THEOPHYL ∆ j'ai jamais tort, j'suis eliot !

« C’est ton vrai nom ça au moins ? » Je lève les yeux au ciel, excédé. Il est sérieux ce mec là ? Qu'est-ce que ça peut lui foutre de savoir mon nom de toute manière ? Il est incroyable, un coup j'me calme et il suffit qu'il ouvre à nouveau la bouche pour que je m'énèrve à nouveau. Bon je conçois que je m'énerve vite, c'est vrai, mais là toutes les circonstances étaient réunies pour que je pète un cable. Sans problème. J'inspirais calmement, pour me concentrer et surtout, me contrôler. « Théophyl Di Matteo » dit-il finalement en serrant ma main, alors que j'allais la remettre dans ma poche. Qu'est-ce que je disais .. un ascenceur émotionnel le Walter. Pas croyable. Après une vigoureuse poignée de main, je la rangeais définitivement dans la poche de mon manteau et jetais un regard sur ma pauvre bécane. « Tu aurais vraiment pu me tuer, voir toi aussi, tu sais ? Elles sont dangereuses ces petites choses. » Je relevais la tête vers lui. Mais il est sérieux ? Qu'est-ce qu'il est en train de me sortir là ? Il me fait la morale peut-être. Alors que j'allais lui dire que ç'aurait pu être cool et que ç'aurait fait un con en moins sur terre, le camion de pompier arriva en trombe près de nous et l'un d'entre eux vint demander qui était blessé. « Clark Kent là. Il a voulu faire super man et mattez l'état de son poignet. ». J'm'en foutais de sa réaction j'avais envie de rire, quitte à ce que ça le mette en rogne.

Ce qui c’était passé entre le dénommé Walter et moi, désormais était fait. Malgré que je sois bien remonté contre cette personne qui avait failli causer ma mort, je tentais de faire abstractions de mes sentiments négatifs afin d’attendre les secours tranquillement. Merde je venais quand même de me péter le poignet à cause de lui et de sa fichue bécane. J’lui avais d’ailleurs conseillé d’aller en admirer l’état, état qu’il sembla juger plus important que le sien et principalement sa jambe. Quel matérialiste sérieux. Puis le camion de pompier arriva et un homme demanda qui avait besoin de soins. Pas besoin de préciser qui prit la parole en premier. « Clark Kent là. Il a voulu faire super man et mattez l'état de son poignet. » Haha. Je n’eus qu’envie de lui faire voir mon sublime majeur mais m’en abstenais et m’empressais de rajouter. « Et George Clooney, là, avec une jambe en moins tu feras beaucoup moins le malin sur ta bécane. » Je n’aimais pas qu’on me fasse chier mais j’admettais assez facilement mes tords. Pourquoi emmerder le monde quand on sait pertinemment qu’on a tout faux. Et là, ben je voulais bien reconnaitre que nous étions en tords tous les deux. Même si lui, non. L’homme en question dit le secouriste commença à poser un bandage sur mon poignet me recommandant presque l’hôpital. Je me tournais néanmoins vers mon presque-tueur. « D’ailleurs d’où tu viens ? Et qu’est-ce qui te rendais si pressé comme ça au point de renverser les gens ? » Mouais, pas sûr qu’il me donne la réponse que j’attendais, et il me la retournerait probablement vu que c’était moi qui courait presque.

« Et George Clooney, là, avec une jambe en moins tu feras beaucoup moins le malin sur ta bécane. ». Je ne pensais pas réellement que ce mec aurait une once de réparti aujourd'hui. Il venait quand même de se péter le poignet et prenait quand même la chose relativement bien. Pour ma part, j'en aurai voulu au monde entier et j'aurais fait des pieds et des mains pour des dommages et intérêts, jusqu'à tirer le dernier centime que je pouvais. Malheureusement, même s'il tentait ça avec moi, c'était mort d'avance, même s'il fait un recours via l'université pour me faire exclure ou j'sais pas quoi, y en a des tordus. Ma famille fait partie de celle qui fait les dons les plus importants à harvard, alors je profite de mon immunité.  « D’ailleurs d’où tu viens ? Et qu’est-ce qui te rendais si pressé comme ça au point de renverser les gens ? » Je tournais légèrement la tête vers Théophyl alors que le secouriste lui immobilisait le poignet. En fait j'avais même pas l'impression de mesurer la gravité de l'événement. « Harvard. Et toi tu viens d'où ? Que j'sache où envoyer les chocolats pour te souhaiter un prompt rétablissement. » dis-je avec une pointe d'humour un peu indésirée.

