billander → the one where everything went horrifyingly wrong

J'avais peur .. Non, j'étais tétanisée parce que je sentais que quelque chose changeait entre nous et qu'on aurait du mal à revenir à la normale. Fuck, je pensais même qu'il était carrément impossible qu'on retourne un jour à notre dynamique normale après ça. Ce soir, il s'était passé trop de choses et puis il y avait aussi ce qu'Alex était en train de me dire, qui me forçait à réaliser certaines choses aussi. « C'était une proposition comme ça, j'suis un mec, j'kiffe ce genre de trucs. La question c'est pourquoi t'as accepté ? » Je passai mes mains dans mes cheveux, soupirant, sentant mon cœur se tordre. « Parce que je voulais te changer les idées, j'en sais rien ! Ça fait une semaine que t'es dans le mal .. » Je savais même pas pourquoi j'avais accepté, sûrement pour les raisons que j'avais énoncées. « Le truc, c'est que la meuf j'en avais rien à carrer. C'était toi que j'voulais et bordel... Y'a QUE toi que j'veux. Même si à la base c'était que du sexe entre nous, c'est plus ça... depuis un moment. Va pas m'dire que ce qui s'est passé à New York tu le ferais avec n'importe qui. » Je déglutis, peinant à présent à respirer. Bordel, il était en train de me dire quoi là ? J'pouvais même plus faire l'autruche puisqu'il me le disait clairement. Une boule se forma dans ma gorge en repensant à New York. Merde, il avait raison .. Tout ce qu'on avait vécu à New York, je l'aurais pas fait avec un autre mec. J'étais a l'aise avec lui comme avec aucun autre, mais ça c'était parce que je savais qu'il n'y avait pas de quoi se prendre la tête puisqu'il n'y avait rien de sérieux dans notre relation. « Ca m'tue... de devoir te partager. » dit-il après s'être arrêté devant moi. Je m'adossai au mur derrière moi, mes épaules tombant en avant et ma tête suivant le mouvement. « J'comprends rien .. T'as jamais dit que c'était ce que tu cherchais, au contraire tu m'as toujours fait comprendre que t'étais comme moi, que tu cherchais que du sexe sans attaches. C'pour ça qu'on .. qu'on fonctionne si bien pour l'instant .. Tu penses pas ? » Passant une main sur mon visage, j'inspirai longuement. « Si tu veux, on pourra éviter de parler des autres personnes qu'on voit, t'façons j'aime pas t'entendre parler d'elles non plus .. » J'savais plus trop à quoi me raccrocher là, j'avais pas envie que ça change entre nous mais en même temps, j'voulais pas non plus qu'il voie d'autres filles. Ou qu'il m'en parle en tout cas, je voulais rien savoir.

"Parce que je voulais te changer les idées, j'en sais rien ! Ça fait une semaine que t'es dans le mal .." C'était donc ça l'explication de son acceptation du plan à trois ? Je sais pas pourquoi, je sentais que ça sonnait faux... Mais je préférais ne pas relever, et plutôt continuer sur ma lancée au lieu de m'arrêter sur chaque petit détail qui pourrait faire tilt. Surtout que là, ça fait pas tilt. C'était plausible son histoire, j'étais mal depuis plusieurs semaines. Depuis l'accouchement prématuré de Feldt. Mais voilà, elle n'y pouvait rien de toute façon. Alors en tentant de lui expliquer les choses, je me mis à parler de New York. Le voyage qu'on avait partagé ensemble jusqu'à la Grosse Pomme.. C'était juste trop bien. Et je savais que c'était loin de ce que faisaient habituellement les gens qui couchent juste ensemble. Elle m'avait fait confiance sur plusieurs points ce jour-là. Avec sa voiture, ou au réveil quand je n'avais pas mis de capote. C'était un peu un tournant de la relation et elle ne pouvait pas le nier. C'était pour cette raison que je lui avouais ce que je ressentais et donc que ça me tuait, de devoir la partager. "J'comprends rien .. T'as jamais dit que c'était ce que tu cherchais, au contraire tu m'as toujours fait comprendre que t'étais comme moi, que tu cherchais que du sexe sans attaches. C'pour ça qu'on .. qu'on fonctionne si bien pour l'instant .. Tu penses pas ?" Je secouais la tête, pas vraiment d'accord avec ce qu'elle disait. "Si tu veux, on pourra éviter de parler des autres personnes qu'on voit, t'façons j'aime pas t'entendre parler d'elles non plus .." Eurk, je sentais mon coeur se resserrer à ses mots. Elle veut continuer de voir d'autres mecs, c'est ça. Elle n'est pas capable de faire dans la monogamie et veut continuer de se faire d'autres mecs. Je serrais alors les poings, me mettant à lui expliquer mon point de vue. "J'cherchais pas ça non, au contraire. J'étais bien content de ce qu'on avait, ça m'convenait parfaitement. Sauf qu'à un moment donné, ça m'est tombé dessus et t'es devenue... plus. J'te dis... ça me tue quand t'es avec d'autres mecs. Que je le sache ou non, que t'en parles ou non, ça m'tue. J'suis jaloux et à cause de tout ça, on peut pas continuer comme avant... Soit on arrête tout. Soit t'es opé... à être qu'avec moi." J'avais clairement posé un ultimatum qui expliquait ce que je voulais. Je voulais être avec elle et ne pas la partager. Je voulais pas m'dire un soir qu'elle était en train de baiser un mec random de la ville et qu'elle prennait son pied. Ca n'arriverait qu'à me faire sentir plus mal et m'faire vomir en bonus.

