Don de soit {Julia}

Rendez-vous pris pour l’après-défilé, la jolie Elsy peut se lancer tranquille dans la fosse aux Lions avec sa jolie robe de mariée, qui précède l’entracte et qu’elle représentera en fin de défilé, si elle a bien compris. Face aux spectateurs venus en masse, la jolie demoiselle sourit. Pour elle, cela n’a rien d’inhabituel car après tout, lorsque de par son nom de famille on est princesse, on a l’habitude d’avoir les regards rivés sur soit. Avec le temps, avec l’âge, la brunette a pris l’habitude d’être regardée. Par son pays, par ses amis… A Harvard, de par sa position d’Eliott, la jeune femme attire forcément quelques regards aussi. Le lot commun des élèves populaires de la maison.

Les flashs crépitent alors que la jeune femme pose, un immense sourire sur les lèvres. Non, la brune n’aime pas cette façon que les mannequins ont de faire la gueule en portant leurs robes ou les créations qu’elles doivent présenter. Elle songe que les gens ont envie de voir des filles sourires, des filles heureuses d’être bien habillés, de porter leur plus jolie robe. Et comme la jeune femme doit passer pour une mariée, avec son voile, ses gants et sa voilette, elle ne va pas faire la moue. Rares sont les mariées qui ne sont pas heureuse d’avancer fièrement vers l’autel dans leur belle toilette, pour retrouver leur futur époux.

Le défilé donnait l’impression de bien se dérouler et Julia comme Elsy avaient fait sensation sur le podium lorsque cela avait été à leur tour de passer. Si bien que les deux robes trouveraient sûrement acquéreur et sûrement pour de très bonnes sommes, peut-être bien supérieures à ce que l’espéraient les organisateurs de cette journée pour chacune de ces deux tenues. Et de ce fait, la jolie princesse Hongroise ne pouvait que se sentir bien et heureuse en cet instant, alors que sa nouvelle amie venait de quitter la foule à la suite de son premier passage. Pour une débutante elle avait assuré et n’avait pas montré comme elle était paniquée par ce qui arrivait, ce qui était très bien. On voyait bien qu’elle n’était en aucun cas une professionnelle – comme beaucoup des mannequins de cette après-midi en fin de compte, mais malgré cela elle avait fait une très bonne prestation.

Tout le monde remonte sur le podium, dans un ordre précis, Elsy à la toute fin de la marche avec sa robe de mariée. Tous défilent sous les applaudissements de la foule, le sourire aux lèvres, heureux d’avoir fait quelque chose de bien, d’avoir occupé ainsi cette après-midi à donner un peu de soit pour le bonheur des autres. Et tous quittent le podium alors que les applaudissements les acclament encore derrière eux. La princesse hongroise se retourne alors qu’elle allait disparaitre dans les coulisses, afin d’envoyer un baiser du bout des lèvres à ces gens venus pour la vente. Et puis elel descend, retrouvant Julia.

«- Alors, on va prendre ce verre ?» propose donc l’européenne, puisqu’elles en ont discutés un peu plus tôt, se disant qu’elles iraient faire un tour du côté de la buvette après le défilé.

«- On va peut-être se changer avant toute chose, pour ne pas abîmer les tenues.» répond la demoiselle en se dirigeant effectivement vers les loges improvisées pour quitter sa robe de mariée et enfiler une tenue plus conventionnelle, avant de laisser la robe aux personnes en charge du défilé pour que ceux-ci puissent la remettre ensuite à celui ou celle qui aura remporté l’enchère. Puis toutes deux peuvent partir prendre un verre au bar improvisé. Prenant place à une table, la jeune femme invite la demoiselle à s’installer face à elle. Puis elle appelle une serveuse pour que cette dernière prenne leur commande. Et rapidement, leurs verres sont déposés devant elles-deux. Elsy prend alors le sien et le porte à ses lèvres pour boire une gorgée en souriant à Julia qui lui fait donc face. «Tu veux parler de quelque chose en particulier ?»

«- Oh tu sais moi mon rêve, ce serait de m’habiller comme à la cours de Louis XIV et d’aller me pavaner à Versailles. J’ai une amie Française qui fait ce genre de choses et j’en ai toujours rêvé. Je trouve que la manière qu’ont les gens de s’habiller de nos jours n’est pas très… Disons que nos tenus sont belle c’est sûr mais… Les robes d’époques vendent vraiment du rêve. Quand aux robes de mariées… Je crois qu’il n’y a rien de plus beau qu’une robe de mariée. Ah si… une robe de mariée de l’époque Louis XIV. Ma robe de mariée j’espère, si je me marie un jour !» lance la demoiselle en se dévoilant quelque peu à Julia, sur ses gouts. Elle reprend alors pour poursuivre sur sa lancée. «Je suis Elsy Estherazy, Princesse de Hongrie née le 25 Décembre 1986, dans la ville de Fertöd. Je poursuis des études de danse et d’études médiévales et je pratique le patinage artistique de compétition et je représenterais la Hongrie aux jeux Olympiques de l’année prochaine. Ma mère est décédée dans un accident de la route lorsque j’étais enfant puis mon père s’est remarié. J’ai un passé compliqué… je préfère ne pas en parler… Parle moi de toi maintenant. » demande la demoiselle en souriant.

«- Oh tu es française !? La chance si tu savais comme j’aimerais visiter ce pays ! J’y suis allé pour des soirées, des défilés et tout ça mais je n’ai jamais eut le temps de visiter Paris par exemple. Ni Toulouse ou ces grandes villes Françaises un peu réputé. Une amie a visité Lyon d’ailleurs et elle m’a dit que là-bas la nourriture, c’est une tuerie. J’espère qu’un jour je pourrai goûter moi-aussi ces spécialités dont elle m’a parlé ! Elle m’avait ramené des coussins de Lyon j’ai crût que j’allais mourir de plaisir en les goûtant. Je ne sais pas si tu as déjà eut l’occasion d’en manger ?»

Comme elle se présente et parle de sa robe de mariée, Julia dit qu’elle espère trouver l’homme de sa vie au campus tout en poursuivant ses études en vue d’un boulot d’avocat, questionnant Elsy sur ce même point, qui lui adresse un sourire sans répondre, dans un premier temps. Pour savoir que dire au juste. Et finalement elle se décide sur ses mots.

«- Je connais un homme qui me plait. Mais je ne suis pas amoureuse de lui ça je le sais. Disons que c’est plutôt physique. Il est séduisant c’est clair mais je ne l’aime pas. Et même si je l’aimais, il ne me voit que comme sa colocataire, celle qui adore le taquiner et à qui il adore faire des blagues. Ni plus ni moins. Donc pour l’instant les amours c’est plutôt le calme plat comme tu vois.»