Pouaah l'enfoiré. Là, je devais reconnaître, que l'adrénaline pour m'être fait renverser avait fait place à la colère contre celui qui m'avait foncé dessus pour faire place à un sentiment de lassitude qui me faisait me rendre compte du à quel point finalement j'avais carrément mal partout. Chaque membre de mon corps était carrément endoloris, probablement à cause de la chute. Et cet espèce d'infirmier-ambulancier qui me faisait un bandage à mon poignet cassé me faisait plus de mal que de bien. Je ne savais pas vraiment si je devais faire confiance au dénommé Walter, puisqu'il n'avait pas voulu me donner son vrai prénom dans un premier temps. Je lui avais alors demandé dans un excès de folie d'où il venait, bien que malgré la colère, je me doutait bien d’où un mec comme lui pouvait venir. « Harvard. Et toi tu viens d'où ? Que j'sache où envoyer les chocolats pour te souhaiter un prompt rétablissement. » Et bingo. J'avais tapé dans le mille. Je soupirais en secouant la tête. Lui, il faisait certainement pas parti des Winthrop, je ne l'y avais jamais vu. Le pire était qu'il se fichait encore carrément de ma tronche de piéton au poignet écrabouillé. « Harvard ? Tiens donc. Malheureusement pour toi, je proviens de là aussi. Et je t'en prie, ne prends pas cette peine pour les chocolats. J'y suis allergique. » C'était des mythos mais il n'avait pas vraiment besoin de le savoir. Je remerciait l’infirmier et  me dirigeais vers lui. « Bon et cette jambe qu'est-ce qu'elle donne ? » Qu'il ne la perde pas quand même, sinon je m'en voudrais certainement. « Puis tu dois probablement faire parti d'une maison, n'est-ce pas ? Les Mather peut-être ? » Vu son insolence, c'était pas improbable.

J'avais l'air de le blaser, terriblement même. En même temps, c'était la seule manière que j'avais trouvé en ce moment pour évacuer cette pointe de stress que j'avais ressenti quand j'avais réalisé que je venais de percuter quelqu'un. « Harvard ? Tiens donc. Malheureusement pour toi, je proviens de là aussi. Et je t'en prie, ne prends pas cette peine pour les chocolats. J'y suis allergique. ». Je roulais des yeux. Putain génial, j'allais me coltiner Clark Kent à la fac maintenant aussi. Pourtant je ne l'avais jamais vu auparavant et je n'avais qu'une envie : que ça reste comme ça. Manquerait plus qu'il pense que je lui sois redevable ou un truc du genre. « Bon et cette jambe qu'est-ce qu'elle donne ? ». Je posais ma main sur ma jambe, comme si je me rappellais tout juste que je m'étais blessé. Un secouriste avait déchiré, ou fini de déchirer mon jean. Mon jean qui m'avait couté le prix de ma moto. Putain. J'allais leur faire un procès, c'est pas possible. Ils peuvent pas demander ? Je serrais quand même les dents, histoire de me calmer et de ne rien dire qui pourrait aggraver la situation. J'inspirais profondément. « Ben je souffre. ». C'était assez ironique parce qu'il était clair que je souffrais bien moins que lui physiquement. En fait, je souffrais plus pour mon jean que pour autre chose. « Puis tu dois probablement faire parti d'une maison, n'est-ce pas ? Les Mather peut-être ? ». J'éclatais de rire. Non mais il était sérieux ? Je le dévisageais toujours avec un sourire. Il est sérieux le mec là. « Non mais t'es sérieux toi là ? Tu crois que MOI je fais partie de la Mather House. Tu m'as bien regardé ? ». Je soupirais. « Généralement, on reconnait l'élite au premier coup d'oeil. », dis-je d'un air suffisant.

