Draco&Alek - Fuck this place

• Arrête de te regarder tous les matins dans un ton putain de miroir dégueulasse et de te demander si le monde tourne encore autour de toi. Mais qu’est-ce que le monde en a à foutre de ta gueule ? Nous sommes tous que des petits déchets dans ce monde, des pions utilisés par je ne sais qui, faisant de nous ce qu’ils veulent, ce qu’ils désirent. Réveil toi, sort de ton rêve, sors tes putains de doigts gonflé par la pourriture de ton cul et vois le monde comme il l’est vraiment, une terre en ruine, courant vers l’autodestruction, cherchant à faire comme si de rien était, comme si tout était beau, tout était rose, comme si le malheur n’existe pas, mais, regarde juste par ta fenêtre, regarde cette inconnu qui s’abrite dans le hall devant chez toi, son sac sur le dos, sa longue barbe, cet aspect qui est tout le contraire de toi, et dit toi, dit toi qu’un jour, toi aussi tu pourras lui ressembler, dit toi qu’un jour, c’est ce reflet que tu verras face à un miroir, et que tout ce que tu pensais posséder avant a disparu, que les beaux bijoux, l’argent, la gloire, la richesse, que tout ça n’est qu’éphémère, que tout ça peut disparaitre en un claquement de doigts. C’est pour ça que j’ai décidé de devenir Quincy, l’envie d’aider les autres, de ne pas faire tourner le monde autour de mon nombril qui n’est qu’une cicatrice du passé. J’fais de mon mieux, j’suis peut-être pas tout le temps en train de penser à la famine dans le monde, aux pauvres gens vivant dehors, errant de pont en pont, mais j’y pense, et dès que je peux aider, je le fais. Je marche, et il est là, je le vois, j’ai du mal à y croire sur le coup, je me dis que mon imagination me joue des tours, et que toute cette histoire de frère par alliance, pas le mien, ne vous inquiétez pas, mais plutôt celui de Nevada, m’est trop monté à la tête. Mais mon instinct me dit que c’est lui, et l’instinct est notre plus fort allié face à ce monde. Je le vois, dans ce coin de rue, en train de mettre une liasse dans sa poche et donnant discrètement un sachet à un homme… Et en plus de ça, il deal… Bon dieu, il n’a rien à voir avec Nevada, de un, il est blanc, de deux, il deal, bon, en même temps, il n’a aucun lien de sang avec elle hein, mais ça me fait chier pour elle… J’m’approche de ce dernier une fois sa transaction finit, et j’prends la parole… « J’espère au moins que la merde que tu vends te rapporte gros… » Il ne doit pas savoir qui je suis, après tout, il ne m’a jamais vu, mais ne vous inquiétez pas, j’vais lui faire savoir… •

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C'était la première et dernière fois que je dealais avec un sportif ! Étant habitué à avoir des clients issus de la politique et du monde des affaires,  quelle ne fut pas ma surprise quand un joueur de basket très en vogue me contacta par l'intermédiaire d'un ami commun. Il m'avait révélé être fort accro aux stupéfiants, pour la simple et bonne raison que leurs actions étaient pour lui semblables au dopage. J'avais donc fait une exception, en l'invitant à mon cercle très fermé de ma clientèle. Il était donc convenu que je lui procure une dizaine de kilogramme de cocaïne, contre quelques centaines de milliers de dollars, une somme qui en valait le coup. Cependant, le client ne semblait lui pas, vraiment en valoir le coup, j'avais été très précis concernant la discrétion de mon activité, la transaction devait s'effectuer en lieux sur, et cela faisait pas moins d'une vingtaine de minutes que j'étais Central  Square, en train de l'attendre et cela m'exaspérait. Pour le coup, j'avais clairement l'impression d'être l'un de ses dealeurs d'Harlem, j'étais vraiment anxieux, la police pouvait venir à tout moment. J'étais pourtant vêtu d'un costume, et d'une mallette, dans laquelle se trouvait la drogue, une tenue vestimentaire invisible, mais qui pouvait tout de même attirer des soupçons. Après une bonne dizaine le client fit enfin acte de présence, en venant dans une limousine noire. Impatient, je lui donnai immédiatement la mallette, contre un chèque signé de sa part que je mis immédiatement dans ma poche. J'étais si furieux que j'en oubliais les bonnes manières, j'aurais pu me faire attraper par son retard et c'était donc la dernière fois que je traitais avec lui. M’apprêtant donc à appeler un taxi, un homme me hâla soudainement. Sa voix me fit quelque peu familière, mais je n'en prêtais pas attention, d'une part je ne le connaissais pas, et de deux il n'avait qu'à se mêler de ses manières.
