TAMARA&DUNCAN ✝ Forgiveness not bought, he themselves deserves.

C'est qu'il commençait à m'énerver à avoir raison. Avec Sam, je savais parfaitement où le vent m'emmenait, mais avec lui, c'était comme marcher à l'aveuglette ou encore s'engager sur une route totalement inconnue. Lui donner raison était au-dessus de mes forces. Si Sam était un abruti fini, pas lui peut-être ? C'est drôle ce n'était pourtant pas Carter qui s'était moqué de moi et foutu la honte devant des dizaines d'étudiants. J'allais à ce moment-là ouvrir ma bouche pour en placer une, mais je la refermais aussitôt pour prendre ma petite revanche. « Oh putain je vais mourir à force t'entendre de telles conneries. Le dixième ciel ? Mais ouais c'est ça, je suis sûr qu'il se ferait chier et qu'il ira voir ailleurs. Et tu fais ton poids, tu devrais penser à faire régime. » Si moi j'avais besoin de faire un régime, lui avait besoin de faire de la musculation. J'étais bien dans ma peau et j'avais de magnifiques formes là où il le fallait. Notre petite guerre de boule de neige prie fin dans un fou rire des plus orchestral, tandis que je m'étais permise de faire une petite remarque qui avait un petit peu attisé ma curiosité. « Disons que j'ai jamais été un fada des histoires d'amours. J'ai jamais eu de petites copines, juste des plans d'un soir ou des plans culs au grand maximum. Je me cassais toujours une fois notre affaire terminée. Mais on va dire que ces derniers temps j'essaie de me calmer. » Ben voyons, la description parfaite du parfait bad boy quoi. « Wow ! le démon est en train de se transformer en petit ange ?. Impossible, mais vrai. » Accompagné d'un sourire, je l'écoutais me donner sa version des faits concernant l'amour et mon amnésie. « Alors selon toi, je devrais peut-être tomber amoureuse ?. Mais peut-être que c'est ce qu'il te faut à toi, je veux dire, tu te caches derrière tes grands airs de mauvais garçons sans cervelle, mais au fond t'as un truc là dedans qui contredit... » Je posais mon doigt sur son torse au niveau de son cœur. Généralement, derrière ce genre de personnage, se cache vraiment un cœur tendre qui tente de dissimuler ses faiblesses. Oui je lui avais complimenté son visage, dire qu'il était moche à regarder serait mentir. « Oh si si ! tu me fais tellement d'effets que là j'ai chaud, très chaud, je brûle, je fonds, je...je... » J'éclatais de rire, qu'est-ce que j'aimais me foutre de lui, je crois que cela allait bientôt devenir ma spécialité. « Sérieusement Dun', tu crois que je serais morte de froid si tu me faisais autant d'effets ? Et franchement tes techniques de dragues sont un peu démodées... Non, si tu veux vraiment faire de l'effet à une femme soit plus... entreprenant... plus... » Je m'approchais d'un pas lent et soutenu vers lui, plantant mon regard dans le sien quelques secondes avant de laisser mes lèvres se nicher dans le creux de son oreille. « Fougueux... » Disais-je d'une voix rauque et sensuelle. Je laissais mon souffle chaud irradier son cou alors que mes narines s'humaient de sa délicieuse odeur avant d'installer une nouvelle distance entre nous. Oui bizarrement je n'avais pas envie que la soirée se termine, pourtant, nous ne pouvons rester là une éternité. « Manier des boules peut-être, mais pas les boules de bowling et oui une chose que je ne sache pas faire... Veux-tu être mon coach alors ?. » Esquissant un sourire amusé, ce dernier m'enveloppa de sa veste que je serrais immédiatement contre moi avant de me mettre à marcher. « Merci... En fin de compte, j'ai envie de marcher... » Marcher vraiment sans savoir où aller. Sacré Bad Boy. « Tu sais quoi ? Je viens d'inventer un nouveau jeu... Je vais te poser des questions et tu devras me répondre par vérité ou par mensonge ! Et si t'as vraiment besoin d'expliquer ton choix, tu dis veto à la fin de ton choix ! J'écouterais évidemment tes questions aussi. » Ma première question était déjà toute réfléchie soit dite en passant. « Si tu es encore là, c'est uniquement parce que je t'ai sauvé la vie ?. » Ou alors as-tu vraiment envie de rester et d'apprendre un peu plus sur moi. Je serrais la veste fermement contre moi tout en marchant le regard fixé sur le sol enneigé.

