Cette fois-ci plus moyen de fuir. ∞ Samuel & Amy

« Amy, on se calme, déstressez sinon vous allez finir par avoir des ulcères avant l’heure. Je vous taquinais, ne le prenez pas mal mais je n’ai jamais su résister aux tentations et vous êtes si timide et si prompt à vous embourber dans des explications sans queue ni tête que je n’ai pas su m’en empêcher » rigolais-je espérant vraiment qu’elle ne se vexerait pas car je la trouvais simplement adorable. Elle était un peu comme une innocente biche prise dans les phares d’une voiture et je ne pouvais m’empêcher de regarder ce merveilleux spectacle. « Au moins, je peux être rassuré pour votre petit-ami, vous êtes une jeune femme comme il s’en fait rare » la complimentais-je à ma manière avec toujours ce petit sourire mélange d’amusement et de séduction. Amy accepta par la suite l’offre d’assister à un de mes cours et je me frottais les mains. « J’espère que vous serez intéressée voilà que je me mets la pression tout seul. Il faut dire que c’est ma première année d’enseignement donc ceci explique cela ! » répondis-je avant d’hocher la tête à sa question suivante. « Oui il est en cours d’écriture même si mon éditrice aimerait que je travaille jour et nuit pour le sortir d’ici le mois de février mais elle va devoir attendre car je n’ai pas fini d’écrire les aventures de Thomas Payne et il réserve de nombreuses surprises pour mes lecteurs du moins j’espère. Ce n’est pas évident, j’ai l’impression d’être attendu au tournant » grimaçais-je en toute franchise. C’était mon unique crainte, que le second tome ne soit pas autant apprécié que le premier car je connaissais les malédictions des sagas.

« La folie a du bon ! Il ne faut jamais se prendre trop au sérieux Amy. Cessez de vous affoler pour ce que l’on pense de vous mais vivez votre vie. Vous savez, vous aurez beau tout faire, il y aura toujours une personne pour cracher en l’air mais vous savez ce qu’on dit ?! Cela finit toujours par vous retomber sur le coin de la gueule. Personnellement, j’apprécie sincèrement votre compagnie car vous êtes rafraichissante ! » tenais-je quand même à lui dire ces mots pour ne pas qu’elle se méprenne sur mon opinion à son égard. Malheureusement, je disais vrai, quoique vous fassiez, si une personne désire penser et dire du mal de vous, rien ne l’arrêtera. J’espérais sincèrement qu’Amy ne perdrait jamais cette innocence qu’elle semblait posséder en son cœur. « Oui c’était bel et bien un compliment » lui souriais-je avant de secouer la tête avec un petit rire. Décidemment, elle était vraiment timide que cela en devenait comique mais dans le bon sens du terme. Toutefois, je repris très vite mon sérieux quand la discussion s’orienta vers mes cours et mon livre. J’avais beau jouer les beaux parleurs et les kekes de service, il n’en restait pas moins qu’à ce niveau-là, j’étais aussi peu assuré qu’elle. Je ressentais un tel besoin de bien faire les choses que j’en devenais extrêmement perfectionniste à la limite de l’obsession. « Attendez… vous ne seriez pas par hasard une de mes fan ? » lui demandais-je après coup lorsqu’elle se vendit toute seule comme une grande. « C’est pour ça alors que vous preniez la fuite dès que je vous apercevais ?? » lui demandais-je avec un sourire aussi incrédule que malicieux.

Je pouvais comprendre très facilement cette jeune femme. Il n’est jamais aisé de s’éloigner de ce que pensent les gens sur votre personne. J’avais beau jouer les beaux-parleurs, les grandes gueules donneuses de leçons mais en fin de compte, j’étais comme elle. Je balisais à l’idée que mon livre ne trouve pas des lecteurs, je craignais d’ennuyer mes élèves et de ne pas réussir à leur transmettre ma passion pour mes deux domaines de compétences sans compter que j’étais attentif à la moindre critique sur ma personne. La dernière fois, j’avais fait tout un sketch à ma cousine parce qu’elle m’avait fait une réflexion sur mon âge. Des fois, j’étais bon à démonter et à repeindre. « Ne devenez jamais méprisante Amy… Gardez votre candeur et votre douceur car le monde a besoin de gens comme vous et puis, il est très facile de tomber dans la méchanceté gratuite… Restez vous-même ! » lui conseillais-je mais je restais profondément sincère, les cyniques, les fatalistes, cela courrait dans les rues mais des personnes comme cette jeune femme, on peut dire que c’était une espèce en voie de disparition. En tout cas, apprendre qu’elle faisait partie de mes fans fut comme un électrochoc. C’était la première fois que j’en rencontrais une en dehors des sempiternelles séances de dédicaces que m’imposait mon agent. Je n’aimais pas ces moments-là car je trouvais tout ce cirque impersonnel. Je souriais, blaguais mais au final, je ne retenais aucun visage, aucune remarque, tout était à la chaine. « Eh bien je suis rassuré mais vous ne m’auriez pas dérangé. En fait, pour être franc, c’est la première fois que je discute avec une personne qui a aimé mon livre.. Si vous voulez, je vous dédicacerai votre exemplaire ! En plus, cette fois-ci, je pourrais au moins me dire que je fais une dédicace réellement personnelle »

