Mikhei ➸ nice to finally meet you.

J'acquiesça, ça m'étonnais pas le moins du monde qu'elle soit d'accord avec moi et j'espèrais que ça n'allait pas changer, qu'elle n'allait pas se faire prendre dans toutes ses histoires. J'étais bien décidé à la protéger de toutes ces frivolités en tout cas. La plus grande, Skylar. Elle est chez les Eliots, la maison des fils et filles à papa répondis-je. Pas que j'aille classer toutes les personnes présentes dans cette confrérie dans le club des gens imbuvables, mais je considérais qu'ils étaient d'accord pour se traîner cette image et que ça en disait long sur eux, dans tous les cas. Bien sûr, j'affectionnais des gens aussi là-bas et Sky', c'était particulier. Ca restait ma soeur, quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse, je l'aimerais toujours, je pouvais pas faire grand chose contre ça et de toute façon, je n'en avais pas envie. Elle plaisanta en plus et un petit rire m'échappa. Ouais, nous on se serait contenté de venir faire chier tout le monde en beuglant sous la fenêtre. Répondis-je. J'en aurais été largement capable. Je pourrais même tenter un jour, avec ma soeur, m'enfin, ça serait peut-être un peu bizarre. Enfin bref. J'esquissa un petit sourire lorsqu'elle plaisanta sur sa nature angélique. Elle renchérit ensuite sur la cuisine, comme j'étais sûr qu'elle le ferait. Elle aimait cuisiner, j'adorais manger. Bon sang, on était vraiment fait pour s'entendre tous les deux. *siffle* Je leva mon bras libre, en signe d'abandon. Bon, ok, la prochaine fois je te laisserais me remplir ventre jusqu'à ce que mon ventre explose plaisantais-je en sachant pertinemment que ça allait être pris au mot, enfin, en dehors de l'explosion. Ce fut à mon tour de rougir ensuite légèrement lorsqu'elle vint me complimenter aussi quant à mes agissements en tant qu'ami. T'es mignonne et pour ce qui est de l'amitié, tu me le rends vraiment bien répondis-je en venant à mon tour, comme elle l'avait fait plus tôt sur le trajet, nicher brièvement ma tête contre son épaule. Je m'arrêta ensuite et lui proposa un petit établissement ou je me souvenais avoir gouter les meilleurs donuts du monde quand je devais avoir douze ou treize ans. Elle me fit à nouveau sourire alors que nous entrions et nous installions à une petite table. Ouais, on allait se régaler, j'en doutais pas une seule seconde. Le petit déj' avait toujours été mon repas préféré et quand il était pris en bonne compagnie, c'était encore mieux. Elle ne me lâchait pas des yeux et j'en faisais de même alors que je m'installais en face d'elle après avoir tirer un peu sa chaise. Leurs donuts sont excellents, je pouvais en manger des dizaines quand j'étais gosse, mais il y a beaucoup de choix. Répondis-je en lui tendant la carte installée en équilibre sur la table.

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Rien que de l’imaginer sous les fenêtres à beugler une sérénade, j’éclatais à nouveau de rire à en pleurer. Cela me plairait de voir car mine de rien, Alexei était bien plus spontané que je ne l’étais ou ne le serais-je jamais même si j’avais un certain degré de folie. En règle générale, je la montrais en privée ayant toujours eu du mal à grimper sur le devant de la scène. C’est bien pour ça que j’aimais tant être derrière les fourneaux ou derrière ma machine à coudre : j’aimais les coulisses, être dans l’ombre. C’était plus fort que moi, je n’osais pas faire de bruit telle une petite souris mais dès lors que je me sentais en confiance, je racontais connerie sur connerie et j’en faisais énormément aussi. Combien de fois ne nous étions d’ailleurs pas mutuellement fait rire lors de nos nombreuses conversations à travers les ans ?! Je préférais ne pas les compter sinon j’en avais pour des jours et des jours. En tous les cas, j’étais prête et même déterminée à prendre soin de lui et surtout à lui remplir l’estomac avec plein de bonnes choses. J’adorais cuisiner et je savais que c’était un grand mangeur devant l’éternel alors pourquoi ne pas nous satisfaire mutuellement ?! Ce serait bête de s’en priver. « Mais j’espère bien sinon hummm je te boude pour au moins cinq minutes ! D’ailleurs, donne-moi ton portable, il faut que je te note mon numéro ! J’ai enfin pris un abonnement » lui dis-je avec fierté. Bon, grand-mère s’était décidée au dernier moment mais j’avais enfin eu l’autorisation. Oh j’aurais très bien pu faire cela dans son dos mais ce n’était pas ainsi que je fonctionnais surtout que je lui cachais déjà ma petite entreprise de traiteur. Néanmoins, j’en profitais au passage pour le complimenter et lui avouer tout le bien que je pensais de lui chose qu’il me retourna bien volontiers, me donnant un moral en béton armé. Il n’avait jamais eu son pareil pour me remonter le moral ou me booster à la limite de l’hyperactivité songeais-je non sans amusement.

