Please give me your hand, I'm falling PV Alexander

En tant qu'ami, je me devais d'être présent, d'écouter mes proches afin de bien les conseiller ou même les écouter tout simplement. Et c'était c'que je faisais actuellement avec Keyla qui avait besoin tout simplement d'une épaule sur laquelle compter, et une oreille attentive. C'était mon rôle et je l'acceptais sans broncher. Finalement, une fois qu'elle avait déballé ce qu'elle voulait me dire, elle partait sur un sujet bien plus réjouissant : sa venue à la rentrée à la Mather House. J'peux pas m'empêcher d'être content de cette venue. Je me mettais alors à rire quand elle me disait que je devais la supporter et je disais que c'était une horreur, sur le ton de l'humour. "Y'a intérêt sinon je devrais me rabattre sur les Eliots." Awi, en effet. Bon, je savais bien que c'était dit sur le ton de la rigolade, mais je préférais rentrer dans son jeu, histoire de rigoler un peu. Ouais, et alors ? "Ouww... Les Eliots ? T'es sûre de ton choix ? Je vais devoir te renier de ma vie alors, hors de question que j'traine avec une bleue. Eurk." C'était totalement faux. J'avais plusieurs relations qui se passaient bien avec des Eliots et c'était pas pour autant que j'en mourrais.

J'appréciais quand même le geste de Keyla envers moi. Enfin pas geste mais plutôt pas. En fait, ça ne faisait que la conforter dans le fait que les Mathers étaient vraiment comme une famille. J'veux dire par là que j'avais beau considérer Kol comme mon frère, ça n'empêchait pas que je pouvais être proche d'elle et même prendre son parti quand je voyais le mal qu'elle endurait à cause de mon pote. Sérieusement, j'pensais qu'il la respectait assez pour arrêter de la faire souffrir. Mais visiblement je m'étais trompé. Enfin ouais, j'appréciais que Keyla ait assez confiance en moi pour me parler de sujets sensibles de sa vie. Et évidemment, le choix d'aller à la Mather House à la rentrée m'enchantait particulièrement. Sauf que là, on partait dans un délire où elle finissait Eliot. Eurk quoi, le bleu lui irait très mal au teint et je la renierai sans hésitation. "Arrêtes tu ne peux pas te passer de moi que tu n'arriveras pas à me rayer de ta vie si tu le voulais." Je la regardais en coin, à la limite de la défier. Bon, sûrement qu'elle avait raison, mais je ne l’admettrai pas. Et puis, c'est pas comme si elle détestait les Eliots mais un peu quand même. Elle était une Mather dans l'âme Keyla, c'était dans sa nature de détester ce qui se rapprochait du bleu. "Tu veux tester ? J'suis cap. Mais c'est toi qui va t'en mordre les doigts !" Rayer quelqu'un de sa vie, c'était assez compliqué quand des liens sont créés. Et dans notre cas, c'est ce qui s'est passé. Alors elle avait raison oui, mais je restais dans le jeu, et je la provoquais.

Je me doutais bien qu'elle avait besoin de ce moment avec un ami pour faire retomber la pression qu'elle se mettait toute seule. Elle avait besoin de se confier à quelqu'un et j'avais été présent. Parce que je lui avais dit que je serai là, malgré que je sois proche de son mari. J'avais toujours été fan de leur couple, sauf quand Kol faisait complètement nawak. Et encore une fois, il se loupait pas. Bon, je n'étais personne pour juger, évidemment, mais je me devais quand même d'être là pour mes amis et dire quand ils agissent mal. Et j'allais pas le louper cette fois-ci. Mais du coup, le sujet sérieux étant abordé et clos, on passait à la déconnade... qui passait en bobard pur et dur mais qu'on jouait jusqu'au bout. Tant qu'à faire, pourquoi pas n'est-ce pas ? C'était surtout une parodie d'Eliots. On savait tous les deux pertinemment qu'on les détestait et qu'en rien notre comportement ne les égalait. Mais voilà, elle faisait genre elle les rejoindrait et donc que j'allais la renier. "Je suis certaine tu rampes à mes pieds en pleurant en premier. Vous les mecs ne pouvez pas vous passer des filles, c'est bien connu !" Je me mis à rire en secouant la tête de droite à gauche, n'en revenant pas de ce que j'entendais. Elle n'était tout de même pas sérieuse... si ? Elle se relevait donc, défroissant son jeans avant de se tourner face à moi pour m'avouer un dernier truc. "Mais si tu tiens vraiment à en faire l'expérience alors tchao ! On se revoit dans cinq heures..." Je me mordais la lèvre inférieure avec un petit sourire en coin. Je ne me gênais donc pas pour lui répondre en toute franchise. "Cinq heures ? Petite joueuse. Moi j'te dis bon retour du Summer Camp, on s'verra pas de sitôt ! Sauf si tu comptes venir me voir pour une quelconque demande. Tchao alors !" Je lui faisais un clin d'oeil, complètement parti pour faire ce défi. Je n'allais pas céder, ce n'était vraiment pas mon attention.

