T'es peut-être pas si con que ça enfaîte. [ft. Val]

Voilà quelques semaines que je suis à Harvard, je dois avouer que jamais je n'aurais imaginé que ces premières semaines seraient vraiment bordéliques. En commençant par mes retrouvailles mouvementées avec Olivia, mon pseudo couple avec Maggie qu'a foutu la merde plus qu'autre chose, la rencontre avec ce couillon d'Italien (a), l'Housing Day catastrophique et la récente prise de tête avec mon père en apprenant que je me fichais éperdument de Maggie. La seule satisfaction restera les quelques minutes passées avec Olivia au lendemain du Housing Day, mais tout reste encore à faire. Bref, aujourd'hui je voulais prendre l'air après les cours, loin de tous. Je m'approchais d'un banc libre pour envoyer quelques SMS et c'est à ce moment précis en levant doucement les yeux que j'aperçus Valentin au loin. Et merde pas lui. Je ne l'avais pas revu depuis notre engueulade devant le bureau du Doyen, j'aurais très bien pu le laisser se faire virer sans dire un mot, mais en faisant ça je me serais d'autant plus mis Olivia à le dos. En plus j'omis de lui parler de ce détail lors de notre discussion au lendemain de l'Housing Day, alors j'ai demandé à mon père de lui sauver le cul en plus de mien, étrange alors qu'à la base je voulais le voir dégager. Bref je commençais à me lever pour l'éviter, je n'avais pas peur de lui loin de là, mais avec ce mec ça pouvait dégénérer en une fraction de seconde et à l'heure actuelle je n'avais pas envie de ça.

Alors que j'étais plus que ko en sortant du foot, je me dirigeais vers ma chambre pour poser mon sac lourd et filer à la cafet' manger deux ou trois sandwich. Et enfiler un bonnet peut-être en attendant que ma tête sèche. Ça me fait toujours aussi bizarre de plus avoir mes boucles et de ne plus pouvoir les secouer en sortant de la douche. J'ai eu ce réflex pendant longtemps, même encore aujourd'hui ça m'arrive. Mais avant même de pouvoir atteindre le campus, voilà que je reconnais une tête familière. Une tête qui avait bien failli me donner un billet simple pour l'Italie, ou un endroit bien différent, c'est à dire, la rue. Mais à côté de ça, c'est aussi lui qui m'a empêcher de me faire virer, chose que je ne pouvais que l'en remercier. C'était dur de l'admettre, encore plus d'admettre le fait que je devais aller le remercier en personne. Je ne voulais pas qu'il fasse de mal à Olivia, il en avait déjà assez fait, mais elle était encore amoureuse de lui, c'est indéniable. Alors je pouvais au moins faire le premier pas pour une éventuelle trêve entre nous. Je le voyais partir et pour éviter de le laisser s'enfuir, je me mis à trottiner jusqu'à lui Salut hum ... Je veux juste te parler, sans coup de poing promis. De toute façon, j'ai plus de force là ... Tellement que mon sac s'échappa de mon épaule pour s'écrouler à terre.

Je n'avais pas envie de le voir, car d'une façon ou d'une autre ça finira une nouvelle fois en engueulade, des coups pleuvront de nouveau et mon père devra une nouvelle fois sortir son portable pour me sauver de cette embrouille. À vrai dire je commençais à en avoir marre de devoir toujours me reposer sur son influence, certes c'était souvent agréable de se sentir intouchable, mais voilà, pas toujours. Puis il se mit à trottiner vers moi alors que je tentais justement de ne pas croiser son chemin. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Je m'arrêtais de marcher soupirant légèrement agacé. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'Olivia lui trouvait, ouais ça me bouffait de voir ce mec et me dire qu'il a couché avec elle et qu'il s'en est vanté devant moi qui plus est. Je le regardais sans rien dire, sans même le saluer. Il m'avoua vouloir me parler, sans coups de poing cette fois-ci. Je me grattais alors le menton voyant qu'il était visiblement exténué. L'envie de l'envoyer voir ailleurs me tentait bien, mais je voulais entendre ce qu'il avait à me dire. Je t'écoute. Lançais-je nonchalamment. Puis si ce qu'il avait à me dire ne m'intéressait pas, je partirais sans rien dire, de toute façon je n'ai aucun compte à lui rendre. À ses yeux j'étais déjà un connard, ça ne changerait rien si je le snobe.

