Thélia ❥The beginning of the end of our story.

La raison à ses raisons que le cœur n'à pas et ignore et blah blah blah. Connaître un foutu proverbe dans le genre et que je n'étais même pas fichu de réciter correctement en plus, ça ne m'avançait pas vraiment à grand chose. Jetant un coup d’œil à mes alentours, je constatais la foule et le temps maussade. Ce que j'avais le plus apprécié de mon séjour en Italie, malgré les galères, avait été le temps, qui restait tout à fait correct malgré ce mois de décembre et plus j'y pensais et plus je me disais que Cambridge ne m'avait pas du tout manqué... Partir directement du Québec sans réellement dire au revoir préalablement à beaucoup de monde, ça m'avait un peu déchirer le cœur mais je n'avais pas pu faire autrement. J'avais même menti à ma sœur, ne lui racontant pas pourquoi j'étais parti. D'ailleurs, à mon plus grand étonnement, elle ne m'avait pas réellement posé trop de questions à ce sujet et je mettais principalement tout ça sur le compte de ce qu'elle m'avait récemment avoué et sur le fait qu'elle ne voulait pas plus me froisser qu'elle ne l'avait fait déjà en me cachant la vérité sur ce qui lui était arrivé. Un frisson s'empara de mon corps alors que je me stoppais dans la rue sortant mon téléphone de ma poche. Je venais de passer plus de sept heures dans un avion et j'étais totalement crevé. Les derniers événements récents qui s'étaient produit dans ma vie, m'avaient achevé. Après avoir prit un taxi et être rentré à mon appartement solo, je me souvenais que j'avais laisser ma Lambo' garée dans l'enceinte de l'autre appartement que je partageais en colocation avec Emrys. Levant les yeux au ciel et soupirant, j'étais donc ressorti afin d'aller la récupérer. Marchant dans la rue, je m'étais rendu compte que la première personne que j'avais envie de voir était Elia, bien évidemment. J'avais tellement à lui dire. Mais j'étais aussi anxieux à l'idée de revoir Ofélia. Ayant donc le téléphone à la main, je m'apprêtais à envoyer un texto à Emrys afin de lui demander s'il était chez nous, lorsque quelque chose m'en empêcha avidement...

   Le principe était simple: retourner à mon appartement que je partageais avec Emrys, récupérer ma voiture de collection, repartir avec et retourner à mon appartement solo, afin de jouer le mort comme je savais si bien le faire. La chose était que j'étais tellement crevé que je n'avais qu'une idée en tête; me reposer quelques heures avant d'aller faire signe à ceux qui tenait à moi que j'étais de retour. Et plus particulièrement à cette personne qui faisait quotidiennement battre mon cœur. Arrêté en plein millieu de la rue piétonne, j'avais sorti mon téléphone dans le but d'envoyer un texto à mon colocataire pour lui demander s'il était chez nous ou pas du tout. Je pouvais au moins me permettre le luxe d'aller lui dire bonjour avant de sombrer dans les bras de mon lit. Mais alors que j'appuyais sur le e de mon portable, une voix que je reconnus à la perfection m'interrompis. « T.. Tu es de.. de.. retour ? » Je relevais lentement la tête de mon téléphone, sentant à quel point mon cœur avait commencé un marathon effréné dans ma poitrine. Impossible ! J'eus soudainement la sensation qu'une main invisible m'attrapait la gorge afin de la serrer tout doucement. Je me retournais alors tranquillement, tentant de me calmer mentalement. « Elia... » Ma voix n'avait été qu'un murmure, qu'un souffle mais elle était si pleine d'émotion que je me demandais comment je faisais pour rester debout. Je remettais alors mon téléphone dans ma poche, songeant que je ne savais absolument pas comment me comporter avec elle. Devais-je la prendre dans mes bras, l'embrasser ? Ou au contraire, rester de marbre tel quel ? Je toussotais doucement, ayant subitement très chaud. Plus la fatigue, je devais avoir l'air d'un Picasso. Allez mon grand, prends le taureau par les cornes, après tout, t'en es pas à ta première corrida. « Tu..as l'air en forme. » Je tentais un sourire qui s'effondra instantanément. Des jours que je ne l'avais pas vu après les conneries que j'avais faites et c'est tout ce que je trouvais à dire ? Quel con. Je repris alors un peu plus à l'aise en haussant les épaules. « Je ne pensais pas tomber sur toi maintenant...je pensais venir te voir plus tard à vrai dire. » Bien que je lui eus dit qu'à mon retour, elle était la première que je passerais voir. Certes, mais sans ma voiture, j'allais prendre un temps fou. Plus la fatigue, c'était point discutable. Qu'allait-elle dire ? Qu'allait-elle faire ? Me frapperait-elle ? Si c'était le cas, se serait totalement légitime. Telles étaient mes questions rhétoriques que j'en avais presque mal au crâne.

