Il y a certains matins où on aimerait ne jamais se lever ❥ DUNLY

Hier soir j'ai fait la fête avec quelques mathers, rien de bien grand, un squatte tranquille avec des joints, du sky et ce genre de truc, j'ai profité de ne pas avoir cours le lundi matin pour me prendre une bonne murge et partir dormir vers les cinq du mat', mais l'un des pions de l'université est venu me réveiller me disant que le Doyen m'attendait dans son bureau le plus tôt possible, putain qu'est-ce que j'ai encore foutu moi ? Et je ne vous parle pas de ma gueule de bois et du mélange alcool/drogue encore bien présent dans mon système sanguin, enfin bref. Me voilà alors aux alentours des huit heures du matin devant le bureau du Doyen, je m'étais pas trop fait chier pour m'habiller, un jean et un t-shirt de la veille, j'ose pas imaginer l'odeur d'alcool et de fumé imprégné dans le tissu. Peu importe, on m'expliqua que le Doyen nous attendait dans son bureau dans quelques minutes, après son rendez-vous administratif. Nous ? Pourquoi nous ? Je regardais autour de moi mais aucun autre élève n'était présent et très franchement avec ce mal de crâne horrible je n'avais pas le courage de réfléchir plus longtemps. J'allais attendre combien de temps comme un con ? D'après ce que j'ai pu comprendre sa réunion devrait encore durer une bonne vingtaine de minutes, peut-être même une bonne demi-heure, j'aurais très bien pu rester coucher. Blasé, ouais j'étais bel et bien blasé, sans compter ma tête qui allait exploser. Au bout de quelques minutes j'entendais comme des pas s'approcher de moi, je levais doucement la tête pour apercevoir Lily arriver à son tour, putain j'y crois pas. Il manquait plus que ça .. Lâchais-je en soupirant avant de remettre ma tête dans mes mains tentant de faire partir ce foutu mal de crâne. Je n'avais pas revu Lily depuis cette fameuse scène dans ma chambre, un épisode bien gênant que j'aurais aimé ne jamais vivre. Cette journée commence mal et pourtant .. Ce n'est que le début.

8h du matin. Je venais juste de m'installer en cours de droit, prête comme tous les lundi matins à attaquer avec un cours de théorie pure et simple. Rien de bien joyeux mais c'était tout de même pratique de se réveiller en douceur, surtout après un week-end. Seulement, à peine avais-je eu le temps de sortir mon ordinateur portable qu'un pion entra dans l'amphithéâtre pour me dire de me rendre au bureau du Doyen. Je haussais les sourcils, un peu surprise, me demandant ce qu'il se passe. Si ça a encore un rapport avec Duncan, je me débrouille pour le faire virer de cette université. J'en ai marre de réparer ses pots cassés et même de me couper avec bien trop souvent. Je rangeais mes affaires et alla parler au pion qui me fit savoir que je devais me rendre devant le bureau du Doyen attendant qu'il finisse sa réunion. Je ne me pressais donc pas pour m'y rendre. Quand je vis Duncan du bout du couloir, je ne pus m'empêcher de secouer la tête, désespérée par mon cher frère. Je me plaçais face à lui, tout droite, remettant en place mon sac de cours sur l'épaule pour ensuite croiser les bras sous ma poitrine. Apparemment il ne s'était pas douté que j'allais venir ce matin moi aussi vu sa réaction en me voyant. Je n'attendais pas une seconde de plus avant de lui dire Qu'est-ce que t'as encore fait ? Lui demandais-je sur un ton des plus froids. Je ne l'avais pas revu depuis le black out de la ville, et ça avait été une bonne chose. Mais même s'il était en mode cadavre, autant au niveau de son teint que de ses fringues, j'avais l'impression d'être contente de le voir parce que j'entendais un peu trop mon cœur battre dans mes oreilles. Saleté, il m'avait manqué. Mais ça n'allait pas durer oh ça non, il allait me ruiner ma matinée, comme d'habitude.

