La curiosité est un vilain défaut. [Valentin & Wesley]

Un nouveau pays, une nouvelle université, de nouveaux lieux à découvrir. Lorsque vous arrivez dans une nouvelle ville ou bien une nouvelle université, le plus difficile c'est de se repérer. Et malheureusement pour moi, j'étais vraiment mauvais dans cet exercice. Je devais me rendre auprès du doyen pour remplir quelques papiers administratifs, mais j'étais complètement paumé. Je ne savais pas où j'étais et je ne connaissais que très peu de monde. Seulement Olivia qui n'avait pas réellement apprécié mon retour et quelques Eliots qui ne sont malheureusement pas dans les parages. Je voyais non loin de moi un jeune homme avec une tête assez sympathique, oui j'étais un petit bourgeois, je refusais d'aller demander de l'aide à un junkie et aux premiers abords, ce jeune homme semblait des plus cleans. Je m'avançais donc vers lui avec les airs supérieurs qui me collaient tellement à la peau, mes lunettes de soleil et ma veste en cuire, lorsque je fus à côté de lui je lui adressais la parole en me mettant face à lui. Excuse-moi de te déranger, mais sais-tu où se trouve le bureau du doyen? J'aurais pu lui serrer la main, me présenter, mais sans le vouloir mon côté frimeur prenait le dessus, même si au fond de moi je n'avais aucune envie d'être comme ça. Je voulais seulement trouver mon chemin pour en finir avec toute cette paperasse qui m'énervait au plus haut point.

Je venais de passer une de ces longues nuits où on ne s'ennuie pas une seule seconde mais où il est possible de dormir. Et avec Olivia. Elle m'avait aussi parler de son ex, comme quoi il était arrivé ici, à Harvard pour son plus grand malheur. Valait mieux pas que je le croise celui-là, sinon je l'encastrerais bien dans un mur. Ce n'était pas de la jalousie non, c'est plus quand je ne supporte pas qu'on fasse ou qu'on ait fait du mal à ceux que j'apprécie. Parce que je n'avais aucune raison d'être jaloux. Enfin, je l'espère. Après tout, elle avait bien trop souffert par sa faute et elle ne comptait pas se remettre avec lui ou éprouver le moindre sentiment à son égard. Enfin, c'est ce que je me disais à propos de Rosalia, et voilà que maintenant je lui avais pardonné. Tout ça pour dire que j'étais explosé, que j'avais cours dans quelques minutes, heureusement en amphi et j'allais pouvoir me reposer un peu. Bon pas sûr, vu que je suis du genre à écouter à tous mes cours quand même. Mais je ne participerais pas. Je fus sorti de ma rêverie par un type qui m'adressa la parole. Hum ouais c'est au fond du couloir, à gauche, après le ... Ouais non laisse tomber, je te montre le chemin ce sera plus simple ! Je lâchais un petit gloussement de fatigué et commença à marcher dans la direction souhaité par ce type. T'es anglais non ?! Je n'étais jamais très sûr sur les accent anglophone n'étant moi-même qu'un italien avec un accent, même s'il ne s'entendait déjà presque plus.

En arrivant à Harvard je ne m'étais pas imaginé une seule seconde que les choses seraient aussi difficiles. J'étais venu pensant pouvoir résonner Olivia, au final j'ai juste l'impression d'aggraver les choses et le comble dans l'histoire ? Je me retrouve en couple avec sa cousine, Maggie uniquement pour faire réagir Olivia et faire plaisir à nos parents. Les quelques jours que je venais de passer à Harvard étaient de loin les plus compliqués de ma courte vie. Sans compter sur l'établissement presque aussi grand que chez moi, bon j'avoue j'exagère, mais Dieu sait que j'étais mauvais pour me repérer, les seuls endroits que je connaissais plutôt bien, c'était la résidence des Eliots et la piscine, le reste c'était une autre histoire. Heureusement que ce type était là pour m'aider, il m'incita même à le suivre jusqu'au bureau du Doyen. Je voyais tout de même que cet homme ne semblait pas dans son état habituel, serait-il mather ? Ou peut-être qu'il a seulement passé une mauvaise nuit, bref ce n'était pas mes affaires, bien que j'avais un sérieux problème avec ces mathers qui se détruisent la vie pour rien. Merci c'est sympa, je t'avoue que j'ai encore un peu de mal avec tous les couloirs, tous les bureaux, enfin tu vois le genre. Dis-moi, mather? Oui bon, je devais quand même savoir si ce mec qui m'aidait été ce genre de type qui passe leur temps à se pourrir la vie pour un rien. Lorsqu'il m'a demandé si j'étais anglais, je souriais l'air fier en lui répondant. Ouais, je viens de Londres, tu as peut-être déjà entendu parler de ma famille. Tu as un accent aussi, non? Oui, j'étais fier de mon rang social et de ma famille, j'avais peut-être l'air du mec qui se la pète mais ce n'était pas l'image que je voulais véhiculer. Mais aussi je n'étais pas non plus le meilleur pour reconnaître les accents, mais il n'était pas Américain, ça s'entendait. Je le suivais pendant qu'il m'emmenait au doyen.