« Va te faire foutre mec , c'est mon soucis et t'a pas ton mot à dire. » M'exclamais-je d'un regard mauvais, j'avais cependant l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. « Et puis qu'est ce que ça peux bien te faire  hein ? On se connaît ? Non ! Donc une autre raison de te la boucler ».

• J’me demande bien comment j’me suis démerdé pour en arriver ici. J’ai jamais eu de problème étant gamin, du moins, de grave problème. J’me suis toujours bien comporté, et, à l’adolescence, j’ai découverts les filles, le sexe, et surtout, le pouvoir de séduction que je pouvais avoir, il me suffisait de parler, de leurs faire entendre ce qu’elle voulait pour les mettre dans mon lit, comme si c’était un don, comme si j’étais né pour ça, pour baratiner des filles faciles, ou difficiles d’ailleurs. J’avais découverts qu’en leurs disant ce qu’elles voulaient entendre, elles se livraient totalement à toi, comme si tu n’étais pas ce total inconnu. J’me suis lancé dans des paris, dans des défis qui consistaient à baiser des filles contre de l’argent, j’y arrivais, mes amis me donnait de l’argent, je n’y arrivais pas, c’était à mon tour de leurs en donner, bien que c’était assez rare que je perde. J’étais un enculé, un vrai de vrai, une petite raclure qui se servait des filles et qui les balançaient comme de la merde. J’étais ce connard, ce gars qui venait te hanter dans tes cauchemars, celui que tu voulais baffer, écraser sa gueule contre le mur car il c’était servi de toi. Et un jour, j’ai rencontré une fille, une fille qui m’a fait changer, l’ancien Alek avait disparu, il était enterré je ne sais où, surement dans au milieu d’un désert, et il n’avait aucune envie de sortir de sa tombe, il y était à jamais. Désormais, nous avions l’Alek fidèle, l’Alek marié, toujours autant amoureux après plus d’un an de relation, père dans un mois. J’avais totalement changé, et j’aimais cette nouvelle vie que je menais. « Va te faire foutre mec, c'est mon soucis et t'a pas ton mot à dire. » … Et puis qu'est-ce que ça peut bien te faire hein ? On se connaît ? Non ! Donc une autre raison de te la boucler ». J’le regarde fixement, il a pas l’air de savoir à qui il s’adresse, j’ai beau être gentil, il ne faut pas m’énerver, car malheureusement pour moi, je ne prends jamais le temps de réfléchir, j’agis sur des coups de tête, et là, j’aurais très bien pu lui encastrer mes phalanges en plein face, sauf que je ne l’avais pas fait. « Il va se calmer et baisser d’un ton Scarface ? On a peut-être pas de poings dans la gueule en commun pour le moment, mais j’crois bien qu’on a une connaissance en commun, alors maintenant je répète ma question… Ça rapporte gros ta merde ? » Au fond, j’en avais rien à foutre, mais j’avais envie de savoir, histoire de pouvoir le ranger dans une catégorie. Petit branleur qui se fait quelques dollars de plus, petit branleur qui se fait des dollars en plus, ou gros branleur qui se fait pas mal de dollars. •

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J'étais certes un dealeur parmi tant d'autres de New-York, pourtant je devais faire parti de ceux qui se faisaient le plus d'argents. C'était une irrégularité fréquente et injuste, la drogue était la même, en revanche le prix, lui ne l'était pas. Le prix jongle d'un milieu social à un autre, un dealeur d'un bas quartier d'Harlem doit sûrement se faire entre 3000 et 5000 dollars par kilogrammes de cocaines vendus, mais moi je me faisais sans mal 50 000 dollars, pour la simple et bonne raison qu'étant d'un milieu social aisé, je recevais également une clientèle aisée. Une injustice, qui arrangeait bien mes affaires. Ainsi je venais de me faire pas moins de 250 000 dollars rien que pour cette commande, une somme qui malgré lé dégoût de cette activité, ne me laissait pas indifférent. C'est d'ailleurs un sentiment que l'inconnu me procurait également, il commençait à m'exaspérer au plus haut point, quel était son problème après tout ? C'était la toute première fois que j'étais confronté à une scène pareille, et je présentais que les choses allaient mal tourner, peut-être que c'était un agresseur. Mais cette pensée s'évapora aussitôt lorsqu'il révéla avoir une connaissance commune avec moi, cela m'intrigua, car au fur et à mesure qu'il parlait, sa tête me paraissait plus familière. Je me calmai alors. « Une connaissance en commun ? De qui s'agit-il ? Tu te doutes bien que c'est pas le genre d'information qu'on divulgue à une personne qu'on connaît depuis 2 minutes... » Je me tournais la tête pour essayer de me rappeler ou est ce que j'avais bien pu le voir, une cérémonie me vint à l'esprit, une célébration, un mariage, des fiançailles....oui je crois que c'était des fiançailles, mais de qui ? Je réfléchissais alors à toutes les cérémonies auxquelles j'avais assisté cette année, Snow et Read, Nevada et son compagnon dont je ne me souvenais plus le nom, mais qui étrangement me rappelait le jeune inconnu, plus curieux que jamais je tentais alors « Serais-tu le...enfin connaîtrais-tu une certaine Nevada Tessier ? Enfin Nevada Lewis Kennedy à présent, puisqu'elle vient de se fiancer ? » lui demandais-je, afin d'être fixé.

