APPLE & NOA ♛ never let you go

Nous étions tous revenus après un summer camp plutôt chargé en émotion. Enfin surtout pour moi l’amnésique et l’handicapé du campus…En effet j’ai retrouvé mon frère jumeau durant un week end de ce summer camp où j’étais rentré pour ranger des papiers, j’avais aussi revue mon ex en Californie. Autant dire que cela faisait beaucoup de choses nouvelles que je devais en quelque sorte accepter et digérer. Surtout que mon frère m’avait fait quelques révélations étonnantes, par exemple que mon père avait gagné une grosse somme d’argent au loto. Tout cela semblait si surréaliste…Je ne savais pas où était ma place dans tout cela. J’avais appelé mes parents, sans même savoir quelle sorte de liens je pouvais avoir avec eux. Maël, mon frère jumeau dont j’avais sans le vouloir usurpé l’identité jusqu'à son soudain retour, m’avait expliqué que nous étions une famille unie. Je me sentais mal à vrai dire, Maël était un frère adorable mais j’avais l’impression de devoir compter en permanence sur lui. Une fois de plus je me sentais faible, soumis, comme je l’étais dans ce fauteuil. Dans ce fauteuil où je me sentais à la merci de tous, j’avais besoin à chaque fois des autres pour accomplir les tâches de la vie courant tel que faire les courses ou encore retirer de l’argent. Par miracle mes progrès me permettaient désormais de marcher avec des béquilles mais sur le campus j’utilisais encore mes béquilles. Dans ce qu’on pouvait appeler une vie morcelé je ne me rappelais que d’une seule personne : Apple et pour cause quand je l’avais vu tout m’était remonté à la surface. Les confidences que nous faisions régulièrement et mes sentiments aussi, que j’avais gardé pour moi. Dernièrement Apple traversait une mauvaise passe et même si je n’avais pas accepté son mariage je me devais de l’aider. Elle était mal à cause de lui et encore une fois je devais la soutenir en étant un bon ami. Je passais donc à la Eliot House après mes cours, certain de la trouver là bas…

La rentrée des classes étaient pour très bientôt. En attendant, seulement les maisons étaient ouvertes… Ça me semblait être un bon endroit où trainer quand j’avais envie de voir le monde. Et puis… on ne va pas se le cacher, les Eliots me manquaient beaucoup et ça me faisais plus que plaisir de passer du temps à la maison ! D’ailleurs la nuit dernière j’avais même dormi là-bas, dans ma chambre spacieuse… Oula, ça faisais longtemps que je n’avais pas fait ça. J’n’avais pas réalisé à quel point je m’étais vraiment attaché à l’appartement qu’Andy et moi s’étions pris à Harvard Square… Ugh… Andy. Ça me fais mal au cœur à chaque fois que je pense à lui, mais je suppose que j’ai normal n’est-ce pas… ?

Aujourd’hui, le plan de match était de préparer ma rentrée, et de finir ma journée avec Noa. Apparemment, il avait recommencé les cours déjà… J’imagine que ça diffère d’un domaine à l’autre. Noa ! Je rangeais mes clés dans mon sac et marchai rapidement jusqu’à mon ami qui m’attendait dans le parking. J'n'ai pas été trop longue ?

(Pardooon ça ne vaut pas un oscar, mais j'reviens du boulot et j'suis dead ! Mais j'tenais à t'répondre ce soir héhé )

J’attendais mon amie depuis quelques minutes déjà, heureusement je ne peinais pas trop, j’étais assis comme la majeur partie du temps sur mon fauteuil. Je regardais de temps à autre ma montre, j’avais hâte qu’elle arrive. Avec elle tout semblait plus simple qu’avec les autres étudiants, tout simplement parce que j’avais des souvenirs, je me rappelais de ce qui c’était passé et c’était si rare. J’avais souvent rêvé qu’une personne puisse me faire retrouver la mémoire, était-ce Apple ? Je ne savais pas mais lorsqu’elle arriva sur le parking un grand sourire illumina mon visage. C’était si agréable de voir un visage que je pouvais reconnaitre entre mille, un visage qui était resté le même avant et après l’attentat, je hochais la tête de droite à gauche avant de lui répondre : « Non t’inquiètes pas, t’es une fille, ça doit être dans tes chromosomes de faire attendre les garçons… ». Je me mis à rire avant de diriger mon fauteuil maladroitement jusqu'à elle pour la prendre dans mes bras. Je me rappelais alors du temps où j’étais assez fort pour l’entourer avec mes grands bras, Apple semblait si frêle et si petite tandis qu’avec mon mètre quatre vingt quinze  je dominais tout le monde. Maintenant les choses étaient inversées, c’était moi le faible, le petit.  « Alors Apple tu vas bien ? ». Question ridicule, je savais qu’elle n’était pas au mieux de sa forme…