En résumant une nouvelle fois les choses, j'appris que non nouvel assaillant était en réalité un étudiant d'Harvard, étudiant qu'heureusement je n'avais jamais croisé auparavant. Il ne semblait pas dangereux comme personne, au contraire. Mais alors qu'il posait une main sur sa jambe, je lui demandais comment allait celle-ci. Il avait provoqué une sacrée chute aussi bien pour lui que pour moi. « Ben je souffre. » Je ne pus réprimer un bref sourire. Il souffrait tout comme moi avec mon poignet. « Mais tu vas survivre. » Je lui demandais donc, puisqu'il faisait parti d'Harvard, s'il provenait de la Mather House. Évidemment, je ne pouvais pas savoir que je m'enfonçais le doit dans l’œil jusqu'au coude.  « Non mais t'es sérieux toi là ? Tu crois que MOI je fais partie de la Mather House. Tu m'as bien regardé ? » J'eus un bref mouvement de recul, me demandant durant de brèves secondes s'il n'allait pas me frapper. « Généralement, on reconnait l'élite au premier coup d'oeil. » Whoua. Y'avait pas à dire. C'était donc un Eliot. M'ouais, maintenant que je le regardais mieux il en avait la tronche. Il devait donc être vachement riche et avoir une certaine influence. « Oh pardon, je te présente mes plus plates excuses mais, comme on dit les apparences sont parfois trompeuses. » Je l'avais dis avec une certaine forme d'ironie, me souvenant de l'espèce de guerre perpétuelle entre les Mather et les Eliot et le fait qu'il m'ait renversé. « Voilà donc pourquoi je ne t'ai probablement jamais croisé sur le campus. » J'hochais la tête. J'aurais pu être un Eliot mais je tenais trop aux femmes.

Je vis le regard de Theophyl changer radicalement, du genre 'j'te cerne bien maintenant'. Je trouvais quand même ça abusé qu'il n'ait même pas réussi à capter que je faisais partie des Eliots. J'crois même que ça m'énervais encore plus que le fait que ma moto soit bousillée. Mais j'avais même plus la force de me braquer honnêtement. C'était trop pour aujourd'hui, sérieux. « Oh pardon, je te présente mes plus plates excuses mais, comme on dit les apparences sont parfois trompeuses. ». Je soupirais. « A qui le dis-tu, j'ai cru que j'avais renversé un clodo. » dis-je avec un sourire mesquin. Non, j'arriverai jamais à être sympa avec les gens qui m'saoulent, j'arriverai même pas à faire semblant, c'est pour dire. « Voilà donc pourquoi je ne t'ai probablement jamais croisé sur le campus. » Je fronçais les sourcils. Il est sérieux le mec ? Genre les Eliots sont pas assez bien pour lui ? « Tu préfères rester avec les mathers losers ? » demandais-je avec un ton dédaigneux. Décevant le Clark Kent.

J'essayais d'être sympa. Je ne pouvais pas non plus prendre mes jambes à mon cou alors que j'étais blessé et qu'il l'était lui aussi, accessoirement. Et de ce fait, qu'il me sorte qu'il provenait de la Eliot House, me fis une nouvelle comprendre que j'avais affaire à un gaillard qui se croyait important et qui devait probablement avoir un gros caractère. « A qui le dis-tu, j'ai cru que j'avais renversé un clodo. » Aie. Touché. Il tentait de se défendre et quoi de mieux qu'avec la répartie. Je jetais un coup d’œil à ma personne. C'est sur qu'avec mon jean maintenant troué au genoux, mon tee-shirt blanc qui n'était plus immaculé et ma veste en cuir noir, j'avais la tronche d'un clodo. « Ah bah putain, les conséquences auraient été plus graves pour toi, si tu avais réellement défoncé un clodo. » Parce que vu leur état de santé et moral, ce n'était pas vraiment sur qu'il ne se relève. « Tu préfères rester avec les mathers losers ? » Son ton était comme-ci il m'avait craché au visage. Ça me fis exactement le même effet. Quoi ? Sérieux. Moi chez les Mather ? Mais ai-je une tronche à toujours faire la fête et à me défoncer avec toutes sortes de produits illicites ? Ben non. « Je te demande pardon ? Où tu as vu que je faisais parti de la Mather House et encore mieux, que je l’appréciais ? » J'avais d'ailleurs peu d'amis procédant de cette maison. En même, si je me souvenais bien, je ne lui avais pas dit de quelle maison je venais, et en même temps, les apparences pouvaient être bien trompeuses.