Pas un bonjour, ou encore un 'comment tu vas ?' non juste une question sur un ton des plus froids, j'aurais pas pu rêver mieux comme réveil. Le problème n'était pas de voir Lily, loin de là, mais c'était surtout mon état et les circonstances. J'arrivais pas à savoir ce qu'on pouvait bien faire ici, ni elle visiblement puisqu'elle me demanda ce que j'avais fait, restant debout devant moi les bras croisés. Dans un premier temps je ne prenais même pas le temps de répondre, préférant écouter quelques instants le silence pour que ma migraine s'évapore, tentative ratée. En restant assis je levais alors ma tête en direction de ma chère frangine. La fête avec des potes, on s'est bien déchiré la gueule d'ailleurs. Et j'ai terminé la nuit avec une brune plutôt pas mal, une sacrée paire de miches. Je t'épargne le reste de la soirée, pas très intéressant. Lui lançais-je avec un sourire niais sur mon visage plus que fatigué. Je savais bien que sa question n'était pas par rapport à ma soirée, mais c'était un peu ma façon à moi de la saluer comme elle venait de le faire. Rapidement je repassais mon visage dans mes mains, essayant de me réveiller comme je pouvais, puis je me mis à lui répondre un peu plus franchement tout en restant le visage plaqué contre mes mains, rien à foutre si elle ne comprend rien à ce que je raconte. Par contre je sais pas ce que je fous ici à 8h du matin un lundi avec toi. J'essayais de réfléchir à la raison de notre présence, tous les deux ensembles, si je n'avais rien fait c'était forcément elle. Mais bon c'est pas non plus son genre de faire des conneries au point de se faire convoquer chez le doyen, je levais ensuite mes yeux vers elle avec ce foutu mal de crâne. Tu me donnes la gerbe à rester debout devant moi. Pire que le mal de mer, si hier en faisant cette fichue soirée j'aurais su que le lendemain je serais convoqué chez le Doyen, j'aurais certainement pas autant bu. Enfaîte je m'en fichais pas mal du Doyen, c'est plus le regard de Lily que je craignais, sans vraiment savoir pourquoi.

Alors que j'étais calée en face de lui, toute droite, sans bouger, j'attendais sa réponse. Quand il leva la tête vers moi pour me dire qu'il avait fait la fête, j'en fus carrément blasée et dégoûtée. Il n'arrêtera donc jamais de faire autant la fête et de se détruire la santé ainsi ?! Mais ce n'était clairement pas pour ça qu'il était ici ce matin. Il n'avait pas vraiment répondu à ma question parce que lui-même ne devait pas savoir pourquoi il était là. Ou alors il se fout de ma gueule encore une fois. Chose qui ne serait pas du tout étonnante. Je ne bouge pas pour autant, ne cille pas et attend un vraie réponse de sa part. Il dut sentir la "pression" en quelque sorte, puisqu'il finit par répondre clairement enfin. Je ne préférais rien lui répondre, parce que je sentais que j'allais encore m'énerver, qu'il allait tout faire pour me prendre la tête encore plus que d'habitude et je ne veux pas être de mauvais poil une fois que le Doyen pourra nous recevoir. Il ne doit peut-être pas comprendre pourquoi on est frère et sœur, comment ça se fait qu'on soit du même sang. Et là je me ferais un malin plaisir de lui annoncer que cette racaille n'a rien à voir avec moi. Cette racaille que je ne peux pas m'empêcher d'aimer et de m'inquiéter pour lui. J'aime pas le voir dans cet état, vraiment pas, j'avais envie que d'une chose, m'occuper de lui, de lui faire un remède anti gueule de bois, mais il ne méritait pas et j'allais m'en foutre plein la gueule si jamais j'osais m'occuper de lui contre son gré. Finalement, il me fit savoir que ça lui donnait la gerbe de me voir ainsi debout. Je lâchais alors un long soupir et tout en allant m'asseoir à ses côtés, je lui fis savoir Tu ferais peut-être mieux d'y aller, gerber, ça te rendra peut-être un peu plus présentable face au Doyen. Non je ne me battrais pas avec lui ce matin, j'en suis plus que décidée. Il pourra dire tout ce qu'il veut, je ferais l'effort surhumain pour nous deux : me taire. Je me tenais toute droite, bien réveillée alors que lui était recroquevillé sur lui-même avec certainement une migraine de fou. On vient vraiment de deux mondes différents, c'est affolant de voir qu'on peut encore être là l'un pour l'autre.