• L’humain en lui-même n’est pas fait pour être confronté à ce genre de situation, c’est impossible, impensable, infaisable, et c’est compréhensible. Le monde en lui-même est mal foutu, toutes ces conneries d’Adam et Eve à courant à poil dans un jardin magnifique et qui croquent dans une pomme en écoutant un serpent qui parle, c’est de la connerie, la religion est peut-être vrai, on sait pas, personne ne peut le savoir, mais faut arrêter de nous prendre pour des abrutis en nous faisant croire que si une personne disparait c’est que Dieu l’a rappelé. Pauvre con. T’as cru que on était tous d’accord avec ce fameux Dieu, qu’il se montre, vraiment, jamais il ne sait montrer. On parle de lui, on l’idolâtre, on fait des films sur lui, des temples, des livres, des émissions, mais personne n’a encore vu son visage une fois… Et, d’ailleurs, c’est vraiment dommage. Qui n’aimerait pas l’avoir au moins une fois en face de lui pour pouvoir lui balancer ces quatre vérités en pleine face et lui demander deux trois trucs, comme, pourquoi il a fait si comme ça et ça comme si, pourquoi il a pris lui et pas lui alors que ce connard avait provoqué plusieurs génocide ? Est-ce qu’il aura des réponses toutes faites où est-ce qu’il se contentera de te répondre que depuis que la terre existe c’est comme ça ? Conneries, vraiment, la vie est mal foutu, des personnes partent trop tôt, vraiment trop tôt, d’autre arrivent, c’est peut-être la terre et le monde qui est foutu ainsi, mais on n’est pas tous d’accord, loin de là. On a jamais voulu voir ces personnes partir trop tôt, ne pas avoir le temps de dire au revoir, de dire adieu, de dire ce que l’on ressentait pour eux, que même si le ton est peut-être monté quelques fois que c’était juste rien de méchant, juste un petit coup de stress, et, qu’après tout, ça ne changeait pas du tout ce que l’on aurait pu ressentir. Bref, on va passer là-dessus, on va chasser toutes ces idées de ma tête, toutes ces pensées négatives, mais, en même temps, dernièrement, j’avais appris une nouvelle qui me mettais hors de moi, Aaron, le fils de mon meilleur ami, de Jude, ce jeune homme que je considérais comme un frère depuis mes huit ans était lui aussi atteint d’une leucémie, tout comme son père lorsque je l’avais connu. Comme un cercle vicieux qui se répétait sans cesse, à la recherche de nouvelle victime. Je ne comprenais pas, j’arrivais pas à savoir pourquoi c’était tombé sur lui, et n’ayant personne pour me répondre, le seul moyen que je trouvais pour libérer cette colère était l’énervement. Alors, lorsque je l’avais vu, ce petit fils de bourge se faisant de l’argent en vendant de la drogue, j’avais trouvé ma victime, le gars que j’allais faire chier et sur qui j’allais peut-être passer mes nerfs. « Une connaissance en commun ? De qui s'agit-il ? Tu te doutes bien que c'est pas le genre d'information qu'on divulgue à une personne qu'on connaît depuis 2 minutes... »   J’ai la gueule du gars qui va s’arrêter là et qui va lui répondre un « okay d’accord, bonne journée alors » ? Bien sûr que non, je sais que c’est lui, son regard à ma phrase et son expression sur le visage avait tout dit, il m’avait déjà vu, il savait qui j’étais, mais pour le moment il n’arrivait pas à mettre de nom sur mon visage. « Serais-tu le...enfin connaîtrais-tu une certaine Nevada Tessier ? Enfin Nevada Lewis Kennedy à présent, puisqu'elle vient de se fiancer ? » Bingo. Il a trouvé, et ça prouve que je ne me suis pas trompé. J’applaudi lentement et doucement dans mes mains avant de répondre. « Bien joué Scarface ! Tu viens de percer mon secret au grand jour, alors maintenant… Pour la troisième fois, tu te fais des couilles en or avec ce que tu vends ? » J’ai toujours pas eu de réponse à ma question… •