Spoiler:

J’ai vraiment fait le plus vite que possible ! Je n’étais pas le genre de fille à prendre beaucoup de temps devant le miroir, mais pour une raison qui m’est inconnu, quand on est célibataire ça deviens pratiquement automatique ! Pas parce que j’veux me mettre à mon avantage pour Noa, peut-être plutôt parce que j’ai énormément de cernes à cacher suite à de nombreuses nuit d’insomnie… Non t’inquiètes pas, t’es une fille, ça doit être dans tes chromosomes de faire attendre les garçons… Je riais légèrement à sa blague qui, faut l’avouer, n’était pas mauvaise du tout malgré la petite touche sexiste. Noa me prit dans les bras et je le serrai un peu contre moi, songeant que c’était triste ce qui lui était arrivé… J’espérais qu’il retrouve la mémoire et sorte de ce fauteuil tôt ou tard. Alors Apple tu vas bien ? Si je vais bien ? Oh god… Une question aussi simple devient une question qui tue quand t’es tout sauf égoïste et que tu ne veux pas déranger tes amis avec tes problèmes. Hum... on fait aller... et toi ? Du nouveau ? Je ne voulais pas mentir mais j’en étais presque obligé.

Ma question avait été idiote, je savais bien que ça allait mal pour elle en ce moment, elle était entrain de se faire tromper par son mari et le père de son enfant. J’avais du mal à imaginer vivre autrement que marié et avec des enfants mais dans de nombreux années, pas maintenant en tout cas et si j’avais choisit d’épouser une femme je ne la tromperais pas quelques mois plus tard avec une personne d’une confrérie totalement opposé. Apple tentait de tenir le coup pour me montrer que c’était quelqu’un de fort certainement. « Tu sais mal mentir Apple… ». Je savais bien qu’elle préférait taire ses souffrances, peut être par fierté, peut être pour ne pas que je me sente mal pour elle mais…j’avais terriblement envie de l’aider ! Et de mettre mon poing dans la figure d’Andy, j’avais accepté son mariage, j’avais jamais rien dit de ce que je ressentais pour leur enfant je crois et puis pour pas me prendre un râteau mais quand je voyais l’état dans lequel il la mettait…Je ne pu m’empêcher d’ajouter : « C’est encore ce… ». J’avais envie de continuer par ‘ce connard d’Andy qui t’as jamais mérité mais….Je pouvais décemment pas lui faire ça maintenant : « C’est de la faute d’Andy. Apple, tu peux tout me confier si tu en éprouves le besoin, je serais toujours là… ». Malheureusement je serais toujours l’ami qui t’écoute et qui prend soin de toi mais que tu ne vois pas en effet.

- Tu sais mal mentir Apple… Je sais. J’suis une mauvaise menteuse, une mauvaise actrice… Une mauvaise femme, une mauvaise mère, une mauvaise amie aussi, tant qu’à faire ! Je ne savais pas pourquoi ma vie tournait comme ça… J’suis pourtant restée moi-même et maintenant on me puni pour ça. Pourquoi ? Pourquoi Andy m’trompe… J’lui ai été fidèle, j’lui ai donné tout ce qu’il avait besoin, il avait toujours raison et… Enfin je ne sais pas… J’le mérite peut-être, c’est surement ça. C’est encore ce… Ce ? Je penchai la tête sur le côté, intriguée par la suite. C’est de la faute d’Andy. Apple, tu peux tout me confier si tu en éprouves le besoin, je serais toujours là… Quelque chose me dit qu’il avait voulu l’insulter… mais peut-être que j’me trompe. Noa est resté calme et comme il semblait déjà au courant de ce qu’Andy avait fait, je ne pouvais pas trop lui mentir maintenant. Je pris une grande inspiration. J'ai pas envie... Parce que si je t'en parle, j'vais me mettre à pleurer et puis voilà... J'suis une catastrophe quand j'pleure, tu veux pas voir ça. Je riais doucement, en essayant de rendre l’ambiance que j’avais créé un peu moins fade. Je me pinçais les lèvres. Mais merci, Noa...

