The pain has no limits ✖ Wyatt

feat Avery & Wyatt ✖ Un médicament, voilà ce dont j'avais besoin. Ce mal de crane allait me suivre toute la soirée et même demain. Je ne bois pas autant d'habitudes. Rare sont les fois où j'ai oublié la précédente soirée. J'buvais pour oublier mes problèmes. Autant dire que c'est pas la bonne solution. J’ai rien de tout ça. En revanche, je connais un bon resto ou on peut avoir de la nourriture pour pas cher. Il me voit aller dans un restaurant alors que je pue l'alcool ? Ils ne me laisseront pas entrer c'est foutu. Ne me dit pas non ! Aller, je t’embarque, c’est moi qui régale. Je me leva -difficilement- après quelques secondes d'hésitation. Les pauvres, ils vont devoir servir un gars qui vient de boire les trois quarts d'une bouteille. Je marcha près de Wyatt. J'ignorais quel est le restaurant, mais faut espérer u'il n'y ai pas grand monde. Après quelques pas vers l'est, le restaurant n'était plus qu'à deux pas. C'est ici ?

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« Les pauvres, ils vont devoir servir un gars qui vient de boire les trois quarts d'une bouteille. » Je connaissais bien le patron, il pouvait faire abstraction de son alcoolisme si je lui disais que ça ne risquait rien. « Il s’en remettront ! » Au bout de dix minutes nous étions déjà arrivés. J’étais tombé dessus un soir en sortant du Lord Hobo. Je venais d’arriver à Harvard. C’est en le trompant de rue que j’avais remarqué ce petit restaurant. C’était une sorte de petite brasserie qui faisait l’angle. On ne la remarquait presque pas. Les lumières étaient tamisés et il y régnait une odeur de bougie mélangé à l’odeur de la pizza. « C'est ici » Je me tournais vers lui. « Exacte. » En entrant à l’intérieur, on pouvait voir qu’il y avait peu de monde. L’ambiance était tranquille. On y versait même du délicieux cidre. Je saluais le patron. Au loin, il y avait une petite niche avec une table. C’était une des tables que je préférais. « Tu m’attends la bas ? » Puis, j’allais voir le patron pour le rassurer, car il avait remarqué l’état de mon ami. Après cinq minutes de négociations, je rejoignais Avery. « C’est délicieux ici. »

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feat Avery & Wyatt ✖ Il s’en remettront ! J'haussa des épaules. S'il le disait. On arriva devant un petit restaurant. Je ne l'avais jamais vu. En même temps, les gars ont bien choisi un endroit paumé pour ouvrir leur resto ou plutot pizzeria. En tout cas, il y avait une agréable odeur de pizza qui flottait dans les airs. J'entra dans le restau. Peu de monde mangeait à cette heure là. Tu m’attends la bas ? Je suiva ses instructions en silence et m'installa à une table. Wyatt avait l'air de négocier avec le patron qui me regardait de travers. Il avait senti l'alcool sans aucuns doutes. Ma foi, je m'y attendais. Je soupirais, regardant l'endroit dans ses détails. C’est délicieux ici. J'n'en doutais pas vu le sourire de Wyatt. Si tu le dis ... Oui, j'suis pas motivé pour lire la carte, mais j'avais faim. Je passa ma main sur mon front. La douleur était toujours présente dans ma tête. Tu me conseilles quoi ?

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Il n’avait pas l’air emballé. Je savais qu’il voulait se retrouver seul, mais ce n’était pas la meilleure des solutions. Il venait de perdre tous les siens. Cette blessure ne ferait que grossir si personne ne le soutenait. S’enfermer dans le noir en pensant que cela remédierait à la douleur, était une mauvaise façon de penser. Tout ça empirerait. Je voulais l’aider comme il m’avait aidé. Avery était mon ami et même s’il avait sa fierté comme tous les hommes. Je voulais qu’il sache que j’étais là et que ce n’était pas des mensonges. Si je perdais tous ceux que j’aimais, inconsciemment, je ne voudrais pas me retrouver seul. « Je te conseille la pizza savoyarde. C’est une spécialité française. » J’avais découvert cette pizza ici et même si c’était lourd. Vous étiez content de la manger. En premier, je voulais lui remplir l’estomac pour qu’il pense à autre chose et qu’il dessaoule. Deuxièmement, j’espérais qu’il brise ses barrières. Je voulais l’aider à se libérer de sa douleur. Si je pouvais porter un peu de son fardeau pour le soulager. J’étais prêt à le faire. « Je t’assure, c’est super bon. »