Nous étions quelques minutes plus tard, attablés dans ce petit café. Naturellement, comme il connaissait bien les lieux, je lui demandais de me conseiller. « Les Donuts ? Pourquoi pas ! » rétorquais-je en prenant néanmoins la carte qu’il me tendait. « Je vais peut-être prendre un chocolat chaud avec supplément de chantilly. J’adore ça… Oh et puis quitte à devoir faire un peu de sport, je vais rajouter un croissant aux amendes » m’enflammais-je légèrement mais c’était ma gourmandise qui parlait. « Tu prends quoi toi ? »

Elle menaça gentiment de me faire la tête pendant une poignée de minutes si j'acceptais pas de manger tout ce qu'elle était prête à cuisiner. Ahah. Elle était pas cap. Ouais, c'est ça, t'es incapable de m'en vouloir, même durant cinq minutes, tu m'aimes trop pour ça répondis-je en entrouvrant la bouche pour lui tirer un peu la langue, en dévoilant juste un bout tout rose entre mes lèvres. Elle m'informa ensuite qu'elle avait enfin un téléphone. Et bah. Whaou, tu sors enfin de ta caverne. M'exclamais joyeusement, me moquant gentiment d'elle. Je tendis ensuite ma main libre vers elle. Passe-le moi, je rentrerais mon numéro dedans. Proposais-je. Je trouvais ça un peu bizarre, pour moi, qu'elle n'ai pas eut de téléphone jusque-là. J'ignorais exactement à quel âge j'avais eu droit d'en avoir un pour ma part. A l'âge ou ça avait été permit à mes deux aînées en tout cas. Toujours est-il que désormais, je ne lâchais jamais le mien. A vrai dire, je crois que j'en étais même devenu un peu accro : c'est limite si je me sentais pas un peu à poil, nu, quand je l'avais pas sur moi, confortablement lové dans la poche de mon jean ou encore une de celles de mon blouson. S'en suivit quelques petits compliments. Notre discussion était en fait assez chou, assez fleur bleue. En même temps, je me souvenais pas m'être ne serais-ce qu'une fois engueulé avec elle. Et bien oui, je l'avais taquinée quelques secondes plus tôt en lui rétorquant qu'elle était pas capable de me faire la tête tout court, mais j'étais sans doute pas mieux. En fait, dans le fond, j'avais jamais aimé me disputer. Je n'étais pas particulièrement imposant physiquement, aussi inoffensif qu'une mouche quand il fallait que je me batte, ce que je faisais au passage jamais. Pas mon truc. Sans doute que c'était une bonne chose, il faut bien des gens un peu pacifistes sur cette terre peuplée de tellement d'imbéciles impulsifs. Bref, on entra dans le petit café et je la laissa regarder la carte, que je connaissais déjà plutôt bien. (A le dire comme ça, je passais pour un garçon obsédé par la nourriture) J'acquiesça. Ouais, les donuts. Une vraie tuerie. Je souris. Au moins, elle avait de l'appétit comme quoi, mon ventre avait crié pour deux. Café au lait et cookies au chocolat blanc. Pour le sport, j'y penserais plus tard répondis-je avec un haussement d'épaules. Je me tourna, cherchant à croiser le regard d'un serveur pour passer commande.