Ce que le Doyen ou toute autre personne sur cette terre peut penser de moi, j'en ai rien à cirer. Seul l'avis de deux personnes compte pour moi, deux femmes dont l'une est assise à côté de moi. Elle pensait peut-être que ça me plaisait de m'afficher devant elle dans cet état des plus déplorables, mais c'était bien le contraire. Cette sensation d'être un boulet constant, une sorte de honte à ses yeux, même si en y réfléchissant bien c'est peut-être mieux comme ça. J'eus un rire nerveux lorsqu'elle me conseilla de me faire vomir, sans même prendre la peine de me remettre droit, je répondais d'un ton moqueur. En plus de puer l'alcool et la beuh, je vais sentir la gerbe, je savais que t'étais pas maligne mais à ce point-là .. Je me levais doucement en frappant dans mes mains, comme pour la féliciter de sa connerie. Toujours avec la tête qu'allait exploser je m'avançais doucement vers un distributeur à l'autre bout du couloir, près de l'entrée principale. Je prenais mon temps, histoire de faire poiroter Lily quelques minutes, je revenais finalement avec un paquet de bonbons à la fraise, un café aurait peut-être eu plus d'effet pour m'aider à dissiper cette gueule de bois, mais je mourrais de faim. En m'asseyant à côté de Lily, je mangeais un bonbon avant de me tourner vers elle, lui souriant de mon plus beau sourire d'enfoiré, bien que les cernes et les séquelles de ma dernière nuit prônaient sur mon visage. T'as mangé ce matin j'espère ? Ça serait con de tomber devant le Doyen. En continuant d'avaler mes bonbons les uns après les autres, je ne me privais pas de me moquer d'elle, ça faisait une paire de jour qu'on ne s'était pas vu, ça m'a manquait de ne plus voir sa tête de fille désespérée par mes piques puérils (a). Bon tu sais pas ce qu'on fait ici alors ? Je le sens pas, de toute façon il m'arrive toujours des emmerdes quand t'es dans les parages. Mais j'aimais ça. Pas les emmerdes, mais qu'elle soit dans les parages.

Ne pas réagir, c'était la clé, la clé pour tout éviter. Si lui avait envie de me chercher des noises, et bien qu'il le fasse, mais ce matin j'allais être plus forte que lui et passais au dessus de tout ça, oui, je m'en sentais la force. Alors à sa remarque débile sur sa gerbe, sa beuh et tout ce qu'il voudra je ne lui répondrais pas d'aller prendre une douche parce que je m'en fiche après tout et ce serait encore lui donner matière à me rabaisser. Je finis par fouiller dans mon sac et en sortir quelques polycop de cours de droit. Autant occuper son temps libre a quelque chose d'utile et de productif. Je vis Duncan revenir à côté de moi du coin de l’œil avec des bonbons puis retournais à mon cours. Bien sûr que non je n'allais pas rester tranquille jusqu'à ce que le Doyen nous demande d'entrer, ce serait trop beau. Il me provoqua justement avec la bouffe. Évidemment, vu que c'était ce qu'il s'est passé la dernière fois qu'on s'était vu. Alors sans lever mon nez de mes cours je lui répondais simplement Oui. Pas de quoi rebondir là-dessus, bien que le connaissant, il en était capable. Non pas que je lui faisais la gueule parce que je n'y arriverais jamais, même après toutes les vacheries qu'il peut me faire, mais je ne voulais pas lui parler, c'est tout. Mais alors que j'étais repartie vraiment dans mes cours, voilà qu'il se remit à parler pour me demander si je savais pourquoi on était ici. C'est pas vrai, ce qu'il peut être bête parfois (a) Non mais c'est vrai, pourquoi je lui aurais demandé ce qu'il avait encore fait si je savais pertinemment ce qu'on faisait là. Non, ne répond pas Lily, ça va créer encore plus de problème. Je prend un grand souffle pour lui répondre sans lâcher mon cours des yeux Non je ne sais pas plus que toi. J'avais relevé la tête vers lui Donc si tu permets, je voudrais bien réviser un peu, histoire d'occuper intelligemment mon temps libre. Stop stop stop ! Je m'étais déjà bien enfoncé et il allait me faire chier rien qu'avec cette petite phrase, alors avoir rajouté qu'il devrait peut-être faire la même aurait très certainement empiré mon cas. Et puis faut que j'arrête de vouloir m'occuper de lui de la sorte.

