that forbidden fruit (billie/alex)

C'était la consécration de nos désirs. On cédait finalement aux envies qu'on avait pu ressentir depuis qu'on s'était retrouvé à Key West cet été. Ouais, ce jour là, on avait choisi de prendre de la drogue plutôt que de continuer à s'embrasser et aller plus loin. Bon, j'avais une partie de la soirée effacée de ma mémoire, mais je me serai souvenu si j'avais couché avec elle. Donc non, on avait rien fait et du coup, ce soir, on se laissait aller. Mes mains se baladant sous son t-shirt, j'eus à peine le temps d'effleurer une imperfection sur son abdomen que je me retrouvais sur le dos, Billie sur moi, installée à califourchon. Je me pinçais les lèvres sans cesser de la regarder alors qu'elle s'approchait de mes lèvres, embrassant ma mâchoire et déviant dans mon cou. Finalement, elle descendait sur mon torse et, croisant une de mes cicatrices dues à mon enfance difficile, elle se stoppait. Je ne comprenais pas vraiment sur le coup, puisque j'étais à fond dans le truc et je voulais continuer à avancer, à la chauffer et qu'elle me chauffe pour passer à l'étape supérieure. Mais je l'attendais, voulant simplement savoir ce qui se passait pour qu'elle s'arrête. Je glissais mes mains de part et d'autre de ses hanches avant qu'elle ne m'embrasse furtivement et décide de retirer son t-shirt. Un sourire apparut alors immédiatement sur mes lèvres et j'étais bien content qu'elle le fasse. Je remarquais rapidement l'imperfection - cicatrice - en fait que j'avais effleuré tout à l'heure mais je ne m'y attardais pas, préférant de loin retrouver ses lèvres et caresser sa peau. Mes mains remontaient alors dans son dos mais finalement, j'attrapais son visage entre mes mains pour attirer son visage vers le mien et l'embrasser encore une fois de plus.

J'étais hautement complexée par rapport à ces foutues cicatrices que l'on m'avait infligées au cours de l'année passée ; cet été lorsque j'avais été voir à droite, à gauche, j'étais tellement dans le coaltar par rapport à toute la drogue et l'alcool que j'avais ingurgités que je ne me rendais même plus compte des marques qui barraient mon corps. C'était pratique, malheureusement ce n'était pas sain. J'étais mal à l'aise de comprendre que le fait de voir les mêmes marques sur le corps d'Alex m'avait poussée à me sentir moins gênée par rapport aux miennes, parce que je savais qu'avec celles-ci, arrivait un lourd passé qui n'était en général pas des plus joyeux. Mais je ne pouvais pas contrôler les réactions de mon cerveau alors je mis tout ça de côté pour le moment. Je stressai un moment avant de me rendre compte qu'Alex était passé au-dessus de ça et semblait se ficher des miennes autant que je me fichais des siennes. Ses mains remontèrent dans mon dos, m'arrachant un frisson que je ne sus réprimer et ses lèvres épousèrent les miennes avec une ardeur entêtante. De mémoire, je n'avais jamais voulu quelqu'un comme je le voulais lui. Et je comptais bien concrétiser cette envie ce soir. Sans lâcher ses lèvres, mes mains remontèrent le long de mon dos et j'allai chercher l'agrafe de mon soutien-gorge. Seulement, au moment où je l'agrippai entre mes doigts, j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir et ma colloc surgit dans l'embrasure, les yeux écarquillés. « Oh, bordel ! » dit-elle en même temps que je poussais un juron. Elle referma la porte mais c'était trop tard, le mal était déjà fait.

J'avais envie de continuer encore et encore à toucher ses lèvres de cette façon. L'embrasser était naturel et je ne voulais pas m'arrêter, loin de là. Alors mon t-shirt était enlevé et ça commençait à devenir sérieux. La situation m'excitait énormément et savoir que j'arrivais près du but, ça l'était d'autant plus. Alors, je ne sais pas le pourquoi du comment qu'elle a décidé de finalement enlever son haut, mais elle l'a fait. Je remarquais sa cicatrice sur le ventre, mais je n'y faisais pas gaffe. C'était pas le moment de s'y attarder de toute façon. J'avais beaucoup trop envie d'elle là tout de suite maintenant que les questions et autres trucs du genre étaient mises de côtés. J'avais glissé mes mains tout le long de son dos avant d'attraper son visage afin de l'attirer vers le mien pour reprendre nos baisers langoureux et pleins d'envie. Ses mains remontaient dans son dos pour pouvoir retirer son soutien gorge. Mais à mon avis, on doit être maudit puisqu'à ce moment précis, la porte se mit à s'ouvrir et un son a été émis. "Oh, bordel !" En même temps, Billie s'est arrêtée de se déshabiller tout en criant une injure de mécontentement. J'avoue que moi, j'me suis mis à dire un "Putain !" Je me relaissais tomber sur le lit, totalement dépité. Malgré que la colocataire soit sortie de la chambre en refermant la porte, c'était... mort. Je posais une main sur mon visage alors que Billie était toujours sur moi, et son soutien gorge toujours en place. Je soupirais avant de retirer ma main de mon visage pour la regarder. Je me mordais la lèvre inférieure, ne sachant que dire ou que faire.