Moi un petit ange ? Mon dieu, non pas du tout ! Je grimaçais à l'entendre me surnommer ainsi, faut dire que cette imagine de petit con qui me colle à la peau depuis des années me plaisait bien et j'avais horreur qu'on me surnomme ainsi ou qu'on me donne un tout autre nom ridicule un peu trop bisounours. Pauvre petite, arrête de croire au père Noël, je ne serais jamais un petit ange, non mais tu m'as pris pour quoi franchement ? J'suis un bonhomme. Disais-je en me marrant, je savais très bien qu'au fond je n'étais pas l'enfoiré que je prétendais être, surtout depuis que les choses avancent avec ma sœur .. Bref. Elle me fit savoir que je devrais peut-être tomber amoureux, le problème c'est que je le suis déjà depuis mes huit ans. Ouais tu devrais tomber amoureuse, tu trouveras bien un cinglé assez fou pour partager sa vie avec une folle sur pattes. Disais-je en me marrant et en me foutant un peu d'elle j'avoue, j'aimais ça la taquiner, autant qu'elle aimait le faire avec moi. Non j'ai pas besoin de ça moi. Je suis bien mieux tout seul et franchement c'est mieux comme ça .. Je suis pas le gendre idéal. Enfin quoi que mon beau père est en quelque sorte mon propre père .. Un amour interdit et secret que je ne compte pas dévoiler avant qu'elle soit certaine de ses sentiments envers moi, alors ouais peut être que Tam avait raison, mais Lily c'est la seule que je veux, je m'en fiche du reste. Elle m'avait ensuite complimenté, ce qui avait eu le don de me faire rire, elle s'était ensuite foutu ouvertement de ma gueule en se marrant, ce qui me faisait sourire parce qu'au final je ne la draguais pas. Elle remit en question mes techniques de dragues qui avouons-le, n'en était pas. Elle s'approcha doucement de moi, venant nicher ses lèvres au creux de mon oreille pour m'expliquer comment faire. Elle me prend vraiment pour un débutant c'est pas possible. Elle veut jouer ? On va jouer. Une fois son souffle parcourant mon cou, elle recula doucement en se marrant. C'était à mon tour d'arriver derrière elle, l'attrapant par la taille et faisant glisser doucement ma main sur son corps, la faisant un peu glisser sous sa veste, ma tête collée à la sienne en lui parlant de la façon la plus charmeur possible. Tu ne m'apprends rien Tam .. Tu es belle certes, charmante je l'avoue .. Mignonne quand tu veux, mais jamais .. Ô grand jamais je .. D'un seul coup je la retournais vers moi, corps contre corps, approchant mes lèvres des siennes sans les toucher .. Puis je terminais finalement par lui ébouriffer les cheveux en me marrant. Jamais je ne t'ai dragué Tam', arrête ton délire, sans quoi il y aurait longtemps que tu te serais déshabillé pour me sauter au cou crois-moi. Je me moquais ouvertement d'elle, bon j'avoue cependant qu'on aurait eu cette soirée ensemble il y a quelques semaines, voir peut-être mois je l'aurais volontiers dragué, mais à présent j'étais plus ou moins en couple on va dire et je n'avais aucune intention de mettre tout ça en l'air pour elle, aussi sympa - mais chiante - soit-elle. Elle me fit rire en m'expliquant qu'elle savait manier les boules, mais pas celles de bowlings. Être son coach ? J'hochais les épaules pour lui dire que j'étais d'accord, avant qu'elle accepte ma veste pour qu'elle m'explique vouloir marcher. T'as intérêt à me la rendre après. Lui lançais-je en riant, bien qu'en réalité je m'en foutais de cette veste, qu'elle la garde ou non ça ne changera pas ma vie. Elle me fit ensuite part de son nouveau jeu qu'elle a créé. Bon j'admets je crois que j'ai pas capté toutes les règles mais qu'importe je vais essayer. Elle commença avec sa première question, suis-je avec elle parce qu'elle m'a sauvé la vie ? Je la regardais en marchant à ses côtés. Mensonge. Bien qu'au départ, c'était plus ou moins le cas. Bon j'avoue j'ai pas capté toutes tes règles, donc je vais t'expliquer .. Au départ ouais, je me sentais redevable mais au final depuis ce soir je .. Enfin disons que j'aime bien ta compagnie, t'es chiante mais sympa. Putain mais ça me ressemble pas de dire ça. Rapidement j’enchaînais avec une question pour elle. Et toi .. Tu m'en veux encore de t'avoir surnommé Cosette ? Disais-je d'un air sérieux, car au final moi .. Je m'en voulais.

