J'avais du mal à maitriser mon enthousiasme à l'idée de voir débarquer dans ma vie de façon plus concrète une fille avec laquelle je discutais depuis des années sur des forums. Sauf que j'en avais marre de cet écran, de cette barrière entre nous. Alors quand elle m'avait apprit quelques semaines plus tôt qu'elle allait faire sa rentrée à Harvard, j'avais été aux anges. Elle allait arriver d'une minute à l'autre et je restais je m'étais installé légèrement à l'extérieur du campus, l'ayant déjà prévenu d'ou je me trouvais. Je ne voulais pas la rater. Il faisait encore tellement bon, le genre de température qui vous donne vraiment pas envie d'aller bosser. Je retroussa les manches de mon pull un peu trop épais pour la chaleur actuelle, dévoilant mes avant-bras bronzés par un été à lézarder quelques semaines au soleil. J'étais un peu anxieux, mine de rien. C'était la première fois que j'avais ce genre de relations, démarrée par l'intermédiaire de pseudos. Dans le fond, c'était un peu bizarre, mais ça faisait tant de temps que je lui racontais ma vie sur internet que j'avais l'impression d'en être autant proches que de mes amis en chair et en os que je voyais tous les jours depuis des mois. J'avais déjà vu des photos d'elle et je lui en avais également filé de moi, au cours des années. Ainsi, je la reconnu assez facilement alors qu'elle arrivait vers moi, m'ayant visiblement pas remarqué. J'avais jamais été du genre timide, alors ma réaction fut naturelle. Je me mis à agiter la main, en criant. Mikhaila ! Bon, là, elle pouvait que me remarquer.
Aujourd’hui était le grand jour et j’étais au fond de ma couette à trembler comme une biche apeurée à l’idée de fouler pour la première fois les chemins d’Harvard mais aussi de rencontrer celui que je considérais comme mon meilleur ami. Dit comme cela, cela faisait bizarre mais en réalité tout s’expliquait grâce à un mot : internet. Je n’avais jamais été une grande fend la bise, trop timide, trop réservée pour me lier concrètement aux autres alors, quand j’avais récupéré un vieil ordinateur grâce à un programme de recyclage de matériel informatique, je m’étais naturellement tournée vers les forums de discussions. C’est là que je l’avais rencontré pour la première fois et depuis, nous nous étions plus jamais quitté, apprenant à nous connaitre à force d’échanger des mails puis de discuter sur Skype seulement tout changeait aujourd’hui. Nous allions enfin nous voir en vrai. Allez bouge-toi les fesses, tu peux le faire, il ne va pas te manger, tu l’adores ! Songeais-je avant de me secouer et de m’habiller. Pour la peine, je me décidais à revêtir ma derrière robe créée par mes propres mimines tout en l’agrémentant d’une petite veste. Je laissais simplement mes cheveux libres sur mes épaules.
Mes yeux scannaient littéralement les alentours, essayant de trouver Alexei, une boule au ventre mais le cœur au bord des lèvres. J’allais le rencontrer en vrai, entendre sa voix non déformée par le micro de son ordinateur. Alors, quand j’entendis mon prénom être crié, je relevais la tête en rougissant car beaucoup de visages se tournèrent vers nous mais qu’importe, pour la première fois, je me sentais bêtement heureuse, si heureuse que je courrais pour lui sauter dans les bras. « Alexeiiiiiiii ! Je suis trop contente de te voir vraiment !! »
Non, j'avais pas fait dans la discrétion, pourtant je la savais un peu timide, mais bon, c'était nous. On se voyait pour la première fois en chair et en os, mais je la connaissais quand même et elle me connaissait tout aussi bien et franchement, ce que pouvait penser tous les autres, je m'en moquais pas mal. Elle me repéra rapidement après (en même temps, y avait pas dix bruns en train de beugler son prénom, je lui avais donc un peu mâcher le boulot en réduisant le champ des possibilités) et se précipita vers moi, visiblement ravie de me voir elle aussi. Elle sera me contre elle et je fis de même entourant mes bras autour d'elle. Bon sang, c'était bon de la voir comme ça. Forcément, ça rendait tout encore plus réel et j'avais ce bon pressentiment : celui que maintenant que je l'avais officiellement avec moi, tout pouvait que bien se passer. Bordel, je suis trop content aussi que tu sois là. Avouais-je, comme si c'était pas déjà évident. Je tourna mon visage et lui fit un bisous sur la joue avant de desserrer mon étreinte et de me reculer un peu histoire de mieux la voir. Je savais à quoi m'attendre pour l'avoir déjà vue en photo mais ça restait différent. Elle était encore plus mignonne en vrai. Naturellement, je pensais ça sans arrières pensées. Jolie robe commentais-je, souriant. Elle m'avait déjà montrer un peu son boulot à l'occasion. Ca m'avait tout l'air d'être une de ses créations et sinon tant pis, elle me connaissait suffisamment pour savoir que, dans ma famille, c'était pas moi l'expert en mode.