Bordel, on était maudits ou notre karma nous retombait enfin dessus, c'était pas possible autrement. J'avais chaud, j'étais embrasée, j'étais bien et pour une fois depuis longtemps ça n'était pas dû à la drogue ou à l'alcool et une seule personne venait de bousiller tout ça. Je ne pouvais pas lui en vouloir, c'était aussi sa chambre, mais bon sang .. J'étais partie pour finalement avoir Alex, après deux mois où j'avais souvent pensé à le mettre dans mon lit et je venais d'en être privée. Parce qu'il fallait se l'avouer, le moment était passé. Je savais que ma colloc attendait sûrement à l'extérieur de la chambre alors il n'allait rien pouvoir se passer de plus. Le mouvement d'Alex qui retombait sur le dos reconcentra mon attention sur lui et je passai deux mains sur mon visage en soupirant. Je rouvris mes paupières et nos yeux se rencontrèrent, indécis. Je poussai un grognement et je me laissai retomber à côté de lui, sur le dos également. Les yeux rivés sur le plafond, je mordis l'intérieur de mes lèvres. « Bon .. J'crois qu'on va devoir repousser ça à plus tard. » Je me hissai sur un coude pour enfin le regarder et mes yeux passèrent sur ses lèvres un court instant. « Désolée, j'suppose qu'elle a changé d'avis pour sa sortie. » N'essayant même pas de résister, je me penchai pour l'embrasser malgré ce que j'avais dit.

Comment dire que l'apparition de sa coloc me fruste ? Et bien elle me frustre, clairement. J'avais envie de Billie à ce moment précis de la soirée et le fait que c'te fille se pointe, ça nous a totalement refroidi. Et merde quoi... Du coup, j'étais retombé sur le lit, me mettant les mains sur le visage tellement j'étais dépité. Finalement, après un soupir, je me mis à la regarder et son regard avait rejoint le mien. Elle grognait légèrement avant de s'allonger à mes côtés, regardant le plafond pendant que j'en faisais de même. "Bon .. J'crois qu'on va devoir repousser ça à plus tard." Je hochais doucement la tête alors que je tournais la tête vers elle. Malheureusement ouais... Sa colocataire doit attendre dehors à l'heure qu'il ait, sûrement pour qu'on se rhabille et que je déguerpisse. Je soupirais et Billie se mit sur un coude, se tournant vers moi pour me regarder. "Désolée, j'suppose qu'elle a changé d'avis pour sa sortie." Sans attendre plus longtemps, ses lèvres s'étaient retrouvées sur les miennes, ce qui me consolait quand même. Bien qu'on ait pas encore eu l'occasion de coucher ensemble, je peux m'contenter de ses baisers.. pour l'instant. "On va bien réussir, j'en suis certain." disais-je en me mordant la lèvre inférieure après. Je me redressais et je me mis à l'embrasser à mon tour, la forçant à s'allonger. Ouais, je l'embrassais avec envie, pour qu'elle sache à quoi s'en tenir quand on y arrivera enfin. J'avais pas envie de m'barrer, mais il le fallait bien. Alors je me détachais de ses lèvres, me redressant mon m'assoir sur son lit.

Je n'arrivais pas à croire que j'allais devoir me rhabiller et que basta, la soirée allait se terminer de cette façon. J'avais un peu l'impression d'être une adolescente qui allait à un rythme lent dans sa relation pour ne pas se trouver brusquée. Sauf que je n'étais pas une adolescente et que j'avais envie d'Alex maintenant. Je n'arrêtais pas de soupirer, j'étais vraiment blasée. Après lui avoir dit qu'on allait remettre ça à plus tard, je ne pus m'empêcher de l'embrasser et si je m'écoutais, je ne m'arrêterais pas. « On va bien réussir, j'en suis certain. » J'esquissai un bref sourire en hochant la tête, juste avant de me retrouver plaquée contre mon lit, Alex ayant repris possession de mes lèvres avec ferveur. Je gémis et je plongeai une main dans ses cheveux. S'il n'avait pas décidé de s'arrêter pour se redresser, je serais repartie comme il y avait deux minutes et cette fois, je n'aurais eu aucun scrupule à continuer sur notre lancée. « Tu reviendras pour une partie de Twister quand je serai certaine d'être seule, » lui dis-je en me mordant la lèvre, toujours allongée. Puis je me redressai à mon tour et j'attrapai mon tee-shirt, que je passais rapidement par-dessus ma tête. Une fois en place, j'attrapai la main d'Alex pour le reconduire jusqu'à la porte.

