Thélia ❥The beginning of the end of our story.

   « Oui, pourquoi tu as du partir aussi vite, qu'est ce qui t'es tombé dessus de si grave, pourquoi tu as pas voulu m'en parler, pourquoi t'as préféré faire une pause ? » Je soupirais. C'était tellement dur de la regarder et de resonger comme ça à tous ses événements qui m'avait gâché l'existence. Comment les lui avouer ? Elle ne s'était même pas assise, préférant rester debout et tout ce que je songeais en cet instant même était que je devais avoir la mine la plus dépitée du monde et les cernes les plus grandes qui devait exister sur cette planète. Allez Théo, lances-toi coco. « Pour commencer, si je suis retourné en Italie, c'est parce que mon père est...en prison. » Et bam. Première grosse annonce de faite. Elle était la première à qui j'en parlais, Ofélia ne le savait pas d'ailleurs et je ne voulais pas qu'elle soit au courant. Ni même mes meilleurs amis, je voulais pas de pitié ni compassion, ni de questions. Sauf de sa part, évidemment. Je déglutissait péniblement. Oh ça cachait plus et j'avais pas fini de lui raconter les sales tortures qui hantaient ma vie. C'était à ses risques et périls, elle pouvait aussi toujours partir à tout moment, la porte était grande ouverte. Je me passais une main sur le visage et me levais, venant jouer avec la télécommande de la télé ou avec un bouquin de cardiologie qui traînait par là, pesant mes mots, cherchant les bonnes expressions. « Trois jours avant que je ne parte au Québec avec les Winthrop et les Dunster, j'ai reçu un appel, d'un avocat. Je croyais dans un premier temps que c'était en rapport avec le patrimoine de mon grand-père mais, je me trompais totalement... » Je marquais une pause, tentant un regard vers elle, alors que je n'avais même pas pris la peine de regarder son expression lorsque je lui avais annoncé que mon père était en prison. « Il s'agissait en réalité de mon père, qui venait d'être arrêté et inculpé de détournement de fonds. » Je me pris le visage entre les mains, le cœur battant la chamade, je haïssais ma vie là. Plus que tout. Je me détournais d'elle, ne pouvant même pas supporter son regard. « Je te laisse donc deviner ce que j'ai était faire en Italie... »

   « Pourquoi tu m'as rien dit avant de partir au Québec ? » Pourquoi ? Je relevais la tête dans sa direction, avec une expression plutôt choquée. Parce que je n'avais pas envie de supporter son regard comme je devais le faire là maintenant. Et le pire était que je n'avais pas fini de lui débiter des atrocités sur ma vie. J'avais cependant, uniquement le sentiment que ce que je lui expliquais ne l'importait pas vraiment, qu'elle attendait juste le moment ou je lui parlerais du pourquoi de la pause. «  Je t'ai pourtant dit que tu pouvais me parler et j'aurais très bien compris que tu devais t'y rendre, tu sais bien que je t'en aurais pas empêché, au contraire je t'aurais même poussé à prendre cet avion mais.. » Mais quoi ? Qu'elle ne termine pas sa phrase me rendit encore plus anxieux que je n'aurais jamais cru l'être et fallait que moi aussi je termine ce que je devais lui dire. Parce que j'en avais encore pas mal sous mon pull, de nouvelles excuses bien plus rudes les unes que les autres. Mais, alors que je me passais une main dans les cheveux, je ne pus m'empêcher de songer au fait qu'elle ne m'en demandait pas plus. Qu'elle ne cherchait pas à comprendre exactement ce que j'avais fait là-bas, si mon père allait s'en sortir ou si tout simplement cela m'affectais. Au contraire, je pus la sentir encore plus troublée et presque vexée parce que je ne lui en avais pas parlé et cette révélation eut le don de me faire hocher la tête, me donnant presque l'envie de piailler comme une fillette et de lui parler de tout et de rien, rien que pour échapper à ce qui allait venir. « Ce n'est pas contre toi Elia, mais je n'en ai parlé à personne. Que voulais-tu que je te dise ? "Hé mon père est en prison et je me barre en Italie pour voir ce qu'il en ait. Tu veux passer qu'on boivent un café ?" Pff. » Je me passais une nouvelle fois une main sur le visage. Je me dirigeais ensuite vers une fenêtre, de laquelle je poussais le rideau qui la cachait et regardais la rue d'un regard distrait alors qu'un sourire flottait sur mes lèvres. C'était moi qui avait la situation de mon père entre mes mains et avoir ce pouvoir sur lui me rendait plus qu'heureux. Je perdis instantanément mon sourire lorsque je compris le genre de fils que je faisais. J'étais répugnant. Je me retournais de nouveau vers Elia, la boule au ventre. « Le truc est que j'ai aussi appris que mes parents allaient divorcer. » Je