Il y a longtemps que je ne croyais plus au père Noël, même que je ne croyais pas au miracles, mais depuis quelques temps j'ai envie d'y croire. Si Duncan était le diable en personne, il n'aurait jamais souhaité avoir mon pardon, cela n'aurait pas eu d'importance pour lui et même après lui avoir sauvé la vie. Un simple sourire fit office de réponse. Un cinglé assez fou pour partager ma vie ? Je me demandais qui le serait assez pour me supporter. Franchement, quelqu'un souhaiterait-il rester tout seul pour le restant de sa vie ? Moi je ne croyais pas, quoi que si, j'étais l'exception. Un petit rire s'estompa comme pour faire semblant de croire à son petit mensonge. Mais je me devais d'en placer une. « Je confirme, tu serais le pire gendre qui puisse exister sur terre... » Bien évidemment, ce n'était que pure provocation, loin de moi l'intention de le juger. Sauf que là, je l'avais traité de piètre dragueur, chose que je n'aurais jamais dû faire. Il m'attrapa par la taille, tête collée contre la mienne, sa main parcourait mes courbes pour se hisser sous ma veste, mon cœur avait flanché, la chaleur s'empara soudainement de moi, sans compter celle qui se dégageait de sa main d'une infime douceur toisant ma peau d'une blancheur moelleuse. Je sentais mon sang circuler follement, tendis que mon corps restait immobilisé par cet effet et c'était encore pire lorsqu'il me retourna avec fougue et que nos lèvres furent à quelques centimètres de se toucher. Je ne pus m'empêcher de les fixer sans m'en rendre compte, comme-ci elles venaient de m'hypnotiser. Il me sortit de cette espèce d'atmosphère complètement huileuse tout en m'ébouriffant les cheveux et se moquant de moi. Pas possible qu'il me fasse cet effet là, non!. J'avais complètement zappé ce qu'il venait de me dire, trop obnubilée par ce qui venait de se passer. Je restais ébahit tout en marchant. « Hein quoi ?.... Oui oui je te la rendrais... » Oui bon c'était de sa faute si je ne savais plus où donner de la tête, tellement que, je venais d'inventer un jeu débile dont moi-même je n'étais pas certaine de son but. J'ai eu droit à ma première réponse assez étonnante. « C'était si difficile de dire ce que tu penses vraiment ? Tu vois, je ne suis pas si détestable et c'est toi qui vient de le confirmer... » Riais-je avant de répondre à mon tour. « Mensonge. » Je m'arrêtais soudainement le laissant marcher tandis que mon regard brûlait au sol, mes lèvres se pinçaient mutuellement, mon visage adoptait une mine sérieuse, mais vraiment sérieuse et je serrais fermement sa veste. « Non, je ne t'en veux plus... après ce soir en tout cas et c'est bien ce qui me fait peur... je crois que je vais rentrer, car rester une minute de plus ici serait...parce que... » Il pourrait avoir raison sur le fait de s'avoir s'y prendre pour me faire succomber s'il le voulait et là, me souvenir de sa main sous ma veste, cette sensation si grisante, si plaisante et étrange à la fois, me faisait peur. Je ne devrais pas être là, pas aimer ce qui venait de se passer, pas désirer de nouveau cette sensation, rien de tout cela, je devais m'interdire tout ça pour mon propre bien. Je replaçais une mèches de mes cheveux boucles d'or derrière mon oreille. « Parce qu'il se fait tard... Merci encore pour la veste et pour cette soirée sympa... » Je lui rendis sa veste esquissant un fin sourire assez bref avant de reprendre le chemin inverse telle une voleuse et sans même un au-revoir, car j'étais beaucoup trop troublée et j'espérais ne plus le croiser au fond de mon cœur. Son âme était un danger pour moi, car chacun de ses contactes avec ma peau, réveillaient mes sens.