Amy semblait être une très bonne personne et je trouvais dommage que dans ce monde, ce genre de personne soit toujours plus ou moins la cible d’une catégorie de jaloux et de frustrés. On n’était pas méchant sans raison à moins de tenir plus du psychopathe ou du sociopathe qu’autre chose mais là n’était pas vraiment la question. Je savais par mon métier que l’homme était un loup pour l’homme, c’était un fait, une thèse longuement défendu. Les plus faibles étaient mis de côté ou persécutés, telle était la loi de la jungle mais au lieu de courber l’échine, Amy semblait en avoir fait sa force. « Il est dommage que la connerie humaine existe et je peux vous dire en tant que témoin privilégié du passé, elle ne date pas d’hier. L’homme convoite et conquiert, c’est dans sa nature profonde. Il désire ce qu’il n’a pas pour mieux le détruire et trouver une autre occupation. Lorsque les êtres humains se contenteront de ce qu’ils ont, sûrement les guerres et les conflits seront moins nombreux malheureusement tout ceci reste une utopie » lui fis-je partager mon opinion sur le sujet comme si je me retrouvais devant une de mes étudiantes, ce qui n’était pas le cas.  Il était tout de même glorifiant de rencontre une fan avec une intelligence supérieure au QI d’une huître car sans me vanter ou me lancer des fleurs, j’avias un physique avantageux, je gagnais très bien ma vie alors il aurait été naturel qu’elle soit attirée plus par ma plastique que par mes écrits mais son enthousiasme au sujet de mon livre était tellement sincère que je ne pouvais pas douter de sa parole. « Merci. Cela me touche énormément car vous ne pouvez pas imaginer combien il est dur de tout donner dans un livre et d’être jeté en pâture aux critiques. J’espère que mon héros aura le droit de continuer ses aventures encore de longues années… Vous n’aurez qu’à m’apporter votre exemplaire et je vous le dédicacerai bien volontiers Amy tout comme je vous offrirai en avant-première le second tome » lui souriais-je de manière chaleureuse. « Je me félicite aussi de cette rencontre ! Dommage, nous n’avions rien pour trinquer sinon j’aurais porté un toast à celle-ci » plaisantais-je.

"Bien sûr que ma proposition tient toujours. Je suis un homme de parole et j'ai pour habitude de tenir mes engagements. C'est bien pour cela que j'évite de trop m'engager mais on ne peut pas dire que je craigne grand-chose en vous invitant à un cours?" rétorquais-je avec amusement tout en posant un regard presque lassé à mon tas de copies à corriger. Il serait peut-être temps que je me trouve un assistant ou une assistante pour m'épargner ce travail fastidieux. Il était dommage d'être dans cette bibliothèque, nous ne pouvons même pas trinquer. "Ah bon? Belle, intelligente, d'agréable compagnie et qui ne touche pas à l'alcool?! Allez-y, vous êtes trop parfaite pour être honnête, vous devez bien avoir un vice caché quand même?" rigolais-je doucement toujours sur le même ton taquin qui faisait ma marque de fabrique. De tout de manière, l'alcool m'était interdit et je tenais à réussir ma cure de désintoxication pour faire plaisir à Anna. Je ne le faisais pas vraiment pour moi car sinon, je l'aurais fait bien plus tôt. Non, ma fiancée me donnait envie de m'améliorer, de devenir un homme meilleur. "Remarquez quand je vois tous les jeunes de votre âge tomber dans l'alcoolisme à force de faire des fêtes où l'ivresse est leur seule distraction, ce n'est pas plus mal que vous ne touchiez pas vraiment à l'alcool !" fis-je songeur pour le coup. La jeunesse ne savait plus s'amuser sans alcool. Au moins, de mon temps, les fêtes étaient réellement des fêtes et non des beuveries. C'Est-ce genre de pensées qui me faisaient passer pour un vieux réac mais j'assumais -bien que je finissais rarement sobre en soirée.