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J’hochais la tête, Maël avait malheureusement raison, je n’aurais pu le prévenir d’aucune façon, ne me souvenant même pas de mon nom de famille. Ma carte d’identité avait brûlé lors de l’attentat et même si j’avais essayé de mener l’enquête y avait rien de bien concluant. Je soufflais alors : « Non, rien…Je me sentais tellement impuissant, entre ma perte de mémoire et ma perte physique de mes jambes… ». Maël ignorait sûrement que j’étais entrain de faire de la rééducation, je réapprenais doucement à marcher avec des béquilles mais c’était épuisant. J’avais ensuite posé des milliers de questions à mon frère jumeau mais apparemment je ne l’énervais pas plus que cela, il devait être content de me retrouver. Je culpabilisais presque de ne pas ressentir de sentiments envers lui, de ne me rappeler d’aucun souvenir, je trouvais ça horrible. Il avait l’air tellement attaché à moi et moi, incapable de lui rendre quoi que ce soit en échange. Maël m’informait quant à sa passion envers le journalisme, j’avais eu le nez fin en allant dans cette librairie, c’était un bon coup du destin. Je lui dis avec un sourire : « J’ai eu de la chance de venir ici, j’ai donc en face de moi le futur présentateur télé ! ». J’imaginais très bien regarder la télévision en voyant le visage de mon jumeau, peut être qu’on allait me confondre dans la rue avec lui et que j’allais pouvoir signer des dédicaces à sa place. C’était un avenir très prometteur qu’il m’offrait là. J’étais content de voir que je n’avais pas fait d’erreur quant à mon choix d’études, je commentai alors : « J’ai pris astronomie presque par hasard, parce qu’on avait retrouvé un billet de la nuit des étoiles dans mon manteau… ». Maël m’apprit ensuite que je faisais parti des Dunster, les Dunster. Mince, je m’étais complètement trompé de maisons en rejoignant les Winthrop. De la maison des petits intellos j’étais passé à celle des petits dragueurs, c’était sûrement une nouvelle qui allait choquer Maël : « Je suis chez les Winthrop maintenant, quelqu’un m’avait dit que je faisais parti de cette confrérie avant….puisque j’étais persuadé être toi….Tu crois que je devrais changer de maison ? ». Est-ce que je devais de nouveau changer de confrérie, ça devenait franchement compliqué, peut être que les choses seraient plus simples si je n’avais pas eu de double avec qui me confondre. J’ajouter par la suite : « Il faudrait voir nos parents alors… ». En me réveillant j’avais eu l’impression d’être une personne avec de faible revenus, je ne m’étais jamais imaginé qu’ils avaient pu payer pour nous deux des études aussi prestigieuses. J’avais ensuite pris place à la terrasse d’un bar où j’avais retrouvé un peu d’énergie. J’avais encore failli répondre un « désolé » quand il m’avait dit que je devais arrêter de m’excuser, décidément je me sentais trop coupable. Je regardais ensuite la carte, Maël m’indiquant qu’il buvait davantage que moi : « Et bien je vois que j’ai le bon rôle, le frère intello et handicapé et toi le beau gosse qui réussit…Ah, c’est vraiment injuste… ». Je me mis à rire, j’avais choisit d’utiliser l’humour pour surmonter l’handicap qui était le mien mais j’espérais bien remarcher sur mes jambes un jour où l’autre. « Je vais prendre de l’eau alors ! ».
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