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« Moui tu as de la chance, je t’aime trop pour te bouder ! J’espère que tu en profiteras pas trop hein sinon… je me suicide à coups de Nutella » éclatais-je de rire avant de lui dire fièrement que j’étais enfin pourvue d’un téléphone portable. Bon ce n’était pas le dernier cri de la technologie mais un vieux téléphone d’occasion mais il envoyait et recevait des textos et des appels alors je n’allais pas me plaindre. D’ailleurs, je n’avais jamais été une férue de technologie, préférant de loin me perdre dans des kilomètres de tissus ou des centaines de kilos de farines que de faire mumuse sur un ordinateur. La seule exception que je faisais, était pour pouvoir converser avec lui. Dorénavant, je pouvais le voir en chair et en os alors hors de question que de me limiter à nouveau à un contact aussi froid qu’une machine. « Hannn comment tu oses !! » rigolais-je de bon cœur avant de lui tirer la langue plus franchement rien que pour la peine. Il me cherchait, il allait me trouver et j’étais prête à lui sauter sur le dos s’il le fallait. Je lui donnais néanmoins ma ruine pour qu’il rentre son numéro de téléphone avant que nous passions aux choses sérieuses, attablés autour d’un menu aussi alléchant qu’il devait être succulent. « J’ai une idée, on ira se faire un petit footing ou une partie de basket… A moins que… Il y a une patinoire ici non ? On pourrait un de ces quatre y aller tous les deux non ? J’adore patiner mais ça fait une éternité que je n’y suis pas allée… D’ailleurs, rien à voir mais je reprendrais bien la natation mais je me suis inscrite au club d’arts plastiques et de cordons bleus. Et toi, tu fais partie d’un club ? » lui demandais-je avant qu’un serveur vienne prendre notre commande.

Sa réponse me fit sourire. Mais bien sûr, que j'avais raison ! Et c'était réciproque, m'enfin, pour l'heure elle me demandait pas de le reconnaître. Elle me menaça à nouveau de se suicider. Bwah. Des mots des mots des mots. Blablablabla me moquais-je en souriant, le visage tourné vers elle. Je le frotta rapidement contre sa manche, à la manière d'un chien fou. Bon sang, avoir ce creux dans le bide me rendait très bizarre, ou alors c'était juste le fait qu'elle soit là, enfin. Ca m'enlevait un poids, vraiment, comme si j'avais été habité du pressentiment que rien n'irait très bien tant qu'elle n'était pas avec moi. Et maintenant qu'elle était là, tout apparaissait sous un autre jour. Mumf, un peu étrange et flippant comme conception. Elle me tira la langue après que je l'ai charriée. Et bah quoi ? Si vivre sans portable, c'était pas vivre dans une grotte, je sais pas ce que c'était. Enfin, elle était finalement entrée dans le rang, même si je ne put m'empêcher de faire la grimace lorsqu'elle me fila le fameux engin. Ah ouais. Elle était vraiment pas douée pour ça. Hum, c'est un portable. Pas très décent mais bon. Répondis-je, les yeux plissés, jouant les connaisseurs. Enfin, il fallait pas être un pro des nouvelles technologies pour savoir qu'elle avait jamais eut de portables de sa vie. J'arqua un sourcil. Pour ta propre sécurité et la mienne, car je risque gros pour ma réputation avec ce truc dans la main, tu me laisseras venir avec toi au magasin le jour ou tu décideras de changer ce machin. Bon, j'arrêtais pas de la taquiner, mais franchement, elle me rendait ça facile : elle arrêtait pas de me tendre des perches. Je poussa un petit soupire en rentrant néanmoins mon numéro avant de lui rendre sa bestiole. On s'attabla ensuite rapidement dans un petit café ou je me souvenais avoir souvent déjeuner en famille. Le changement avait du bon, mais c'était aussi cool de retourner à ses classiques. C'est ce que je fis en passant commande, choisissant des trucs que je grignotais depuis l'enfance. Ca doit faire un siècle que j'ai pas mis des patins, mais pourquoi pas ouais, si tu veux, je risque d'être divertissant sur la glace au moins. Répondis-je avec un haussement d'épaules. Ca non, elle risquait pas de s'ennuyer. J'avais un côté humoristique, les quatre fers en l'air. Nope, pas encore. Faudrait que j'y pense, enfin je vais sans doute faire un peu de théâtre comme d'habitude et ensuite je sais pas. Je m'étais pas encore attardé franchement sur les clubs pour tout dire mais pour le théâtre, il allait falloir que je m'y mette, même si j'avais déjà mes cours, c'était quand même une autre ambiance et puis j'adorais ça, ça aurait été stupide de m'en priver.