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J'aurais aimé qu'il me réponde négativement, qu'il me dise ne pas la connaître, ne pas être de mon entourage, de mes connaissances, de ma famille. J'aurais aimé qu'il ai juste une ressemblance avec cet homme dont le nom ne me venait toujours pas à l'esprit, j'aurais aimé que tout ceci s'arrête. Pourtant, il se passa tout le contraire. J'avais l'impression de m'être fait piégé, d'être obligé de rester avec lui, de faire plus ou moins ce qu'il souhaite, étant donné qu'il est maintenant au courant de mon secret. Un secret dont aucune personne était au courant, mis à part ma meilleure amie Olympe. J'étais à présent désorienté, je ne savais plus quoi faire, appeler un taxi et m'en aller en vitesse, ou bien rester avec lui et tenter de plaider ma piètre cause ? Je choisissais la deuxième solution. Mieux valait ne pas prendre de risque, de calmer la situation afin qu'il n'alerte éventuellement pas Nevada, car cela risquerait de définitivement nous séparer, déjà que celle-ci ne me portait pas dans son cœur. Je n'avais pas envie de perdre encore quelqu'un, et surtout à cause de ce secret, non j'étais prêt à tout pour éviter ce scandale, donc si lui répondre était une solution, et bien il allait avoir sa réponse. « Je ne sais pas ce que tu cherches exactement à savoir, ni à quoi cela te servira, mais oui, je vis plutôt bien grâce à cela, sinon je ne le ferais pas. » Lui répondis-je d'une voix basse toujours en le fixant . Son visage m'était certes familier, mais je n'arrivais cependant toujours pas à l'identifier, je savais juste qu'il faisait partie de l'entourage de Nevada, mais qui pouvait-il bien être ? Je profitais donc de lui avoir répondu, pour poser à mon tour une question « Maintenant que je t'ai répondu, à toi de me répondre...qui es-tu pour Nevada au juste ? »

• Avez-vous déjà vu cette lumière ? Cette belle lumière blanche, un peu jaunâtre même, celle qui éclaire votre visage et vous empêche de voir au loin ? La lumière qui vous ébloui tel les rayons du soleil un beau jour d'été ? Cette espèce de lumière qui vous fait oublier tout ce qui se passe autour de vous et qui vous empêche de penser à autre chose à part elle. Cette lumière dont votre regard ne veut pas s'en détourner. Vous êtes fixé devant celle-ci, la regardant en vous demandant ce qui va se passer, ce qui va arriver, et si vous voulez vraiment que ça arrive. Tout est beau, tout le paysage vous entourant est beau mais légèrement flou. Tous vos malheurs passés ont disparu laissant place à un léger sourire sur le coin de vos lèvres et au bonheur. Ce bonheur que vous espériez retrouver un jour, pouvoir le voir, l'effleurer d'un doigt. Cette lumière qui vous rend aussi vivant et énergique que le jour de votre naissance, le jour où vous avez poussé votre premier cri, votre première respiration. Le jour où vous vous êtes senti enfin vivant et libre, sans avoir peur de l'avenir, sans penser au futur, car ce dernier se trouvait à présent devant vous. Ce n'est pas la lumière vous annonçant que vous allez quitter cette terre et rejoindre le monde des morts, non, au contraire, la lumière que peux dégager la personne pour laquelle votre cœur s'emballe quand vous l'avez face à vous, la lumière qui vous fait vous sentir invincible à ces côtés, mais qui vous montre à quel point vous pouvez être impuissant face