Même si ça s'était plutôt mal passé entre nous deux, je ne suis pas du genre à m'arrêter là dessus surtout quand on fait quelque chose pour moi. Je me sens forcément redevable. Je m'étais dit qu'il n'était peut-être pas aussi crétin qu'il semblait l'être après tout, vu qu'il m'avait sauvé d'une expulsion à vie de Harvard. J'étais arrivé devant lui et lui avais demandé un peu de son temps, chose qu'il accepta, heureusement pour moi. Je ne perdais donc pas une seconde et lui disais Merci. C'est sympa de ne pas m'être laissé faire expulsé. Je ne sais pas ce que j'aurais fait ... Avec ma petite sœur et tout ... Je passais alors ma main derrière ma tête, regardant à terre, un peu perdu. Je l'aurais vraiment été si je m'étais fait virer, vraiment. Mais je ne cherchais pas de la pitié envers Wesley, non. C'est pour ça que je repris rapidement et en fixant de nouveau mon regard dans le sien. Je t'en dois une. Demande moi ce que tu veux. Ce n'était pas pour autant qu'on allait devenir les meilleurs potes du monde, surtout qu'on avait un sujet sensible en commun, à savoir Olivia. Valait mieux éviter d'en parler. Chose que j'ai failli faire d'ailleurs.

J'étais pas mal surpris par sa réaction. À vrai dire je m'attendais à ce qu'il me fasse une crise d'orgueil et qu'il me foute une nouvelle fois son poing dans la figure. Mais à contrario il me remercia de l'avoir sauvé d'une expulsion. J'aurais très bien pu la jouer faux cul et dire que j'ai agi par gentillesse, mais je me devais d'être honnête avec lui comme il venait de l'être avec moi .. D'ailleurs il fit référence à sa petite sœur, je l'ignorais. Je vais être franc avec toi .. Ce n'est pas pour toi que je l'ai fait, alors tu ne me dois rien. Lui disais-je en le fixant du regard, sans Olivia je pense que ma réaction aurait été tout autre et que je n'aurais rien fait pour l'aider, pour le sauver. Bien au contraire j'aurais joué au salaud en l'accueillant moi-même à la sortie d'Harvard. Il me demanda ensuite ce que je voulais en contre partie, comme remerciement. Je hochais les épaules toujours mon regard fixant le sien. Je te l'ai dis tu ne me dois rien mais si jamais tu te sens l'envie de me remercier .. Ne lui parles pas de cette histoire. Elle sait pour les coups partagés, mais pas le reste. En effet j'ai parlé à Olivia de mon altercation avec Valentin, sans pour autant lui parler de la menace d'expulsion qui lui pendait sur la tête telle une épée de Damoclès. Je restais devant lui, avant de défaire mon regard du sien. J'aurais très bien pu lui demander de ne plus voir Olivia, mais je n'avais pas le droit de lui faire ça, pas à Valentin .. Mais Olivia car pour une raison que j'ignore elle tenait vraiment à lui.