Il était là, à quelques mètres de moi en chair et en os et je ne pus m’empêcher de sentir mon cœur s’emballer. J’allais enfin pouvoir entendre sa voix –même s’il venait de beugler mon prénom ; sans intermédiaire, pouvoir le serrer dans mes bras etc. J’étais heureuse car Alexei, au fil des années et des échanges, était devenu pour moi un véritable meilleur ami. Il connaissait tout de moi : mes ambitions, mes rêves mais aussi ma situation compliquée avec ma grand-mère. Je crois même qu’un jour, je lui avais confié me sentir comme l’héroïne Disney Raiponce, enfermée non pas dans une haute tour mais dans une dépendance d’un grand manoir arbitrant d’illustres personnes. Je ne lui avais jamais dit qu’il s’agissait d’une demeure de vacances de la famille princière monégasque car j’étais tenue à la confidentialité dû à mon rang. Une petite employée de maison banale. Je m’élançais donc vers lui, lui sautant littéralement au cou en rigolant. « Tu as intérêt à être content de me voir sinon je me serais pendue avec mon lacet » plaisantais-je avant de déposer un baiser sur sa joue. Il était plus grand que je ne l’avais imaginé en tout cas et plus mignon aussi. « Merci ! Tu as en avant-première le droit de voir ma dernière création ! Je voulais une tenue spéciale pour ce jour spécial… Par contre désolée de mon retard mais je me suis perdue » avouais-je piteusement en rougissant légèrement. Maladroite, tête en l’air et rêveuse… Avais-je mentionné également mon sens de l’orientation désastreux ?
Elle plaisanta avant de me faire la bise à son tour. Quel gâchis ça serait franchement plaisantais-je à mon tour gentiment. J'adorais cette fille, même si c'était la première fois que j'avais l'occasion de l'étreindre. Ca pouvait sembler un peu stupide, mais cette fille me connaissait sans doute bien mieux que mes propres parents. En même temps, c'était pas difficile : ils devaient avoir le sentiment de connaître par coeur leur petit garçon, mais je leur mentais sur tant de trucs maintenant... Enfin, c'était bon de savoir que j'avais aucun secret pour quelqu'un. Je commenta ensuite sur sa tenue. Je savais qu'elle aimait beaucoup la mode. Personnellement, j'en avais horreur et il avait fallut limite me traîner par les pieds pour m'emmener faire les boutiques au centre commercial. Dans le fond, ça avait pas tant changer que ça. Elle te va très bien en tout cas, t'es belle comme un coeur j'étais spontané avec elle. Peut-être car on s'était toujours parlé à travers un écran et que c'était plus facile de s'exprimer en tapant sur un clavier plutôt qu'en face à face. J'essayais de garder cette franchise, histoire qu'elle reconnaisse le garçon avec lequel elle avait discuté sur internet durant des années. Je secoua ensuite la tête, m'apprêtant à reprendre la parole à propos de la deuxième partie de sa dernière prise de paroles. Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas attendu longtemps et c'est normal d'avoir besoin d'un temps d'adaptation pour se guider ici. Je t'aiderais, t'en fais pas la rassurais-je. Après tout j'avais grandit ici et je connaissais désormais le campus comme ma poche, depuis cette interminable visite que j'avais fait avec Skylar à ma première rentrée à l'université. J'espérais ne pas être un guide aussi énervant qu'elle l'avait été avec moi.
