Il y a certains matins où on aimerait ne jamais se lever ❥ DUNLY

Voir son sourire en forme de V mangeant la fraise m'énervait au plus haut point. Cependant mon énervement disparu très rapidement en voyant sa réaction vis-à-vis de sa polycopie. C'est bon j'ai gagné, un plaisir immense et non dissimulé de voir ma chère sœur s'énerver, mais je n'étais pas tout à fait satisfait, je la connais mieux que personne et elle est loin d'être à son point de non-retour. Les minutes commençaient à passer un peu plus vite en passant mon temps à l'énerver, mon comportement était sans doute puéril et stupide mais c'est notre façon d'être l'un envers l'autre et je dois admettre que j'avais besoin de ça. Tu peux pas savoir à quel point j'adore gagner contre toi. Je commençais alors à lui tendre sa copie, mais d'un seul coup je ramenais mon bras vers moi en souriant de toutes mes dents toujours avec sa copie dans les mains. Elle pensait vraiment que j'allais lui rendre sa feuille si facilement ? C'était vraiment mal me connaître dans ce cas. Je hochais les épaules tout sourire, le visage fatigué par ma soirée d'hier et ma gueule de bois persistante. Mais j'en veux toujours plus. En passant ma main dans mon jean, je sortais doucement un briquet de ma poche, l'allumant juste en-dessous de sa feuille sans pour autant la toucher, pas pour l'instant du moins. A ton avis le détecteur de fumé va sonner ? Je me demande bien ce que le Doyen pensera de ça, autant j'ai l'habitude de me faire engueuler, autant l'image de la petite Quincy modèle va en prendre un coup, tu penses pas ? Disais-je en riant d'une façon qui l'agacerait sans l'ombre d'un doute. J'approchais doucement mon feu du polycop de Lily, sans la lâcher de regard. En faisant ça je gagnerais sur tous les tableaux, Lily sera en pétard et le Doyen nous fera passer bien plus vite. Bon le problème c'est que je risque d'en prendre pour mon grade, qu'importe.

Ok, il m'avait eu, mais j'allais vite me reprendre et garder mon calme. Du moins, quand il m'aura rendu ma fichue feuille. Je me voyais déjà repartir dans mes soit disante révisions, je voyais déjà la feuille dans ma main avant même qu'il ne me la donne. Mais non vas-y qu'il m'esquive. Je me met à souffler d'énervement A quoi tu joues encore ? Donnes moi ça ! Et je n'allais pas tarder à le découvrir. Voilà que monsieur sorti son briquet et menaça de la faire bruler. Je haussais les sourcils, surprise et choquée qu'il aille aussi loin. Tu déconnes là ?! Tu vas pas risquer de foutre le feu à l'école sous peine que je ne m'énerve pas ?! Totalement débile là Duncan, tu t'enfonces, et je ne vais pas rester là à admirer tes œuvres de malade mental. Ouais je suis énervée, mais plus dans le sens totalement agacée. Comment peut-il être aussi puéril et dénué de sens responsable, comment peux-t-il toujours penser à s'amuser et à faire le kéké. Je me frottais la tête parce qu'il me donne vraiment mal au crâne ce gosse, à toujours me prendre la tête avec lui. Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux, j'en ai marre de jouer avec toi, tu ne grandiras jamais. Bah là, j'espère qu'il est content, parce que je suis vraiment énervée, pas dans le sens que j'aurais pensé possible, mais celui que j'aurais espéré. Ne pas gueuler contre lui, ça ne sert jamais à rien. Celui-là a tendance à l'exaspérer et à le décourager dans ses actes. J'espère que ça marchera. Ne fais pas l'idiot ok ?! Encore moins devant le bureau du Doyen ! Va faire mumuse dehors. Je t'appelle quand il sera prêt à nous recevoir. Dis-je en revenant m'asseoir, en croisant les jambes, en le regardant d'un air sévère, telle une vraie maman. Et oui je m'en fous de mon cours, je pourrais toujours faire des photocopies de ceux de mes camarades.