Je m'étais dirigé vers celui qui m'avait sauvé la peau après avoir été un gros connard (a) avec moi pour justement arranger les choses. J'avais réussi à relativiser et à me calmer depuis que j'avais fini en détention pour mineure, mais il ne valait mieux pas me chercher des noises dans tous les cas. Je croyais n'avoir rien à perdre, mais aujourd'hui, je sais que oui. Ma place à Harvard et ma petite sœur. Mon bébé, celle pour qui je vis, celle qui est la plus importante à mes yeux, et je la décevais assez pour en rajouter. Je me sentais alors redevant auprès de ce type qui avait réussi à faire souffrir l'une de mes amies proches. Je lui avais proposé tout ce qu'il voulait avec l'idée qu'il pouvait parfaitement me demander de ne plus voir Olivia. La seule chose dans ce cas-là que j'aurais pu lui accorder, ça aurait été de ne plus coucher avec elle. J'ai assez de prétendante autour de moi, je n'ai pas besoin de coucher avec Oli pour me sentir proche d'elle et vouloir la protéger. Mais il ne me demanda pas ça bizarrement. Et surtout il m'avait dit avoir fait ça pour elle. Ouais forcément, sinon jamais il n'aurait fait ça, ça paraît logique. Il me demanda donc de ne pas lui en parler. Seulement je ne voyais pas vraiment l'intérêt et je dis un peu sur un coup de tête Si tu veux, mais elle sait le principal et si elle sait que tu m'as évité l'expulsion ça serait dans ton intérêt tu ne crois pas ?! Ouais pourquoi je dis ça moi ?! Il lui a fait du mal et moi je lui propose une solution. N'importe quoi sérieux !

Je ne pouvais m'empêcher de rire nerveusement en l'entendant me parler. Olivia je la connaissais par cœur, elle me reprochera surtout le fait que j'ai frappé son italien aussi crétin soit-il (a) plutôt que le fait que je l'ai sauvé d'un renvoi d'Harvard. J'ai quitté mon pays et mon luxe pour la rejoindre dans une université avec des personnes qui m'insupportent, pourtant elle ne voit que le fait que je l'ai abandonné il y a près d'un an. Je veux me racheter elle ne voit que mes erreurs passées. Elle n'a plus confiance en moi, j'aurais beau faire des actes de bontés, elle ne verra que le mal que je fais .. Donc tu peux me croire qu'elle prendra en compte le fait que j'ai voulu te dégager et pas l'inverse. Je balançais les bras en l'air comme pour lui faire comprendre qu'au final il fait ce qu'il veut, de toute façon je ne suis pas derrière lui pour savoir s'il tient promesse et encore moins derrière Olivia. Mais je ne comprenais pas pourquoi il me 'conseillait' car au final le gagnant dans l'histoire si je merde une nouvelle fois, c'est lui. Évincé d'Olivia, je n'aurais plus aucune raison de rester à Harvard, il serait débarrassé de moi .. Bref je ne pigeais pas son comportement à vrai dire. Et puis ça t'arrangerait pas mal que je foire avec elle hein ? Je vois pas pourquoi tu voudrais que ça s'arrange entre elle et moi. Disais-je avec un sourire agaçant sur les lèvres. J'hochais une dernière fois les épaules avant de me retourner et de commencer à marcher, libre à lui de me suivre ou partir, franchement je m'en moque.

A l'écoute de ses paroles, j'étais un peu perplexe. Mais je commençais à ressentir une certaine pitié envers ce type qui me sortait par les trous de nez il n'y a pas si longtemps que ça. Mais je me faisais limite peur à ressentir ce genre de chose à son égard. Il a voulu me faire renvoyer, c'est certain, je le sais, et Olivia ne verrait peut-être que ça si jamais on lui en parlait. Mais comme tout le monde il mérite une deuxième chance, comme celle que j'ai donné en quelque sorte à Rosalia. Je me sentais vraiment désolé pour lui. Il rajouta ensuite ce que je pensais qu'il allait dire, puis il s'était mis à marcher. Je restais à côté de lui, à une distance plus que raisonnable et lui répondais Je t'ai jugé un peu vite. En même temps, je n'ai eu que la version de Olivia et elle souffre c'est indéniable. Mais je veux bien te laisser le bénéfice du doute. Je sais pas pourquoi. Peut-être parce que t'as eu pitié de moi mais sûrement parce que tu as fais quelque chose de cool pour elle et tu ne l'aurais pas fait si tu t'en foutais d'elle. Alors pour ça, je te dois bien de t'aider avec elle. Ouais, je ne m'en serais jamais cru capable, mais j'étais prêt à aider ce type. Pourquoi ? J'en sais rien.