J'ai beau combiner un mal de crâne et une gueule de bois à rendre un hyperactif ko dans son lit, je voyais bien qu'elle n'était pas comme d'habitude avec moi. Où sont ses piques incessantes ? Ses remarques sur ma façon d'être ? Elle pensait peut-être pouvoir rester calme très longtemps, c'est mal me connaître. Je me lançais alors le défi de l'énerver et la mettre à bout avant que le Doyen arrive. Et le plus drôle dans l'histoire, c'est qu'elle n'a aucune possibilité de s'échapper au risque d'avoir les foudres du grand patron pour avoir manqué sa convocation. Finalement la matinée risquait de ne pas être si longue que ça. Ça m'étonne pas, tu sais jamais rien toi. Disais-je d'une voix agacée, non mais je me demandais vraiment ce qu'on foutait ici. Et attendre encore quelques minutes assis sur cette chaise sans rien faire avec ce foutu mal de tête, ça allait me rendre fou. C'est ensuite qu'elle m'avoua vouloir utiliser de son précieux temps pour réviser, genre l'élève modèle qui révise dès qu'elle en a l'occasion. Impossible de me retenir de rire, voir son visage tenter de se concentrer sur sa copie et ne pas s'énerver contre moi me donnait d'autant plus envie de faire mon chieur. Si jamais tu comprends pas certains mots n'hésite pas à me demander, tu dois pas avoir l'habitude de voir des mots si intelligents. Je ricanais de manière agaçante à côté d'elle, m'accoudant d'une main sur le dossier de la chaise pour tenir ma tête terriblement lourde ce matin et manger mes fraises avec mon autre main libre, piochant encore et encore dans le paquet qui faisait un bruit stressant que j'avais pris la peine de poser entre nous deux pour le faire tenir entre nos chaises. D'un coup d'oeil furtif je regardais rapidement son cours, je sais pas trop pourquoi d'ailleurs, je me tape du droit toute l'année et pourtant je m'intéresse à son cours, enfin bref qu'importe puisque rapidement je repris mon passe-temps favori : faire craquer Lily ! Arrête de te concentrer, on commence déjà à voir tes veines ici, elles vont finir par exploser si tu continues. Je jetais une fraise tagada en pleine tête de Lily pour lui 'montrer' sa soit disant veine qui commençait à péter. Oui c'est con et très enfantin mais ça m'amusait, même si cet horrible mal de crâne persiste encore et encore. Je voulais m'amuser le temps que le Doyen termine sa réunion et quoi de mieux que mettre ma chère grande-sœur sur les nerfs ? Avec un peu de chance elle va se mettre à hurler et nous passerons plus vite au bureau du grand manitou d'Harvard.

A me voir aussi calme et sereine, je savais que ça n'allait pas lui plaire et qu'il allait tout faire pour me faire exploser pour que je puisse péter les plombs et avec un peu de chance - pour lui - me faire remarquer par le Doyen et me faire engueuler. Mais ça ne marchera pas non, je vais davantage le faire chier à ne pas répondre violemment à ces propos. J'allais commencer une nouvelle ère, celle de ne plus répondre méchamment ou de façon blessée, parce que ça ne menait à rien. Il allait se ridiculiser tout seul. D'ailleurs, il essayait désespérément de me faire craquer en me disant des trucs qui ne me touchait même pas. Bon ok, un peu quand même, surtout quand il remettait en cause mon intelligence comparée à la sienne. Mais le tout, c'était de respirer et de ne rien répondre et tout allait bien se passer et le temps allait vite filer. Mais il n'arrête pas de parler. Ça m'agace, j'arrive pas à me concentrer. Je finis par relever la tête, faisant totalement abstraction de ses remarques, pour lui dire C'est tout ce que t'as dans ta manche ?! Parce que là, je crois bien être à 0 niveau agacement. Lui fis-je remarquer en le regardant rempli de dédain. Je le cherchais oui, peut-être un peu trop, et il allait vraiment se mettre en colère et trouver le moyen de bien me faire chier. Et qu'est-ce que j'allais faire à ce moment-là ?! Perdre mon sang froid. Mais c'est déjà assez dur comme ça de ne pas lui répondre et de ne pas essayer de lui renvoyer ses pics, fallait bien que je m'amuse moi aussi. Ouais parce que avoue on le, j'arrive pas du tout à me concentrer quand il est à côté de moi. Mais au moins, j'étais toute fière de moi de lui avoir lancé ça, parce que j'étais certaine que ça allait le blesser dans son grand égo de gros mammouth (a).

