Maelys + Deux âmes esseulées peuvent-elles se consoler?

« Tu t’en sors même très bien » la complimentais-je tandis que je continuais de la conduire sur la musique avec l’habitude du danseur que j’étais. J’avais la danse dans le sang depuis que j’étais gosse, ma mère était une danseuse professionnelle et actuelle jury de l’un des concours les plus prestigieux dans la danse de salon. Néanmoins, ce soir, pas de chorégraphie longuement répétée, je me contenais de simplement la faire danser pour mieux la séduire car telle était mon intention. Je n’étais pas un beau parleur ni même un don juan. Les mots n’étaient définitivement pas moins point fort mais je savais parler avec mon corps et les signaux que j’envoyais à cette jeune femme étaient on ne peut plus clairs : tu me plais. Il n’y avait rien de mal à prendre du plaisir avec une femme si cette dernière connaissait les règles du jeu et les miennes étaient claires : juste une nuit et puis s’en va. Certes, il m’arrivait de rester amis avec quelques amantes mais je ne cherchais pas à m’engager. Je n’étais tout simplement pas prêt à cela. « Tu veux que nous tentions un porté ? » plaisantais-je avec un léger sourire.   

« Tu as raison, poireauter aux urgences ne fait pas trop parti de mes plans pour la soirée » répondis-je avec amusement. Elle avait de l’humour, une chose que j’appréciais chez mes partenaires car on ne peut pas dire que je sois doté d’un grand sens de l’humour pour ma part. Je savais prendre les plaisanteries et même jouer de l’autodérision mais bien souvent, je blaguais à froid et cela tombait bien souvent à l’eau. En même temps, mon principal défaut était mon manque de communication et le peu que je réussissais à avoir, était laborieux. « Je ne suis qu’un homme cherchant à mettre fin pour quelques heures à sa solitude et toi ? Qu’est-ce qu’une aussi jolie femme telle que toi, fais avec un gars comme moi ? » lui retournais-je la question tandis que nous continuions de danser ou du moins de faire une sorte de sur place avec des pas on ne peut plus basique de rumba. Si j’avais su qu’elle était amie avec Thaïs, sûrement aurais-je mis le holà d’entrée de jeu mais j’ignorais tout de ses liens avec ma partenaire de danse. Aussi, je ne faisais rien de mal ?!   

« Dire que tu es mon occupation me parait bien réducteur. Tu n’es pas un bouche trou ou quoique ce soit dans le genre. Disons plutôt que tu es une compagnie des plus agréables et que j’ai bien envie de prolonger la soirée » répondis-je en essayant de trouver mes mots pour être le plus clair précis. On me reprochait souvent de ne pas me comprendre mais il semblerait qu’elle n’ait pas le même souci. Dans un sens c’était à la fois déconcertant et séduisant, pas de prise de tête, nous étions visiblement sur la même longueur d’onde. Maëlys me demanda quels étaient donc mes plans pour la soirée et j’eu un sourire des plus amusés. « Apprendre à te connaitre et pourquoi pas, si tu en as envie, finir la soirée ensemble » répondis-je en toute honnêteté. J’aurais pu enrober la chose mais j’étais un homme plutôt franc du collier et cela ne faisait pas peur d’annoncer clairement la couleur à savoir que je désirais passer quelques heures sulfureuses à ses côtés. D’ailleurs, ses ongles sur ma nuque m’arrachèrent un long frisson qui me fit resserrer ma prise sur ses hanches.   

Je crois qu’en matière d’appel du pied, on ne pouvait pas faire plus direct que la phrase de Maëllys mais qu’à cela ne tienne, j’aimais les femmes franches qui savent ce qu’elles désiraient. « Il paraît que je suis un très bon doudou » répliquais-je avant de tout simplement capturer ses lèvres dans un baiser des plus passionnés car je n’avais pas su résister à la tentation qu’elle m’offrait sur un plateau d’argent. J’avais ce besoin de combler ma solitude et cette femme était de trop bonne compagnie pour que je fasse la fine bouche et que je m’en aille sans demander mon reste. Aussi, lorsque le manque d’air se fit trop présent pour être ignoré, nos lèvres se détachèrent et je la fixais dans les yeux. « Je ne suis pas du genre à laisser des non-dits mais je préfère te prévenir… Je ne suis pas un homme qui m’attache et je ne pourrais guère t’offrir mieux que cette nuit. Je préfère que tu le saches avant que cela n’aille plus loin » déclarais-je car je n’étais quelqu’un qui s’amusait avec les sentiments. Je ne voulais pas de ça et encore moins la blesser. La seule chose que je pouvais décemment lui offrir, c’était une nuit entre mes bras, une parenthèse dans nos vies mais celle-ci pouvait être agréable si elle voulait bien s’y attarder.    

CALEB & MAELYS

►Deux âmes esseulées peuvent-elles se consoler?..

_______________________________________

« Je ne suis pas du genre à laisser des non-dits mais je préfère te prévenir… Je ne suis pas un homme qui m’attache et je ne pourrais guère t’offrir mieux que cette nuit. Je préfère que tu le saches avant que cela n’aille plus loin », me dit-il après m'avoir embrassé passionément. J'avais prolongé celui-ci, glissant mes mains contre ses joues, je m'y attendais, et je le voulais. Je voulais voir si j'étais capable de coucher avec un homme, autre qu'Avery, puisque même avec lui, mes souvenirs me rattrapèrent. C'était quoi mon problème? Je n'avais rien à perdre, et je pensais la même chose que toi.

- Alors on se ressemble, tout est clair au moins.. Emmènes moi dans ta chambre, j'crois que j'suis fatiguée..

Ce n'était pas de la fatigue, loin de là. J'avais envie de m'amuser, le temps d'une nuit. Une seule. Je t'attrapais la main, allant arrêter la musique du bar, attraper ma veste et je fermais tout, comme il fallait. Pour sortir avec toi, dans la rue. Je regardais un peu autour de moi, il était tard maintenant. J'attendais de voir où tu voulais qu'on passe la nuit.

_______________________________________

FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

Spoiler: