THEOPHYL ∆ j'ai jamais tort, j'suis eliot !

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Ca faisait à peine 3 - 4 jours que j'avais acheté ma nouvelle bécane. J'avais littéralement flashé dessus, en fait. Elle était complètement différente de celle que j'avais à New York, mais j'avais trop la flemme de la ramener sur Cambridge. Et puis, j'avais jamais eu de moto-crosse, autant dire que ça me donnait un air .. assez différent de d'habitude. 'Pas très Eliot' comme m'avait dit mon frère. Mais je m'en fichais sincèrement, y a des trucs dans ma vie qui n'ont rien à voir avec l'Eliot House et c'était complètement le cas de mes goûts en moto. J'avais ramené une fille dans ma chambre la veille et elle m'avait presque prié pour que je la ramène dans son appartement en ville. Ca me faisait chier et la prochaine fois que je drague, je demande si la fille habite sur le campus. Ca m'évitera de faire le taxi. Non mais sérieux elle m'a pris pour quoi là ? Toujours est-il que sur la route du retour j'ai toujours énervé. Impossible de calmer mes nerfs. J'arrivais sur Harvard Square, près du campus et tournais à l'angle de la rue, m’apercevant au dernier moment que quelqu'un était en train de traverser.

J’ai horreur d’être en retard. Putain ce que je déteste ça. Puis être à pieds surtout. Je devais me rendre à la musculation histoire de me détendre un peu. Puis comme cet endroit ne se trouvait pas très loin du Campus, j’y allais le plus souvent à pied. J’avais la plupart du temps, trop peur de faire une rayure à ma Lamborghini. J’y avais aussi rendez-vous avec un pote Winthrop et c’était donc pour ça que j’étais en retard. J’avais partagé mon temps entre essayer de réviser mes cours de Kinésithérapie et penser sans répit à Elia. Merde cette nana me rendait complétement fou. Mais j’avais aussi oublié de regarder l’heure et total, j’étais en retard. Je m’étais presque mis à courir dans les rues D’Harvard, mon sac de sport sur l’épaule. Et avait promptement attendu que le feu vert passe au rouge. Traversant non sans vraiment regardant à droite et à gauche. Un crissement de pneus m’annonçait que quelque chose n’allait pas bien. À peine le temps de constater qu’une moto me fonçait droit dessus qu’un choc violent m’envoya bouler à cent mètres plus loin de là où je me trouvais et un craquement sourd provenant de mon poignet gauche m’indiqua que j’étais tombé dessus. Étalé de mon long par terre je tentais de me redresser, étourdi, voyant des étoiles danser devant mes yeux. Des cris de piétons m’entouraient, curieux de savoir ce qu’il s’était passé. « Putain de merde… »

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J'avais à peine vu ce mec traverser. Je freinais aussi fort que je le pouvais ce qui fait un énorme boucan dans la rue. Putain mais c'est quoi ce bordel ! Pas le temps que la moto s'arrête et je percutais le mec, l'envoyant un peu plus loin, et je me cassais également la gueule en tombant à mon tour. Je m'étais fait mal à la jambe. Rien de cassé, mais j'avais dû bien m'érafler sur le bitume. Les piétons autour de nous criaient et certaines voitures s'étaient arrêtées. Je me relavais en prenant appui sur mes deux bras et je remarquais que mon jean était déchiré où j'avais mal. C'était éraflé et un peu ouvert mais rien de grave, que du superficiel. Je me remis debout non sans un peu de mal et remis mes habits correctement avant de m'avancer, énervé vers le mec par terre plus loin. Je serrais les poings, ça me mettait hors de moi les gens qui mettaient les autres en danger. J'crois que les gens autour pensaient que j'allais lui porter secours mais ils étaient bien loin de me connaitre. « Tu l'as pas vu ton putain de feu rouge pour piéton ? ». Je levais les yeux au ciel et me penchais vers le type, ressentant quand même une douleur dans ma jambe. Bon allez, calme toi Walter, il est peut-être blessé, mets ta fierté de côté deux minutes. Il avait quand même l'air mal en point, légèrement dans les vapes. « Tu t'appelles comment ? Tu sais où t'es ? » demandais-je sans faire attention aux personnes qui se rapprochaient de nous.

Je venais de me faire renverser par une moto ! Merde, par un fichu engin à deux roues, probablement conduis par un fou dangereux. Celui-ci avait d’ailleurs pilé net, créant un boucan infernal qui ne pus que me faire fermer les yeux. Je crus d’ailleurs durant de brefs secondes qu’il allait encore une fois me percuter avec sa fichue bécane. Je tentais de me remettre sur pied ou du moins sur les coudes alors que l’inconnu qui avait failli causer ma mort s’avançait vers moi. « Tu l'as pas vu ton putain de feu rouge pour piéton ? » Quoi ? Il se foutait de ma gueule celui-là ? Je lui jetais un bref coup d’œil ayant principalement vu sur ses jambes, l’une d’elles avaient l’air amochée. « Tu t'appelles comment ? Tu sais où t'es ? » Je mis plusieurs secondes avant de réaliser qu’il était en train de me poser des questions. Putain mais vraiment pas commode le gars. Puis les gens qui formaient un cercle autour de nous me tapaient sur le système. J’allais vraiment être en retard. « Ouais, merci je sais où je suis. » Mon ton était froid et dur. J’avais grave mal à la main. Lui jetant un coup d’œil je la vis rouge et gonflée. Adieu la muscu’. « Mais eh putain mais tu te fous de ma gueule ? Il était vert ce feu pour piéton ! » Je m’étais relevé et je lui montrais de la main non cassée, le feu. Je remarquais aussi que sa bécane était à terre.