À l'entendre il avait l'air sincère, bon on ne va pas devenir meilleur pote du jour au lendemain mais si on veut tous les deux le bien d'Olivia, pourquoi se foutre sur la gueule alors qu'on pourrait s'entraider ? Après bien évidemment que j'aurais toujours cette crainte qu'elle retourne auprès de lui, quel homme n'aurait pas cette peur de toute façon ? Je commençais alors à marcher, il me suivait à une certaine distance pour continuer à me parler. T'as jamais fait d'erreurs dans ta vie ? Une connerie que t'aimerais pouvoir effacer sans vraiment pouvoir le faire ? Ma connerie c'est de l'avoir fait souffrir, ce n'était pas mon but et ça ne l'a jamais été. Je ne m'en fous pas d'elle, ça n'a jamais été le cas. Mais j'ai dû faire des choix et j'ai été trop con pour pas faire les bons. Je ne vois pas pourquoi je m'expliquais auprès de lui, mais foutu pour foutu, autant lui faire comprendre que je ne suis pas là pour blesser d'autant plus Olivia, mais bien pour l'aider. Je demande pas ta pitié, juste que tu ne me vois pas comme l'espèce de bourgeois qui pense qu'à sa gueule .. Parce que tu peux me croire quand je dis que j'ai rien à gagner à être ici, je pourrais très bien rester chez moi à mettre les pieds sur la table en attendant que mon compte en banque s'agrandit petit à petit. Mais sans elle je ne vois pas l'intérêt de rester là-bas. Bon même si ce n'est pas dans mes habitudes de mettre les pieds sur la table sans rien faire, mais l'exemple était là. Je n'ai pas besoin d'un diplôme quelconque pour réussir ma vie, je n'ai même pas besoin de bosser pour gagner mon bout de pain. Puis je m’arrêtais de marcher, regardant Valentin l'air désolé, mais un petit sourire ne pouvait pas s’effacer de mon visage en lui disant cela .. Enfaîte je suis désolé de t'avoir cassé la gueule, ça doit pas t'arriver souvent. Oui moi aussi j'en ai reçu une bonne, mais ce combat de coq entre nous (a) ne s'effacera pas d'aussitôt, même si on est pas obligé d'être méchant l'un envers l'autre pour ça.

Finalement, j'avais bien visé juste en pensant qu'il méritait une seconde chance, comme n'importe qui, parce qu'il semble vraiment avoir de bonnes intentions envers son ex. Et c'était loin de me rendre jaloux à vrai dire, j'étais même plutôt content pour elle parce que finalement celui qu'elle aime encore, l'aime aussi et semble prêt à tout pour la récupérer. Je ne pouvais pas en dire autant de Rosalia. Ça me semble bien plus compliqué ma relation avec elle, mais après tout, je ne sais peut-être pas tout de la leur. Je ne peux que m'identifier quand il me demande si je n'ai jamais fait d'erreur. Évidemment, et j'avais eu droit à une deuxième chance si on veut. A part de la part de mes parents. Tout le monde fait des conneries c'est humain, c'est normal. Après qu'il m'est fait savoir qu'il n'était pas ce gugus de riche, je me mis à sourire de façon compréhensive et lui répondis T'inquiète, je te crois si tu ne veux que le bonheur de ta bien-aimée et que t'es là pour elle. Faut juste arriver à bien lui faire comprendre. L'avantage c'est qu'elle est encore amoureuse de toi, ça ne devrait pas être trop compliqué ! Lui fis-je savoir me rendant compte qu'il était peut-être pas au courant qu'elle pensait toujours à lui de cette façon. Puis il rajouta par la suite qu'il était désolé de m'avoir tabassé et que ça ne devait pas m'arriver très souvent. Je me mis à glousser légèrement puis lui répondis Détrompes toi, ça m'arrive bien trop souvent. J'ai toujours été de nature bagarreur alors c'est sûr que t'es pas le premier à m'avoir tabassé. Mais l'avantage maintenant c'est que je ne m’évanouis plus au bout de bonne trois patates, j'encaisse plutôt bien. Et puis tu te défends plutôt bien pour un gosse de riche ! Lui avais-je dit sur le même ton humoristique que le sien. C'était bizarre au final de sympathiser avec lui. On était loin de l'amitié, mais peut-être allait-il être possible de l'être.