Let's have some fun (Val)

J’avais déjà bien profité de mon début de séjour. J’avais notamment discuté avec ma collègue serveuse et amie Ace avec qui je n’avais pas eu beaucoup l’occasion de travailler ces derniers temps et donc nous avions été ravis de nous retrouvés et de pouvoir passer du temps ensemble. J’avais également profité de ce voyage pour passer du temps en compagnie de mon frère Emrys. J’avais presque l’impression que ces derniers mois n’avaient pas eu lieu, que toutes ces galères qui nous étaient tombées dessus n’étaient qu’un cauchemar. Je savais que le retour à Havard risquait d’être dur… Mais je savais aussi que je pouvais compter sur mes amis, et surtout sur mon meilleur pote. Valentin et moi avions d’ailleurs convenu d’aller passer l’après midi sur les pistes. Après s’être rendus dans une boutique de la station qui louait du matériel, puis nous avions donc emprunté les remontées mécaniques avant de se retrouver au sommet des pistes. Je pris le temps de bien ajuster les attaches de mon snow. Je me redressai et lançai un regard à Val. « Le dernier arrivé en bas paye son coup. » lançai-je avant de m’élancer sur la piste.

Il ne faisait pas si froid que ça finalement avec mes trois pulls et ma combinaison de ski. Ok, j'arrive plus à marcher, et il va falloir que je prenne sur moi pour enlever au moins un pull, et puis une fois sur la piste je ne pourrais que me réchauffer non ?! Du moins c'est le souvenir que j'avais eu à chaque fois que j'avais fait des voyages à la neige. D'ailleurs j'en avais jamais fait tout seul, soit avec Caly', soit avec Priape, soit avec les deux, parce que avant eux, j'avais jamais eu l'argent en fait. Mais avec nos boulots d'à côté on avait toujours su se démerder pour y aller. Et cette fois-ci, tout frais payé par l'université, si ça s'était pas le pied ?! Bon j'aurais préféré aller me dorer la pilule, mais un peu de froid ne me fera pas de mal. Et puis si c'est pour faire du snowboard, moi je dis oui. Une fois en haut de la piste, snowboard au pied, bonnet et lunettes en place, nous étions fin prêt et Priape nous lança un petit défi. Sors le portefeuille mon pote ! Disais-je avant de partir et de sauter comme un taré sur la piste, me dirigeant droit vers la première bosse pour prendre de l'altitude. Putain que ça fait du bien !

Val semblait bien sûr de lui. Il faut dire qu’il se débrouillait bien sur son snow. Nous n’avions jamais vraiment pris de cours, ni l’un, ni l’autre. Nous avions appris sur le tas, lors de nos virées à la montagne. La neige crissait sous ma planche. J’aimais vraiment quand elle était comme ça, blanche, poudreuse, pas encore tassée par le passage des nombreux skieurs de la station. Je me mis à rire en voyant Val qui filait devant moi et qui venait de s’envoler après avoir pris une bosse. « Quelle star ! » fis-je en riant. J’effectuai un virage serré pour attaquer la pente sous un autre angle et prendre un peu plus de vitesse. Soudain, je ne sentis plus le sol sous mes pieds… Je venais à mon tour de prendre une belle bosse. Je ne l’avais pas vu venir. Je ratterris plusieurs mètres plus loin, toujours sur ma planche mais je chancelai un peu après ce vol plané et je dus m’aider de mes bras pour retrouver un semblant d’équilibre et éviter de m’étaler dans la neige. « Youhou ! » m'exclamai-je. Ca, c’était sacrément bon !

Ressentir une telle vitesse ça faisait vraiment du boom au coeur, surtout en gardant l'équilibre, chose pas vraiment facile quand on s'essait à faire un saut particulière haut, mais j'avais bien réussi à retomber sur ma planche et entendre mon pote me lancer des fleurs. J'étais fier de moi ouais carrément, mais la course c'était pas d'être le plus beau et plus fort, mais bien le plus rapide. Je me mis à rire quand Priape emprunta à son tour une bosse et manqua de peu de se casser la pipe. Je me suis alors amusé à lui passer devant pour l'éclabousser de neige au passage et continuer mes petits slaloms pour davantage de vitesse et de sensation. Ça allait passer bien trop vite, mais je voulais aller encore plus vite, quitte à me casser la gueule et finir en boule de neige. Tant pis c'est une risque à prendre pour une chose aussi bonne que l'adrénaline.

Val me dépassa, faisant gicler la neige sur moi sur son passage. Un petit rire s’échappa de mes lèvres : il faisait le malin, il allait voir… J’effectuai un nouveau virage serré pour attaquer la pente avec un angle plus direct. Ma planche prit davantage de vitesse. J’aimais ces sensations, l’adrénaline qui montait, les battements de mon cœur qui s’accéléraient, sentir l’air fouetter mon visage alors que les paysages autour de moi se flouter à mesure que la descente se faisait plus rapide. Mon meilleur ami n’était plus qu’à quelques mètres devant moi. Je plissai les yeux derrière mon masque pour ne pas le perdre un instant du regard. Je pliai légèrement mes genoux et me penchai légèrement plus histoire d’accélérer encore un petit peu. Je finis par le dépasser avec un sourire de victoire, mais à peine quelques secondes après, un skieur qui ne contrôlait pas ses skis déboula sur ma droite et je n’eus pas d’autre choix que d’effectuer un virage sur ma gauche pour l’esquiver. Mais avec la vitesse que j’avais pris, je perdis le contrôle de mon snow et je finis ma course dans un énorme tas de poudreuse…