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« Ouais, merci je sais où je suis. ». Le mec semblait quand même bien dans sa tête, enfin ça n'avait pas tapé trop fort quoi. On regardait tous les deux en direction de sa main, en même temps. Elle était gonflée et surtout une marque rouge s'étendait tout autour du poignet. J'suis persuadé qu'il est cassé. « Mais eh putain mais tu te fous de ma gueule ? Il était vert ce feu pour piéton ! ». Garde ton calme Walter, garde ton calme. Je me baissais du mieux que je le pouvais pour aider ce mec à se relever. Mais je me demandais si c'était vraiment une bonne idée. « J'te signale que je tournais et que donc c'est dans la logique incroyable du code de la route de mettre non seulement mon feu vert mais le feu piéton aussi, vu que j'allais pas tout droit. En plus c'est hyper dangereux, t'aurais pu regarder avant de t'engager ! ». Je commençais à sentir une point de colère dans ma voix, mais fallait pas. Fallait que je reste zen surtout. « T'as besoin que j'appelle les secours ? ». Je jetais à nouveau un coup d'oeil à sa main. « Ouais de toute manière j'm'en fous de ton avis, je vais appeler les secours. ». Comment se faire pourrir la journée connement.

C’était à peine croyable. Je venais de me faire renverser par une voiture, moi qui ne me fessait jamais percuté par personne et je venais sans aucun doute de me casser le poignet de gauche à cause de ma subite chute au sol. « J'te signale que je tournais et que donc c'est dans la logique incroyable du code de la route de mettre non seulement mon feu vert mais le feu piéton aussi, vu que j'allais pas tout droit. En plus c'est hyper dangereux, t'aurais pu regarder avant de t'engager ! ». C’était à peine croyable que je me mis à lui gueuler dessus au tac-o-tac. « Et toi ? T’aurais pu regarder devant toi avant de te mettre un rouler comme un fou ! D’ailleurs les piétons sont prioritaires ! » D’accord c’était un grave ramasser de connerie et la répétition n’était pas forme de répartie mais ce gars méritais sérieusement de reconnaitre lui aussi ses torts. Nous étions 50/50 sur ce coup-ci. « T'as besoin que j'appelle les secours ? » Oui, j’en avais grand besoin et par sa jambe, apparemment lui aussi. Mais je refusais qu’il les appelle et de les voir avec lui. Il ne me laissa pas le temps de répondre en revanche. « Ouais de toute manière j'm'en fous de ton avis, je vais appeler les secours. » Bah vas-y appelle-les tes secours, j’men fiche. Je réprimais une grimace alors que ma main me lançait énormément. Je me dirigeai subitement vers les passants. « C’est bon circulez, y’a rien à voir ! » Je me dirigeais ensuite vers mon mystérieux percuteur. « J’pense qu’on va se passer de formalité mais si faut rédiger un truc ou autre, j’aimerais bien savoir ton nom. » On ne savait pas si jamais les secours allaient nous demander de rédiger un document ou non.

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J'ai jamais tort j'suis eliot !
w/ Théophyl & Walter

J'étais déjà énervé tout seul mais on aurait que ce mec faisait tout pour enfoncer le clou. Ca m'calmait pas du tout, et la dernière fois que je me suis énervé ça a fini en baston en boite. J'avais pas envie que ça recommence mais je priais intérieurement pour qu'il la ferme ou que du moins, il arrête de dire des conneries. Les piétons prioritaires ? Et puis quoi encore, j'sais pas, même si y a une par de vrai tu regardes avant de traverser, j'sais pas moi ! J'me contente de serrer les dents, de fermer les yeux deux secondes histoire de me calmer, inspirer et expirer. Il crie aux gens autour de nous d'aller voir ailleurs, pendant que j'attrape mon portable. Au moins un truc que j'aurais pas à faire. « Oui je signale un accident à Harvard Square, juste à côté du 7-eleven et de Gap. Y a un blessé avec le poignet cassé apparem .. de quoi ? .. mais j'en sais rien moi quels os du poignet sont cassés bordel ! » criais-je au téléphone. J'suis pas médecin, merde. « J’pense qu’on va se passer de formalité mais si faut rédiger un truc ou autre, j’aimerais bien savoir ton nom. » Il voyait pas que j'étais énervé bordel ? Genre on m'appelle de tous les côtés. « George Clooney. » répondis-je du tac-o-tac. J'avais paaas du tout fait ça pour détendre l'atmosphère, mais j'préférais sortir une connerie de ce genre plutôt que de m'énerver encore plus. « ... merci » dis-je alors que la personne à l'autre bout du fil m'annonçait qu'ils envoyaient une ambulance. Je rangeais mon portable dans ma poche et regardais le mec au sol, enfin qui s'était relevé pendant que je parlais en fait. Mais quel bordel.

