let the party go all night long (mathieu)

Permets moi d'en douter assez. Je me mis à sourire automatiquement en quelques sortes lorsque je le vis étirer ses lèvres, même si il paraissait un poil moqueur. Les deux mains contre le lit de chaque côté de mon corps, j'y mettais tout le poids de mon corps pour ne pas me laisser tomber en arrière. Je voulais lui prouver que je n'étais pas aussi ivre qu'il le pensait même si c'était une tâche assez délicate. Laisse moi faire et tais toi, à ta tête j'ai peur que tu me vomisses dessus, donc fais moi plaisir et évite de garder trop ta grande bouche ouverte. Je grimaçai aussi rien qu'à entendre le mot qui me faisait penser au vomissement. J'en profitai pour me racler la gorge, afin d'éviter certaines remontées qui pourraient me faire vomir sur la tête de Mathieu. Je chassais cette idée de ma tête immédiatement en ressentant les doigts du jeune homme sur ma chaussure. Les lacets de mes bottines à talons étaient compliqués, je l'admets. « Laisse je vais t'aider. » Dis-je d'une petite voix en me penchant en tentant d'atteindre mes chaussures. C'était sans compter le manque d'équilibre qui me fit basculer sur le côté, tombant comme un gros tas sur Mathieu, accroupit au pied de mon lit. J'explosai alors de rire, ne réussissant pas à me contenir. « Oh je suis désolée, je t'avais pas vu. » Dis-je en calmant avant de reprendre au tac au tac. « Enfin si je t'avais vu mais j'ai pas réussi à viser l'endroit où j'allais tomber, bref tu m'as compris. »

Je m'évertuais à lui sortir ses chaussures que je détestais déjà, l'ignorant au passage, elle, ses commentaires et son besoin de jouer les grandes filles fortes. Comme pour confirmer mes propos, (et je doutais franchement que cela soit son intention) elle se pencha trop et me tomba dessus en voulant 'm'aider'. Je laissa échapper un grognement en m'écrasant sur le sol de la chambre, River allongée sur moi. Super. Nos visages étaient tout près l'un de l'autre et je pouvais sentir à plein nez son haleine imbibée d'alcool et d'autres trucs sans doute auxquels je ne voulais pas penser. C'était moi qui allait me mettre à vomir. River, tu es une véritable plaie lançais-je à voix haute, l'interrompant au passage. Oui, cette fille était mon boulet en ce moment. Elle était aussi une amie, une jolie fille sympathique, mais en ce moment elle n'était rien de tout ça : elle était juste un boulet, littéralement un poids pesant sur moi. Fais moi plaisir, évite les mouvements trop brusques. Repris-je d'un ton un peu sec, sentant ma colère grimper à nouveau. En fait ne bouge pas tout court. Tu es une véritable calamité et tu ne m'aides pas du tout. Donc arrêtes je n'arrivais plus à la fermer et je voulais me redresser, sauf que mine de rien, elle pesait son poids. Je voulu la faire rouler pour être libre de me relever et enroula donc mes bras autour d'elle dans une étreinte forcée pour pouvoir la tenir mais ma manoeuvre fut maladroite et je n'arriva qu'à me retrouver sur le dessus, collé à elle, mes bras coincés. Bordel, elle puait vraiment en ce moment. Mes lèvres effleuraient presque les siennes et j'eu un mouvement de recul en essayant de dégager mes bras. Et merde. Pestais-je. Essaie de te mettre sur les coudes, c'est pas le moment de jouer la morte.

J'étais d'un maladresse incontrôlable, surtout quand je n'avais pas toute ma tête comme ce soir. C'était très risqué de rester à mes côtés quand j'étais dans cet état et malheureusement pour Mathieu, il allait devoir me supporter encore longtemps car je ne comptais pas le lâcher maintenant. River, tu es une véritable plaie. Je venais de tomber de tout mon poids sur le pauvre jeune homme qui devait encaisser chacun de mes faux pas. Fais moi plaisir, évite les mouvements trop brusques. Tu es une véritable calamité et tu ne m'aides pas du tout. Donc arrêtes. Je ne bougeai plus et le regardai silencieusement. Perdue dans mes pensées, je tentai de me remémorer la soirée terrible que je venais de passer. La jeune femme avec qui je m'étais rendue à cette fête n'était pas nette, je le savais. C'est à cause d'elle que j'étais dans cet état. Je tenais très bien l'alcool et Mathieu devait le savoir depuis le temps qu'on traînait ensemble. Seulement je n'avais pas fait que boire ce soir, c'est pour cela que j'étais dans cet état lamentable. Je faisais comme il disait et ne bougeait pas d'un cheveu. Mon regard planté dans le sien. Finalement, il passai ses bras autour de moi et me fit basculer sur le côté mais sans qu'il le calcule, il se retrouva au-dessus, et visiblement coincé. Je ne pus m'empêcher d'étirer mes lèvres, j'avais vraiment envie de rire face à cette situation mais je me retenais. Et merde. Essaie de te mettre sur les coudes, c'est pas le moment de jouer la morte. Je savais que si j'obéissais, il partirait et me laisserai toute seule. Il en avait marre de s'occuper de moi et voulait repartir dormir, c'était compréhensible. « Tu arriverais à dire : Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches ? » lançai-je tout bêtement, avec un peu de difficulté tout de même, en le regardant normalement. C'était idiot mais je voulais repousser l'instant où il quitterai ma chambre. « Si tu arrives à le dire facilement je te laisse partir. » C'était très certainement un jeu d'enfant pour lui...