Quand je l'eus informé que j'allais l'accompagner jusqu'au bureau du Doyen, il me remercia et je lui envoyais un sourire franc, mais sûrement un peu faible. Il me fallait un café en fait, et d'urgence. Tant pis si j'ai cinq minutes de retard. De toute façon il y a une machine à café non loin du bureau où on se rendait. Puis il me posa une question plus qu'étrange. Il nomma cette confrérie de drogué à laquelle Olivia était rattachée mais qui ne m'avait jamais fait très bon effet. Oula non mon dieu ! J'eus un rire nerveux puis j'enchaînais Non non jamais de la vie, déjà que je tiens même pas l'alcool alors c'est pas la peine, non, je suis chez les Winthrops moi ! Et toi chez les Eliot je suppose non ?! Puis je pensais au fait que je devais avoir une tête de cadavre et que je devais ressembler à un mather à cet instant même, mais qu'importe, son accent m'intriguait bien plus. Aussi, il me confirma en effet qu'il était anglais, mais quand il me fit savoir que je connaissais sa famille, je haussais un sourcil, un peu surpris par cette phrase, et surtout ne sachant pas quoi en penser. Je préférais donc ne pas en tenir compte pour l'instant, j'étais bien trop fatigué pour me prendre la tête. Il enchaina ensuite en me demandant mon accent Ouais, italien pour ma part, mais ça fait déjà bientôt six ans que je suis sur le territoire américain, donc je le perds de plus en plus ... Et j'avoue que ce n'était pas la chose qui me plaisait le plus au monde.

J'eus de la chance de tomber sur lui, il me semblait sympathique et lorsqu'il m'informa qu'il n'était pas mather mais winthrops ça me rassurait. J'avais vraiment du mal avec cette confrérie, pas seulement à cause de la guerre l'opposant aux eliots, mais bien parce que j'avais du mal avec ce genre de personne, avec ces drogués, cette maison qui détruisait plus qu'elle n'aidait Olivia. Ah ça me rassure, enfin je veux dire, j'ai un peu de mal avec les Mathers. Disons que je connais quelqu'un avec qui j'étais proche et qui maintenant .. Enfin c'est compliqué. Je ne voulais pas l'embêter plus longtemps avec mes histoires, surtout qu'avec sa réponse je pouvais en déduire qu'il n'était pas très proche des membres de cette confrérie et qu'il ne connaissait donc pas Olivia. Puis il m'a demandé si j'étais chez les Eliots, un sourire de satisfaction s'affichait sur mon visage, oui j'étais fier d'être Eliot et je pouvais d'ailleurs sembler prétentieux par moment, mais ce n'était absolument pas le cas. Oui Eliot ! Ça se voit tant que ça ? Je le suivais toujours dans les coins et recoins d'Harvard jusqu'à ce qu'il me parle de ses origines. Je comprenais sa peine de perdre son accent, ça s'entendait dans son intonation. Personnellement je ne craignais pas de perdre mon accent anglais, je ne comptais pas rester six ans en Amérique comme lui. Je vois, c'est toujours difficile de perdre quelque chose qui nous rattache à notre pays ou quelque chose que l'on aime lié à notre passé. Lui perdait son accent, moi je perdais Olivia.