Non mais elle commençait vraiment à m'agacer à rester de marbre devant mes conneries, tellement frustrant de ne pas la voir s'énerver sur moi, j'ai l'impression qu'elle gagne et je n'aimais pas ressentir cela. Son agacement était à zéro, comme son QI ouais .. Je soupirais un bon coup, ne sachant pas quoi répondre devant son regard rempli de dédain. Le temps ne passait pas, mon mal de tête persistait et son visage enjoué m'agaçait, un cocktail explosif pour me donner encore plus l'envie de la mettre à bout. Une fraise n'a pas souci pour l'énerver ? Ok continuions. J'attrapais une nouvelle fraise, la dirigeant vers ma bouche avant de l'envoyer en plein visage de cette chère Lily, pile poil sur le nez. Dans ta gueule. Lui disais-je tout sourire avant de reprendre une deuxième fraise et de lui balancer de nouveau en plein visage. Dans ta gueule. Elle va finir par craquer, j'en suis sûr. Je repris une nouvelle fraise pour réitérer mon action digne d'un enfant de cinq ans. Dans ta gueule. Je commençais à prendre une nouvelle fraise, mais au moment de mettre ma main dans le paquet, j'arrachais la copie de Lily des mains. Me levant devant elle et brandissant fièrement son précieux cours, sans oublier ce mal de tête qui ne fait qu'empirer, mais pour énerver Lily je suis prêt à braver tous les maux de têtes possibles et imaginables (a). Ça te fait peut-être rien de recevoir des fraises tagada dans la gueule, mais peut-être que voir ton si précieux cours arracher te fera réagir. Non ? Lui disais-je tout content en secouant sa feuille devant son nez, je reculais ensuite de quelques pas pour qu'elle ne puisse me prendre sa fiche des mains, mettant mes doigts côte à côté prêt à arracher sa page d'un instant à l'autre. Le niveau ne vole pas haut, mais qu'importe je voulais qu'elle craque.

Une fraise dans la gueule, ça passe. Ça passe mal, mais ça passe parce que je tiens le coup. Je la laisse tomber par terre et ne fais plus attention ni à elle, ni à mon cher frère pour essayer de me concentrer tant bien que mal. Seulement, je l'avais trop cherché, il voulait me faire chier, et s'il continue comme ça, pas sûre que j'arrive à garder mon sang froid très longtemps. Putain !!! Les "dans ta gueule" je les lui ferais bien bouffer ! On devait vraiment faire pitié à voir comme ça. Moi essayant de rester calme, pendant que monsieur s'amuse à me balancer ses putain de fraises. Zeeeen, respiiiire ! J'y arrive, c'est bon ! Je vois même une fraise sur mon polycop et je l'attrape. Je me tourne vers Duncan, sourire aux lèvres, et avale la fraise avec jouissance. Seulement, il ne va pas en rester là, non évidemment, il allait changer d'attaque. Ma feuille putain de merde ! Je me lève, surprise et énervée qu'il me vole mon cours ! Mais je dois rester calme, faut que j'y arrive. Je serre les dents malgré moi et essaie de ne pas devenir aussi rouge de colère que ses fraises de malheur. Rends moi ça Duncan. Dis-je la mâchoire serrée et en tendant mon bras vers lui. Mais il recule ce mammouth de malheur. Ses menaces me faisaient peur, je dois bien l'avouer, il allait foutre en l'air la seule chose qui arrivait à me distraire de lui, ou du moins la seule chose avec laquelle je pouvais essayer. Je me rapprochais pendant qu'il reculait et quand il plaça ses doigts pour la déchirer je ne tiens pas une seconde de plus Arrête !!! C'est bon t'as gagné le primate maintenant rends moi ça ! Dis-je complètement hors de moi. Bon ok, pas non plus totalement, parce que je pouvais être bien plus vulgaire quand je suis vraiment hors de moi, mais j'espérais que ça allait lui suffire, qu'il allait me rendre mon cours et me foutre la paix une bonne fois pour toute.