Et en plus ça la faisait rire. J'aurais peut-être trouvé ça comique moi aussi si je n'étais pas à ce point sur les nerfs. Je lui étais presque reconnaissant d'avoir fermer sa bouche jusque-là et de m'obéir, mais maintenant, bien qu'elle se retienne visiblement, je me sentais agacé de plus belle. Voilà ce qu'on gagnait à avoir une colocataire. C'était dingue de se sentir à la fois si proche de quelqu'un par moment et d'autres fois si éloigné. Malgré mon affection pour River, je ne la supportais pas en ce moment. Elle c'était visiblement bien amuser ce soir d'une façon que je déplorais au plus haut point. Je leva les yeux au ciel lorsqu'elle r'ouvrit la bouche. Etait-elle seulement sérieuse là ? Je m'exécuta avec mauvaise foi, comme un gamin récitant une leçon détestée. Les chaussettes de l'archiduss je me mordis la langue avec hargne. Merde. Il fallait que je bafouille. Bien que cela soit totalement dans mes cordes, je repoussais l'idée de retenter le coup, blessé bêtement et superficiellement dans mon égo d'homme. On s'en moque que j'arrive à le dire. Bouge maintenant repris-je avec lassitude.

J'avais la tête qui tournait lorsque je faisais des mouvements trop brusques. Je tentais donc de rester le plus longtemps possible immobile mais ce n'était pas une tâche facile à cause de l'alcool qui me jouait sans arrêt des tours. Je venais donc de lancer un défi à Mathieu et attendait, telle une gosse, qu'il le relève. Les chaussettes de l'archiduss Je mis ma main devant ma bouche et laissai échapper un petit rire. Il était sur les nerfs, ça se voyait. Je me calmai aussitôt que j'avais commencé à rire et l'écoutai de nouveau. On s'en moque que j'arrive à le dire. Bouge maintenant. Sa mauvaise humeur avait l'air contagieuse. Je tentai de m'amuser, lui donner un peu de ma joie pour lui décrocher un petit sourire mais celui-ci ne faisait que râler. Je soupirai bruyamment en tournant la tête, me dégageant de son passage pour qu'il soit enfin libre. Je me relevai avec beaucoup de mal avant de lui dire. « Voilà t'es libre, fiches la paix maintenant. » Je retirai ma dernière chaussure que je lançai violemment à travers la pièce, m'en allant après lui avoir jeté un regard foudroyant. « Retournes dormir. » Bafouillais-je en quittant ma chambre. J'allais alors dans la salle de bain dans laquelle je m'enfermai en claquant la porte. Mathieu devait avoir compris que j'étais à mon tour énervée. Il n'aurait pas dû me chercher.

A croire qu'elle était en train de me découvrir. Comme si j'étais réputé pour ma tendance à compréhension, surtout à propos de la consommation de drogues. Franchement, elle s'attendait à quoi au juste ? Elle passa du rire gentiment énervant à une colère digne d'une gamine. Pour le côté dramatique, elle fit même voler une chaussure à travers la pièce. Je la dévisagea comme si j'avais affaire à une barge. Non mais t'as craqué, ou quoi ? M'exclamais-je, parlant en même temps qu'elle au passage mais peu importe, je n'aimais vraiment pas River dans cet état. Elle avait pas l'air de prendre tellement son pied non plus. On était en train de virer au drame et je cru halluciner en la voyant courir s'enfermer dans la salle de bain. Reine du mélodrame. Malgré qu'elle m'ai libéré de mes obligations de colocataire 'attentionné', je me dirigea avec mauvaise grâce jusqu'à la salle de bain. Je frappa la porte, incapable de masquer ma fatigue lorsque je r'ouvris la bouche. T'as pas bientôt fini de faire ton cinéma ? Arrête de faire ta gamine et va dormir. J'ignorais pourquoi je m'acharnais à ce point. Incapable de faire preuve d'un peu de douceur, je n'en avais pas moins envie de la savoir couchée avant de retrouver mon lit.