Evidemment que je connaissais quelques Mathers, mais je ne les fréquentais pas du tout. Excepté pour quelques filles comme Dixie et Olivia. Mais elle était des cas exceptionnelles pour moi. Je n'avais pas sympathisé avec elle parce que j'aimais leur maison, mais pour ce qu'elles sont. Parce que sinon, je ne les aurais jamais rencontré je pense. Les junkis j'en ai jamais été fan. D'ailleurs, dans la réponse du brun friqué, je pus remarquer que c'était la même chose pour lui, et c'était carrément pas compliqué à comprendre qu'il faisait parti des Eliots. Ouais un peu, parce qu'il n'y a pas trente-six mille maisons qui se détestent autant entre elles. J'eus un léger rire, parce que ce genre de compétition et de haine ça me faisait rire au fond. Je trouve ça un peu débile, mais je ne suis pas du genre à juger donc je ne rajouterais rien de plus. Puis on avait enchaîné sur les accent, sur le sien, sur le mien que j'étais en train de perdre peu à peu. Mais face à ce qu'il venait de me répondre, je plissais légèrement les yeux, voyant bien qu'il ne disait pas ça juste pour mon accent, mais qu'il y avait bien quelque chose de plus profond derrière. Ça sent l'histoire compliqué en effet ! C'est pour ça que tu te retrouves ici ? Que tu as quitté l'Angleterre ? C'était peut-être un peu déplacé mais il pouvait simplement me dire oui ou non si jamais il ne voulait pas m'en parler. Heureusement pour lui, s'il ne voulait pas, il allait pouvoir s’échapper bien vite parce que Ca y'est, c'est juste en face là. Il y avait une porte en face de nous où était écrit "Le Doyen". Je sentis juste à cet instant mon portable vibrer, chose qui me rappelait que j'avais cours dans même pas deux minutes.

Si jamais ne n'aurait pas été Eliot, ma vision des choses vis-à-vis des Mathers aurait été tout à fait la même. Je n'irai pas m'amuser à aller moi-même faire le bordel chez les mathers pour mon plaisir. Mais je n'arrivai pas à concevoir qu'on puisse s'amuser et prendre du plaisir en se piquant, en se droguant, en buvant comme des trous. Non, je n'aimais pas du tout cela et je n'aimais encore moins voir Olivia, celle avec qui j'étais à deux doigts de me marier et avoir un enfant dans cette confrérie. Disons que la guerre entre les Eliots et les Mathers me passe un peu au-dessus, j'ai seulement un peu de mal avec leur style de vie. Un peu comme tous les Eliots je m'en doutai, mais je me comprenais. Il comprit d'ailleurs que je ne parlai pas simplement de nos accents, mais bien du mal que j'avais au fond de moi de perdre chaque jour un peu plus Olivia et la voir sombrer dans les drogues. J'ai été con de ne pas l'aider plus, de ne pas avoir fait tout ce que je pouvais à l'époque, mais l'odeur de l'argent et le nom que j'ai hérité de mon père ont eu le dessus. Je me passais la main sous mon menton pour me gratter, un geste qui montrait bien le mal que j'avais de parler d'elle, même sans nommer clairement son prénom. J'ai dû faire un choix il y a quelques mois maintenant, mais j'ai fait le mauvais ou du moins je n'ai pas réussi à faire ce que j'aurai dû faire. Donc oui, on peut dire que c'est dû à ma présence ici. Ce n'est pas que je ne voulais pas lui en parler, c'est juste que j'avais encore du mal, du mal avec tout ce qui se passait. Du mal à me dire que j'étais en couple avec Maggie alors que la seule femme qui comptait clairement pour moi, c'était Olivia. Nous étions quand même arrivés devant la porte du doyen, un bon moyen pour moi de couper court à mes explications. Je le remerciai d'un signe de tête, avant de me retourner une dernière fois vers lui et lui tendre ma main. Je te remercie, c'était sympa de ta part. Enfaîte, je m'appelle Wesley. Oui c'était la moindre des choses de me présenter à celui qui m'a aidé.

Je le comprenais parfaitement parce que même moi j'ai du mal à comprendre comment ils peuvent vivre ces Mathers de drogue et d'alcool. J'esquissais un sourire et lui répondis Ouais je comprend, même si j'avoue que parfois je me suis laissé un peu trop charmé par quelques Mathers. Entre Dixie et Olivia, je ne les avais pas vu venir, mais voilà, je n'allais pas les juger par rapport à ça. Dixie semblait hors de danger, mais il restait encore Olivia qui avait trop son problème de drogue trop imposant. Mais je ne la connaissais pas encore bien (pas intimement parlant) donc je n'osais pas trop me mêler de sa vie pour l'heure. J'avais ensuite jouer à mon curieux et lui avait demandé pourquoi il se retrouvait à Harvard, et même si ce n'était pas très poli de questionner autant un nouveau, je voulais savoir. Il me répondit assez vaguement, mais là, ça ne me regardait plus. En tout cas, j'étais au moins assez futé pour comprendre qu'il était venu récupérer quelque chose ici. Ou même quelqu'un. Je vois ... Lui avais-je simplement répondu avant qu'on arrive devant la porte du Doyen. J'avais en même temps reçu un message de la dite Olivia qui me demandait des nouvelles et surtout si j'étais pris ce soir. Un sourire s'afficha sur mon visage. Puis le fameux Eliot me remercia et se présenta tout en me tendant la main. Je la lui serrais et lui répondait Pas de problème ! Et si t'as envie d'aller boire un café un de ces quatre ou faire une partie de basket, fais moi signe ! Je te laisse, faut que j'appelle mon amie ! Lui fis-je tout en lui adressant un clin d'oeil révélateur sur le mot "amie". La photo de Olivia apparu en gros sur mon téléphone et l'apporta à mon oreille.