savais que la famille pour elle était très important et que cela allait sûrement lui faire de la peine. « Même si ça fait longtemps que leur mariage bat de l'aile, étant avocate, ma mère a refuser de venir en aide à mon père...Elle lui force le divorce parce qu'elle veut à nouveau retrouver sa liberté et tout ça pour se marier à un connard ! » J'avais presque hurlé la fin de ma phrase, tellement le fait de savoir ce détail m'énervait. Elle allait finir par nous oublier ma sœur et moi, pour fonder une autre famille pendant que mon géniteur finirait je ne sais où. « Et ce n'est pas le pire... » Songeant à ce qui était le pire, j'eus presque soudainement l'envie de pleurer. Mais fallait pas, surtout pas devant elle. « Ne le prends pas mal Elia, vraiment. Parler de tout ça avant de l'avoir assimilé, c'était trop...dur. » 

 

« Je dis pas ça, mais m'en informer au moins, on est ensemble.. on était.. fin je sais pas mais juste m'en toucher deux mots, plutôt que me laisser dans l'ignorance. Je peux pas deviner non plus par magie que ça va pas si tu me le dis pas. & je suis censée être là si tu vas pas bien justement. » Je le savais tout ça et je ne pouvais que baisser la tête suite à la honte que je ressentais. J'étais un véritable mauvais petit-ami. Je craignais, franchement. Je me demandais de plus pourquoi elle était encore là en train de m'écouter alors qu'elle devrait probablement me quitter et partir avant que je ne lui en dise d'avantage. Je détournais le regard alors que subitement je pouvais la sentir bouger, ce qui ramena mon regard sur sa personne. Elle s'avançait progressivement vers moi, ce qui me fit stopper tout mouvement. Je ne savais plus quoi faire. Elle avançait si lentement que j'avais envie de lui crier de courir vers moi, que tout ce dont je mourrais d'envie, c'était de la serrer dans mes bras. De plus, sa référence au fait qu'elle ne savait plus ce qu'on était -en couple ou pas- faisait en sorte que mon cœur ne se serre dans ma poitrine. Je l'aimais bordel et j'étais rien qu'un imbécile. Elle s'approcha soudain très près de moi, sans que je ne remarque quoique ce soit et elle passa ses bras autour de mon cou. Avant de m'étreindre brièvement. Un peu choqué au départ, je passais ensuite mes bras autour de sa taille, plaçant mon visage dans ses cheveux, humant son odeur, la serrant contre moi. « Merci... » Elle avait beau ne faire que le minimum, c'était tout ce qu'il me fallait pour voir un plus de blanc dans cette histoire noire. Elle se détacha ensuite et vint se placer près de la fenêtre. La sentir près de moi sans pour autant pouvoir la toucher à ma guise, ça me tuait carrément à petits feux. « Je suis désolée pour tes parents.. » J'eus un bref signe de tête comme en un essais pour dire que ce n'était pas grave, alors que si ça l'était. « Si tu veux en parler de façon plus posé hésite pas. » Je revins finalement m'asseoir sur le canapé. « Merci. J'ai pas fini cependant... » Je marquais une pause, sentant comme mes yeux devaient humides, et il fallait à tout prix que je cache ça. « Tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras ensuite, j'y répondrais sans mensonges. Il est temps que tu comprennes ma vie... » Et je n'étais pas du genre à me confier mais je savais que c'était une étape par laquelle je devais passer si je ne voulais pas la perdre. Il n'empêche que ma voix m'avait trahit. Elle était tellement rempli d'émotions et je me sentais si mal que je me pris le visage entre mes mains. Les mots avaient du mal à sortir parce que cette histoire me touchait encore plus personnellement et qu'elle me faisait encore plus mal que tout. Et je ne méritais pas sa compassion pour ce que j'avais fait ensuite. « Quelques jours bien avant le Québec et..le reste. Ma sœur est venue me voir ici. Elle n'avait pas l'air bien du tout. » Je marquais une pause déglutissant péniblement. «  Après plusieurs questions...elle...m'a enfin avouée ce...qui...lui arrivait. Ce qui lui... été arrivé. » Cette fois-ci je ne pus retenir un sanglot. Déjà deux grosses larmes roulaient sur mes joues et je m'empressais de les essuyer pour ne pas qu'elle les voit. Mais fallait être aveugle pour ne pas voir que je pleurais. J'étais vraiment minable. «  Elle m'a alors avoué qu'elle...qu'elle...qu'ils l'ont...bon sang, qu'elle avait été violée... » Cette fois-ci je repartais de plus belle, ayant presque chuchoter mes derniers mots. Comment faire face à autant de problèmes à la fois ? Comment faire pour qu'elle n'ait pas pitié de moi ? Comment lui dire que j'étais un raté qui n'avait pas été fichu de venir en aide à son unique petite sœur.

