre, sinon j'aurais jamais eu de petites amies, mais disons que je m'en passais. Je doutais que Mikhaila me le reproche un jour de vive voix, mais justement, je voulais pas qu'elle ai à le faire. Peu importe si fallait que je me transforme en bisounours pour lui faire plaisir, enfin dans la limite du raisonnable, sinon, j'allais plus être moi et c'était non plus ce qu'elle voulait, j'en étais certain. Elle me fit sourire en me disant que ça allait lui faire bizarre de plus avoir à allumer son ordinateur pour me parler. C'est normal, mais je doute que ça me manque. Je préfère t'avoir juste devant moi, l'écran, c'est frustrant à force j'avais beau ne pas avoir un sosie de son épave comme téléphone, j'en étais pas pour autant un accro' des nouvelles technologies. J'aimais bien mon ordinateur et mon smartphone, c'est tout, mais ça c'était comme tout le monde. C'était mignon, cette façon qu'on avait de passer aux gentilles vanneries, aux paroles plus touchantes. Au moins, c'était pas prise de tête et ça me plaisait. J'avala un nouveau morceau de cookies en arquant un sourcil. Hum, comment répondre à ça. Je sais pas trop, ça dépend des des gens j'imagine. Moi, j'aime beaucoup les extérieurs, les résidences et le théâtre.

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« Oui moi aussi, ce n’est pas pareil du tout » hochais-je vivement la tête à ses propos. Je me sentais beaucoup moins seule que dans ma petite chambre exiguë que ma grand-mère m’offrait généreusement. En plus, un avantage non négligeable, je ne ramais pas du cerveau devant lui contrairement à mon vieux PC qui peinait de plus en plus. Je sentais que j’allais bientôt devoir en racheter un mais pour cela, faudrait-il encore que j’ai les moyens. Ma foi, à moi de me débrouiller car ce n’était effectivement pas ma parente qui débourserait des dollars dans ce genre d’achat futile comme elle le disait si bien. De toute manière, je ne voulais pas de son aide, j’aimais m’acheter mes choses personnellement sans rien devoir à quiconque. Il faut croire que sous mes allures d’ange timide et innocent se cachait un petit démon rongé par un mal bien connu : l’excès d’orgueil et de fierté. « Je me ferais bien une idée par moi-même car tu as raison, ce que tu vas aimer ne va pas forcément me plaire ! La seule chose que j’ai hâte de voir, c’est leur atelier couture, il parait qu’ils ont les plus récents machine à coudre… Rahh j’ai hâte ! » m’enthousiasmais-je tandis que nous poursuivions notre petit déjeuner dans cette douce ambiance. Puis, Alexei prit le temps de me faire visiter le campus jusqu’à me quitter devant le bureau des admissions pour que je puisse terminer les dernières formalités d’usage.

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