On savait tous les deux que c'était compliqué les relations amoureuses et elle sûrement plus que moi. Il suffisait de voir l'historique de sa relation avec Kol pour le comprendre. Il n'est pas fidèle et pourtant, elle restait à ses côtés parce qu'elle l'aimait. Sauf ce coup-ci. Il a été trop loin de toute façon, elle ne pouvait pas accepter ça plus longtemps, même si je ne suis personne pour juger, évidemment. Disons juste que je ne voulais pas qu'elle souffre plus qu'elle ne souffre déjà. Mais la partie Kol est très vite zappée pour partir sur de la rigolade, qui tourne assez vite au faux sérieux. Enfin j'espère bien qu'elle n'est pas sérieuse quand elle parle de rejoindre les Eliots. Cette confrérie est bien loin des valeurs des Mathers et il est hors de question qu'elle les rejoigne. Si c'est le cas, et bien elle fera bien de me rayer de la liste de ses amis. Bien sûr, j'exagère, surtout que je connais quelques Eliots bien gentils et pas aussi cons que certains autres. Mais bon. Elle s'était redressée, prête à partir et je lui donnais l'occasion avec une dernière réponse de prendre les voiles. C'était ce qu'elle faisait en se mettant à marcher plus loin. Je chopais mon portable pour regarder l'heure et discrètement mettre un chronomètre pour voir combien de temps elle mettrait avant de céder à l'envie de venir me rejoindre sur ce banc. Je souriais intérieurement, sentant mine de rien qu'elle allait craquer d'une minute à l'autre.

Elle s'était éloignée et je ne pensais pas que ça allait durer. En fait, j'étais sûrement trop confiant que j'avais lancé le chronomètre comme si de rien était. Je jetais de rapide coup d'oeil vers elle de temps en temps alors que le temps continuait d'avancer. Bon, j'avoue que plus le temps s'écoulait, plus je pensais qu'elle n'allait pas revenir. Je devais me préparer à cette éventualité après tout, c'est pas comme si c'était pas possible du tout. Surtout que là, ça commençait à faire long et je me mettais à soupirer. C'est à ce moment précis, alors que j'allais abandonner et surement aller à son encontre, que le destin était de mon côté. J'avais relevé la tête pour la regarder et je voyais qu'elle avait fait demi tour pour revenir à mes côtés sur le banc. Je retenais un sourire en coin quand elle s'installait de nouveau à mes côtés. "Chut, je t'interdis de parler." Je me taisais en me retenant de rire. Visiblement, c'était quand même fun. J'avais arrêté le chrono et avait même stoppé l'application pour remettre mon portable dans ma poche. J'avais finalement craqué et je m'étais mis à rire. "Non mais si, j'suis obligé de parler là ! T'as bien fait durer le suspens quand même, j'ai cru t'allais jamais revenir !" Je passais ma main dans son dos tout en rigolant, non mais sérieux, c'était beau. Pour une fois que j'avais raison, c'était elle qui était revenue. J'suis bien là, vraiment bien.