Lui et moi, on s'était engueulés quelques fois depuis qu'on s'était revus en Juillet, la première fois depuis des années. À New York, jamais nous n'avions eu à hausser le ton parce qu'on ne se préoccupait tout simplement pas de la vie de l'un et de l'autre. On ne cherchait pas à se connaître plus que ça, alors on ne s'embrouillait pas. Mais depuis cet été, on avait appris à se connaître malgré nous et ça avait fini par entraîner des disputes. La toute première avait justement été par rapport à ce truc de threesome. On s'était vaguement ignorés puis on avait fini par passer l'éponge. Ensuite, il y avait eu quelques broutilles, puis cette semaine, on n'avait pas arrêté, puisque je n'étais pas du tout d'accord avec sa façon d'agir et que je n'avais pas apprécié son agressivité au téléphone Jeudi. Mais rien n'avait jamais atteint ce qu'on était en train de vivre ce soir. Je ne m'étais jamais engueulée avec lui au point d'en avoir mal à l'estomac et une envie presque irrépressible de me mettre à chialer. Sauf que là, on touchait un sujet tellement sensible que ça faisait des étincelles, m'aveuglant totalement et m'empêchant de réfléchir. « J'cherchais pas ça non, au contraire. J'étais bien content de ce qu'on avait, ça m'convenait parfaitement. » Alors pourquoi vouloir tout chambouler ? J'étais pas prête et j'étais quasiment sûre que lui non plus. « Sauf qu'à un moment donné, ça m'est tombé dessus et t'es devenue... plus. J'te dis... ça me tue quand t'es avec d'autres mecs. Que je le sache ou non, que t'en parles ou non, ça m'tue. J'suis jaloux et à cause de tout ça, on peut pas continuer comme avant... Soit on arrête tout. Soit t'es opé... à être qu'avec moi. » Ma respiration se bloqua aussitôt. Putain, non ! J'pouvais pas faire face à un ultimatum. Il était hors de question qu'il se coupe de ma vie si jamais je déclinais, c'était impossible, je ne l'accepterais pas. Il était devenu celui avec qui je passais tout mon temps ces derniers mois et je m'étais attachée à lui, mais .. j'étais incapable de lui donner ce qu'il me demandait. C'était pas la monogamie qui me faisait peur, c'était l'idée de devenir vulnérable en laissant quelqu'un m'approcher de trop près. Et c'était bien ce qui se passait dans les couples, non ?! Il n'y avait plus de barrières, plus rien .. J'ouvris la bouche, complètement à court de mots, puis je la refermai. Comment je pouvais lui faire comprendre que c'était une mauvaise idée ? J'étais toujours aussi paumée quand j'entendis le téléphone d'Alex sonner, puis le mien vibrer dans la poche arrière de mon jean quelques secondes après. Bizarre .. Je fronçai les sourcils et mécaniquement, je le sortis de ma poche pour voir qui venait me déranger. Numéro inconnu. Je pense que si j'avais su ce qui m'attendait dans ce message, j'aurais préféré ne pas l'ouvrir. Mais la réalité me frappa dès que je cliquai sur l'icône et que le texte s'afficha. À partir de là, je me sentis blêmir puis mon corps décida de ne plus répondre à mon cerveau. Alors celui-ci se mit aussi en veille. Je restai là, mon téléphone en main, fixant des mots que j'aurais préféré ne jamais lire.

Je n'étais pas le genre de mecs qui cherchait à se caser à tout prix avec une meuf, qui se voyait déjà avoir des enfants et se marier. Ouh là, non, pas du tout. Moi, je vivais au jour le jour et je me contentais de ce que j'avais au quotidien. Le truc, c'est que Billie est arrivée dans ma vie et a tout chamboulé, qu'elle le veuille ou non. Le fait qu'on passe énormément de temps ensemble, c'était une preuve de notre attachement mutuel. Sauf que moi je comprenais qu'il se passait plus. Je ne voulais plus la savoir dans les bras d'autres mecs. Je me souvenais bien de ma réaction quand elle était dans le Vermont. Ugh. C4était pour cette raison qu'on s'engueulait ce soir. La jalousie. J'étais putain de jaloux et il fallait que je lui fasse comprendre, même si je n'utilisais pas forcément les bons mots. Alors je me lançais en lui expliquant qu'à la base, je voulais rien de tout ça. Mais j'ai commencé à... avoir clairement des sentiments pour elle. C'est bien ce que ça voulait dire tout ça. La jalousie, c'est le signe que je commence à avoir des sentiments pour elle. Et là, on sait tous que je vais finir amoureux... Sauf si on stoppe là. Et je lui demandais de faire ce choix, puisque évidemment, si ça ne tenait qu'à moi, elle serait déjà à moi. Mais elle restait complètement muette... choquée par tout ça ? Je ne sais pas. Elle devait pas s'en douter ou alors elle ne voulait pas en arriver là... Elle va décider de tout stopper et dans ce cas-là, je suis couillé. Moi je la voulais, je voulais retrouver la complicité qu'on avait quand on était à New York. Elle et moi, c'est tout. Personne d'autre. Le mec de l'ascenseur pouvait aller se faire voir. Je la voyais alors ouvrir la bouche, prête à dire quelque chose mais elle la refermait aussitôt, visiblement muette. Putain, le coup de stress que ça fout quand même, c'est chaaaud. Sauf que bon, on a pas vraiment eu le temps de parler que mon portable, suivi du sien se mirent à sonner, vibrer. Je fronçais les sourcils en attrapant le mien afin de lire un sms de Briony. Et là... Je levais immédiatement la tête pour regarder Billie. Non, non.. Je m'approchais alors d'elle, franchissant l'espace qui nous séparait. Je la prenais dans mes bras, afin de la réconforter et puis je répondais rapidement à Bri qu'on arrivait. "Viens, j't'emmène le voir." Notre conversation... dispute, venait d'être mise en pause, mais je comptais bien la reprendre plus tard.