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J’allais vraiment finir par le bouder et il aurait tout gagné songeais-je non sans amusement. Alexei savait trop bien que je ne lui résistais pas alors je crois que je partais tout simplement perdante avant même d’être entrée dans la bataille. « Je vais finir par te bouder dix secondes… Tiens regarde je vais te bouder, je ne te parle plus pendant dix secondes » annonçais-je en détournant le regard, conservant le silence tout en comptant dans ma tête : et un, deux, trois […] dix ! « Voilààà j’espère que ça te servira de leçon ! » éclatais-je de rire devant le ridicule de ma conduite mais c’était bon la honte n’est-ce pas ? Et puis mine de rien, je m’amusais comme une folle en sa compagnie pourquoi resterais-je mortellement sérieuse ? Ce n’était simplement pas pour nous. Entre temps, je lui avais donné mon portable enfin l’engin préhistorique qui me servait de portable. « Il est vieux oui mais il fonctionne… Tu connais ma grand-mère, elle n’aurait jamais investi dans un truc très poussé et je ne m’y connais pas du tout. Je ne peux pas mettre toutes mes économies non plus alors arrête de m’embêter sinon je rallonge à vingt secondes ! » lui souriais-je de bon cœur. Mon pauvre portable, il allait finir par me le vexer et je retournerais dans ma grotte car il refusera de fonctionner. C’est que c’est fragile ces petites bêtes-là. Dans un sens, Alexei avait peut-être raison, j’allais me taper la honte avec un engin pareil mais on ne peut pas dire que je roulais sur l’or alors avoir le dernier smartphone à la mode, c’était un peu une dépense futile pour moi. Tout ce que je voulais, c’était pouvoir être jointe au cas où. « Tu crois que je vais avoir une mauvaise réputation à cause de mon téléphone ? » ne pus-je néanmoins faire autrement que m’inquiéter. Je désirais trop m’intégrer pour que tout foire à cause d’un détail que je jugeais anodin.

Quelques instants plus tard, nous étions plongés dans une discussion au sujet de nos activités extra-scolaire mais avant cela, je lui avais proposé d’aller patiner ensemble. En réalité, je crois que j’allais sauter sur tous les prétextes possibles et inimaginables pour passer du temps avec lui car que ce soit à travers un ordinateur ou en chair et en os, le feeling avec Alexei passait comme une lettre à la poste. « Si tu tombes, je te ferais un  bisou magique pour soigner tes bobos » le taquinais-je de bon cœur avant que nous abordions le sujet des clubs. « ça doit être bien de faire du théâtre… En tout cas, je ne sais pas si c’est ta présence ou non mais je me sens bien ici que je crois que je n’ai aucune envie de partir »

Je leva les yeux au ciel alors qu'elle menait à exécution sa petite menace en cessant de m'adresser la parole pendant dix secondes. Prenant une expression outrée, me retenant de rire, je la vis éclater  dès lors qu'elle eut fini son petit compte à rebours dans sa tête. Bon sang ce qu'on était stupides, mais je m'en moquais pas mal. Je te le fais pas dire, j'ai cru que j'allais devenir barge répondis-je en poussant un petit soupire, mon sourire trahissant mon amusement. Ok, on avait le rire facile, mais fallait nous comprendre : c'était une journée spéciale, quoi ! Je me mis ensuite à me moquer de l'espèce d'engin sous-développé qu'elle qualifiait de portable, une véritable insulte pour tout téléphone digne de ce nom. Elle essaya de se défendre, répliquant sur sa grand mère. J'avais jamais eut ce problème, mes parents n'étant pas du genre à lésiner sur l'argent et les cadeaux. Dans le fond, j'étais un petit garçon pourri gâté, même si je n'estimais pas l'être très sérieusement. Soit, j'aimais bien mon smartphone, mais comme tout le monde et j'aurais put survivre sans. Enfin, je crois. Visiblement elle me prit au mot, s'inquiétant brusquement de faire mauvaise impression. Je retrouva mon sérieux et secoua la tête. Fallait vraiment pas qu'elle s'inquiète pour de telles broutilles. Je te taquine là, tout le monde s'en moque de ton portable, tant qu'il te conviens. Je te dis pas qu'il y a pas un crétin, car il y en a toujours, qui fera un espèce de commentaires sans queue ni tête, mais franchement, te prends pas la tête, ok ? C'était une chose que je la taquine sur ses affaires, mais j'allais pas digérer que ça vienne d'un autre. Elle pouvait compter sur moi pour la protéger, même si c'était pas sûr que ça la rassure, alors je m'abstenu de le dire. Dans le fond, ça coulait de source. Bref, on se cala dans le restaurant et le sujet dévia sur les activités extra-scolaires. Je souris à son commentaire. Les bisous magiques, ça fait longtemps que j'en ai pas reçu repris-je d'un air faussement pensif. Ce qu'elle dit ensuite me fit sourire. Car c'était gentil, c'était franc et ça me faisait plaisir. J'espère bien. Et même si tu voulais partir, c'est pas gagner que je te laisse faire, maintenant que tu es là. Ce serait cruel de me lâcher maintenant achevais-je en esquissant un air de chien battu avant de voir arriver un serveur. Je lui lista rapidement notre commande, jetant un coup d'oeil à mon amie au passage histoire de vérifier si j'avais bien tout dit. Elle acquiesça et le mec repartit s'occuper de notre commande. Je me recula, m'installant plus confortablement sur ma chaise.

