Maë&Thaïs + I know it's not fair but I need to talk about it !

Franchement, il fallait que l’on explique à Thaïs l’intérêt qu’on toujours les hommes de venir chercher leur petit plaisir égoïste alors que deux nénettes sont en train de danser toutes les deux. Comme si, avec Maëlys, elles avaient besoin de quelqu’un d’autre pour passer une soirée fun et relaxante ! La preuve, rien que le fait de les rembarrer avait été proprement jouissif, au point que sa brunette préférée en rigole avec elle et ne finisse par la ramener vers le bar, où deux mojitos fraîchement servis les attendaient. « Je veux même pas savoir ce qu’ils avaient imaginé ces espèces de gros relous mais en tout cas, l’un d’eux sentait pas la rose, c’était une infection… ça devrait être interdit ça, bordel ! » Mais Thaïs fut la première à lever son verre à l’attention de Maëlys pour oublier l’arrivée impromptue de ces deux abrutis. « A toi et à nos délires de folles furieuses ! »

En tout cas, Thaïs n’éprouvait pas le plus petit remord à l’idée d’avoir envoyé péter ces deux abrutis de la pire espèce, bien trop contente d’être dans une soirée entre filles sans qu’il n’y ait la plus petite ombre au tableau. Et puis, si la jolie irlandaise avait précisé plus tôt dans la soirée qu’elle éprouvait de vives sentiments pour Caleb, ce n’était pas pour aller voir ailleurs dans la demi heure qui suivait ! Au contraire, si elle voulait accrocher un regard en particulier, c’était celui de l’allemand et de personne d’autre. « Tu sens que l’alcool monte juste ou tu as déjà la nausée ? » s’inquiéta aussitôt Thaïs en reposant son propre verre l’espace de quelques secondes. « Rien ne nous empêche de faire une pause ou même d’aller nous aérer pour mieux nous rendre dans un autre bar OU rentrer chez les Cabots pour finir la soirée sans alcool » proposa-t-elle sans l’ombre d’une hésitation.

Thaïs ne manqua pas de boire à son tour une gorgée de mojito, décidant qu’il était peut-être temps d’arrêter là la picole, surtout si elles devaient se mouvoir vers l’extérieur. « Si tu le souhaites, on peut rentrer au dortoir des Cabots, il y a sûrement encore des taxis à cette heure-ci ! » proposa la jolie irlandaise d’un ton adoucit, sans la juger de quelque manière que ce soit, bien au contraire. « Tu sais que si tu veux vider ton sac, je suis toujours là ? Non parce que des fois, ça peut faire juste du bien d’en parler, si jamais tu veux même hurler, je te prête mes tympans bien volontiers ! » lui lança-t-elle non sans prendre sa main au passage en vue de l’encourager. Mais pour l’heure, elle commençait déjà par payer leurs consommations et l’entraîner vers l’extérieur, où l’air frais ambiant lui fit un bien fou en ce qui la concernait.

Thaïs émit un sourire léger mais tendre à l’égard de Maëlys en sentant son bisou se déposer contre sa joue. La jolie irlandaise avait beau sentir son remerciement d’ici, elle lui lança aussitôt un regard lui signifiant qu’elle n’avait aucunement à la remercier : pour la tempétueuse blonde, leur amitié était totale et il n’y avait aucune raison de ne pas le bichonner, surtout que la brunette semblait en avoir tellement besoin à l’heure actuelle… cela lui faisait mal au cœur de la voir ainsi, bien qu’elle se doive d’admettre ne pas forcément pouvoir faire grand-chose à part l’écouter, lui offrir toute l’attention dont elle pouvait bien avoir besoin à cette seconde précise. « Avery t’as fais une crasse ? Non parce qu’aveugle ou pas, j’peux lui péter les dents et faire la fortune de son dentiste à lui ! » s’emporta aussitôt Thaïs, ne supportant décidément pas que l’on heurte de près comme de loin ses plus proches amis. Ils formaient la famille qu’elle n’avait plus, après tout… elle se devait donc de les protéger à sa manière. « Puis attend c’est quoi cette folle qui veut te faire payer le truc ? Elle a craqué son string léopard celle-là ! Raconte-moi tout, je suis toute ouïe ma biche ! »

Qu’elles soient toutes deux arrivées devant la maison des Cabots ne rassurait pas pour autant Thaïs, manifestement inquiète pour son amie. Elle sortit néanmoins docilement du taxi, sa canne d’aveugle en main, payant au passage la commission sans attendre pour mieux se retrouver en compagnie de Maëlys dans le hall d’entrée du dortoir. Il valait mieux qu’elle s’exprime ici plutôt que vers les chambres, où elle serait susceptible de déranger les étudiantes en train de profiter des bras de Morphée au pays des songes. « Pour te répondre si je m’en fais justement. Tu penses peut-être que ça va passer mais ça te ferait peut-être du bien d’en parler ? Tu sais que tu peux me faire confiance depuis le temps, je peux t’aider. Mais il faudrait que tu me laisses le faire, Maë… écoute, je ne te force à rien, si tu te sens fatiguée ou quoi je te raccompagne à ta chambre pour que tu profites d’une bonne nuit de sommeil ou sinon, tu peux aussi me parler et après profiter d’une nuit qui pourrait être encore meilleure… puisque tu cogiterais moins. » Maëlys avait les cartes en main. Après, Thaïs ne pouvait pas l’obliger à se confier non plus…