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pas besoin de feu pour t'allumer...
Alekseï est revenu. Cette phrase résonne dans ma tête, depuis hier soir. Anya m’a informé de son retour et je dois dire que j’en suis plutôt surprise, j’aurai pensé qu’il disparaîtrait définitivement, que ses grands yeux ne viendraient plus tourmenter mon esprit, que le son de sa voix ne me ferait pas frémir de nouveau. Rien qu’à l’idée de savoir qu’il est là, tout près, dans une des chambres voisines, je retrouve ce sentiment d’excitation qu’il a toujours déclenché chez moi, depuis que nos regards se sont croisés. Je souffle sur mes ongles pour les aider à sécher plus rapidement avant de tendre la main en l’air afin d’observer ma manucure fraîchement refaite. Je détaille chaque ongle afin d’en vérifier la perfection lorsque la flamme de ma bougie s’éteint brutalement. Poser du vernis dans de telles conditions n’était déjà pas une tâche facile mais à présent que ma chambre est plongée dans une obscurité totale je ne peux retenir un soupire de mécontentement. Il ne manquait plus que ça ! Je me relève de ma chaise, cherchant à tâtons dans la pièce la boîte d’allumette qui ne me quitte pas depuis que ce fichu avion est venu s’écraser sur une centrale électrique. Si ce n’est pas un manque de chance total tout de même ! Plus rapidement que je ne l’aurai imaginé mes doigts s’emparent de la petite boîte cartonnée et alors à la lumière du clair de lune, je l’ouvre. Vide. Un petit cri d’agacement s’envole du bout de mes lèvres. Cette fichue histoire va finir par me rendre dingue ! J’aurai mieux fait de prendre mes valises pour quitter Harvard pendant les vacances. Rejoindre New York et la lumière, New York et les portables avec de la batterie. Ça m’aurait surtout évité de mettre en péril mon amitié avec Avery la veille. Je peste contre moi-même de penser encore à cette histoire et je repousse toutes ces pensées de mon esprit pour me concentrer sur une solution. Il me faut du feu. Sauf qu’aller en demander à Walter est au-dessus de mes forces. L’idée de pouvoir entrer dans sa chambre et le surprendre avec son idiote de petite amie me répugne au plus haut point. Je cherche un jean à enfiler, tout en me demandant qui pourrait bien être à la résidence à cette heure-ci. Alors que je m’apprête à remonter la braguette de mon jean, je me stoppe net dans ma lancée. Et au contraire, je laisse le tissus glisser sur mes hanches pour se retrouver au sol. A la place, je m’empare d’une nuisette noire, transparente et sacrément moulante dans le dressing. Heureusement, même sans lumière, je connais mes vêtements et leur emplacement comme ma poche. Je retire mes sous-vêtements, enfile ma nouvelle tenue, assortie à un petit shorty moulant parfaitement la forme de mes fesses. Je détache mes cheveux, les laissant onduler sur mes épaules et je me hisse hors de ma chambre, sur la pointe des pieds. Je n’ai plus qu’à espérer que ma proie soit bien dans sa chambre et qu’aucun autre Eliot ne traversa le couloir à ce moment-là. J’ose espérer qu’il soit toujours dans son ancienne chambre et timidement, je frappe quelques coups contre la porte. Je m'impatiente rapidement. Pourvu qu'il soit là. Et qu'il soit seul.
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