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« Tu vois, tu ne peux pas te passer de moi ! Je suis humm comme une fraise tagada, une fois qu’on m’a gouté on ne peut plus se passer de moi ! Voilà, je suis un bonbon, un petit truc tout minuscule et rouge… Quoique, tu préfères les roses, les violettes ou les rouges ? Que je sois à ton goût au moins sinon ce n’est pas drôle » pouffais-je de rire comme toujours en sa présence. Alexei n’engendrait jamais la morosité dans mon cœur et j’étais désormais certaine que ne pas le voir au moins une fois par jour allait être une véritable torture. J’adorais tout en lui : sa voix, son sourire, sa façon de me regarder, de veiller sur moi mais aussi sa manière de me taquiner tout en s’assurant que je ne le prenne pas mal. Je crois que je n’aurais pas pu rêver mieux comme meilleur ami. « Ok je ne me prends pas la tête mais si je décroche une pige de traiteur conséquente, on ira faire les boutiques ensemble ? Comme ça tu pourras enfin me faire sortir de ma grotte comme tu le dis si bien » lui souriais-je l’esprit libéré de cette question épineuse. Ce n’était pas ma faute, je n’aimais pas être en froid avec les gens ou qu’on me mésestime. J’appréciais être en bon terme car la vie était bien plus belle et agréable comme ça. Quelques minutes plus tard, nous abordions le thème des bisous magiques et je secouais la tête de droite à gauche comme si je rejetais l’idée même qu’il puisse en être privé. « Ah non ça ne va pas ! Va falloir remédier à ça, je serais ton distributeur de bisou magique ! Et puis j’ai pas envie que tu me laisses partir non plus… M’essayer c’est m’adopter monsieur et je ne fais pas dans la politique satisfait ou remboursé. Maintenant, c’est tant pis pour toi mais tu m’auras sur le dos humm disons toute la vie, ça te va comme contrat ? Si oui, signe en bas à droite » plaisantais-je tandis que le serveur revenait avec notre commande. Je me passais le bout de la langue sur mes lèvres, cela s’annonçait succulent. « Bon tit dej ! » m’exclamais-je en attaquant un donut. « Tu as raison, c’est délicieux !! Tu en veux un ? »