 Et voilà, c'était dit. Bordel, je venais de lui avouer que mon unique petite sœur, avait été violée. Et les larmes, la tristesse, la culpabilité, le stress plus la fatigue m'avaient carrément pousser à ce que je cède à la panique et mon visage ainsi que mes yeux me trahirent. Je m'étais subitement transformer en une grosse fontaine. Et ça coulait encore et encore. Néanmoins, je ne m'attendais certainement pas à la réaction de la jeune femme. Elle s'était rapprochée de moi lorsque j'étais venu m'asseoir sur le canapé pour pleurer et s'était penchée afin de prendre une de mes mains entre les siennes. Son contact me rassura quelque peu mais je n'arrivais pas à me calmer. J'arrivais même plus à penser rationnellement. « Je suis désolée.. tellement désolée. » Je plaçais une main sur mes yeux dans un espoir ultime de me cacher un peu, car je ne voulais pas qu'elle me voit dans cet état là. Je me sentais faible, inutile et montrant trop les marques de ma vulnérabilité. Soudain, je pus sentir comment l'une de ses mains venait se poser sur ma joue et je fermais instinctivement les yeux à ce contact. Elle n'avait pas le droit de me toucher comme ça, elle ne pouvait pas...Parce que tout ce qu'elle réussissait à faire, c'était me brûler la peau là ou elle me touchait. Tout ce que je voulais, c'était de la serrer dans mes bras. Puis soudain je pus sentir comme elle tentait d'essuyer mes larmes alors que je me rendais compte peu à peu qu'elle aussi elle pleurait. Ciel ! Mon cœur se contracta très douloureusement dans ma poitrine. Elle ne devait pas pleurer. C'était mes misères pas les siennes, lui faire de la peine était bien la dernière chose que je souhaitais bon sang ! Elle aida soudain mon visage à se tourner vers le sien et elle déposa ensuite ses lèvres sur les miennes et je jure sur ma vie que j'aurais pu rester ainsi avec uniquement ses lèvres sur les miennes pendant des heures, des joues, des mois, si c'était possible. Elle m'avait tellement manqué... Néanmoins, elle stoppa net le baiser, me faisant papillonner face à ce qu'il se passait, ne comprenant pas vraiment un tel refus alors qu'elle se levait. «  Je peux pas.. Je suis tellement désolée.. si tu savais.. je te mérite pas. » Quoi ? Malgré le fait qu'elle me tournait le dos je pouvais l'entendre pleurer et mon incrédulité montait d'un cran. Je ne comprenais rien, c'était moi qui avait demander une pause, moi qui vivait de la merde en ce moment, pourquoi me disait-elle qu'elle ne me méritait pas ? Puis si je savais quoi ? Moi qui était sur le point de lui annoncer quelque chose qui, j'en étais persuadé allait mettre fin à notre histoire, j'eus soudainement le sentiments qu'elle avait envie de m'avouer quelque chose mais qu'elle n'osait pas. Je me levais alors, essuyant mes larmes d'un revers de main, alors que je venais me placer derrière elle. Tout ça était beaucoup trop dur. Je voulais hurler à la mort tellement je me sentais mal. Puis je vins poser une main sur son bras et l'obligeait à me regarder alors que bizarrement...j'avais déjà ma petite idée sur ce qu'elle allait me dire. « Elia...de quoi parles-tu ? Pourquoi me dis-tu cela ? » Autant que je lui donne un poignard et que je lui demande de me l'enfoncer dans mon cœur. Je résistais une nouvelle fois de plus à l'envie de pleurer alors que je mourrais d'envie de la prendre dans mes bras, afin d'y cacher sa détresse.