J’éclatais de rire à sa plaisanterie sur mon suicide à coup de lacets. Alexei avait toujours eu le don de me faire rire même si avant ce jour, c’était par écran interposé. Il était le seul à connaitre tout de moi, mes peurs, mes ambitions, mes joies également. Je ne lui avais jamais rien caché, tellement heureuse d’arriver à converser librement avec une personne sans bafouiller, sans gaffer même s’il m’arrivait de me tromper dans des expressions ou de me casser la figure de ma chaise. Je ne comptais les fois où j’avais fait le ménage en un temps record pour pouvoir le rejoindre et passer des soirées voire des nuits à lui parler quitte à m’endormir sur mon bureau. « Oh merci c’est gentil » murmurais-je d’une voix timide face à son compliment qui me fit rougir de plaisir car j’adorais quand on me complimentait sur mes créations car pour moi, elles étaient celle qui me rendaient jolies et non l’inverse. Je n’avais aucune confiance en moi pour me trouver belle à l’état naturel mais n’ayant jamais été de ces femmes pour qui cela compte, cela ne m’handicapait pas le moins du monde. Je m’excusais néanmoins pour mon retard mais mon meilleur ami me rassura de suite et je me blottissais un peu plus dans ses bras tel un chaton ronronnant. J’adorais les câlins et les bisous alors je n’allais pas me priver de sa présence pour en avoir. Le pauvre, il allait apprendre que je n’avais pas menti quand je lui avais affirmé être une jeune femme très tactile. « Et si tu me faisais visiter ? Oh fait, je t’ai pas dit mais j’ai regardé un peu les confréries et je crois que je vais postuler à la Dunster mais j’attendrai peut-être de survivre à ma première année avant cela » rigolais-je.
Après que je l'ai complimenté, elle bredouilla un timide merci en rougissant. Ca me fit sourire, même si j'espérais ne pas la mettre mal à l'aise, le contraire m'aurait contrarié. Je fut bien vite rassuré : visiblement, non. Elle revint rapidement se blottir contre moi et je lui embrassa affectueusement le front. Cette façon de rechercher de l'affection, des câlins, ne m'étonnait pas de sa part. A vrai dire, elle m'y avait préparé, moi qui n'était pas franchement le garçon le plus affectueux du monde en publique, en témoigne ma famille. J'avais davantage tendance à vouloir jouer les grands garçons, les hommes. Pourtant, Mikhaila avait un certain effet sur moi, si bien que jouer les ours en peluche ne me dérangeait pas. Ouais, bien sûr, c'est ce que j'allais te proposer répondis-je en me redressant un peu. C'était l'occasion de passer du temps ensemble, de rattraper tout ce temps perdu à ne pas pouvoir se voir ainsi, en face à face. Et puis pour une fois que je pouvais user un peu de mon sens de l'orientation désormais plus aiguisé du fait de toutes ses années passées à Cambridge pour aider quelqu'un autant le faire. Dunster ? Ils auront de la chance de t'avoir. Moi je suis en passe de rejoindre les Mathers l'informais-je. Humf. Ces fameuses histoires de confréries. J'aimais bien l'idée de rejoindre le camp des verts, d'appartenir à une équipe, tout ça. C'était un aspect cool de la vie sur un campus universitaire. Sauf qu'il y avait cette espèce de gueguerre stupide avec les bleus, la famille chérie de ma soeur. C'était tellement stupide et si lassant. Ca me faisait presque regretter mon choix d'intégrer une confrérie. C'était quand même grave, non ? Enfin, je ne voulais pas parler de ça, pas pour mes retrouvailles avec Mikhaila, ça aurait été trop bête, même si je lui avais parler de ma situation, de mon impression de détonner dans ma famille, de mon envie d'éviter de rentrer dans le moule sculpté pour moi par mes parents histoire de faire de moi un clone de mon aînée. Bref. Tu veux commencer la visite de suite ? Ou on peut prendre un café d'abord, comme tu préfères. J'avais rien mangé depuis mon réveil ce matin et mon ventre grogna pour le signifier. Bon ok, je votais pour un petit déj' en terrasse avant la visite. J'adressa un sourire penaud à ma meilleure amie, attendant son verdict.