   Ce n'était pas elle, elle n'était pas là. J'avais tellement envie de la voir que je devais probablement halluciné. Je l'imaginais en chair et en os sous mes yeux et je devenais fou par la même occasion. Bordel...Je devais lui raconter tellement de choses, que c'était un moment tellement peu propice pour le faire. Je m'attendais certainement pas à ce qu'elle -lors de nos retrouvailles, me saute dans les bras avec une exclamation de joie. Après tout, cette exclamation là, je ne la méritais amplement pas. Mais la revoir maintenant et ici au milieu de tout ce monde, ça me mettait presque mal à l'aise. « Je croyais que tu devais attendre devant chez moi peut importe l'heure. » Ah oui... J'eus un bref sourire. Je songeais dormir un peu avant d'aller la voir car je savais qu'avec le trop plein d'émotion qui m'envahissait chaque fois que je la voyais, je n'allais pas tenir. Je tentais de plus, de poser mon regards loin de son merveilleux visage que j'étais avide d'embrasser. Je me passais une main dans les cheveux, nerveux. « C'est vrai...je voulais récupérer ma voiture avant de faire quoique ce soit. » Je savais que ce n'était que des excuses pour repousser notre moment de confrontation ou je devrais faire face à la réalité. « T'as fait bon voyage ? » Sa question me pris soudainement tellement au dépourvu que je relevais la tête dans sa direction, la mine choquée. « Euh oui...fatiguant comme tout vol de sept heures... » Et encore plus fatiguant parce que je n'avais pas cessé de penser à tous mes problèmes. Partir là-bas n'avait pas résolu grand chose finalement. « Hé, tu fais quelque chose la tout de suite ? Si tu n'es pas occupée...tu pourrais venir avec moi pour récupérer ma voiture et ensuite nous pourrions aller dans un endroit tranquille pour parler ? Tu mérites des explications... » Et beaucoup d'explications... Soudain, mes jambes se mirent à bouger toutes seules pour se diriger vers elle. Quand je réalisais ce que j'étais en train de faire, je la serrais dans les bras, en une étreinte qui lui prouvait à quel point elle m'avait manqué. Puis je me reculais, comme si j'avais été brûlé. « Désolé... » C'était probablement la dernière qu'elle avait envie, que je la touche...

   « Rien d'important ça pourra toujours attendre. » Il me sembla avoir retenu ma respiration lorsque je lui avait demandé si elle était disponible pour venir m'accompagner afin de récupérer ma voiture et ensuite se rendre dans un endroit plus tranquille. Évidemment, je voulais la ramener dans mon appartement, parce que pour moi, c'était dans ce lieu la où nous aurions le plus d'intimité -sans jeu de mots, avec la certitude de ne pas être dérangé pendant notre conversation. Je l'avais ensuite, à cause d'une subuite impulsion, serrée dans mes bras. Mais je me reculais aussitôt en me rendant compte de ce que je faisais. J'abusais quand même grandement, car je me doutais bien que c'était bien la dernière chose qu'elle voulait faire avec moi. En somme, que ça devait bien être la dernière chose qu'elle souhaitait de moi. Elle ne devait certainement pas avoir que je la touche et cette simple pensée me donna presque l'envie d'hurler. « Ta voiture t'as autant manqué que ça ? » Je ne sus pas comment interpréter ce qu'elle venait de me dire. Était-elle en train de me taquiner ? Mais si elle le faisait, qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'elle n'était pas réellement fâché ou qu'elle m'en voulait moins que je le pensais ou...? Trop de questions se bousculaient dans ma tête, tellement que je me sentais réellement mal à l'aise. Alors que nous marchions côte à côte, j'avais envie de prendre sa main et de la coller contre mon cœur pour qu'elle se rende compte de ce qui m'arrivait et de la vitesse à laquelle il battait. Mais je me retenais et enfonçais mes mains dans mes poches. « Uf, tu sais...Si je devais choisir ce qui m'a le plus manqué ce n'est pas ma voiture que je choisirai... » Je lui lançais un regard en coin, avant de totalement fermer mon visage. Je n'avais pas envie de lui parler sur le coup, de peur d'en dire beaucoup trop alors que le moment n'était pas le mieux choisi. À mon grand soulagement on arriva bien vite devant ma voiture et monter voir Emrys ne m'effleura même plus l'esprit. Je l'invitais à monter et je poussais un soupir une fois derrière le volant. Démarrant en trombe on arriva bien vite devant mon appartement dans un court trajet bien silencieux. « J'espère que tu ne m'en veux pas. Je pense qu'un endroit bien calme, insiste pour qu'on ne soit que tous les deux. » Je lui fis un bref mouvement de tête, avant de sortir de la voiture et de l'entraîner avec moi devant la porte de mon appart, que j'ouvris doucement. J'étais nerveux, stressé, en panique. Notre conversation allait être décisif pour notre avenir ensemble à tous les deux et ça me rendait presque malade. Poussant ma valise que j'avais laisser traîner dans l'entrée d'un coup de pied, je l'invitais à entrer. Il y faisait très sombre et je m'empressais d'allumer une lampe, parce que je ne savais pas de quoi je serais capable avec elle pour seule compagnie dans le noir. « J't'en prie. Tu veux boire quelque chose ou autre ? » Je lui fis un signe de la main pour qu'elle se dirige vers le salon et ne prenne place sur le canapé. La lumière créait une ambiance tamisée et presque intime alors que je me rendais compte que j'avais du mal à respirer.