Elle s'énervait la petite, j'aimais ça (a) puis je la regardais en hochant les épaules, sourire aux lèvres. Foutre le feu à l'université ? Non juste faire sonner le détecteur de fumée pour que miss O'Callaghan en prenne pour son grade, je pense pas être le seul à prendre si jamais ça sonne. Tu crois pas? Ouais foutu pour foutu j'étais bien capable de faire sonner le détecteur de fumée juste pour qu'elle se fasse engueuler par le Doyen, mais en fin de compte je sais pas si je pourrais la voir prendre pour mes conneries, je ne pense pas. J'éteignais alors mon briquet prêt à arracher sa copie, malheureusement ma tête tournait de plus en plus, mon ventre gargouillait d'une façon étrange .. Et merde .. Je lâchais rapidement la feuille de Lily au sol, courant rapidement vers les toilettes les plus proches, moi qui pensais pouvoir résister, je vais tout de même devoir vomir. Je m'éloignais alors de Lily, putain je crois que j'ai jamais touché autant le fond avec elle, ça me mettait vraiment mal. Pendant ce temps je n'entendais pas le Doyen sortir de son bureau, s'avancer vers ma sœur pour lui annoncer la raison de notre présence, chose que je n'entendais pas, trop occupé à vider mes intestins. Mademoiselle O'Callaghan, c'est peut-être mieux qu'on se voit seul à seul .. Je vais aller droit au but, madame O'Callaghan a eu un accident de la route hier soir, elle a succombé à ses blessures ce matin. Je pense que la nouvelle passerait mieux pour votre frère si elle vient de vous. Toutes mes condoléances. Même si les toilettes n'étaient pas loin, je n'entendais absolument rien, seulement le claquement de la porte du Doyen qui venait de se refermer. Je restais alors quelques minutes dans les toilettes, franchement mine de rien j'avais honte de vomir suite à une soirée trop arrosée devant Lily, je terminais par sortir pour revenir vers Lily, sans même la regarder pour me rasseoir sur ma chaise. Je ne lui demandais même pas ce que le Doyen lui a dit, bien trop gêné.

Mais quel emmerdeur ce faux frère ! Il y a vraiment des jours comme celui-ci où je suis vraiment contente qu'il ne soit plus de mon sang, sérieux, mais quelle honte ! Quelle gamin surtout, j'en peux vraiment plus. Vouloir me faire payer pour ses actes. Oh ça non jamais, je saurais très bien me débrouiller toute seule. J'en suis pas aussi sûre que toi ... Dis-je en croisant mes bras sous ma poitrine de nouveau. Ce qu'il peut être agaçant c'est incroyable. Je pensais d'ailleurs qu'il allait déchirer ma feuille à la place, pour voir comment je réagirais. Je crois bien que je lui aurais foutu une baffe finalement. Peut-être que ça l'aurait réveillé de sa connerie. Mais à la place, son visage devint bizarre, changeant du tout au tout et lâcha ma feuille pour courir ... Vers les toilettes. Et voilà, c'est qui qui avait raison ?! C'est bibi ! Je secouais la tête légèrement pour finalement me lever et aller récupérer ma feuille à terre. Mais au moment de me relever, la porte du bureau du Doyen s'ouvrit. Je me relevais rapidement, surprise Mademoiselle O'Callaghan, c'est peut-être mieux qu'on se voit seul à seul .. Je vais aller droit au but, madame O'Callaghan a eu un accident de la route hier soir, elle a succombé à ses blessures ce matin. Je pense que la nouvelle passerait mieux pour votre frère si elle vient de vous. Toutes mes condoléances. Oui bien sûr merci ... Ma voix était d'un monotone. Oh putain de merde ... J'ai l'impression que je vais m'effondrer là ... Faut que je m’assoie. Non, je ne pourrais jamais le lui dire, c'est bien la pire chose que j'aurais jamais à lui dire. Comment je vais faire ? Pourquoi il avait fallu qu'il apparaisse maintenant ?! Pourquoi est-ce que Duncan avait eu cette envie pressante de vomir ?! Pourquoi ... Moi ? Je ne me sentais pas mal pour mon soit disant père, même si j'avais de la peine pour lui, encore moins pour moi, je ne l'avais jamais porté dans mon cœur la mère de Duncan ... Mais lui, Duncan ... Oh mon dieu, comment est-ce que je vais faire ?! Je le regarde gravement quand il revient s'asseoir auprès de moi. Je ne le quitte pas des yeux pendant quelques instants. Je sais que je suis livide, à deux doigts d'aller vomir moi aussi. Ça ne sera jamais pire que lorsque j'ai vu ma mère allongé en bas des escaliers, mais j'avais l'impression de le revivre. Parce que je savais que ça allait détruire Duncan comme ça m'avait détruit. Et je ne voulais certainement pas ça pour lui. Duncan ... Je suis ... Je ne sais pas comment te dire ça mais ... Elle est partie. Pour toujours. Impossible d'en dire plus. Pourquoi ? Parce que j'étais en train de pleurer.

