La curiosité est un vilain défaut. [Valentin & Wesley]

Je n'étais pas fier d'utiliser la renommée de mon père pour me sortir de la merde, mais ça ne me culpabilisait par pour autant. Je venais de donner un coup de boule à cet enfoiré qui se tape mon Olivia, merde je pensais pas qu'un coup de boule faisait aussi mal au mec qui le donnait. Je me frottais furtivement le front avant que le Doyen nous ordonne de le suivre. Mon visage changea du tout au tout, un sourire fier et hautain se fit sur mon visage d'ange en voyant l'autre crétin saigner un peu du nez. Il en profita pour me jeter une remarque en pleine face, il pensait peut-être me faire culpabiliser ? Non j'étais bien content de le savoir dans la merde. Avant d'entrer dans le bureau du Doyen je le fixais tout content de mon coup de pute, disons-le. Estime toi heureux cowboy, je viens de t'offrir un ticket retour pour ta chère terre natale, tu devrais me remercier tu vas pouvoir retrouver ton accent qui te manque tant. Lui fis-je en repensant à notre discussion quelques minutes plus tôt avant que nous apprenions qui nous étions réellement pour Olivia. Bon le problème c'est que cet enfoiré comptait pour elle, c'est pas avec ça que j'arriverais à recoller les pots cassés avec elle. Mais je m'en foutais il m'avait mis bout. Le Doyen nous regardait méchamment, Harvard était une université de prestige, deux élèves qui se battent devant son bureau en donnait un coup à son image. Au fond je m'en fichais, je me sentais intouchable par rapport au mec à côté de moi. On entrait alors dans son bureau en nous montrant deux chaises libres devant lui.

Pourquoi il avait fallu que je reste à défier ce couillon de friqué ?! Je sais très bien qu'ils ont un caractère de merde et se croient supérieur ! Alors pourquoi est-ce que j'étais resté à me faire chier avec lui ?! Voilà que je me retrouvais dans le bureau du doyen, et je sentais toute la colère que j'avais pu avoir à l'égard de l'ex de Olivia redescendre considérablement. Sûrement parce que j'étais foutu et que ça ne servait plus à rien que je m'énerve contre lui, ou quoique ce soit d'autres qui pourrait m'énerver davantage et nous faire empirer la situation. Je ne le regardais même pas. Il n'imaginait pas à quel point ce qu'il pouvait dire pouvait faire mal. Si j'avais eu la possibilité de rester dans mon pays depuis tout ce temps, je ne serais pas ici à l'heure qu'il était. Je n'avais plus de famille, à part ma petite sœur et mes meilleurs amis. Aujourd'hui, je ne me voyais pas vivre loin d'eux, mais si je me fais virer de Harvard, je ne sais vraiment pas ce que je vais devenir ou surtout, où. On était assis face au doyen, et ce dernier nous faisait la moral, calmement. Et blabla et blabla je n'écoutais que d'une seule oreille, essayant de réfléchir à un plan de secours, mais j'étais bien trop catastrophé pour y réfléchir. Il ne nous donna pas le verdict de notre sentence, disant qu'il devait en parler d'abord au conseil de discipline, mais c'était surtout pour savoir combien le père de ce taré allait lui donner pour qu'il reste à Harvard. J'étais tellement dégoûté par ce système et tous ces gosses de riche de merde, que je suis parti sans attendre quoique ce soit d'autre.

Au final je m'en sortais pas si mal que ça, bon j'avais quand même un peu mal à la mâchoire à cause de cet enfoiré, mais au moins il s'en sortira beaucoup moins bien que moi. Mon père n'aura qu'à sortir le chèque, négocier avec la direction de Harvard et je pourrais recommencer tranquillement ma vie ici sans cet italien dans les pattes d'Olivia. Bon par contre elle risque de mal le prendre, ça ne va pas aider pour la récupérer mais sans ce mec dans les parages, je pense que ça pourrait déjà être plus simple. Je jetais vite fait un coup d’œil lorsqu'il était encore assis à côté de moi face au Doyen, son regard semblait perdu, vide, un peu au fond du gouffre. Enfaîte je ne savais même pas si ce type avait de la famille ou non, en Amérique ou en Italie, à part savoir qu'il se tape Olivia je ne connaissais rien de ce gars. Mais je ne vais pas commencer à avoir des remords, il n'avait qu'à réfléchir deux secondes avant de me frapper en premier. Le Doyen nous expliquait la situation, notre cas sera délibéré lors d'un conseil de discipline, mouais en gros dans une paire de jour je serais encore à Harvard et lui loin d'ici, j'avais gagné. L'argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais il aide quand même à dégager la vermine qui vous empêche d'y accéder. Je le voyais partir sans dire un mot, sans même me lancer un regard menaçant. Rien. Je me levais à mon tour, donnant mes papiers au Doyen, car oui si j'étais ici c'est bien pour ça. Je fermais la marche, quelques secondes après l'autre type, sans même lui dire un mot je prenais le chemin inverse, jubilant en affichant un sourire satisfait et en sortant mon portable pour régler mon problème.