that forbidden fruit (billie/alex)

Ce serait mentir que de dire que je n'avais pas hâte de retrouver ses lèvres. J'ai ce souvenir du 4 juillet gravé dans ma mémoire, malgré le gros trou noir qui venait après, de ses lèvres collées aux miennes, de cette envie qui m'avait envahie.. Ouais, je poussais les événements pour qu'on en revienne là. J'avais envie de terminer ce qu'on avait commencé. Elle avait suggéré l'idée du shooter pour le pied gauche jaune, j'ajoutais la règle du baiser pour la main droite verte. Bah oui, vert parce qu'on est Mather quand même. "Deal. Maintenant tourne la flèche, c'est à mon tour de me placer." Tout en gardant mon pied gauche sur le rond jaune, je m'approchais du tourniquet que je faisais tourner, en attendant de voir où ça allait tomber. "Attention !" Contrairement à elle, je ne trichais pas. Si ça devait tomber sur main droite vert, ça tomberait dessus. Du coup, c'était quand même un petit coup de stress... Mais finalement, la flèche est venue à s'arrêter... entre la main droite verte et la main droite rouge. Je levais les yeux vers Billie, attendant de voir ce qu'elle comptait faire à présent. Soit elle choisissait de m'embrasser, soit elle choisissait de pas le faire. Ca ne tenait qu'à elle.

Mains sur les hanches, j'attendais patiemment qu'Alex se décide à tourner la flèche pour que je puisse me placer à mon tour. Il avait proposé le truc de s'embrasser sur la couleur verte (coïncidence ? Ça m'étonnerait.) et j'étais presque en train de mitrailler la flèche du regard pour qu'elle s'arrête sur ce qu'on attendait tous les deux. « Attention ! » Je coinçai l'ongle de mon pouce entre mes dents en patientant, ça en devenait pathétique tellement j'avais envie de l'embrasser. Pourquoi ne le faisais-je pas, tout simplement ? Quand la flèche s'arrêta enfin entre deux possibilités, Alex leva les yeux vers moi, attendant de voir ce que j'allais faire. Mais il n'y avait même pas à réfléchir. Je m'accroupis près de lui et je posai une main dans sa nuque avant de joindre mes lèvres aux siennes sans hésitation. Je ne m'attardai pas et je m'éloignai doucement. Sans le lâcher du regard et avec un petit sourire, je posai ma main droite sur une pastille verte.

J'avoue que j'aimerai bien que la flèche tombe sur main droite verte. En même temps, qui refuserait de se faire embrasser par une jolie fille ? Donc ouais, en lançant la flèche, j'espérais grandement que ça tomberait dessus. Je n'allais pas tricher et je laissais le hasard faire. Finalement, la flèche termina entre deux couleurs, dont le vert, pour la main droite. Je me mis à sourire en levant les yeux sur elle. Allait-elle céder ? Je l'espérais. Dès que je la voyais s'accroupir à mes côtés, je savais que c'était bon pour moi et, j'avais bien raison. Ses lèvres se sont mis à rejoindre les miennes dans un baiser aussi rapide que soulageant. Je plongeais mon regard dans le sien, sans le quitter. On venait de s'embrasser et encore une fois, comme la dernière fois en fait, j'avais envie de recommencer. Je me pinçais les lèvres et, sans la quitter du regard, je pointais la flèche. "A toi de tourner... la flèche." C'était à mon tour de bouger un membre de mon corps sur un cercle rouge du tapis et, bizarrement, j'avais vraiment envie de tomber sur main droite vert. Étonnant ? Pas tant que ça.

J'aimais bien forcer le destin, j'étais comme ça. Quand je voulais vraiment quelque chose, un petit coup de pouce de moi-même ne pouvait pas faire de mal. J'aurais pu choisir l'autre couleur et simplement poser ma main sur la pastille rouge, puisque après tout il l'avait dit lui-même il y a deux mois, j'étais une fille et les filles c'est compliqué. Je souris brièvement à ce souvenir. Mais non, j'avais choisi de prendre les devants et de me jeter à l'eau. Il avait l'air de le vouloir autant que moi de toutes façons, donc je ne risquais pas de me heurter à un mur. Nous avions l'air tous les deux aussi déstabilisés l'un que l'autre après ce baiser, à se demander si l'on pouvait se permettre de continuer sur notre lancée. « A toi de tourner... la flèche. » Je jetai un bref regard au plateau directionnel, essoufflée et rongée par mes envies. Puis doucement, je tournai la flèche avec ma main et je la positionnai sur main droite vert. Je poussai ensuite le plateau et j'attrapai Alex par les épaules pour le ramener à moi. Osef du jeu, je voulais un peu d'action. « J'ai plus envie de jouer .. à ça. »