 Plus les minutes défilaient plus les choses étaient en train de s’aggraver et plus je ne comprenais pas ce qu'il était en train de se passer. Tout portait à croire que c'était la fin de notre histoire, qu'elle allait s'arrêter et c'était la dernière chose que je voulais. Je m'étais rapproché d'elle alors que je tentais encore vainement de ne pas me mettre à plus pleurer que je ne le faisais déjà. En revanche ses larmes à elle, était comme-ci on me scarifiait encore et encore. Je n'aimais pas la voir pleurer et alors que j'étais venu par derrière lui prendre le bras afin de la retourner vers moi, elle me repoussa involontairement, me contournant comme pour échapper à ma présence. Il fallait que je me tienne prêt. Normalement, ce qui allait suivre, n'allait pas réellement me plaire. Je pouvais d'or et déjà le ressentir. « Depuis que t'as voulu faire cette pause j'allais pas bien, j'ai du sortir pour ne pas passer mes soirées chez moi à pleurer dans ma chambre et inquiéter Matys & un soir alors que j'étais mal de pas avoir de nouvelles, d'avoir peur que tu me quittes, je suis sortie seule pour boire quelques verres et j'ai rencontré quelqu'un... » Oh mon Dieu. Je serrais les poings, la regardant. Je ne voulais même plus entendre la suite. Je voulais me boucher les oreilles et lui crier de se taire. Je venais de perdre la femme que j'aimais. Qu'allait-elle m'annoncer à présent ? Qu'elle ne m'aimait plus et qu'elle en avait rencontré un autre. «  Je vois... » Mon ton avait été dur alors que les larmes roulaient sur mes joues sans que je ne puisse y faire quoique ce soit. «   J'ai bu plusieurs verres, j'ai parlé avec cette personne, je me suis soulagée mais j'ai plus contrôlais les choses.. J'avais trop bu, vraiment trop bu et je savais pas ce que je faisais. Je suis désolée, je pensais que c'était toi, je voulais tellement que ce soit toi. » Je détournais le regard, portant une main à ma hanche et une à ma bouche comme pour m'empêcher de crier.   « Je suis désolée, tu me manquais terriblement.. » Oui et quoi ? À moi aussi elle me manquait terriblement ! C'était pas pour autant que je m'étais tapé la première italienne que j'avais croisé pensant que c'était elle. Putain ! Même plus besoin de poignard, elle savait me tuer sans rien faire physiquement. Soudain, je réalisais qu'elle tentait de se diriger vers la sortie et je sortis instantanément de ma torpeur, la rattrapant par le bras. Elle n'avait pas le droit de partir comme ça. Je poussais un profond soupir avant de sentir encore plus le gout salée sur mes joues et ma bouche. «  Le jour ou je t'ai annoncé que je partais en Italie, j'ai été dans un bar. J'ai rencontré une fille qui partageait le même chalet que moi, une Dunster. Après des verres en trop, on a fini par...s'embrasser. J'étais tellement perdu, dégoûté et désespéré que je n'ai pas réellement compris ce qui m'arrivait et ce que je faisais, ni l'importance de mes actes. » J'avais débité tout ça, elle de dos, ne pouvant voir mon visage, alors que je regardais par terre, l'esprit confus surtout que ce même soir je lui avais fait une blague à la con comme quoi je l'avais trompé. J’étais le pire des connard. Comment que je me détestais... J'étais tout aussi coupable qu'elle même si je n'avais fait qu'embrassé et échanger des caresses, au contraire d'elle... « Je te demande pardon. » Je lâchais son bras, lui donnant la possibilité de partir si elle le souhaitait, ou lui faisant retrouver l'usage de sa main pour qu'elle me frappe aussi. « C'était la quatrième et dernière chose que je devais t'avouer. » Je portais ensuite la main à mon visage. « Tout ça est de ma faute Elia, si tu savais comme je m'en veux... Je comprends tes actes, je mérite ce qui m'arrive...si tu veux partir je ne te retiendrais pas.. » Même si c’était la dernière chose que je souhaitait sachant l'effort surhumain que ça me coûterais de la voir s'en aller comme ça. «J'assumerai que tu ne m'annonce que tu préfères en avoir un autre à tes côtés... » Disant cela, je songeais bien évidemment à celui qu'elle avait rencontré dans ce bar.