Apple était là, devant moi, et je sentais qu’elle n’allait pas bien. Je savais que c’était à cause de ces histoires de couples et de mariages. J’avais toujours pensé je crois que ce mariage était une mauvaise idée, pas seulement parce que j’avais des vues sur Apple mais aussi parce que se marier aussi jeune peut être une grosse erreur. Je fis une grimace lorsqu’il me dit qu’elle était catastrophique lorsqu’elle pleurait, non, il ne fallait pas avoir honte de ce qu’on pouvait ressentir. Enfin, j’étais trop bien placé pour dire ça, moi le mec qui n’avait jamais eu l’audace de lui dire qu’elle m’attirait plus que je voulais bien le montrer. Je passais alors doucement ma main sur sa joue, comme pour l’apaiser, comme pour essuyer une larme qui n’était pas là : « Arrête tu es sublime Apple, jamais tu ne seras une catastrophe, ne pense pas ça s’il te plait… ». Je lui fis un mince sourire, j’avais peut être parlé un peu vite, je crois que je n’avais jamais fait ce genre de remarque à Apple. Peut être qu’elle allait mal l’interpréter, elle n’avait pas besoin d’un mec qui la drague mais d’une personne là pour elle. Pourtant, c’était peut être ma seule chance… « De rien Apple, c’est tout à fait normal. Tu veux qu’on regarde un film, qu’on sorte un peu en ville pour te changer les idées ? Je veux  pas te voir triste Apple… ». Je lui prenais doucement la main pour la caresser, je voulais vraiment qu’elle se sente bien avec moi ce soir.

Ouais, j’t’ai une catastrophe quand j’pleurais. Parce que j’pleure tellement, tellement rarement… J’accumule jusqu’à ce que j’explose et ce n’est jamais vraiment « beau » à voir. Arrête tu es sublime Apple, jamais tu ne seras une catastrophe, ne pense pas ça s’il te plait… Ah ? Je me mordillais la lèvre inférieure, réfléchissant à ce que venait de dire Noa… Je n’allais pas le voir comme de la drague, non. Après tout si je considère de la drague à chaque fois qu’un homme me complimente j’ai pas fini. De rien Apple, c’est tout à fait normal. Tu veux qu’on regarde un film, qu’on sorte un peu en ville pour te changer les idées ? Je veux pas te voir triste Apple… Hum… Qu’est-ce que j’avais envie de faire ? Aucune idée. Je regardais mon ami et haussai les épaules. Ça te dirait... Un karaoké ? idée conne, idée farfelue, qui sort de nulle part et tout… Mais j’sais que chanter m’a toujours très bien changé les idées et si Noa était prêt à m’accompagner, ce sera toujours mieux ! 'fin on peut rester chez moi aussi... c'est comme tu veux en fait.

J’avais tenté de consoler Apple, certainement en en disant beaucoup plus que j’aurais du. Jamais je n’avais fait des réflexions de ce genre, j’avais toujours voulu qu’Apple soit heureuse et je m’étais toujours tu lorsqu’elle était avec Andy pour qu’elle soit heureuse. J’avais appris que le sacrifice était la meilleure chose pour ne pas briser des vies. Maintenant les choses avaient bien changés et je ne savais pas trop comment réagir face à Apple. Lorsqu’elle me répondit qu’elle voulait faire un karaoké j’ouvris grand la bouche, un karaoké moi ?! Oulla, ça ne semblait vraiment pas être une bonne idée… « Heu…je chante très faux, je déteste ça mais….d’accord ! ». Voilà, je venais encore de m’engager dans un truc complètement stupide pour Apple. Je faisais pas mal d’efforts pour elle, elle ne devait même pas le voir. Je lui répondis avec un grand sourire : « Pas de soucis, si c’est ce qui te plait, on y va ! ». Je lui aurais bien proposer de prendre ma voiture mais là, avec le fauteuil c’était juste impossible, je lui proposais donc : « On y va en métro ou tu m’emmènes ? ». . J'espérais vraiment qu'Apple retrouve un peu de son sourire et de son moral, je ferais vraiment tout pour qu'elle aille un tout petit peu mieux.

- Heu…je chante très faux, je déteste ça mais….d’accord ! Non, je ne voyais pas du tout les efforts qu’il faisait pour moi. Je me doutais bien que ce n’était pas tout le monde qui chantait bien, mais le but du karaoké c’est de s’amuser, ça ne s’appelle pas Xfactor quoi. Pas de soucis, si c’est ce qui te plait, on y va ! Je riais alors, contente qu’il accepte. J’savais que la musique et le chant surtout, étaient ce qui avait de mieux pour moi pour oublier, me changer les idées. On y va en métro ou tu m’emmènes ? Je levai les yeux pour regarder la rue et me pinçais les lèvres. C'n'est pas très loin, on peut y aller à pied. Ou en roulant, hein. Mais je n’allais pas lui rappeler qu’il est sur deux roues quand même. Je commençais donc à marcher à ses côtés. Alors... toi, comment tu vas ? Tu ne m’as jamais répondu…