En revenant devant le bureau du Doyen, je ne pouvais remarquer que ce dernier venait de quitter les lieux. Donc en gros je suis venu pour rien ? Si seulement la présence de Lily suffisait pourquoi suis-je ici, alors que j'aurais très bien pu décuver tranquillement dans ma chambre à la Mather House ? Ce que le Doyen avait à nous dire ne m'intéressait même plus, j'étais bien trop gêné d'être dans cet état devant Lily, l'envie de retourner dans ma chambre et terminer ma nuit me tentait fortement. Mais en levant les yeux je remarquais le teint pâle de Lily, c'était pas normal, pas du tout. Je restais tout de même assis sur ma chaise, la fixant droit dans les yeux inquiet pour elle .. Encore une fois. Elle non plus en me quittait pas des yeux, on ne s'est jamais regardés comme cela auparavant, qu'est-ce qui ne tournait pas rond ? C'est bon l'envie de vomir me reprenait tellement la situation me mettait mal à l'aise, tellement l'inquiétude s'emparait de moi. En un fragment de seconde je réfléchissais à la raison de son changement si soudain, suis-je renvoyer pour X ou Y raison ? A t-elle des ennuis dont j'ignore et qui lui revenait dans la face tel un boomerang ? Franchement je n'en savais rien C'est alors qu'elle m'avoua qu'elle ne reviendra jamais plus, qu'elle est partie pour toujours. Mais de quoi elle parle bordel ? Sur le coup je pensais encore à une mauvaise blague de sa part, une façon de m'énerver en faisant semblant que quelque chose de grave lui était arrivée, ou visiblement à quelqu'un d 'autre. Mais d'un seul coup je vis mon ancienne sœur tomber en larmes et commencer à pleurer, merde que ça fait mal de la voir comme ça, sans connaître les raisons. Je voyais de moins en moins d'hypothèse possible, un proche a rendu l'âme. Mais qui ? Quelle perte pourrait mettre Lily dans cet état, l'une de ses meilleures amies peut-être, Elia, Eliah ou June ? Ça me semblait logique. Certes deux d'entre elles n'avaient pas une grande place dans mon cœur, ce n'est un secret pour personne, mais impossible de jubiler d'une telle nouvelle surtout pour Lily. Je terminais par me lever de ma chaise, m'approchant doucement d'elle, prenant une intonation de voix bien plus amicale qu'auparavant. De qui tu parles ? Je comprends pas Lily. Il t'a dit quoi le Doyen quand j'étais pas là ? La peur au ventre, je craignais sa réponse, mes yeux plongés dans les siens, droit comme un i.

Impossible de reprendre mon souffle, les larmes coulaient bien trop. J'allais pas non plus rentrer dans une crise abominable, j'en avais fini de pleurer ainsi, seulement suffoquer, c'était déjà bien assez éprouvant. Mais j'avais mal rien qu'en imaginant comment il allait réagir. Ça n'allait pas être beau, pas du tout. Je voulais tellement lui éviter cette passe pire qu'horrible pour qu'il puisse passer à l'étape du deuil encaissé depuis longtemps. Seulement, j'étais la mieux placée pour savoir que ça ne marchait pas comme ça. Il s'était mis devant moi, me regardant fixement, avec un semblant d'inquiétude, qui allait bien vite disparaître. Je repris tant bien que mal mon souffle après qu'il m'ait demandé de quoi je parlais. Je relevais la tête pour plonger mon regard qui pleurait encore et lui répondre Il m'a annoncé une mauvaise nouvelle ... Une nouvelle qui va te ... Je suis désolée Duncan ... Vraiment, jamais je n'aurais pu souhaiter ce genre de chose. Elle est partie, pour toujours, ta mère. J'arrivais même pas à faire des phrases complètes, distinctes. Je finis par baisser la tête une fois la bombe lâchée. Ça allait me faire trop mal de le voir réagir. Parce qu'il allait mal réagir c'est certain. Qu'il se défoule sur moi ou non, je m'en fichais bien, j'ai tellement mal pour lui. Je ne sais même pas quoi lui dire de plus, il n'y a rien à dire dans ces moments-là. On a envie d'entendre rien ni personne, et je n'allais certainement pas faire ma chieuse cette fois-ci. J'allais juste être là pour lui, présente comme n'importe quelle soeur qui doit soutenir sa famille, son frère, dans ce genre de situation.