Je ronronnais presque quand il déposa un baiser sur son front, frottant ma joue contre son torse. Un vrai petit chaton mais c’était parce que j’avais désespérément besoin de tendresse dans ma vie. On ne peut pas dire que je menais une vie pleine d’amour. Ma grand-mère veillait à ce que j’ai à manger dans l’assiette mais elle était aussi froide qu’un glaçon en plein hiver. Longtemps, j’avais essayé de briser la glace pour pouvoir partager autre chose avec elle que des projets d’avenir qui ne me correspondaient pas. Seulement, j’avais fini par me faire une raison : les démonstrations d’affection ne collaient pas avec le personnage. Aussi, je sautais presque sur l’occasion pour me repaitre de tendresse dans les bras de mon meilleur ami. « Les Mathers… Ils auront de la chance mais rassure moi, on n’est pas des ennemis l’un pour l’autre hein ? Quand je me suis renseignée sur les confréries, j’ai eu vent qu’ils y avaient des tensions entre elles… Moi je veux pas qu’on se fasse la tête parce que l’on est pas dans la même confrérie » boudais-je. Je ne venais pas de rencontrer mon meilleur ami pour le perdre aussitôt quand même hein ?! J’avais réellement eu un coup de cœur pour la maison Dunster qui me permettrait, je l’espérais du moins, à me délivrer de mes chaines et pouvoir enfin exprimer mes ambitions de styliste qui plus est, j’étais une travailleuse acharnée même si j’avais la concentration d’un bulot devant une huitre. Alexei profita par la suite pour me proposer soit de visiter le campus directement soit de passer par l’étape petit déjeuner en terrasse. J’allais lui répondre quand son ventre se mit à grogner. J’éclatais aussitôt de rire avant de le regarder avec un air malicieux. « Cela serait criminel que de te priver d’un bon petit déjeuner hein ?! Allez, je ne vais pas être sadique avec toi, j’opte pour le café enfin moi ça sera plutôt un chocolat chaud. Il fallait me le dire que tu n’aurais rien déjeuner, je t’aurais cuisiné quelque chose » lui dis-je par la suite en glissant mon bras autour du sien pour le laisser nous guider vers le premier café qui se placerait sur notre route. « Dis, c’est facile de se faire une place ici ou pas ? Je veux dire.. Tu me connais, je suis pas la plus grande fêtarde du siècle ni la première à réussir à aller vers les autres…alors je m’inquiète un peu »
Je fis une petite moue grimaçante avant de secouer la tête pour répondre à la négative lorsqu'elle me demanda si on allait être des ennemis sur le campus du fait de notre appartenance respective à venir à des confréries différentes. Nan, les confréries ne veulent rien dire et même pour ceux qui se figurent le contraire, je ne crois pas que les Dunsters et les Mathers sont sensés se détester. Dans tous les cas, on s'en moque, si je me pliais à ce genre de trucs, je serais sensé avoir envie de tuer ma soeur, c'est pour dire. Ouais, c'était assez stupide, tout ça. Alors je l'accordais, parfois, j'étais pris de l'envie folle de donner une claque ma soeur, histoire de la faire redescendre de son petit nuage. Mais Skylar restait ma soeur et j'étais plus du genre à tuer pour elle qu'autre chose. Les liens de sang sont plus forts que les petites guerres de confréries, je crois que n'importe qui serait d'accord là-dessus, n'importe qui qui a un frère ou une soeur du moins, ou une personne sensée tout court. On changea un peu de sujet et mon ventre vint me trahir lorsque je lui laissa le choix du reste du programme. Trahi par mon bidon. Elle éclata de rire, me faisant sourire au passage alors que je massais mon ventre avec ma main, comme pour apprivoiser un petit chien énervé. Trop gentille répondis-je sans cesser de sourire. Je secoua ensuite un peu la tête. Elle était adorable vraiment, mais je pouvais pas lui demander de me préparer un truc à manger dès que j'avais faim, sinon la pauvre, elle allait plus s'en sortir. Non, je voulais pas t'embêter répondis-je alors qu'elle me prenait par le bras histoire de se laisser guider jusqu'à un café. J'haussa les épaules avant de répondre à la question qu'elle me posa ensuite. Franchement, les gens sont accueillants et tu vas me trouver pas très objectif, mais t'es une fille adorable, je vois pas pourquoi tu aurais du mal à t'intégrer ici. Oui, elle était tellement gentille et jolie en plus, elle allait s'intégrer en un claquement de doigts, j'en doutais pas une seule seconde. Et puis je serais là, mais franchement, je m'inquiète pas pour toi repris-je en tournant la tête pour lui adresser un sourire confiant. Je m'arrêta quelques secondes plus tard devant la carte d'un petit café gourmand. Ils proposent des pâtisseries sympas ici et de bons chocolats, j'y allais parfois quand j'étais plus petit. Ca te dis ? Lui demandais-je.
