Maë&Thaïs + I know it's not fair but I need to talk about it !

Thaïs était du genre ultra tactile, elle serra donc automatiquement la main de Maëlys dès que cette dernière l’eut glissée dans la sienne. Ce trait de son caractère avait particulièrement évolué depuis la perte de sa vue, ses doigts ayant, d’une certaine façon, remplacé ses yeux. Mais hélas, ses mains, si aiguisées soient-elles, ne pouvaient guère l’empêcher de ressentir d’indicibles complexes à l’égard de toute la gente féminine gravitant autour de Caleb. Le danseur avait pleinement conscience de sa capacité à séduire, c’était sûrement ça le pire ! « T’es la meilleure ma brunette ! » s’exclama la jolie irlandaise avant de ne se pencher pour embrasser sa tempe, comme très souvent car elle avait à cœur de bichonner ses meilleurs amis telle la maman poule qu’elle savait si bien être. « Laisse-toi du temps… si ça se trouve, la réponse va venir d’elle-même, toute seule, genre « pouf » un beau jour ! Mais je comprends tes réticences, Avery a autant de succès auprès des femmes que Caleb, une horreur… des fois j’ai envie de prendre une tronçonneuse et de toutes les dégommer ! Je ne te mets pas dans le lot, je te rassure » éclata-t-elle de rire devant sa propre connerie.

Thaïs lui offrit une expression qui se voulait apaisante, autant que possible, et ce bien que son regard ne puisse que rester figé. C’était ainsi depuis la perte de sa vue, immanquablement. Avec le temps, la jolie irlandaise ne s’en formalisait plus mais en général, ses interlocuteurs peinaient avec un regard manquant d’intensité… par chance, Maëlys ne sembla pas s’en formaliser puisqu’elle invita son acolyte des Cabots à danser. « Tu me demandes à moi, danseuse quasi pro, si je veux danser ? Évidemment que oui ! Après tout on est là pour nous amuser pas pour déprimer dans les chaumières ! » lança-t-elle à la volée avant de ne se lever, donnant sa canne d’aveugle au barman qu’elle connaissait depuis très longtemps et en qui elle avait toute confiance. Aucun besoin de cet engin de torture pour enflammer la piste, car elle avait la souplesse, la grâce et la technique pour elle. Mais à aucun moment Thaïs ne chercha à exécuter l’une des danses qu’elle travaillait avec Caleb : c’était de l’impro totale, surtout qu’elle tendit bientôt ses deux mains à Maëlys pour qu’elle ne les attrape afin de danser avec elle. « Allez on va montrer que les Cabots déchirent tout n’importe où ! »

HJ : mon 1000ème message pour toi

Côté improvisation, Thaïs n’était pas la dernière, bien au contraire. De toute façon, dès qu’il s’agissait de délirer avec Maëlys, la jolie irlandaise n’était jamais la dernière ! Mais elle émit un petit rire à sa remarque, alors que les deux demoiselles dansaient joyeusement en démontrant leurs atouts de charme en toute grâce sur la piste de danse, toute persuadée qu’elle était que la gente masculine devait être au bord du suicide rien qu’à s’imaginer des trucs pas nets sur les deux acolytes des Cabots. « J’suis sûre qu’ils sont déjà au bord du suicide ! » s’exclama-t-elle en faisant aussitôt tournoyer Maëlys, en rajoutant une petite couche histoire de faire bonne mesure, car pour une fois que les femmes ont le dessus sur les hommes, elles n’allaient pas s’en priver bien au contraire ! « Moi je dis c’est bon la honte et on va continuer jusqu’à ce qu’il y ait un suicidaire pour venir nous accoster ! Histoire qu’on le rembarre… » Hors de question que d’aller voir ailleurs alors qu’elle était amoureuse de Caleb, mais rembarrer un abruti, pour ça, elle était toujours prête !

Thaïs éclata de rire à son petit surnom, sentant que d’une, l’alcool commençait à leur monter à la tête à l’une comme à l’autre, mais aussi que Maëlys se prenait d’entrée au jeu et ça lui plaisait follement. De toute façon, il n’était pas un jeu pour lequel son acolyte Cabot préférée n’était pas partante, bien au contraire. La preuve, à peine avait-elle donné son aval qu’elles se mirent toutes deux à danser de façon un brin plus provocante, attirant l’attention de deux jeunes hommes qui ne manquèrent pas de tenter de les accoster entre deux chansons. « Vous buvez un verre les minettes ? » lança l’un d’eux, extrêmement sûr de lui. Il n’en fallait pas moins pour accrocher un sourire carnassier, presque narquois de la part de Thaïs qui le rembarra illico presto sur le gaz : « Quand on aura des moustaches, des oreilles de chat et une queue tu pourras nous appeler minette, mais en attendant tu peux aussi… aller te faire foutre ? Hein chérie qu'il peut ! »

Franchement, si elles n’existaient pas, pour sûr qu’il faudrait les inventer. Thaïs et Maëlys étaient en train de faire office de couple devant deux hommes incapables de voir plus loin que le bout de leurs nez… rien que pour ça, ils ne méritaient même pas le temps qu’elles perdraient toutes les deux à leur accepter un verre. Non mais, il ne faut pas déconner, elles avaient plus de classe que ça ! Autant dire que la blonde enlaça la brunette par la taille histoire de parfaire leur jeu, attendant le signal de sa meilleure amie pour mieux éclater de rire une fois que les deux pauvres imbéciles se soient définitivement éloignés. « Sans blague, non mais ils ont vraiment cru que la vie c’était un kiwi ! » s’exclama-t-elle sans cesser de rire une seconde, s’éclatant bien plus à imaginer leurs têtes dépitées plutôt qu’à la voir de ses propres yeux. « Ils étaient dégoûtés ? Ça devait valoir son pesant de cacahuètes en plomb m’est avis ! N’empêche t’es une actrice de choc ma belle, on les a bernés un truc de ouf ! »