Sa phrase .. Son dernier mot. Ma mère. Je sentais mon cœur s'arracher petit à petit, brûler et se tordre dans tous les sens. Je restais droit devant elle, je ne la croyais pas, je ne voulais pas la croire. Comment peut-elle me faire ça à moi ? Utiliser la seule personne qui m'aime pour m'atteindre, s'amuser à me prendre pour un con en me faisant croire que je ne pourrais jamais plus la voir, plus jamais l'entendre. Pourtant ses larmes étaient présentes, je crois que je vais lâcher. Mes mains se mirent à trembler, mes jambes devenaient incontrôlables, mes nerfs lâchent et des larmes commençaient à couler de mes yeux, moi qui ne pleurs jamais .. Je pointais mon doigt vers elle, tremblant comme une feuille et passant à la phase une .. Le déni. No.. Non .. Non tu dis de la merde, tu veux juste me faire chier .. Va te faire foutre ! Je lui hurlais carrément dessus, devenant presque hystérique. Je me tournais dos à elle, passant mes mains sur mon visage avant d'attraper mon portable dans ma poche. Je ne la croyais pas .. ça me pouvait pas être vrai. J'arrivais à peine à toucher l'écran tactile de mon portable tellement mes mains tremblaient, tellement j'étais faible. J'appelais ma mère, je voulais entendre sa voix, je voulais qu'elle me dise qu'elle va bien .. Mais ce n'est pas elle qui répondait, mais mon père. Je collais ma tête contre le mur, fondant littéralement en larmes lui suppliant presque de me donner ma mère. Pa' passe-moi maman .. Non arrête de dire de la merde passe-moi maman bordel !! Non .. Non ce n'est pas vrai .. Elle est morte .. C'est vrai. Je lâchais mon téléphone au sol, sans même prendre la peine de raccrocher .. Glissant à mon tour le long du mur pour me retrouver recroqueviller à même le sol, la tête plaquée contre le mur .. Les larmes s'échappent les unes après les autres sans s'arrêter. Putain pas elle .. Non .. J'ai perdu la seule personne qui m'aime .. Sans même avoir eu la chance de lui dire adieu .. Et lui dire que je l'aime.

Il m'était toujours impossible de m'arrêter de pleurer. Je ne savais plus comment gérer la situation. A dire vrai, je n'avais jamais su tout court. La seule solution avait été de plonger la tête la première. Et même si ça fait terriblement mal, on allait s'en relever, je ferais tout pour que ça soit le cas. Je serais son roc. Mais pour l'instant, je pleurais sûrement bien plus que lui quand il commençait à m'accuser de vouloir le faire chier. Je fronçais les sourcils, étant blessée par ses paroles, mais je me contentais de secouer la tête de gauche à droite, pour bien lui faire comprendre que j'étais loin de le faire marcher. C'était peut-être son genre de plaisanter avec ce genre de choses, mais il devrait savoir mieux que personne, que ce n'était certainement pas mon cas. Alors qui s'était enfui et que je croyais vraiment qu'il allait partir, je me redressais d'un coup prête à le suivre et à être là pour lui, même si j'étais pas foutue d'arrêter ces foutues larmes coulant sur mes joues. Je respirais à fond et sortis un mouchoirs pendant que Duncan essayait certainement d'appeler sa mère pour en avoir une preuve. Je ne voulais pas voir ce moment-là, je décidais alors tout simplement de m'essuyer les yeux, parce que de toute façon, il irait m'envoyer chier. Mais je ne savais pas quoi faire d'autre. Alors je me dirigeais vers lui, alors qu'il s'était laissé glisser contre le mur et avait lâché son téléphone. Je m'étais accroupie en face de lui, et je raccrochais pour lui alors que son père criait son nom. J'avais aucune envie de lui adresser la parole, et Duncan devait d'abord digérer tout ça avant de pouvoir parler à son père. Je ne savais tout de même pas quoi faire, je n'osais même pas le toucher de peur qu'il m'envoie chier encore une fois. Alors, à la place, je m'installais tout contre lui, et contre le mur, le regardant sans rien dire, mais d'un air abattu. Parce que après tout, aucune parole ne saura le calmer, j'en sais bien quelque chose.