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feat Avery & Wyatt ✖ Je te conseille la pizza savoyarde. C’est une spécialité française. Bah si c'est une spécialité française ... nan franchement j'm'en fout un peu tant que c'est bon. Va pour celle là alors ! Ça devait faire plaisir à Wyatt de voir que j'mangeais quelque chose. Mais j'étais toujours aussi désemparé par la mort de mes parents. Si j'avais le choix, j'serais resté dans ce bar à finir ma bouteille.Je t’assure, c’est super bon. Je regarda autour de nous. Après quelques minutes, le serveur arriva près de nous avec son carnet et un stylo. Vous désirez messieurs ? Il faisait une tête bizarre en me regardant. Une savoyard. Wyatt commanda et le serveur parti. T'as vu comment il m'a regardé ? J'vais lui dire deux mots à c'con ! J'étais vraiment près à aller chez ce gars et lui dire qu'on ne me regarde pas de travers.

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Il commandait la pizza que je lui avais conseillée. Une fois le serveur partie, Avery menaçait d’aller lui refaire le portrait : « T'as vu comment il m'a regardé ? J'vais lui dire deux mots à c'con ! » Je ne voulais pas avoir d’ennui avec la maison. Hors de question qu’il se retrouve au commissariat. « Et après ? Tu crois que ça va te faire du bien ? » J’essayais de le retenir en parole. Inutile de le provoquer encore plus. Vu comment il était, il était prêt à taper qui conque oserait croiser son regard. « Ce n’est pas en utilisant la violence que tu te sentiras mieux. Ça ne ramènera pas ceux que tu aimes. » Personne ne pouvait nous entendre ici. J’avais choisis ce coin exprès. Est-ce que j’avais été dur en lui rappelant ses parents ? Aucun parent même décédé n’aimerait voir ses enfants tourner mal à cause d’eux. Je ne pouvais pas comprendre sa douleur, mais la perte des êtres chers étaient l’une de mes plus grandes phobies. Surtout depuis l’épisode de la bombe à Harvard.

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feat Avery & Wyatt ✖ J'suis pas le genre de gars qui se bat, mais ce serveur ne manquait rien pour attendre. Pour qui il se prenait sérieux ? Il se croit en puissance. J'étais vraiment près à aller lui dire deux mots sur son comportement. Et après ? Tu crois que ça va te faire du bien ? Je regarda le serveur, au loin qui prenait la commande d'un couple. J'avais besoin d'un punching-ball, là maintenant. Calme moi toi Avery. Je ferma les yeux, soufflant pour garder le contrôle. Ce n’est pas en utilisant la violence que tu te sentiras mieux. Ça ne ramènera pas ceux que tu aimes. Il comprenait pas que j'avais besoin de me défouler ? De taper sur quelque chose pour faire disparaître ma colère ? Je serra mon poing, mais resta sur ma chaise. Alors comment je peux faire pour les ramener ? J'pourrais offrir ma propre âme pour les revoir une journée, pour leurs dire adieu correctement. Pourquoi on ne peux pas négocier avec la mort ? Umm ? Wyatt n'avait pas de réponse à mes questions. Personne ne pourra me répondre. Pourquoi .. J'essayai tant bien que mal à retenir mes larmes.

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« Alors comment je peux faire pour les ramener ? » Sa question me brisait le cœur. On ne pouvait pas ramener les morts et même si c’était possible, cela serait mauvais. Qu’est-ce que je pouvais lui répondre ? Je savais que rien de ce que je pourrais dire n’épongerait sa peine. Avant que je ne lui réponde, il enchainait les questions comme s’il se parlait à lui-même. « Pourquoi on ne peut pas négocier avec la mort ? Umm ? Pourquoi ? » Je tournais mon regard vers lui. « Imagine une seule fois que tu puisse les ramener d’entre les morts pour un temps ? Tu serais peut être heureux sur le moment, mais lorsqu’ils partiraient, la séparation n’en serait que douloureuse. Cela te ferait encore plus mal. » Je marquais une pause pour lui laisser le temps d’assimiler ce que je venais de lui dire. « On ne peut pas négocier. Malheureusement, ils sont partis bien trop tôt et on ne peut rien faire contre ça. On ne se prépare jamais à cette éventualité. Je sais que c’est dur. Je n’ai pas perdu mes parents, mais j’ai déjà perdu des proches. On ne s’en remet pas. On apprend juste à vivre avec. » Le serveur revenait avec nos pizzas. Puis, il repartait. « Tu sais Ave’, ils ne sont peut-être plus là, mais quelque part par-là, ils continuent à vivre à travers ton cœur et tes souvenirs. »