  Après avoir rencontré la femme que j'aimais dans la rue, je nous avait conduis jusqu'à l'endroit où se trouvait ma voiture. Une fois que nous étions montés dedans, je nous ramenais à mon appartement, non sans m'excuser de nous avoir emmener là, mais pour moi, c'était le meilleur endroit pour pouvoir parler en toute tranquillité. Après lui avoir indiqué le salon afin qu'elle n'y prenne place, je lui demandais si elle souhaitait boire quelque chose. « De l'eau stp. » J'hochais la tète et me dirigeais vers la cuisine afin d'aller lui chercher tout ça. Néanmoins, une fois le verre en main et alors que je m'apprêtais à retourner vers elle le lui apporter, je m'arrêtais et fermais les yeux un bref instant. Je sortis ensuite mon téléphone et admirait mon fond d'écran. C'était toujours et encore cette sublime photo de nous deux qu'elle avait prise de nous alors que nous nous trouvions en Italie, sur le point d'aller dîner au restaurant. Je remettais le téléphone dans ma poche en soupirant. Ce qui allait suivre, allait déterminer un grand moment de ma vie. Et je n'avais pas envie que ça s'arrête, que Dieu m'en soit témoin. Mais avec toutes mes conneries, je ne voyais pas d'autre sortie que la fin de notre histoire qui venait pourtant à peine de commencer. « Je t'écoute. » Je revenais donc vers elle, et posais son verre d'eau sur la table, puis je venais m'asseoir aussi loin d'elle que c'était possible, tellement l'envie de la toucher était en train de me pousser à la folie. Puis je me pris le visage entre mes mains et soupirais avant de la regarder, gardant une main derrière ma nuque. Un sourire sincère s'afficha alors sur mon visage. Ça faisait du bien de la voir et de la sentir près de moi après tout ces jours. Malheureusement pour elle, je ne savais absolument pas par ou commencer mon histoire, que devais-je lui raconter en premier ? Il y avait tellement de choses à dire, tellement de problèmes sans solutions. « Il va falloir que tu m'aides. Je ne sais pas pour ou commencer. J'apprécierais tes questions et ce que tu aimerais tout particulièrement savoir. » Je marquais une pause, déglutissant avec difficulté. C'était interdit d'être aussi belle et d'être intouchable à la fois. C'était une vraie torture. Je n'arrivais pas à croire ce qu'il était en train de se produire ce que j'allais m'apprêter à lui dire. Mais je n'avais pas le choix, c'était encore ma petite-amie à ce que je sache, à moins qu'elle n'en ait décidé autrement, ce qui serait tout à fait compréhensible. « Que veux-tu savoir ? Comment s'est passé mon séjour au Québec, pourquoi j'ai dus partir si précipitamment, pourquoi je t'ai demandé une...pause ? » Là fin avait été très difficile à sortir mais il fallait décidément en passer par-là.