J'avais pas vu que t'avais répondu en fait, pardon

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Putain de merde. Voilà que je me retrouvais avec le poignet cassé. Et en plus, ce type face à moi faisait preuve d’une plus grande mauvaise foi, que j’en étais moi-même capable. Je le vis donc sortir son téléphone et faire son appel « Oui je signale un accident à Harvard Square, juste à côté du 7-eleven et de Gap. Y a un blessé avec le poignet cassé apparem .. de quoi ? .. mais j'en sais rien moi quels os du poignet sont cassés bordel ! » Il était apparemment hyper odieux avec tout le monde. J’eus presque envie de lui coller mon poing en plein dans sa tronche de blond platine. Je lui avais donc demandé son nom, voulant savoir si implicitement je le connaissais ou pas. « George Clooney » Quoi ? Han le gars, il voulait se la jouer les gros durs qui mytho sur son prénom. Néanmoins, je ne pus me contenir et me mis à rire aussi fort que je le pus. Je savais qu’il n’était pas sérieux mais je voulais moi aussi jouer le jeu. « Ah ? Enchanté George moi c’est Clark Kent. » Ben voilà, c’était donnant donnant. Je passais une main derrière ma nuque, alors que je m’étais un peu cogné dessus en tombant. Puis je l’observais alors que je jetais en même temps un coup d’œil vers son deux-roues. « Tu ferais mieux d’aller voir si ta bécane n’a rien. »

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J'ai jamais tort j'suis eliot !
w/ Théophyl & Walter

« Ah ? Enchanté George moi c’est Clark Kent. » Je fronçais les sourcils en retournant la tête vers le mec que je venais de renverser alors qu'il s'adressait à moi. Clark Kent ? J'avais pas tout de suite capté qu'il rentrait dans mon jeu en fait. Je lui avais sorti ce nom bidon pour pas lâcher d'insulte ou quoi et puis lui il me répondait ça. Je restais bouche bée, j'savais même pas comment réagir. « Tu ferais mieux d’aller voir si ta bécane n’a rien. » Je sentis mon visage s'illuminer. Putain ma bécane, ma bécane, ma bécane, ma bécane. Je me retournais vers ma moto-cross qui gisait au sol et me précipitait vers elle. Je la relevais prudemment, même si l'effort ne laissait pas ma jambe blessée insensible. Du coin de l'oeil, je vis Clark s'approcher de moi. Je penchais la tête, histoire de faire un état des lieux Par je ne sais quel miracle, rien n'était tordu et surtout, elle n'avait perdu aucune pièce. Bonjour la facture sinon, alors que je viens de l'acheter. « Elle est juste rayée. » dis-je, d'un ton soulagé. « J'suis soulagé, ce sera pas cher. ». Je relevais ma tête vers mon interlocuteur et reposais la tête sur son poignet. Je venais à peine de réaliser que l'accident aurait pu être beaucoup plus grave, et à présent je relativisais. Je pris une profonde inspiration et lui tendis la main, essayant de tenir la moto-cross de l'autre, comme je le pouvais. « Walter Reynolds » dis-je, très sur de moi.

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Histoire de changer un peu le sujet et de faire retomber cette espèce d’atmosphère oppressante qui s’était inséminer entre nous deux, j’avais suggéré a Mr. Geroge Cloney d’aller jeter un coup d’œil à sa machine à deux-roues qui avait failli me couter la vie. Il avait appelé les secours et je ne pouvais que lui en être reconnaissant de ce côté-ci. En même temps, nous n’en serions pas là s’il ne m’avait pas renversé. Il s’était donc dirigé vers son engin et je lui emboitais le pas. J’aimais quand même les motos et voulais moi aussi connaitre l’étendue des dégâts. « Elle est juste rayée. J'suis soulagé, ce sera pas cher. » J’hochais la tête presque choqué. Le gars il venait de renverser une personne, manquant de peu de la buter, il s’était presque arracher la jambe et il ne pensait qu’au prix qu’allait bien pouvoir lui couter les réparations de sa maudite bécane ? Dieu, j’hallucine n’est-ce pas ? Il avait donc relevé sa moto et contre toute attente, il me tendit sa main de libre. « Walter Reynolds » Un rictus moqueur apparut sur mes lèvres. « C’est ton vrai nom ça au moins ? » Il essayait d’être aimable, je n’allais quand même pas ruiner ses efforts. Je lui pris sa main de ma propre main encore valide et la serrais. « Théophyl Di Matteo » Enfin voilà, les présentations faites je jetais un coup d’œil aux alentours. « Tu aurais vraiment pu me tuer, voir toi aussi, tu sais ? Elles sont dangereuses ces petites choses. » S’il me sortait que c’était de ma faute, on allait jamais s’en sortir.

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