La tension entre nous deux était palpable. En fait, depuis qu'on s'était revu le 4 juillet, c'était présent. C'est juste qu'on a pas eu l'occasion de se retrouver juste tous les deux, pendant tout le temps qui séparait ce fameux jour à aujourd'hui. Ouais, j'avais de nouveau envie de retrouver ses lèvres sur les miennes Alors je lui demandais de tourner la flèche afin que je puisse jouer à mon tour et elle s'exécutait sans broncher. Elle regardait le plateau de la flèche et elle se mit donc à le tourner. Mais pas comme d'habitude. C'est en lâchant son regard et déposant ma vue sur sa main, que je me rendis compte qu'elle se contentait de la tourner avec sa main et elle l'arrêta sur main droite verte. Je me mis à sourire avant de reposer mon regard sur elle. Elle m'attira vers elle en me prenant les épaules et je me mordais la lèvre inférieure. Son souffle était là, juste à côté. Ses lèvres aussi... Et j'avais juste envie de céder. "J'ai plus envie de jouer .. à ça." Je hochais la tête et je me mis à l'embrasser aussi naturellement que j'en avais envie. Et oui, j'en avais terriblement envie que je me laissais aller dans cette embrassade. Enfin... Je me relevais et je l'attirais contre moi, resserrant mes bras autour de son corps.

J'avais tourné la flèche moi-même parce que j'avais vraiment envie de retrouver ces foutues sensations de bien-être que j'avais ressenties lorsqu'on avait passé du temps ensemble deux mois plus tôt. Je m'étais jamais sentie aussi bien et naturelle avec quelqu'un que lors de cette soirée que j'avais partagée avec Alex. Même si un gros trou noir avait engouffré 50% de la soirée, j'avais quand même en tête les moments d'accalmie où il avait été dans mes bras alors que nous flottions dans l'Atlantique. Et si je n'avais pas oublié ça, c'était pour une bonne raison. Mon cerveau avait choisi de garder ces souvenirs et chaque fois que j'y repensais, je me prenais à sourire. Nous n'avions encore rien pris à ce moment-là, donc j'étais heureuse de savoir que ce n'était pas un délire dû aux stupéfiants. Il m'aida à me remettre sur mes pieds et je compris que l'on était sur la même longueur d'ondes lorsqu'il serra ses bras autour de mon corps. Nous étions debout au milieu de ma chambre à nous enlacer et bien que ce soit très agréable, je le tirai en arrière jusqu'à ce que mes genoux butent contre mon matelas. Je m'y laissai alors tomber. J'ignorais comment on avait pu s'en tenir à de simples baisers sur la plage, mais là mon envie de lui était en train de monter en flèche et je n'avais pas assez d'alcool dans le sang pour blâmer ça là-dessus.

J'étais soulagé de voir qu'elle en avait marre de jouer. Oui, même si le jeu pouvait être intéressant en soit, j'étais pas là pour jouer. J'avais une idée derrière la tête, une idée précise et je me rendais compte qu'elle voulait la même chose. Mes lèvres avaient retrouvé les siennes et ça y est que je ne voulais plus les quitter. Je nous redressais afin qu'on cesse d'être accroupi et je resserrais mes bras autour d'elle, comme pour la garder contre moi. Enfin, c'est pas comme, c'était une certitude. Je voulais la garder contre mon corps, quoiqu'il en coute. Elle prit ensuite l'initiative de m'attirer avec elle jusqu'à son lit. Elle se mit à tomber dedans et je la suivais, m'allongeant sur elle. Je ne lâchais pas ses lèvres, au contraire. Je les désirais tellement que j'étais incapable de les lâcher ne serait-ce pour respirer. J'avais envie d'elle, et ce depuis le fameux 4 juillet. Seulement, on avait encore jamais eu l'occasion d'aller jusqu'au bout et il était temps de passer le cap. J'voulais vraiment conclure avec elle ce soir et je pense que c'est bien parti pour. Mes mains devenaient alors un peu baladeuse. Une première se posait sur le flanc de la jeune femme, jouant à glisser sous son haut, afin de caresser sa peau douce.