J'étais dégoûté. Le destin avait décidé qu'on ne couche pas ensemble ce soir, à cause de cette satanée colocataire dont sa soirée avait visiblement été annulée. Ça m'faisait clairement chier et j'étais loin de vouloir m'en aller. Seulement, elle était derrière la porte, attendant le signal pour rentrer de nouveau dans la chambre sans avoir la vision de sa coloc en ma compagnie, sur le point de coucher ensemble. Bon, j'étais un peu sur ma faim alors je me remettais à l'embrasser, l'allongeant sur le lit et me mettant à moitié sur elle. Ce baiser était sans retenue et j'étais tenté de continuer mais on pouvait pas. Alors tant que j'avais encore la tête sur les épaules, je me redressais, m'asseyant sur le lit, reprenant mon souffle. "Tu reviendras pour une partie de Twister quand je serai certaine d'être seule" Je tournais la tête vers elle, souriant alors que j'étais encore torse nu. "J'serai ravi d'en refaire une partie ouais... en espérant qu'on aille jusqu'au bout ce coup-là." Je me redressais pour aller attraper mon t-shirt qui trainait par terre pour l'enfiler, à contre cœur. La jeune femme, qui avait enfilé le sien aussi, s'était levée et avait pris ma main pour m'attirer jusqu'à la porte. Je ne la laissais pas ouvrir, je voulais encore profiter un peu de sa présence. Alors je la collais contre la porte, mon corps collé au sien et je capturais une nouvelle fois ses lèvres afin de lui laisser un goût de reviens-y pour la prochaine fois.

Je n'allais pas me décourager pour si peu. C'était vraiment très chiant d'être interrompus, mais si ça ne se passait pas ce soir, ça serait forcément pour une autre fois. Nous le savions tout autant l'un que l'autre. J'avais du mal à me concentrer sur ce qu'il disait parce qu'il était toujours torse nu et que mon cerveau partait dans des directions toutes autres que celles qui menaient Alex à la porte. « J'serai ravi d'en refaire une partie ouais... en espérant qu'on aille jusqu'au bout ce coup-là. » Il attrapa son tee-shirt et je jure que j'étais prête à lui crier de ne pas le remettre, mais je devais être raisonnable et sympa envers la coloc qui avait été assez gentille pour attendre dehors. Après tout, c'était aussi de ma faute, j'aurais dû la prévenir. Sauf que je ne le savais pas, une demi-heure plus tôt. Il m'empêcha d'ouvrir la porte en m'adossant à celle-ci et recommença à m'embrasser. Il fallait vraiment qu'il arrête, parce que mon taux d'excitation n'était pas encore redescendu et que s'il continuait à le faire augmenter, j'allais craquer et l'attirer dans le premier endroit un minimum cache de la maison. « La prochaine fois sera la bonne, j'en suis certaine, » marmonnai-je, complètement à bout de souffle. La main sur la poignée, je ne cessai pas de l'embrasser tandis que je tournais le rond métallique, ouvrant la porte avec difficultés. « Allez, vas-y, » dis-je en posant plusieurs baisers sur son visage.

Il était évident qu'on devait arriver à un moment ou à un autre à passer à l'étape supérieure. On pouvait pas rester ensemble comme ça aussi frustrés. Bah oui, j'ressentais de la frustration actuellement et ça m'saoulait. Alors même si j'avais du mal à me défaire de ses lèvres, je tentais de mettre un peu de distance pour ne pas la prendre là, tout de suite, maintenant. J'avais récupéré mon t-shirt qui trainait sur le sol et je l'avais enfilé, afin de cacher mon torse. Puis finalement, elle me ramenait à la porte et encore une fois, je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser une nouvelle fois, goûter ses lèvres pour en garder le goût une fois parti. "La prochaine fois sera la bonne, j'en suis certaine," disait-elle le souffle saccadé. Mais ça ne l'empêchait pas du tout de m'embrasser encore et encore. Cependant, elle ouvrait en même temps la porte et ça sentait la fin, bien que je n'en aies pas envie. Mais voilà, elle était ouverte à présent et il était temps de partir. "Allez, vas-y" Elle déposait plusieurs baisers sur mon visage et je l'embrassais une dernière fois longuement avant de quitter la pièce. "On s'revoit bientôt !" Je lui faisais un clin d'oeil et j'm'en allais, me retournant pour me diriger vers ma chambre.