Je n'étais pas du genre à en faire des tonnes lorsque je m'énervais mais là ce n'était pas la même chose. Il fallait que Mathieu se rappelle que j'étais complètement défoncée et qu'il me laisse un peu tranquille. Non mais t'as craqué, ou quoi ? Je venais de lui balancer ma chaussure sous son nez avant de quitter la pièce telle une furie. J'avais les nerfs, ça c'était clair et net. Je voulais manifester ma colère, lui montrer qu'il n'aurait pas dû me chercher et je pense que c'était une mission accomplie. J'étais désormais enfermée dans la salle de bain, face au miroir, hésitant à prendre une douche ou à aller me coucher directement. Je ne savais pas si j'étais capable de rester debout une minute de plus, surtout que je m'étais levée trop rapidement. T'as pas bientôt fini de faire ton cinéma ? Arrête de faire ta gamine et va dormir. J'avais les deux mains appuyées contre le lavabo, en essayant de me calmer. « Laisses moi tranquille s'il te plaît. » Dis-je d'une voix beaucoup plus détendue. Je ne savais pas combien de temps il allait encore prendre avant de retourner dormir, je perdais patience. Je n'entendais plus de bruit et pourtant je savais qu'il était toujours devant la porte. Je soupirais et ouvrit la porte, le regardant alors. « Je ferais plus de bruit, t'as le droit d'aller dormir, je pense pas que je vais m'endormir maintenant. » Repris-je d'une voix calme.

Je me retrouvais devant une porte fermée et je n'avais pas envie de la voir. Peut-être qu'après la colère, elle deviendrait pleurnicharde. Je n'étais pas sûr de gérer ça, pas maintenant. Je préférais la traiter de gamine, car pour moi, elle se comportait comme telle. Sérieusement ? J'avais quand même rien fait qui puisse justifier qu'elle court dans la salle de bain ! Les filles étaient gonflantes. Elle r'ouvrit la bouche pour me dire de la laisser tranquille. Je leva les yeux au ciel. Comprenant sans doute que je n'allais pas me tirer, elle finit par ouvrir la porte et je pris un peu sur moi. Il fallait que je me calme, elle était trop irritable pour que je sois moi-même. J'inspira une longue bouffée d'air avant de reprendre la parole, sur un ton plus reposé. Désolé de m'être énervé. Sors de là, maintenant. Tu es fatiguée. Elle ne se souviendrait sans doute pas que je m'étais excusé demain à son réveil et c'était bien dommage, car c'était un moment à marquer d'une pierre blanche, encore plus sachant que j'avais déjà fait bien pire que ma réaction de ce soir.

J'ignorais l'heure qu'il était. Je perdais des forces au fur et à mesure que les minutes passaient, cependant, je restais debout et refusais délibérément d'aller me coucher. Mathieu avait beau me crier dessus sans arrêt, il tentait quand même de me mettre au lit. J'étais partie me réfugier dans la salle de bains car c'était peut-être la seule pièce qui m'était venue à l'idée. J'avais donc ouvert la porte après qu'il soit venue me rejoindre devant celle-ci en me répétant d'aller dormir. Malgré mes tentatives pour lui faire comprendre que je ne voulais pas dormir, celui-ci persistait. Ma main tenait toujours la poignée de la porte tandis que j'étais appuyée sur celle-ci. Désolé de m'être énervé. Sors de là, maintenant. Tu es fatiguée. Il avait l'air d'être beaucoup plus calme que tout à l'heure et heureusement d'ailleurs. Je n'aurais pas supporté qu'il soit de nouveau en colère. Je le regardais longuement avant de baisser un peu le regard en disant à mon tour. « Je suis désolée, aussi. » Je me rendis alors compte qu'il ne me lâcherait pas tant que je ne serais pas couchée. Je repris donc, d'une voix toujours aussi calme, en le regardant de nouveau. « Très bien, je vais me coucher. »

Visiblement, se montrer un peu compréhensif semblait faire avancer les choses plus que les répliques blasées et colériques. J'accepta ses excuses d'une légère inclinaison de la tête. Je lui en demandais pas, mais bon, je les acceptais avec plaisir quand même, ça rendait la pilule des derniers évènements plus facile à passer. Elle céda finalement. Evidemment, elle était vraiment à fleur de peau en ce moment, taper des crises existentielles, ça fatigue. Ca donne peut-être faim aussi, mais j'évita de le faire remarquer. Super. Commentais-je sur un ton peu expressif avant d'enrouler un bras autour d'elle alors qu'elle s'avançait hors de la salle de bain. On aurait dit Bambi apprenant à marcher. Sérieusement, comment elle était allée aussi vite dans la salle de bain, elle avait volé ou quoi ?