(+ Anna) Alors heureuse?

« Je ne voyais pas les choses comme un reproche mais je ne plaisantais pas quand je t’ai dit désirer une famille nombreuse. Tu sais, j’ai été tellement frustré de ne pas pouvoir élever Thaïs, de ne pas la guider comme un père le ferait que j’aspire réellement à connaitre ce bonheur même s’il ne remplacera jamais celui que j’aurais pu connaitre auprès de ma fille » soupirais-je car c’était véritablement une déchirure pour moi et cela le resterait à jamais, je pense bien. « Il faudrait savoir petit cœur si y en a trop ou pas assez » rigolais-je avant de lui tendre les paquets le temps de payer l’addition puis, je lui en repris quelques-uns. « Allez, rentrons, nous avons un festin de roi à déguster mais avant, on va passer dans une boulangerie. Il doit bien en avoir une d’ouverte non ?! J’ai envie d’un bon vieux gâteau au chocolat ou alors un fraisier »

Anna poussa un petit soupir avant de caresser la joue de Samuel. « Qui te dis que tu ne peux pas rattraper le temps perdu avec Thaïs ? Je sais, ce n’est pas comme si tu l’élevais toi-même mais d’après ce qu’elle m’a dit, tu étais là à toutes les étapes importantes de sa vie. Puis moi j’ai envie que tu sois un père pour Moira, même si ce n’est pas pareil. Et je le répète, je n’ai pas dit non ! » La jolie russe prit aussitôt les paquets tendus par l’irlandais avant de n’esquisser un petit sourire. « Tututu, le fraisier et le gâteau au chocolat sont mes deux dadas, alors fais ton choix et je m’occuperai de te cuisiner la pâtisserie en question. Ça te permettra toi de vaincre définitivement le micro ondes, n’est-ce pas mon ange ? Comme ça, tu me prouveras à quel point tu es un warrior et que tu as progressé ! »

« Je sais que tu n’as pas dit non et je ne pourrais jamais rattraper le temps perdu avec Thaïs. Elle est grande désormais et n’a plus vraiment besoin de moi. Je veux dire, elle n’a plus besoin que je la fasse sauter sur mes genoux, que je gronde les petits camarades qui lui tireraient les cheveux etc… mais tu as raison, si je peux, j’aimerai réellement devenir un père pour Moïra » répondis-je avec un léger sourire avant de déposer un baiser sur son front et de sortir en lui tenant la porte. « Va pour le gâteau au chocolat ! Mais je suis pas certain de réussir à dompter le micro-onde mais tu as raison, je suis un warrior ! Si j’ai réussi à dompter une momie, je peux réussir à faire fonctionner un appareil électroménager » répondis-je non sans tenir sa main dans la mienne tandis que nous rentrions tranquillement vers son appartement. « Cela te dirait de venir faire les magasins d’ameublement avec moi demain ? La maison est libre dans quinze jours »

« Effectivement, je n’avais pas vu les choses dans ce sens… mais pourquoi tu ne pourrais pas être un papa pour Moira ? Il n’y a qu’à voir, elle t’adore, elle t’a adoré dès le premier regard et tu as bien vu l’autre jour les cris déchirants qu’elle poussait lorsqu’on l’a amenée chez la nounou ! Je ne dis pas que ce sera forcément facile surtout que j’ai toujours plus ou moins son père biologique sur le dos pour m’emmerder mais je ne vois rien qui puisse t’empêcher d’être en mode papa poule » précisa aussitôt Anna tandis qu’ils rentraient dans son appartement, prêts à profiter l’un comme l’autre d’une soirée en amoureux vu que Caleb et Thaïs gardaient la petite ce soir. « Tout juste, tu as dompté une momie, ta mission si tu l’acceptes sera de faire de même avec le micro ondes pendant que je fais le gâteau au chocolat ! Et bien sûr qu’il est indispensable que je vienne avec toi, j’accepte ! »

« Je ne veux pas remplacer son père biologique mais j’ai envie d’être présent pour elle, d’avoir une chance d’être un modèle pour elle. Est-ce que tu veux que je parle à son père ? Comment s’appelle-t-il ? » l’interrogeais-je tandis que je posais les sacs sur la table de la cuisine. Il fallait bien sûr les réchauffer pensais-je en regardant d’un air peu amène le micro-onde. J’allais devoir dompter la bête mais étais-je prêt pou une mission aussi périlleuse ? Bonne question. Allez, rien n’est impossible quand on a la foi pensais-je en dégainant mon arme fatale : le mode d’emploi dudit micro-onde. « Je pensais aller dans une grande enseigne et commander les meubles. Je n’ai rien ramené du Connecticut et puis je dois aller chercher Max chez Nicolaï. Le pauvre, il avait le cœur déchiré quand je l’ai laissé là-bas mais peut-être que tu préfères qu’il n’y ait pas d’animaux en présence de Moïra ? »