J'étais énervé, j'arrivais pas à passer au dessus de cette haine qui me rongeait. C'est la première fois que je me retrouvais dans une telle situation et j'savais pas comment gérer. La panique c'est pas mon truc mais dès que je me sens vulnérable comme maintenant, j'attaque verbalement, j'y peux rien, c'est inconscient et ça depuis que je suis gamin. C'est pas maintenant que ça va changer, c'est clair et net. "Je te demande pardon ? Où tu as vu que je faisais parti de la Mather House et encore mieux, que je l’appréciais ?" demanda Théophyl d'un air presque outré. Je le regardais de haut en bas à nouveau. Dans l'état où il se trouvait, on ne pouvait pas réellement deviner son origine sociale. Et son comportement était beaucoup trop évasif pour que je devine sur le coup. Je tentais de plier un peu ma jambe, grimaçant de douleur. Le principal, c'est que rien ne soit cassé. "J'en sais rien, t'es pas d'la Eliot, t'as pas l'air d'en apprécier les membres et t'as l'air d'un rebelle pour traverser sans regarder avant. Moi ça me fait penser à la Mather House, c'est tout." répondis-je d'un ton sec. D'un certain côté, il m'avait plus ou moins laissé comprendre que la Mather House, c'était pas son truc, et j'allais pas cacher que ça me surprenait assez.

Wesh mais le mec quoi. Il optait trop pour un air haineux là, lorsqu'il me jetait un coup d’œil. Déjà que lui devait être énervé, mais si seulement il savait dans quel état moi je me trouvais. J'avais carrément envie de taper dans tout et n'importe quoi. Tiens, pourquoi pas sa bécane d'ailleurs ? Il m'avait déjà fait sauter mon rendez-vous, mais en plus à cause de lui, j'avais le poignet cassé, ce qui voulait dire adieu le sport pendant un mois. Et en plus, pour assimiler l'addition, ce gars qui se la pétait parce qu'il faisait parti de la Eliot House, osait me foutre dans le même sac que les Mather. D'ailleurs, lorsque je lui récitais implicitement que je ne faisais pas parti de la Mather House, il me regarda de haut en bas, m'arrachant presque une expression outrée. « J'en sais rien, t'es pas d'la Eliot, t'as pas l'air d'en apprécier les membres et t'as l'air d'un rebelle pour traverser sans regarder avant. Moi ça me fait penser à la Mather House, c'est tout. » Genre parce que les Mather sont suicidaires c'est ça ? Et j'ai l'air d'un rebelle, grand nouvelle. Pff. Je secouais la tête, il allait maintenant falloir que je lui explique d'où je provenais. «  Figures-toi, que je n'ai rien ni contre la Mather House ni contre les Eliots. Je proviens d'une maison neutre qui ne forme pas parti d'un conflit, non, je t'arrêtes ne songes pas à la Quincy House. » Je marquai une pause. Je n'avais pas non plus la tronche d'un Dunster. Je repris.  « Je fais parti des Winthrop. » D'ailleurs je me demandais comment est-ce que ça ne lui était pas venu plus tôt à l'esprit. D'ailleurs le seul conflit que vivait ma maison était avec les Cabots, et nous pouvions pas réellement appeler cela un conflit... Je me tus soudainement, m'attendant à sa réaction et à ce qu'il me sorte une blague probablement vaseuse.