J'arqua un sourcil. Hum, elle avait pas tord, mais que ça lui monte pas à la tête, hein. Je fis une petite grimace lorsqu'elle traita de fraises tagada, comme un gamin de cinq ans qui répugne à avaler ses légumes. Je détestais pas les fraises, un de mes principes dans la vie étant de ne pas être capable de détester un bonbon, quel qu'il soit. (Chacun ses principes) Humf... Soit mon caramel au beurre salé, plutôt. C'est meilleur, là, je pourrais vraiment pas me passer de toi affirmais-je avec assurance, un sourire dessiné sur le visage. Bon sang, qu'est-ce que j'aimais ça. Ca me donnait envie d'en manger, tiens. Ca allait pas aider à faire mon bide, mais bon, bientôt il aurait plus de raisons de grogner, c'était l'essentiel. J'acquiesçais ensuite. Ouaip, je suis pas un grand fan de shopping (en témoigne ma mère et les diverses batailles de mon enfance, de mon adolescence et même d'aujourd'hui *siffle* pour me trainer dans un centre commercial afin de me débarrasser de mes vielles affaires pour des nouvelles, plus sympas, plus "à la mode", comme si j'en avais quoi que ce soit à faire) mais je ferais une exception pour moi. J'exigerais juste une glace au chocolat à la fin là, c'était vraiment comme quand j'étais enfant. Je lui donna un petit coup de coude à la suite de ses paroles, le tout avant de m'engouffrer dans le petit café. On reprit notre conversation. On arrêtait pas de parler, mais bon, fallait nous comprendre : c'était pas pareil comme ça, de vive voix. Non. C'était tellement mieux. Elle me fit rire avec son histoire de bisous magiques. C'était un vieux truc de ma mère, enfin, je crois que c'était propre à toutes les mères et aux meilleures amies, dans mon cas, fallait croire. Un distributeur ? Rien que ça ? Et dire que c'est même pas mon anniversaire... Répondis-je, visiblement incapable de garder un sérieux. C'était réciproque en même temps, sinon j'aurais un peu pris sur moi, quand même. Je signe. Répondis-je en prenant mon air le plus solennel et en mimant une signature dans le vide avec ma main, faisant de grands gestes avec celle-ci. Le serveur était de retour à côté de moi, un sourcil arqué. Huhu. Enfin, pas grave, c'est pas comme si j'allais le revoir tous les jours. Je bafouilla un "merci", en garçon bien élevé puis acquiesça, souhaitant un bon petit déjeuner à Mikhaila de façon muette. Je porta ma tasse à mes lèvres et but une petite gorgée. C'était chaud et trop bon. Je me lécha les lèvres et croisa le regard de mon amie alors qu'elle me proposait un donut. Bon, si elle me prenait par les sentiments... Oui, j'ai souvent raison plaisantais-je en acquiesçant de la tête, pour confirmer que oui, j'en voulais bien un, le tout avant d'ouvrir la bouche en m'approchant d'elle. C'était plus original que la main, qui, a ma décharge, était déjà prise car refermée sur ma tasse.

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« Oui mais là ce sera faire du shopping pour m’acheter un nouveau portable, c’est ton rayon non ? Donc tu m’accompagneras un et je te promets que je t’offrirai toutes les glaces au chocolat que tu voudras, c’est promis. » lui assurais-je avant que nous n’ayons fini avec cette discussion. J’avais mine de rien hâte de réunir suffisamment d’argent non pas parce que ce portable m’indisposait mais tout simplement pour passer du temps avec lui. Maintenant que nous nous étions rencontrés en chair et en os, je sentais que sa présence allait m’être vitale si bien que je me montrais telle que j’étais lors de nos échanges, sans timidité ni pudeur comme si mon cœur avait compris que mon meilleur ami restait le même, même s’il n’y avait plus cette douce protection que représentait l’écran de mon ordinateur. « Ouep monsieur, rien que ça ! Je vais te bichonner, tu n’imagines même pas à quel point. Je vais te couvrir de bisous et t’entourer de câlin » répliquais-je en souriant avant de rigoler lorsqu’il mima la signature. J’en profitais pour lui proposer un donut et en le voyant se rapprocher de moi, la bouche ouverte, je compris le message en apportant le donut d’une main pour qu’il croque dedans avant de plonger mon doigt dans la chantilly recouvrant mon chocolat chaud pour mieux lui en mettre sur le bout du nez en rigolant. « C’était trop tentant ! Tu sais que tu es mignon avec ta chantilly sur le bout du nez ! » le taquinais-je gentiment tandis que je mordais à nouveau dans mon donut. C’était vraiment toujours aussi bon que j’en ronronnais de plaisir en fermant les yeux. « Hummm je sens que je vais souvent venir ici à partir d’aujourd’hui ! C’est trop bon et je n’ai même pas encore goûté au reste ! » soupirais-je de bonheur avant de me passer la langue sur les lèvres.