« Parler à son père biologique ? Tu plaisantes ? En sortant de chez le juge quand celui-ci m’a confiée la garde de Moira il y a quatre mois, il m’a giflée et s’est jeté sur moi comme un fou en étant prêt à m’étrangler alors non, je n’ai vraiment pas envie que tu ailles lui parler, je ne veux pas de cet homme dans ma vie et encore moins dans celle de ma fille. Ce qu’il lui faut, c’est quelqu’un comme toi. Je sais au moins que tu sauras l’aimer et la protéger. » Anna ne parlait pas de son histoire tumultueuse avec cet abruti d’avocat mais sans nul doute valait-il mieux : rien que d’y penser, ses poings se serraient et des envies de meurtre surgissaient. « Au contraire, je pense que Max est un toutou adorable et je suis pour qu’il soit là. N’aie crainte, il ne lui arrivera rien et on va trouver un intérieur au top du top toi et moi. Nous sommes une bonne équipe ! » fit-elle en l’embrassant.

Je fronçais les sourcils. Cet homme avait osé la frapper ?! « Pourquoi tu ne m’as pas parlé plus tôt de tes problèmes ? J’aurais pu t’aider il y a quelques mois… J’aime pas l’idée qu’il puisse chercher à te faire du mal alors crois-moi, s’il vient t’embêter désormais, je saurais le recevoir » marmonnais-je même si je n’étais pas un adepte de la boxe. Je savais donner des coups mais sans plus, étant plus porté sur la parole que sur l’utilisation excessive de mes poings. En fait, je n’aimais pas le moins du monde la violence mais pour Anna, j’étais prêt à tout. « Je veillerai sur vous deux ! » lui assurais-je avant que la conversation ne s’oriente vers mon chien. Je fus rassuré qu’elle accepte Max car mon compagnon à quatre pattes me manquait énormément. « Tu sais que tu es la femme de ma vie toi ?! » soufflais-je avec amusement avant de crier victoire en réussissant à faire fonctionner le micro-onde.

« Pourquoi je ne t’en ai pas parlé ? Parce que ce n’est pas le genre de choses que l’on dit au téléphone… mais c’est l’une des raisons pour lesquelles j’insistais tant pour que tu viennes. Tu me manquais, je voulais retrouver un peu ce cocon que l’on s’était créé mais… je voulais aussi que tu sois un père pour elle. Ne cherche pas à le recevoir, je sais que tu n’aimes pas la violence chou ! » Anna s’empara du visage de Samuel pour mieux l’embrasser longuement, cherchant à lui faire passer cette idée saugrenue car de loin, la jolie russe voulait surtout oublier son ex. « Mais tout comme tu es l’homme de ma vie regarde, tu as dompté le titan micro ondes ! Je suis fier de toi mon gladiateur… et tiens, en parlant de ça : tu accepterais d’être mon cavalier au bal de fin d’année de Harvard ? »

Il est vrai que je n’étais pas le genre d’homme à défendre l’honneur de sa belle avec des coups de poings mais je voulais bien apprendre pour défendre Anna. Peut-être devrais-je m’inscrire dans un club de boxe par mesure de sécurité. Nicolaï qui était un fervent passionné de combat m’avait plusieurs fois proposé de me donner des leçons mais à l’époque, j’avais toujours refusé car je ne voulais pas abimer ma belle gueule d’ange. Allez draguer avec un cocard ! Aujourd’hui, c’était différent car la sécurité d’Anna et de Moïra était en jeu et je ne voulais pas badiner avec ça. « Hum demandé comme cela, je crois que je ne peux pas te refuser en plus je danse très bien vu le nombre de fois où j’ai trainé dans des soirées, j’ai fini par apprendre avec Thaïs. Tu veux bien me redire que je suis l’homme de ta vie ? » lui demandais-je avec un air crétin collé au visage.

« Oh, c’est vrai ? Pour être honnête je lui ai récemment demandé quelques cours, j’ai l’impression que mon dernier bal date d’il y a un siècle… je n’aurais pas besoin de te supplier pour une danse alors ? Mais c’est top ! » Anna s’était imaginé des plans sur la comète pour lui extorquer habilement la chose mais autant dire qu’apprendre ça la fit sourire de façon éclatante et franche. Au moins autant que sa question qui la poussa à quitter sa recette de gâteau au chocolat pour entourer son cou de ses bras. « Samuel O’Donoghue, vous êtes et vous resterez à jamais… l’homme de ma vie » avoua-t-elle d’un ton on ne peut plus sérieux bien que son visage était marqué d’une sensualité à couper le souffle. Elle marqua ses paroles d’un baiser des plus passionnés, s’éloignant ensuite pour reprendre sa recette. « J’espère que tu es prêt à être mon prince charmant ! »