Je ne la regardais pas mais je sentais sa présence à côté de moi, assise à mes côtés, sans pour autant savoir quoi dire, à vrai dire je n'avais pas la force de lui parler ou de la regarder. Je marmonnais doucement, entre deux sanglots. Non pas toi .. T'as pas le droit .. Non elle n'avait pas le droit de m'abandonner, pas le droit de me laisser dans un monde comme celui-ci .. Sans elle. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que plus jamais je ne l'entendrais, que plus jamais je ne pourrais entendre son rire, ni même ses mots doux, ouais j'ai 21 ans, mais j'ai encore besoin de ma mère .. De la seule femme qui m'aime pour qui je suis. J'allais lâcher, dans tous les sens du terme, je vais devenir fou et péter un câble comme jamais je ne l'ai fait auparavant. La perdre elle, perdre la seule personne qui compte pour moi avec Lily, non c'est insupportable. Je me levais sans même la regarder, qu'est-ce qu'elle faisait encore ici d'ailleurs ? Elle pouvait très bien me laisser seul dans ma misère, me laisser péter un plomb .. De toute façon elle n'a rien perdu elle. Mais sa présence me rassurait, malgré mes nerfs qui lâchaient. Je sais pas où je vais, ce que je dois faire. Perdu oui je suis complètement perdu sans aucun repère. Je shoot dans cette foutue chaise qui me bloque le passage, en hurlant et pleurant toutes les larmes de mon corps. J'en ai ras-le-cul de cette vie de merde ! Dans ces moments-là tu n'as qu'une envie, mourir à ton tour. Prendre un flingue et de tirer une balle dans la tête, sauter d'un pont et te noyer, t'ouvrir les veines et te vider de ton sang, avaler des médocs jusqu'à ce que ton âme quitte ton corps, bref tu veux partir et c'est ce que je voulais. J'avais l'impression d'avoir perdu une partie de moi, la seule qui me donnait l'impression d'être quelqu'un de bien. Mes yeux étaient rouges, mes larmes coulant jusqu'à mes joues, j'attrapais une nouvelle fois cette chaise de merde avant de la balancer contre le mur, prêt à vider mes nerfs sur tout ce qui passe .. J'en ai marre bordel!

Que faire de plus ? J'aurais tellement voulu pouvoir le prendre dans mes bras pour essayer de le réconforter, pour qu'il se laisse aller, mais vu notre relation et son caractère, il ne me laissera jamais le toucher. Je me sentais tellement mal, encore plus pour lui. Je restais à terre alors qu'il commença à divaguer, à péter les plombs, j'ai même cru au début qu'il parlait de moi, qu'il ne me voulait pas à ses côtés. Mais j'ai bien vite compris qu'il ne parlait que de sa mère. Je restais un instant assise par terre en essayant de contenir mes larmes et en me bouchant les oreilles à l'aide de mes mains pendant qu'il balançait des chaises à travers le couloir. Le Doyen allait finir par sortir et je ne voulais pas qu'il se créait des problèmes alors que toute sa vie était bouleversée. Je me relevais donc et m'approchais de lui du mieux que je pouvais. Je posais une main bien trop timide dans son dos et lui disais bien trop faiblement Calme toi s'il te plait. Tu vas avoir des problèmes. Viens on va dehors. J'eus ensuite la mauvaise idée de le prendre par le bras, me retenant tout de même de prendre sa main. Je craignais déjà sa réaction avant même qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit. J'allais évidemment m'en prendre plein la gueule et je regrettais déjà mes paroles et mes gestes.