Konrad&Anna + how are you in this december ?

« Exactement ! Hey je pourrais peut-être écrire mes propres articles au sein des journaux de médecine en y apportant une patte poétique ! » reprit-elle non sans savoir que de parler des pathologies sur lesquelles elle faisait ses recherches, notamment Alzheimer, de façon poétique relevait de la mission impossible. Mais qu’importe, c’était juste pour la joute verbale, pour la beauté de la discussion et rien d’autre. Anna n’était poète dans l’âme et encore moins écrivain, chacun son métier. « C’est drôle, je n’aurais pas parié que tu veuilles rester ici ! Il y a donc toujours la possibilité que j’aille nous chercher discrètement quelques vivres, car personnellement je n’ai rien mangé depuis hier soir et je commence à avoir l’estomac qui crie famine. As-tu envie de quelque chose en particulier ? » Certes, il était son patient privilégié mais la jolie russe ne connaissait pas ses goûts pour autant à vrai dire. C’était un peu le flou artistique…

« C’était une plaisanterie bien sûr, j’écris des articles de médecine mais je n’ai aucunement l’âme d’un poète, chacun son métier ! » Ceci étant, Anna avait beau posséder un passé de séductrice on ne peut plus aguerrie, la chose lui était légèrement passée depuis la naissance de sa fille aussi arqua-t-elle subitement un sourcil face à la réaction de Konrad. Elle n’aurait pas dû en attendre moins de sa part mais puisqu’il voulait jouer la carte de la provocation, ainsi soit-il. « Tiens donc… un grand gaillard comme toi, pleurer, voilà qui nuirait considérablement à ta réputation, sauf qu’il se trouve que je suis tenue au secret professionnel, quel chance tu as » reprit-elle pince sans rire. « Mais peut-être faudra-t-il tout de même que tu éclaires ma lanterne par principe ! »

Anna émit un très léger sourire amusé. « Sauf qu’en général, les articles de médecine sont avant tout lus par de futurs médecins ou des spécialistes de telle ou telle branche de la médecine. Ce n’est donc pas comme un article sur la mode ou d’un magazine quelconque » expliqua-t-elle pour la simple et bonne raison qu’elle en écrivait très souvent et notamment pour expliquer ses recherches qu’elle présentait déjà en séminaires. Mais là encore, cela s’adressait tout de même à un public disons averti… et pas à un être humain lambda n’ayant jamais côtoyé le jargon médical. « Avant de t’examiner, peut-être faudrait-il me dire où tu as mal, c’est comme cela que ça fonctionne » reprit-elle d’un air tout aussi défiant.

Anna émit un léger sourire amusé : comme à son habitude, elle était encore partie dans de belles envolées lyriques dont personne n’avait que faire et pour un peu, elle aurait presque pu croire que Konrad se payait sa tête pour mieux noyer le poisson en lui faisant un bref mais intense numéro de charme. La preuve, l’endroit « douloureux » qu’il pointa donnait clairement le ton de la chose. « Ah vraiment ? Voilà qui est embêtant. Je vais éviter d’énoncer des potentielles pathologies liées à cet endroit de ton anatomie… peut-être qu’un bisou magique serait plus efficace ? »

Il allait sans dire que pendant un long moment, il n’y eut que de petits cris étouffés émanant du bureau d’Anna, la jolie russe s’occupant d’être aussi discrète que possible sur son lieu de travail bien qu’elle s’adonna pourtant à une auscultation des plus… approfondies en compagnie de Konrad. Ce n’est que bien plus tard qu’elle rouvrait la porte de son bureau, très légèrement décoiffée par rapport au moment où il était entré, non sans lui tendre la main pour le saluer en mode sérieuse et raisonnable, comme tout bon médecin le ferait. « Je vous souhaite bon courage pour la suite Monsieur Sheffield, n’hésitez pas à me contacter pour toute interrogation ou problème dans les semaines à venir. »