J’écoutais attentivement la réponse de mon meilleur ami concernant les confréries. Il avait raison, il serait totalement stupide de se monter la tête par une histoire de rivalité. Je ne comprenais pas vraiment comment on pouvait décider que nous n’aimions pas une personne uniquement parce qu’elle appartenait à telle ou telle maison. Je partais du principe que tout le monde avait le droit à sa chance et il était rare que j’en vienne à détester quelqu’un sous un prétexte aussi fallacieux. En même temps, bonne pâte comme j’étais, je me ferais surement avoir mais qu’importe. « Oui, ce serait idiot ! C’est laquelle de tes sœurs qui est dans la confrérie « ennemie » à la tienne ? » lui demandais-je avec curiosité. Je savais qu’il avait trois sœurs si mes souvenirs étaient bons mais je pouvais me tromper, tête en l’air comme j’étais. « En tout cas tu me rassures même si j’étais prête à venir en mode commando jusqu’à toi.. On aurait été les Roméo et Juliette version meilleurs amis et sans l’option suicide hein » rigolais-je avant que son ventre ne le trahisse en rajoutant à mon hilarité. « Je sais, je suis un ange » plaisantais-je avant de glisser mon bras sous le sien pour mieux commencer à marcher afin de trouver un petit café où nous pourrions déjeuner. « Alexei, tu sais que j’adore cuisiner et puis depuis le temps que je rêve de te faire goûter à ma cuisine ! Tu me dérangeras jamais de tout de manière » lui souriais-je avant de poser ma tête contre son bras, l’écoutant me répondre concernant mes inquiétudes vis-à-vis de mon intégration. Je ne pus m’empêcher de rougir comme à chaque fois qu’une personne me faisait un compliment. « Merci, t’es un amour avec moi… J’ai vraiment de la chance de t’avoir comme meilleur ami ! » lui avouais-je avant que nous nous arrêtions devant un établissement. « Moi je dis banco surtout que j’ai presque pas petit déjeuner alors je sens que je vais me régaler !! » m’exclamais-je tandis que nous entrions pour nous mettre à une petite table. « Tu me conseilles quoi ?? » lui demandais-je sans le quitter du regard. Je n’arrivais toujours pas à croire qu’il était en face de moi à cet instant précis. J’avais l’impression de rêver éveillée.
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J'avais du mal à maitriser mon enthousiasme à l'idée de voir débarquer dans ma vie de façon plus concrète une fille avec laquelle je discutais depuis des années sur des forums. Sauf que j'en avais marre de cet écran, de cette barrière entre nous. Alors quand elle m'avait apprit quelques semaines plus tôt qu'elle allait faire sa rentrée à Harvard, j'avais été aux anges. Elle allait arriver d'une minute à l'autre et je restais je m'étais installé légèrement à l'extérieur du campus, l'ayant déjà prévenu d'ou je me trouvais. Je ne voulais pas la rater. Il faisait encore tellement bon, le genre de température qui vous donne vraiment pas envie d'aller bosser. Je retroussa les manches de mon pull un peu trop épais pour la chaleur actuelle, dévoilant mes avant-bras bronzés par un été à lézarder quelques semaines au soleil. J'étais un peu anxieux, mine de rien. C'était la première fois que j'avais ce genre de relations, démarrée par l'intermédiaire de pseudos. Dans le fond, c'était un peu bizarre, mais ça faisait tant de temps que je lui racontais ma vie sur internet que j'avais l'impression d'en être autant proches que de mes amis en chair et en os que je voyais tous les jours depuis des mois. J'avais déjà vu des photos d'elle et je lui en avais également filé de moi, au cours des années. Ainsi, je la reconnu assez facilement alors qu'elle arrivait vers moi, m'ayant visiblement pas remarqué. J'avais jamais été du genre timide, alors ma réaction fut naturelle. Je me mis à agiter la main, en criant. Mikhaila ! Bon, là, elle pouvait que me remarquer.
(c) darkdreams/marine