Anastasiya s'était dit qu'un petit moment tous les deux ne leur ferait pas de mal et à vrai dire, elle aussi avait besoin d'un petit moment pour se reprendre. Elle avait encore mal au coeur de tout ce sang, elle se sentait faible, elle était blanche malgré les apparence qu'elle avait voulu donner à Apple pour tenter de la réconforter mais aussi pour qu'elle puisse s'appuyer sur elle. Elle serait là, à ses côtés, nuits et jours s'il le fallait. Elle n'avait pas spécialement envie de la retrouver comme ça tous les jours. Après s'être en quelques sorte remis de ses émotions, la Russe descendait en bas de l'immeuble pour prévenir le Samu, leur indiquait les gestes qu'elle avait fait, le temps qu'il s'était écoulé et surtout la détresse psychologique dans laquelle elle était. Rapidement, le personnel hospitalier venait chercher Apple pour la mettre à l'arrière de leur camion et la transporter à l'hôpital. Assise à côté d'Andy, la Russe lui attrapait la main pour la serrer dans la sienne, laissant un peu tomber le masque, chose qu'elle ne faisait qu'avec très peu de personne. Fermant les yeux un instant, elle s'obligea à inspirer et expirer calmement et profondément tout en laissant retomber finalement sa tête contre le torse d'Andy. Sérieusement ? Elle n'avait pas besoin de ça en ce moment. J'en ai marre Andy, pourquoi , pourquoi tous le monde autour de nous meurt ou essaye de mourir c'est affreux, j'en peux plus ...

Je voulais arrêter de penser, de réfléchir, de ressentir quelque chose… J’voudrais juste m’en foutre. Et je sais que tant que je suis en vie je ne pourrai jamais éteindre mes sentiments. C’est impossible pour Apple Kovalevski de se forger un caractère de glace, elle qui a toujours été une boule d’émotion, hum. J’aurais tellement voulu qu’ils me laissent partir, je ne serais pas dans cette ambulance à pleurer toutes les larmes de mon corps en les suppliant de ne pas m’emmener.

Malheureusement ma voix n’a pas été entendu et ils m’ont emmenés à l’hôpital, se sont occupé de mes poignets, de me poser pleins de questions pour comprendre pourquoi je m’étais infligée ça, etc, etc… Le gros bordel quoi. Totalement l’endroit où j’ai envie d’être un mardi soir. Plusieurs minutes plus tard, ils ont autorisés Anya et Andy à revenir me voir… Ça sentait la discussion, la moral et surtout une nouvelle confrontation par rapport à l’aveux d’Andy. Je pris une grande inspiration et allongée sur le lit, je me tournais sur le côté dos contre la porte. J’étais surveillé ici, comme une folle.

Le voyage en ambulance fut assez compliqué, voir Apple branché à un tas d'appareil était assez difficile. Ses mains tremblotaient encore mais lorsqu'Andy les prit entre ses mains, tout à coup, ça allait mieux. Les médecins entrainèrent rapidement la belle brune dans une chambre pour vérifier ses constante, lui faire des transfusion et pendant ce temps là, Andy et Anya était dans la salle d'attente. La tête de la blonde se posait tout naturellement dans le creux du coup de l'anglais, comme s'il était fait exprès pour elle. Ses yeux se fermaient doucement au contact des doigts de son meilleur ami contre sa chevelure d'or. Elle se laissa aller à des confidence, chose qu'elle ne faisait pas souvent, sauf à Andy et encore, cette année, elle avait gardé quelques choses pour elle, se fermant petit à petit. C'est pas une raison, je comprend pas et ça m'tue ! Pourquoi vous pensez jamais aux personnes qui vous entoure, aux personnes qui vont vous pleurer dans ces moments là ! dit-elle en serrant les dents. Suite au petit bisous dans ses cheveux, la jeune femme se redressait un peu en haussant les épaules Je vais bien Andy, je vais toujours bien dit-elle en passant sa langue sur sa lèvre inférieur en baissant son regard sur ses vêtements complètement ensanglantés J'ai plein de sang sur moi dit-elle en fronçant les sourcils, ses yeux se remplissaient doucement de larme, elle était en proie à une crise de nerf des plus monstrueuse. Non vas'y .. Faut que je me calme , je peux pas là dit-elle en essuyant ses joues de ses doigts encore rouge de sang , qu'elle n'avaient d'ailleurs pas eu le temps de laver. BORDEL ! dit-elle en écrasant sa main contre une vitre avant de se rendre dans les toilettes en courant.

