this is boring [MANUEL & DUNCAN]

Aujourd'hui je devais assister à une conférence sur les droits de l'homme ou je ne sais quelle connerie dont devait participer tous les étudiants en droit d'Harvard. Ça ne me plaisait absolument pas, pourtant j'étais le genre d'élève doué qui aimait étudier de temps en temps, mais cette conférence ne me plaisait en aucun cas, j'aurais préféré être dans ma chambre à me défoncer à cette heure-ci plutôt que de perdre mon temps inutilement. La conférence allait commencer dans quelques minutes, je m'étais trouvé une petite place tranquille au centre de la pièce, loin du regard des personnes qui dirigeront cette conférence. Je sortais alors mon portable pour envoyer deux trois SMS jusqu'à ce qu'un mec arrive à côté de moi, je tournai légèrement la tête pour l'apercevoir. Moi qui croyais que ma journée n'aurait pu être pire. Disais-je en regardant Emmanuel s'asseoir à côté de moi, j'avais pris l'habitude de l'emmerder, sans savoir vraiment pourquoi. Mes propos ne l'ont jamais blessé puisqu'il ne cesse de vouloir me parler, je m'en fichais un peu à vrai dire.

En cette fin d'après-midi tous les étudiants en droit de n'importe quelle année devaient participer à une conférence sur les droits juridiques de l'homme sous certaines situations, bref rien de très intéressant pour Emmanuel qui comptait tout de même y participer, en même temps il était obligé. En entrant dans la salle il regardait du coin de l’œil une place pour s'asseoir jusqu'à ce qu'il croise au loin un élève qu'il connaît. Duncan O'Callaghan, c'était pas le genre de mec super joyeux mais son cas a toujours intéressé Manuel. Il a toujours vu en ce jeune homme un bon côté même s'il le cachait bien. Ni une ni deux Emmanuel se dirigeait vers lui pour s'asseoir à ses côtés. Moi qui croyais que ma journée n'aurait pu être pire. S'exclama Duncan en voyant l'italien s'asseoir à côté de lui. Je suis d'accord avec toi, c'est pas super intéressant comme conférence. Il savait que son compère ne parlait pas nécessairement de la conférence mais bien de lui. Emmanuel allait tout de même se servir de cette conférence pour faire un peu plus connaissance avec Duncan qui n'avait pas le choix puisqu'il ne pouvait quitter les lieux, conférence oblige.

Mes propos visaient Emmanuel, c'était clair et net, même un sourd l'aurait compris. Mais non lui préfèrait jouer la carte du pote de longue date, je n'avais rien de spécial contre lui, mais ce n'était pas pour autant que j'allais m'en faire un ami. Je m'adossai à mon siège tout en le regardant avec un sourire moqueur sur les lèvres. Je ne parlais pas que de la conférence. Peut-être que cette fois-ci il comprendra que je parlais bien évidemment de lui et de personne d'autre. Ça commençait à se bousculer sur l'estrade, les personnes qui nous présenterons la conférence se préparaient doucement nous laissant encore quelques minutes en paix. En répondant à quelques SMS je continuai à m'adresser à l'italien assis à côté de moi. Tiens tu as une place de libre à côté de la blondinette, tu ne veux pas y faire un tour par hasard? Lui disais-je en haussant les épaules dans l'espoir qu'il me laisse tranquille.

La présence d'Emmanuel dérangeait fortement Duncan, ça se voyait dans sa façon de se comporter avec le quincy. Mais il en fallait bien plus que ça pour mettre Manuel en rogne, il préférait se concentrer sur la manière dont il va pouvoir faire plus ample connaissance avec le trublion qu'est Duncan. Je ne parlais pas que de la conférence. Pour sûr qu'il savait que son camarade le visait tout autant que la conférence. Pourquoi quelque chose ne va pas dans la vie du grand Duncan? Fit-il sur un ton amusé et en aucun cas sarcastique, pour gagner la confiance du mather ça n'allait pas être chose facile. Emmanuel tournait la tête vers l'estrade pour voir le mouvement, d'ici quelques minutes la conférence pourra débuter. Tiens tu as une place de libre à côté de la blondinette, tu ne veux pas y faire un tour par hasard? Il jetait un coup d'oeil très rapidement vers la blonde en question avant de répondre à Duncan. Elle est très mignonne en effet, mais je préfère rester à ma place, je suis à distance parfaite pour entendre et voir la conférence. Ce qui était totalement faux, c'était seulement une excuse pour rester à côté de Duncan au grand malheur de ce dernier. Manuel sortait finalement ses affaires afin d'écrire ce qu'il apprendra durant cette conférence.

Il m'agaçait à vouloir à tout prix devenir pote avec moi ou seulement faire ma connaissance, je m'en fichais complètement de lui pour tout dire. Encore plus lorsqu'il m'appela le grand Duncan sur un ton amusé, moi ça m'agaçait plus qu'autre chose et je suis certain qu'il ne s'en rendait même pas compte. Je le regardais alors en affichant un large sourire forcé sur les lèvres. Qu'est-ce que ça peut te foutre? Lui disais-je sur un ton en aucun cas amical, mais avec un sourire qui pourrait laisser sous-entendre le contraire. Je l'ai alors invité à s'asseoir à côté d'une blonde un peu plus loin de nous, ce qu'il refusa en me sortant une excuse totalement bidon. Je me levais alors tranquillement de mon siège pour prendre cette place de libre. Dans ce cas j'y vais. Disais-je l'air totalement blasé, mais à peine debout un mec est venu s'asseoir à ses côtés, je grimaçais lorsqu'un .. Et merde! sorti de ma bouche. Après seulement quelques secondes les fesses décollées du siège, je revenais me rasseoir en grimaçant, l'heure va être longue.

