Maë&Nausi&Thaïs + marshmallow time !

A-L-A-S-K-A. Les médisants pourraient partir du principe que Thaïs n’a aucune raison de se réjouir de ce voyage organisé par les Cabots et pourtant, c’est le cas : la jolie irlandaise n’avait plus été aussi excitée qu’une gamine de six ans depuis des lustres, et encore. La raison ? Non pas le fait qu’elle puisse faire du ski, ça c’est totalement hors de question à moins d’être complètement suicidaire, mais plutôt le fait qu’elle ne se rende actuellement au coin du feu, un énorme paquet de marshmallows dans un bras et sa canne d’aveugle dans l’autre main, un sourire gigantesque et canaille sur les lèvres. Il ne lui fallut guère de temps pour se rendre au lieu indiqué, à quelques pas de l’endroit où toutes les plus belles demoiselles de Harvard logeaient pour ce voyage. Sans être en retard, Thaïs déplora d’être la dernière arrivée car si elle n’avait pas été chargée de prendre de quoi boire, elle venait avec les vivres, à savoir les bonbons à faire flamber au feu de bois qui crépitait déjà si son ouïe ne lui faisait pas défaut. « Les calories arrivent ! » s’exclama-t-elle armée de son sempiternel enthousiasme en déposant le paquet suffisamment loin du feu pour qu’il ne crame pas au passage, mais en vue d’avoir les bras libres pour claquer deux bises à Nausicaa et Maëlys chacune leur tour. « Je suis à la bourre, vous m’avez attendue ?! »

Bien que l’Irlande ne soit pas le pays le plus enneigé au monde, Thaïs ne pouvait pas s’empêcher de se remémorer tous les Noël tous la neige qu’elle avait bien pu vivre, et ce weekend en Alaska tombait pour ainsi dire à point nommé en la matière : non seulement c’était pour elle l’occasion de ressortir sa doudoune ultra classe mais aussi ses gants chauds, ses boots et tout le toutim. Hélas pour Nausicaa, son attirail afin de ne pas avoir froid ne pouvait guère l’aider à se sortir de la neige, même si l’inquiétude lui monta aussitôt à l’esprit en entendant l’une de ses acolytes tomber. « Maë guide moi faut qu’on l’aide à se sortir de là ! » s’exclama aussitôt Thaïs, canne en main bien évidemment, qui avait commencé même à avancer en sachant que la brunette allait très certainement la guider dans les secondes qui allaient suivre. « Nausi bouge pas on accourt pour te sortir de là ! » Certes, ce n’était pas le début de soirée le plus évident du monde, mais au moins la demoiselle s’étant transformée en bonhomme de neige allait rapidement pouvoir se réchauffer au coin du feu…

Une chance que Maëlys ait pu la guider jusqu’à Nausicaa pour qu’elles puissent toutes les deux aider leur acolyte à sortir de la neige, sans quoi elle était bonne pour se transformer en bonhomme de neige avant même que Thaïs ait pu savoir où elle se trouvait exactement. « Comment ça comme des trous ?! Je t’en foutrais moi !! D’abord, on boit avec classe, ce sont les russes qui sont pas sortables dès qu’il est question d’alcool, et puis on tient la distance, nuance… z’allez voir, vous ferez moins les malignes dans cinq minutes ! » fanfaronna Thaïs avec un air faussement vexé, se dirigeant de concert avec ses deux Cabots préférées auprès du feu où l’énorme paquet de marshmallows acheté par l’irlandaise les attendait de pied ferme. « Viens vite te réchauffer Nausi ! On commence à boire, à faire griller les calories OU par les confidences ? Moi je sais faire les trois en même temps héhé ! »

« Maëlys ne boit pas, elle est trop chaste… » répéta Thaïs d’un air faussement entendu car elle était diablement bien placée pour savoir que l’inverse était plutôt vrai. « C’est parce qu’elle a la faculté de transformer un mojito en eau de source, c’est bien connu ! » continua-t-elle en hochant vivement la tête, les yeux fermés, pour mieux éclater singulièrement de rire. « Vraiment si t’existait pas faudrait t’inventer ma belle ! » s’exclama-t-elle tout sourire en prenant à son tour son pic pour mieux s’occuper de se griller un marshmallow. Une chance qu’elle connaisse l’odeur d’un bonbon assez grillé sans être cramé, sans quoi ses deux meilleures amies auraient dû passer leur soirée à s’occuper de les lui griller à sa place… la poisse totale ! Thaïs aimait définitivement être indépendante. « Ben moi vu que ça fait six ans que je suis pas partie quelque part, je trouve ça jouissif ! Bon même si ça manque de mon brun la nuit » avoua-t-elle avant de se rendre compte qu’elle avait peut-être lâché une très légère bombe. Légère !