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feat Avery & Wyatt ✖ Imagine une seule fois que tu puisse les ramener d’entre les morts pour un temps ? Tu serais peut être heureux sur le moment, mais lorsqu’ils partiraient, la séparation n’en serait que douloureuse. Cela te ferait encore plus mal J'pourrais au moins leur dire adieu de cette façon. Passer une dernière journée avec eux, leurs dires que je les aimes, sans avoir cette culpabilité. On ne peut pas négocier. Malheureusement, ils sont partis bien trop tôt et on ne peut rien faire contre ça. On ne se prépare jamais à cette éventualité. Je sais que c’est dur. Je n’ai pas perdu mes parents, mais j’ai déjà perdu des proches. On ne s’en remet pas. On apprend juste à vivre avec. Apprendre à vivre avec ? Comment je peux faire ça ? J'peux pas me dire que je ne les reverrais pu. J'peux pas me dire qu'on n'organisera pas une fête de famille quand j'aurai mon diplôme. Pourtant c'est ce qui allait arriver. Tu sais Ave’, ils ne sont peut-être plus là, mais quelque part par-là, ils continuent à vivre à travers ton cœur et tes souvenirs. Que de bels paroles. Je regarda nos pizzas, sans vraiment vouloir y toucher. T'y crois vraiment à ça. J'ai peur de les oublier au fur et à mesure. C'est ... je ne me souviens même plus des yeux de Louise... Je soupira, essayant de me remémorer le visage de ma grande soeur. Si, attend .. si, ils étaient bruns. Comme ceux d'Arizona. J'eu un petit sourire, constatant que j'avais toujours certains souvenirs. J'veux pas les oublier, Wyatt !

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« T'y crois vraiment à ça. J'ai peur de les oublier au fur et à mesure. C'est ... je ne me souviens même plus des yeux de Louise... » J’écoutais ce qu’il disait sans intervenir. Je comprenais ce qu’il voulait dire. Est-ce que lorsqu’on perdait des proches, on oubliait leur visage, leur manie ? La réponse est non. Quand on a vraiment aimé des personnes, les souvenirs restent au fond de nous. On se rappelle chaque détail. Peut-être qu’avec le temps, ça devient légèrement flou, mais pas énormément. « Si, attend .. si, ils étaient bruns. Comme ceux d'Arizona. » Pendant un instant il souriait. Perdu dans ses souvenirs dans un monde que je ne connaissais pas. Ça me fendait le cœur de le voir comme ça et de savoir qu’il avait perdu toute sa famille. Il lui restait une sœur, mais ce qui lui était arrivé, était comme un coup fatal. Perdre une personne, c’est dur à vivre, mais en perdre plus, c’est dix fois plus dur. On ne peut pas comparer la douleur. Surtout qu’il les avait perdus en même temps. « J'veux pas les oublier, Wyatt ! » Je pouvais lire de la peur dans ses yeux. « Tu ne les oublieras pas. T’as peur, mais leur souvenir restera toujours intacte. Pour l’instant tu es sous le choc. Je veux dire… tu ne peux pas bien te souvenir d’eux, car la douleur est trop présente. Mais avec le temps, tout te reviendras… quand tu auras fait ton deuil. » Je me demandais s’il s’en voulait. Souvent, quand on perdait quelqu’un, on se rejetait la faute sur nous-même. « Ne t’en veux pas Avery. Tu vas sans doute me traiter de cingler, mais je pense que tous ceux que nous perdons veille sur nous. Aucun mot ne pourra réduire ta douleur. Seul le temps l’apaisera. Juste, ne te laisse pas couler. Je ne connaissais pas ta famille, mais ils n’aimeraient pas te voir couler. »

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