Mon lit n'avait jamais paru aussi attrayant que ce soir, alors que je nous dirigeais vers celui-ci à l'aveuglette. Heureusement, je connaissais ma chambre par cœur et j'étais assez maniaque donc rien ne traînait sur notre chemin. Les seules choses qui auraient pu nous déranger étaient les verres de shooters mais ils étaient de l'autre côté. Je me laissai donc tomber un peu maladroitement sur mon lit et Alex suivit aussitôt en s'allongeant sur moi. Parfait. Je reculai un peu pour nous permettre de nous y allonger totalement. Bon sang, les sensations qu'il me procurait par de simples baisers étaient indescriptibles et ça me rendait un peu anxieuse pour la suite. Sérieusement, autant de bien être c'était pas normal. Ses mains commencèrent à se balader sur mon corps et l'une d'elles s'aventura sous mon tee-shirt. Je me cambrai légèrement, forçant plus de contact entre sa paume et mon ventre. Ça faisait deux mois que je pensais souvent à ça. En rentrant de cure, je savais même pas si j'allais revoir Alex. Puis il m'avait envoyé des messages et j'avais appris qu'il était chez les Mather, donc il n'y avait plus aucun doute que nous nous croiserions tous les jours. Je le voulais et j'allais enfin l'avoir. J'avais envie de retirer ce foutu bout de tissu qui était désormais de trop, mais je complexais par rapport aux cicatrices qui recouvraient mon corps. La dernière fois, j'avais été assez imbibée pour ne pas m'en préoccuper, mais là j'étais sobre. Je sentais la température de mon corps monter et mes mains s'aventurèrent jusqu'à l'ourlet du tee-shirt d'Alex. Je le fis remonter jusqu'à ses épaules puis j'attendis qu'il se redresse pour m'aider à le lui retirer. À défaut de retirer le mien, je retirais le sien.

Tout ce que je voulais à la base en venant ici était en train de se réaliser. J'avais retrouvé ses lèvres, j'avais retrouvé son corps et j'étais sur le point de la faire mienne, ne serait-ce que pour la soirée. Soyons réaliste, je ne suis pas vraiment du genre à me caser de toute façon. On a bien vu les dégâts que ça avait fait courant l'année passée. Du coup, collé à elle, on avançait jusqu'à son lit où elle se laissait tomber en arrière. Je m'allongeais d'ailleurs immédiatement sur elle, bien qu'on se calait bien histoire d'être correctement installés. Je capturais ses lèvres et je commençais à devenir entreprenant, laissant une de mes mains s'immiscer sous son haut. Je me laissais complètement aller en sa compagnie, comme si tout ça était naturel. Enfin, pas comme si, ça l'était réellement. Tout était naturel avec elle que c'en était déconcertant. Ca faisait un moment que je m'étais pas senti aussi bien avec une fille, c'était peut-être un signe ? Je sais pas. Je préférais pas m'emballer, autant laisser le temps faire son œuvre. Alors que c'était moi qui m'aventurait sous son t-shirt, c'était elle qui avait pris l'initiative de retirer immédiatement mon t-shirt. Enfin, j'étais pas contre, pas du tout. Justement, j'étais tout à fait satisfait de cette prise d'initiative. Je me redressais dès que mon habit se retrouvait à mes épaules avant de le retirer entièrement et de le jeter sur le tapis de Twister. Je me rallongeais afin de capturer de nouveau ses lèvres avec envie et désir. Je remettais ma main sous son t-shirt et continuait la découverte de son corps, désireux d'aller de plus en plus loin.

On était passés très rapidement à la vitesse supérieure. C'est vrai, il était dans ma chambre depuis, quoi .. ? Quinze minutes ? Et déjà, j'étais essoufflée au creux de ses bras tandis que nous nous embrassions à perdre haleine. Si c'était pas un meeting efficace ça, je savais pas ce que c'était. Mais bon, pour notre défense, je pense qu'on se languissait tous les deux des choses qui ne s'étaient pas produites sur la plage en Juillet. C'était bizarre d'ailleurs, parce que tout laissait à penser que nos échanges ce soir-là allaient se clore par ce qu'on était en train de faire .. Mais non, apparemment la drogue avait été plus importante à nos yeux. Mais bref, nous touchions enfin au but .. littéralement. Enfin, dès que j'aurais surpassé ce complexe idiot par rapport aux cicatrices qui couvraient mon corps. D'ailleurs, les doigts d'Alex passèrent sur celle qui traversait mon abdomen et je ne pus m'empêcher de frémir en me tortillant pour le pousser à se mettre sur le dos. Installée à cheval sur ses hanches, je me penchai en avant pour embrasser sa mâchoire. Puis je descendis le long de son cou et enfin, sur son torse. Je fus surprise de rencontrer une première cicatrice. Je m'arrêtai un instant et j'observai cette marque indélébile. Je bloquai un instant, à bout de souffle, en suspens à quelques centimètres de sa peau. Puis j'allais chercher ses lèvres brièvement avant de me redresser. Je soufflai un bon coup pour prendre mon courage à deux mains et je retirai délicatement mon tee-shirt, toujours stressée à la perspective de dévoiler mes propres marques, mais un peu moins désormais.