Emmanuel c'était le genre de mec à se préoccuper des autres, même quand ils ne veulent pas de sa présence, comme Duncan en ce moment même. Qu'est-ce que ça peut te foutre? Ce n'était pas la réponse qu'aurait voulu l'italien mais il ne s'attendait pas non plus à autre chose qu'une attaque de la sorte. Ce n'est pas pour autant qu'il va prendre la mouche, il restait très calme pour répondre à son collègue en droit. Je voulais juste savoir ce qui n'allait pas chez toi, ça se voit sur ton visage. Oui Duncan allait mal malgré les apparences qui laissaient présager le contraire. Il voyait ensuite le mather se lever en râlant. Dans ce cas j'y vais. C'est alors qu'un homme arrivait pour prendre la place que convoitait Duncan. Trop tard. Fit Emmanuel en souriant. Et merde! Il regardait ensuite Duncan se rasseoir avant de reprendre. Je suis pas blonde, mais tu vas devoir faire avec.Lui lança-t-il avec un petit sourire jubilatoire sur les lèvres.

Ça se voit sur mon visage ? Qu'est-ce que ça peut lui foutre sérieusement ? Je n'aimais pas ce mec, sans pour autant le détester, mais qu'il me foute la paix pour de bon, je m'en moque totalement d'Emmanuel et ses envies d'aider le monde. Je vais bien, mon visage va bien, tu peux me foutre la paix dans ce cas. Je suis sûr que tu trouveras quelqu'un d'autre à faire chier, tu penses pas? Disais-je cette fois-ci sans sourire, il commençait vraiment à me gonfler, mais apparemment j'allais devoir me le coltiner pendant encore un bon bout de temps puisque qu'un mec est venu s'asseoir à ma place. L'italien ne se priva pas pour me le faire savoir. Pourquoi tu fais ça au juste ? Tu n'as pas d'ami peut-être? Disais-je l'air totalement exaspéré en regardant le mouvement plus conséquent sur l'estrade.

Je vais bien, mon visage va bien, tu peux me foutre la paix dans ce cas. Je suis sûr que tu trouveras quelqu'un d'autre à faire chier, tu penses pas? Pourquoi tu fais ça au juste ? Tu n'as pas d'ami peut-être? Emmanuel se doutait bien que quelque chose n'allait pas chez Duncan, il ne voulait pas vraiment savoir quoi, ce n'est pas son problème. Il voulait juste lui faire comprendre que ce n'est pas en étant un petit con que ses problèmes changeront. Manuel connaissait beaucoup de personnes, des gens bons comme mauvais, Duncan même sous ses allures de bad boy n'était pas comme tous ces gars que connaissait l'italien. Il hochait donc les épaules avant de lui répondre. Je suis pas ton ennemi tu sais, je vois pas trop ce que tu me reproches ou ce que je t'ai fait. C'est vrai que depuis le premier jour c'est bien Duncan qui cherche les ennuis avec Emmanuel, mais heureusement qu'il n'est pas comme ça.

Je n'avais pas envie de lui parler, je ne vois même pas pourquoi je perdais mon temps avec lui. C'était juste un mec comme un autre, un gars que j'ai emmerdé une fois uniquement pour donner un but à ma journée. Alors pourquoi est-ce qu'il me collait autant que ça ? Il n'avait pas mieux à faire ou quoi ? Il commençait à sortir ses affaires pour écrire ce qu'on allait nous dire dans cette conférence, j'en faisais autant en sortant une feuille et un stylo, mais très rapidement je me suis mis à faire n'importe quoi dessus, écrivant de suites de mots sans queue ni tête, gribouillant comme un petit gamin, bref je faisais n'importe quoi jusqu'à ce qu'il me sorte de mes pensées pour que dire qu'il n'est pas mon ennemi, je soupirais en continuant mes dessins ridicules. Cool. Tu n'es pas mon ennemi, tu n'es pas mon ami, dans ce cas tu peux me foutre la paix ? Merci. Disais-je sur un ton presque robotique dans l'espoir qu'il me fiche la paix pour de bon.

Le but d'Emmanuel n'était pas d'énerver Duncan, absolument pas, il voulait juste comprendre pourquoi il réagissait comme ça vis-à-vis de lui et aussi des autres. Car au fond il n'avait pas l'air d'être un mauvais gars. Manuel souriant en voyant le jeune homme à ses côtés écrire tout et n'importe quoi sur sa feuille. Cool. Tu n'es pas mon ennemi, tu n'es pas mon ami, dans ce cas tu peux me foutre la paix ? Merci. Il n'était pas de très bonne humeur aujourd'hui, mais ce n'est pas grave car Emmanuel n'est pas du genre à baisser si facilement les bras. Je sais pas, quand un cours ne m’intéresse pas j'ai tendance à beaucoup parler et je sens que cette conférence va être à mourir d'ennui. Fit-il à Duncan en espérant qu'il accepte de lui parler autrement qu'en se braquant ou en l'envoyant carrément voir ailleurs. Manuel regardait ensuite vers l'estrade pour regarder les derniers préparatifs avant le début de la conférence qui débutera dans probablement moins de deux minutes, ça laissait amplement le temps à Duncan de gribouiller sur sa feuille.