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Averiane ...
« Hm .. j'te le déconseille. C'est inutile, y a rien de la coin. Et puis tu comptes vraiment marcher le long de la route avec ce genre de chaussures. » Je devrais sans doute l’écouter, après tout je sais qu’il a raison, mais je le défi du regard de me suivre tout en avançant sur la route. Peut-être qu’au détour du prochain virage nous trouverons une station essence avec un téléphone, ou mieux un petit village où une famille adorable nous accueillera le temps que l’on vienne nous chercher. J’ai simplement besoin de pouvoir passer un coup de fil pour être tirée de là en quelques secondes. Car si il est nécessaire de faire déplacer un hélicoptère ou bien encore l’armée, connaissant ma mère ce sera fait en un rien de temps. Le ciel s’obscurcit à mesure que mes chaussures commencent à me faire souffrir. J’ai l’habitude de talons depuis ma tendre enfance mais cette route est à peine praticable. Le goudron a dû être coulé il y a des années et des creux et des bosses s’alternent inlassablement. Je finis par me dire qu’avec Avery, les choses ne pourront jamais être et c’est tout haut que je le dis, sans même m’en rendre compte. Parce que dans le fond, cette difficulté, c’est ce qui rend cette relation si intense, si agréable, si revigorante. Et à mesure que les obstacles se dressent sur notre passage, je me sens plus liée à lui encore. « Rien à foutre de Dieu. On fait ce qu’on veut. » Dieu importe peu, mais Ace par contre… Je ne prononce cependant pas ses paroles, parce qu’égoïstement je ne veux pas que cela gâche de nouveau les choses entre nous. Nos pas sont calés sur le même rythme, son bras frôle parfois le mien sans que nous le fassions exprès et j’apprécie. « J’apprécie ta philosophie. Et dans le fond, je préfère presque être coincée ici avec toi que de ne pas avoir de tes nouvelles comme ces derniers jours… » Avouais-je à demi-mot tout en fixant le sol devant moi. La route s’étend à perte de vue et rien ne semble indiquer un semblant de vie. Le soleil se couche tout doucement dans le ciel et finalement Avery se poste devant moi. « Ça sert à rien de marcher, à moins que t'es envie de te tordre la cheville ou pire. Soit tu continus la route soit tu retournes avec moi à la voiture. » Il a raison, je le sais. Ses grands yeux bleus tentent de me convaincre. J’hésite un instant. Savoir que je vais passer la nuit à ses côtés éveillent des désirs en moi. Saurais-je me contrôler ? « Tu sais comment parler aux femmes toi. » Lançais-je. Comme si j’avais simplement envie de marcher dans le désert en pleine nuit, seule. Pourtant, céder serait une faiblesse. « Je vais continuer seule. » Dis-je en pensant qu’il me suivrait mais alors que je le contourne pour passer devant lui, il ne me suit pas. Je foule le sol quelques secondes avant de m’avouer vaincue. Et de me retourner. « Attends-moi Avery, c’est effrayant ici. » Je ne mets que quelques secondes à arriver à son niveau. « Avoue qu’en fait t’as juste envie de dormir avec moi dans cette voiture. » Plaisantais-je tout en le détaillant du regard, le trouvant de plus en plus séduisant. « Tu n’as pas peur que je te saute dessus à nouveau ? » Demandais-je cette fois-ci d’un ton plus sérieux, tout en le questionnant de mes prunelles insistantes.
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