Elle tenait fermement ma veste et elle semblait étonner par ma réponse, elle n'avait peut-être pas l'habitude de me voir si sincère, en quelque sorte. Elle me fit ensuite savoir qu'elle n'était pas si détestable et que je venais de lui donner confirmation, ce qui me fit grandement sourire. Sauf que je n'ai jamais dit que je ne t'appréciais pas. Ok j'ai été con en voulant faire mon malin devant mes potes, mais je suis pas comme ça .. Enfin je veux dire .. Enfin bref .. Disais-je en baissant d'une octave entre chaque mot, comme si m'excusais était au-dessus de mes forces, ce qui est vrai. Mais je me suis toujours caché derrière cette image de bad boy pour cacher mes sentiments envers ma soeur depuis tout gamin, cette image, cette carapace a fini par avoir le dessus sur moi et aujourd'hui j'ai bien au mal à m'en séparer. Elle termina ensuite par répondre à ma question, m'avouant qu'elle ne m'en voulait plus pour le surnom débile que je lui avais donné. C'est vrai que je n'ai pas été très malin pour le coup et je m'en voulais vraiment, sans pour autant avoir la force de l'avouer. Alors que j'allais répondre quelque chose, je vis son regard changer en l'espace de quelques instants. Tu en fais une tête, quelque chose ne va pas ? Lui disais-je en la voyant s'arrêter d'un coup net. Je me tournais doucement, sans bouger en la regardant. Elle m'expliquait qu'elle ne m'en voulait pas après ce soir et que c'était ça qui lui faisait peur.. Mais peur de quoi ? Je comprends pas ce genre de signaux, j'ai beau avoir un quotient intellectuel assez élevé, je reste un mec et ce genre de truc, c'est bien trop compliqué pour nous. Elle me rendit ensuite ma veste pour faire marche arrière, en fixant ma veste je la regardais sans bouger avant de lui répondre d'un ton interloqué par la situation qui m'échappait. Attends je vais te raccompagner, je passe au même endroit pour retourner à la Mather House, autant faire le trajet ensemble .. Mais avant même que je puisse terminer ma phrase, je la voyais partir petit à petit, sans même un au-revoir. En règle générale cela ne m'aurait pas touché, mais je commence à m'attacher à cette blonde, aussi cinglée soit-elle. L'une des rares personnes que je pourrais considérer comme une amie si elle ne me fuit pas de cette façon à chacune de nos rencontres. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Je ne saurais le dire. J'ai beau réfléchir, chercher, mais rien. Je ne trouve pas d'où vient le problème. Est-ce moi ? L'aurais-je de nouveau blessé d'une manière que ce soit.. Tant de questions. J'essayais de la rejoindre, de la rattraper, mais je n'y suis pas parvenu. Oh Tam' ! Et merde .. Disais-je en tentant de l'interpeller une dernière fois, mais seul la marque de ses pas étaient visibles dans la neige, elle était partie, sans que je sache pourquoi. Je restais droit comme un I, attendant de voir si elle décidait à revenir ou non, mais rien. Je mis alors ma main dans les poches pour rejoindre mon dortoir dans l'incompréhension la plus totale.