à cette personne. La lumière qui vous montre qu'après tout vous n'êtes pas insensible et que vos sentiments ressortent au grand jours de plus en plus, se traduisant pas des sourires niais, des mains tremblantes, de doux compliments mais aussi de gestes voulant tout dire. Cette lumière portait le nom de Nevada, et j’avais son faux frère face à moi. « Je ne sais pas ce que tu cherches exactement à savoir, ni à quoi cela te servira, mais oui, je vis plutôt bien grâce à cela, sinon je ne le ferais pas. » Bah voilà ! On y arrive enfin, il lui aura fallu trois essais avant de me répondre quand même, c’est qu’il doit être têtu ce gosse ! J’hausse la tête pour le remercier d’avoir enfin répondu à ma question, même si au final, ça ne m’avance à pas grand-chose, c’était juste… Pour savoir. « Maintenant que je t'ai répondu, à toi de me répondre...qui es-tu pour Nevada au juste ? » Ah ? Maintenant on change les rôles ? Il n’a toujours pas vraiment compris qui j’étais ? Où il voulait être sûr ? « J’fais office de mari, de père de son enfant, de petit copain, de personne avec qui elle vit, j’ai pas mal de rôle en fait ! » Si avec ça il a pas encore compris… •

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C'est fou comme il suffisait qu’un moindre détail pour que tout bascule. Une parole auquel on ne s'y attends pas, une révélation auquel on ne croyait pas, le genre d'information cruciale qui donnait une toute au forme au reste d'une conversation. Cela pouvait être aussi bien en positif que négatif d'ailleurs. Et bien c'était une situation que je détestais, être pris au dépourvu, ne plus avoir le contrôle de la situation, être pris au piège en fait. Et bien, c'est exactement ce qui se produit lorsqu'il finit par me révéler qui il était. Mais oui ! La surprise fut si immense que j'en arrêtais de respirer durant plusieurs secondes, j'avais bel et bien le fiancé de ma sœur par alliance, en face de moi. J'étais dans une situation critique, je savais qu'il irait tout lui révéler, d'ailleurs c'était peut-être pour ça qu'il insistait autant sur le gain que je me faisais. Je savais alors, que toutes mes chances de paix avec Nevada seraient bel et bien ruinés, d'ailleurs celle-ci pourrait même être capable d'en informer mon père ! C'était un pur scandale, un cauchemard insupportable, j'étais totalement désorienté. Je persistais dans ma tête à m'auto-persuader que j’hallucinai, qu'il me mentait où que j'avais mal entendu, pourtant je savais pur et bien que ce n'était pas le cas, c'était bel et bien son compagnon, je ne l'avais d'ailleurs jamais trouvé confiant, physiquement, il me faisait penser à l'un de ses coureurs de jupons, il ne me paraissait pas sérieux. Pourtant, s'il était jusqu'à son fiancé, ainsi que père du futur enfant de Nevada, c'est qu'il devait bien l'être. Je finis, par rassembler un semblant de force, et me confiais alors à lui, dans un ton triste et paniqué. Un ton bien loin de mon arrogance habituel. « S'il te plait ne révèle rien à Nevada ! Déjà que les choses sont compliqués entre nous, je sais qu'elle ne me porte pas dans son cœur, donc lui révéler cela ne ferait qu'empirer les choses...de plus elle pourrait en informer mon père, et là alors ce serait une vrai catastrophe, je viens tout juste de le mettre à l'abri de ses problèmes et je ne veux pas qu'il retombe la dedans ! » lui avouais-je, totalement paniqué « Écoute, si tu veux...je te file ce chèque et tu me promets que ne lui dis rien ? » J'étais prêt à tout pour que Nevada ne soit pas au courant, y compris à aller dans l'extrême...