J'espérais bien avoir bien titiller mon meilleur ami pour que ce dernier cherche à me rendre la monnaie de ma pièce en essayant de me doublant, et ce con il réussit magnifiquement bien, tellement que je me suis mis à rire, et prêt à prendre davantage de vitesse à mon tour pour le rattraper. Seulement je remarquais le skieur qui était sur son chemin et je fis une sale grimace qui disparut quand il l'évita de justesse et un sourire s'afficha à la place. Piouf il a eut chaud ! Mais l'inquiétude apparu quand il s'écroula dans la neige, pour laisser place à un rire diabolique. Une chute c'est toujours drôle, même lorsqu'on s'inquiète. Au lieu de prendre de la vitesse j'essayais de ralentir, mais franchement pas facile en pleine descente. Il n'y avait qu'une seule solution, m'écrouler à mon tour. Mais bien plus joliment et délicatement, tellement que je me suis retrouvé allongé sur la neige. Ça va mec ? Tu te sens de finir la course ou tu me payes direct cette bière ? Criais-je amusé. Parce que je savais qu'il n'avait rien, il avait juste perdu le contrôle dans le neige (a).

Dévaler les pistes sans se prendre aucune gamelle, y’avait que Caly qui savait faire ça. Moi, j’avais toujours appris le snow comme ça : le nez ou les fesses dans la neige. Les chutes étaient le prix à payer pour s’amuser. Bon, dans le cas présent, je me serais bien passé de ce skieur débutant qui avait débarqué devant moi mais au final je n’avais rien de cassé, je me sentais bien et je me mis donc à rigoler en entendant le rire de mon meilleur ami. Val ralentit avant de se laisser tomber non loin de moi et de me demander comment j’allais. Il ne rata néanmoins pas l’occasion de me taquiner sur ma magnifique chute en me demandant si je voulais lui payer sa bière direct. « Ca va, ça va… » J’époussetai ma veste recouverte de poudreuse et m’aidai ensuite de mes mains pour me redresser sur ma planche. « J’ai pas dit mon dernier mot… » fis avec un grand sourire avant de relancer mon snow sur la descente, mon bonnet encore recouvert de neige.

Pour le coup, mon pote m'avait fait mourir de rire, mais il se joua de moi bien vite, parce qu'il se redressa trop rapidement, et il me devança Tricheuuur ! Disais-je tout en riant pour me remettre sur ma planche, prêt à le suivre de près alors qu'on arrivait bien trop vite au bout de la piste. Fallait redoubler d'effort et surtout de vitesse. Je réussis alors par miracle à le rattraper et une fois à sa hauteur, je lui fis le salut militaire et arriva à le doubler par un nouveau miracle. Mais pas de beaucoup à vrai dire, on était à même pas un mètre de distance. Du moins c'est l'impression que j'avais, parce que en pleine descente et en pleine vitesse, pas facile de calculer le temps et la distance. Tout ce que je savais, c'est que je m'éclatais vraiment et que ce long week-end à la neige me faisait vraiment du bien.

Je n’avais même pas fini de débarrasser mes vêtements de la neige qui les recouvrait que je me redressais déjà sur ma planche, profitant du moment où mon ami s’était laissé tombé sur la piste à mes côtés pour reprendre la tête de notre course. Le vent sifflait à mes oreilles avec la vitesse et j’entendis à peine le son de son -Tricheuuur !- qu’il me lança avant de s’élancer à ma poursuite. La neige crissait alors que j’accélérais toujours un peu plus. Une ombre se dessina à côté de moi. Je tournai la tête juste à temps pour voir Valou me dépasser et me saluer pour me narguer. Il n’était qu’à un petit mètre devant moi lorsqu’on atteignit la ligne d’arrivée, enfin autrement dit le bas de la piste. Je me laissai glisser à sa suite jusqu’à la terrasse du bar le plus proche et ralentit jusqu’à m’arrêter. Je retirai alors mon bonnet encore recouvert de neige : « Bien joué, j'avoue. » le félicitai-je d’abord. « Mais ma chute m’a déboussolé… » lançai-je avec mauvaise foi pour expliquer ma défaite avant de me mettre à rire. Je me penchai pour défaire les attaches de mes chaussures et posai ensuite mon snow à la verticale contre l’une des rambardes de la terrasse avant d’aller m’installer sur l’une des tables libres. « Je vais être obligé de demander à notre coach préférée de me redonner des cours particuliers. » fis-je en souriant. Je parlais bien sûr de Caly, la jeune femme était en effet une skieuse hors pair.

J'étais tout content et tout fier de moi quand j'atteignis le bas de la piste le premier même si aucune ligne d'arrivée ne nous attendait évidemment. Nous arrivions à toute vitesse jusqu'à la terrasse pour finalement nous y arrêter juste devant et je me déchaussais de ma planche quand j'entendis mon meilleur pote râler, chose qui me fit rire et je l'entendis rire lui aussi par la suite. Mouais mouais et tout ça à cause de ce petit skieur hein ! Disais-je d'un ton carrément amusé. Je posais ensuite ma planche à côté de celle de Priape pour l'entendre rajouter qu'il allait devoir demandé des cours particulier à notre coach préférée qui n'était autre que Caly. Ça, ça m'étonnerait que tu t'en plaigne au moins ! Disais-je en riant de plus belle alors que nous rentrions dans le petit bar, au chaud, même si pour le coup, j'avais déjà bien assez chaud dans ma combi.