- Regarde-moi. Ça y est. Andy était rentré et maintenant il se prenait pour mon père. Je restais figée, dos à lui refusant de me retourner. Je n’étais pas prête à l’affronter, pas prête à l’entendre me dire la vérité… ou d’autres mensonges encore, pour protéger sa conne de petite amie ou j’sais pas trop c’qu’elle est. Apple je t'ai dit de me regarder. Je me retournais brusquement, sourcils froncé. QUOI ? J’étais en colère. S’il voulait pas venir, il n’avait qu’à ne pas être venu. S’il est là juste pour m’engueuler encore, me dire que j’suis conne et égoïste et que j’fais plein d’connerie… Eh bien JE SAIS. J’suis la reine des connes, t’as pas compris que c’t’un peu l’idée d’vouloir disparaitre ? Tu peux m'dire exactement pourquoi t'as fait la connerie du siècle ? Ça, c’était la question qui me donnait un peu le sourire. Pourquoi j’ai failli faire la connerie du siècle ? J’veux dire… La connerie du siècle qu’il a failli faire quoi… 3-4 fois, qu’à toutes les fois c’est moi qui l’ai rattrapé, moi qui l’ai soulagé… Sauf une fois. Une seule fois où j’ai été endormi et Briony l’a fait à ma place. UNE SEULE FOIS POUR QU’ELLE ME REMPLACE. Non. Ma connerie tu m’excuseras, mais c’n’est pas une connerie. C’n’est pas comme si on était prêt à mourir ensemble il y a 3 mois… la différence c’est que maintenant, il n’y avait que moi qui serais prête à mourir pour lui. Tu peux m'dire pourquoi tu m'as menti ?

J’voulais détourner l’sujet. J’détestais être le centre de l’attention, j’détestais qu’on s’inquiète pour moi et que toute l’attention soit sur moi. J’aurais voulu qu’Andy m’aide un peu et accepte de répondre à ma question, mais il semblait fâché et bien décidé à me faire parler. Non laisse-moi remettre les choses à leur place et te dire que c'est pas vraiment à toi d'poser des questions-là. Je restais bouche-bée. Ok… Si c’est pas à moi de parler, j’dois répondre quoi à sa question exactement ? Tout était écrit dans ma lettre, du moins je croyais que c’t’ai clair. Tu peux me dire, s'il te plaît, en quel honneur t'étais prête à laisser ta -apparemment- meilleure amie découvrir ton cadavre baignant dans son sang dans SA baignoire en lui infligeant ça, la culpabilité qui va avec, sachant qu'elle a deux gosses à charge et que son ptit copain vient de mourir ? Pourquoi est-ce que j’étais toujours fautive quand il ouvrait la bouche ? Quoi ce n’était pas normal de vouloir mourir avec une vie de merde comme la mienne ? Je regardais mon ex et croisai les bras. Je devais admettre que faire ça à l’appartement, c’n’était pas la meilleure des idées que j’avais eu… J’étais en transe, en quelque sorte, beaucoup trop fixée sur l’acte pour avoir réfléchi à l’heure et au lieu où j’allais l’exécuter. J'ai pas... Et puis merde, quoi. J'ai pas réfléchi à où j'le faisais, j'voulais juste en finir au plus vite. J’étais plus calme, même si mon cœur battait très fort.

- Mais putain APPLE ! C’est parce que je m’endors, parce que j’ai perdu trop de sang, que j’ai sursauté ? Je m’asseyais un peu mieux dans le lit en le regardant. J’allais me faire engueuler c’est clair, c’Andy après tout. Toi t’as pas l’droit d’faire de conneries mais lui oui. T'as pas réfléchi ? C'est tout c'que t'as à m'dire ? C'est TOUT c'que t'as à sortir à Roxanna quand elle va culpabiliser comme une folle à s'dire qu'elle est pas suffisamment forte pour toi ?! J’ouvris la bouche avant de la refermer, puis reprit J’lui ai écrit une lettre. À toi aussi d'ailleurs. À Anya, à Kenny, à tout l'monde. Toi tu m'en a écrit une quand tu t'es faufilé pendant que j'dormais ? Non. Alors ta gueule. La plus égoïste des deux c’pas moi. Andy semblait énervé et cherchait à occuper ses mains… Et tu vas dire la même chose à Anya qu'est en train de pleurer peut-être ? Chuis désolée Anya j'ai pas réfléchi à où j'devais l'faire ? Vas-y Apple, dis-moi un peu c'qui justifie le mal que t'as fait ce soir, donne-moi toutes les raisons parce que là j'vais devenir taré et t'imagines pas à quel point j'ai envie d't'en coller une, mais si j'le fais j'vais t'arracher la tête. Donc en somme, il m’engueule parce que j’ai voulu m’suicider à l’appartement ? Ah ok. Prochaine fois j’songerai à m’jeter d’un pont hein, Andy style. C’est bien c’que j’croyais… il s’en foutait. J'me répète : j'ai écrit une lettre. J'ai rien d'plus à dire. Oh et si tu veux m'arracher la tête, j't'en prie.