• La peur, l’angoisse, être pris au dépourvu, ne plus savoir quoi faire ni répondre, avoir l’impression d’être dans un autre monde, où on a plus le contrôle sur rien, où on subit sans pouvoir rien, faire, où chacune de nos paroles nous enfonceront encore plus, où chacun de nos faits et gestes seront mal interprété, comme si le monde nous tombait sous les pieds, sans rien avoir pour le retenir, pour nous aider à se redresser. Je connaissais cette sensation, plusieurs fois je m’étais retrouvé dans ce cas-là, aux pieds du mur sans vraiment savoir quoi faire. Fermant parfois ma gueule pour ne pas aggraver mon cas, l’ouvrant dans certains cas, restant dans mon idée de base quitte à me faire totalement fumer, et en acquiesçant, en avouant tout et en laissant le sort s’acharner contre nous, ralentissant tout ce qui se trouvait sous nos pieds, pour ensuite se prendre un coup de massue en pleine gueule, nous ramenant à la triste et dur réalité qui est celle de la vie. Alors, lorsque je voyais son visage se décomposer, quand je voyais la peur dans ces yeux, comme si il avait face à lui un monstre, la mort qui venait l’emporter avec lui, ne lui laissant aucune chance de s’en sortir. « S'il te plait ne révèle rien à Nevada ! Déjà que les choses sont compliqués entre nous, je sais qu'elle ne me porte pas dans son cœur, donc lui révéler cela ne ferait qu'empirer les choses...de plus elle pourrait en informer mon père, et là alors ce serait une vrai catastrophe, je viens tout juste de le mettre à l'abri de ses problèmes et je ne veux pas qu'il retombe la dedans ! » J’hausse un sourcil. Il est sérieux là où bien il se fou de ma gueule ? C’est bien ce que je dis, il est perdu, je l’ai pris à son propre jeu, c’est désormais moi qui décide de son avenir, j’ai le choix entre le faire exploser, ou bien le laisser mener sa petite vie tranquillement… « Calme-toi Scarface ! Du moins… Pour le coup, t’es loin d’être Scarface vu comment tu te chies limite dessus… J’vais pas lui balancer ce que tu peux bien branler, j’ai autre chose à foutre, mais évite de ramener des gens louches dans son entourage… » J’en ai complètement rien à battre qu’il vende de la drogue, après tout, c’est sa vie, il fait bien ce qu’il veut. « Écoute, si tu veux...je te file ce chèque et tu me promets que ne lui dis rien ? » Non mais sérieusement ? Il est encore plus fou que je ne le pensais ! « Range moi ça là ! J’en veux pas de ta thune ! » J’ai tout de même une dignité, et j’vais pas prendre de l’argent salle… •

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La peur et l'angoisse nous poussait à faire des choses non voulues, des choses rythmés par ces émotions, et non notre esprit. C'est précisément ce qui se passa lorsque j’eus le culot de lui proposer d'acheter son silence, au propre mari de ma sœur. Cela devenait surréaliste, sa réponse me ramènera directement à la réalité, une réalité qui me montrait qu'il était un homme bon et honnête, et qui me mit mal à l'aise par la même occasion. Car il était néanmoins étrange, pourquoi insistait-il autant pour avoir des informations sur mon activité, pour ensuite me dire qu'il ne voulait pas de cette argent ? Pour moi cela était certes bon, mais totalement insensé. J'avais l'impression qu'il souhaitait autre chose en échange, quelque chose de bien plus important que de l'argent, pourtant encore une fois, sa deuxième réponse me fit changer d'avis. Il se fichait en fait royalement de mon activité, il voulait juste mettre sa future femme à l'abri, l'a protéger de mon activité vicieuse. C'est d'ailleurs également ce que je faisais, c'est pour cela que j'avais pris une fausse identité, que je m’efforçais d'être discret, même si pour cette fois c'était raté. Je souhaitais préserver mon père, qui avait déjà été bien trop médiatisé, mais aussi Nevada , sa famille, ainsi que l'enfant qu'elle attendait. Il n'avait même pas à se faire de soucis sur ce point « T'en fais pas, jamais Nevada n'aura de soucis par ma fautes...je ne me le pardonnerais pas de toute façon », lui dis-je sincèrement. La dernière des choses que je souhaitais, était que ma famille soit exposée à cause de mes conneries. « Jsuis désolé pour ce que j'viens de te proposer mec, j'étais juste...apeuré, tu rencontres des gens tellement fou dans ce milieu que tu finis par t'attendre à tout... » Je réalisais alors que je commençais à lui parler encore plus de cette activité, chose qui ne devait certainement pas l'intéresser, je finis alors par lui proposer « Ca te dis, qu'on aille boire un ptit verre quelque part ? On a jamais eut la chance de discuter... » Je n'imaginais vraiment pas notre premiere vraie rencontre de cette façon, mais tant pis. Il allait quand même être mon beau frère après tout, et nous allions pas repartir chacun de notre côté après ce qui venait de se passer.