Au moins nous avions le même point de vue sur les mathers, j'ai toujours eu du mal à comprendre leur vie de débauche, peut-être aussi à cause de mon rang social, mais qu'importe. Il m'expliquait ensuite qu'il aimait se laisser charmer par quelques mathers. Je dois avouer que sur le coup, j'ai pensé l'instant de quelques secondes s'il ne parlait pas d'Olivia, mais quelle probabilité aurais-je de tomber sur le mec qui prenait du bon temps avec Olivia parmi tout le campus ? Très peu de probabilité. C'était d'ailleurs inimaginable, je me faisais de fausses idées. Ce que j'aimais chez lui, ce qu'il n'insista pas sur le fait que je ne sois pas très parlant sur la raison de ma présence à Harvard. En même temps je n'avais pas envie de l'embêter avec mes histoires, qui ça intéresserait de savoir que je suis venu à Harvard pour récupérer la femme que j'aimais, mais qu'au final, je me retrouvais en couple avec sa cousine qu'elle déteste plus que tout au monde ? Personne. Une fois devant la porte du Doyen, nous nous saluons mutuellement avant de continuer nos chemins respectifs, mais il me proposa gentiment d'aller boire un café un de ces quatre avec lui ou de faire une partie de basket. Je souriais en lui répondant. Avec plaisir pour le café. Pour ce qui est de la partie de basket, ce serait un plaisir de te mettre une raclée à l'anglaise! Lui disais-je en souriant, je ne doutais pas un seul instant que j'avais autant de chances de gagner contre lui qu'un mather avait de chances de gagner un prix Nobel. Il m'expliquait ensuite qu'il devait appeler une 'amie', je lui faisais un signe de tête en souriant avant de croiser machinalement la photo d'Olivia sur son portable, j'en croyais pas mes yeux. J'étais tombé sur le mec qui se tapait Olivia ? Je l'interpellais alors de nouveau, le regard interrogateur. Excuse moi mais, c'est elle ton amie? J'insistais tout autant que lui sur le mot 'amie', on savait tous les deux ce que ça voulait dire. Qu'il ne me réponde pas oui, je sens que mon poing va se diriger sans mon consentement dans sa petite gueule d'Italien (a).

Alors que nous étions presque en train de partir dans nos directions respectives je lui avais proposé d'aller boire un café un de ces quatre ou même une bonne partie de sport, et quand il me répondit qu'il me mettrait une bonne raclée à l'anglaise, je me mis à rire Haha j'aimerais bien voir ça teh ! Par contre, je suis pas du genre à me vanter, non, donc même si je sais que je suis bon, jamais je n'oserais dire que je suis les meilleurs, et que les italiens sont des bons. Bon avec mes amies ou les filles, j'ai plus de facilité, mais pas avec des gens que je viens à peine de rencontrer. Ce serait donner une image de moi que j'aime pas. Tout en lui répondant, j'avais composé le nom de mon amie sauf que je n'avais pas vraiment fait gaffe qu'il aurait très bien pu voir sa photo et encore moins la connaître. Jamais je n'aurais pu faire le rapprochement entre ces deux anglais. Mais lorsqu'il me demanda si c'était elle mon "amie" j'ai de suite compris, et raccrochais avant même que Olivia puisse répondre. Je sentais la merde à plein nez. On avait réussi à bien s'entendre jusque là, mais quelque chose me disait que ça n'allait pas bien longtemps durer. Ne me dit pas que c'est pour elle que t'es venu ici ... parce que ... Merde ! J'allais pas l'insulter non plus. Je fronçais méchamment les sourcils, sentant la colère monter en moi. Il était ce salaud d'ex, j'en mettrais ma main à couper cette fois-ci. Et il avait osé revenir quoi ! Il allait pas la blesser une fois de plus, il pouvait en être certain !