(flashback) CACHALOT & THON ◭ « t'inquiète, tu peux retourner à l'eau, je me tape pas les thons! »

Une journée presque caniculaire, cela avait suffi à motiver la jolie blonde à quitter l'hôtel et son équipe pour aller se promener dans Miami et faire un peu de shopping. Mini jupe et tee shirt large par dessus un bikini, on ne peut pas dire que la californienne, avec sa peau naturellement hâlée, ne détonne dans le paysage. Lunettes sur le nez, cheveux blonds lâchés, la journée s'achevait paisiblement alors que le jour baissait peu à peu. Les mains pleins de paquets de shopping, elle finit par atterrir au vieux port, profitant de la brise légère qui souffle en bord de mer. Un léger sourire étire ses lèvres quand elle aperçoit sur un banc un visage connu. Allez savoir pourquoi on a tendance à toujours revenir vers les gens qui nous font le plus souffrir, n'empêche qu'elle avait du mal à simplement tourner les talons et à aller voir ailleurs quand elle croisait la route de Emrys. Alors c'est naturellement -enfin plus ou moins- qu'elle se dirige vers là-bas, mine de rien, faisant semblant d'observer les bateaux. bon, elle n'était pas au top de son sex-appeal mais elle espérait bien réussir un jour à lui faire avouer qu'il avait malgré tout perdu un joli petit lot en la laissant tomber. Et c'était pas gagné, en témoigne la phrase assassine qu'il vient de lui lancer alors qu'elle n'avait même rien tenté. Un peu choquée, elle tourne les talons vers lui, les sourcils froncés derrière ses larges lunettes de soleil. "Non ça c'est parce que ton cerveau a des problèmes de fonctionnement Zacharias, il arrive pas à faire la synthèse des merveilles qu'il a sous les yeux." Et voilà, qu'il se prenne ça dans les dents. Mais bon, un peu maso sur les bords, la blonde ne peut s'empêcher d'aller s'asseoir à côté de lui sur le banc et de farfouiller son téléphone pour avoir l'air occupé.

La blonde semble choqué par mes paroles lorsqu'elle se retourne pourtant elle se démonte pas, continuant à faire sa belle, sure d'elle alors qu'on sait très bien tous les deux que je peux la démolir en deux secondes. En fait, je sens surtout qu'elle cherche à me le cacher et à me dire "look, i'm seksoualll" mais je ne lui dirais jamais ça, c'est clair, net et précis. Je ne souris pas, la regarde en fronçant les sourcils puis seulement un se lève, presque comme cherchant à lui montrer sa bêtise. Pour seule réponse, la jeune femme parle de mon cerveau défectueux et je me marre, me moquant délibérément de cette blonde qui me fait face. Elle se vante alors, parlant d'elle comme une merveille et là, j'exagère tout, me roulant presque sur le banc où je suis assis quand je la vois, du coin de l’œil, s'approcher. Je me replace, me décalant pour ne pas rester trop proche d'elle et continuer mon jeu. Brooke fait alors mine de ne pas s'occuper de moi mais je sais très bien qu'elle veut me faire croire qu'elle s'en fou alors que c'est pas le cas. Je souris et reprends de plus belle : Tu parlais de quelle merveille ? La mer je l'ai vu ... Le thon aussi, j'ai voulu le pousser chez lui mais maintenant, il décide de se rapprocher de moi ... De toute évidence, mon petit thon, je t'excite toujours autant dommage que j'ai appris à avoir plus de gout ... Allez prends toi ça dans la tête ... Je regarde toujours la belle vue, faisant mine qu'elle ne m'intéresse vraiment pas du tout et que je préfère largement le soleil à ses magnifiques courbes. Je pense alors à ma chère Eliah qui trouverait à la fois cette scène horripilante vu ma méchanceté mais géniale parce que pour une fois, je ne joue pas à draguer une nana.

Bon eh bien c'est pas aujourd'hui qu'elle allait redécouvrir le Emrys gentil du tout début de leur relation (autant dire que ça remontait à un paquet de temps qu'elle ne l'avait pas vu pointer le bout de son nez celui-là). Mais elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il remette le couvert de sa méchanceté une fois qu'elle serait assise. Et à vrai dire, elle avait toujours du mal à savoir comment le prendre. Etait-ce simple provocation ou alors pensait-il vraiment ce qu'il pouvait dire sur son physique ? Quand on est habitué à faire tomber les mecs comme des mouches, c'est toujours un peu compliqué quand un seul, oui il suffit d'un seul quand il a compté, vient détruire toutes vos certitudes avec une facilité déconcertante. Elle ne peut s'empêcher de rire un peu quand il affirme avoir plus de goût à présent. "Une façon comme une autre d'expliquer que t'as fini par avoir des problèmes d'érection et que les candidates à ton plumard se sont faites rares." Elle lui adresse un sourire colgate dont elle a le secret mais pas question de bouger d'ici. Elle ne va pas se laisser éternellement marcher sur les pieds non plus et si il veut être méchant, elle peut tout aussi bien le devenir.

Sure d'elle, la belle blonde me regardait avec son regard azur comme si elle croyait que j'allais la complimenter, mais elle rêvait totalement. Bien sur, elle faisait celle qui se foutait de mes réflexions mais je savais très bien que ce n'était pas vrai. Brooke était de ces filles qui croient réellement plaire à tous les mecs parce qu'elles y sont habitués tandis que je suis bien conscient que je ne plais pas à toute mais j'en joue faisant croire le contraire enfin, je pensais pas ça d'elle mais a force de l'entendre, je l'ai compris et c'est pour ça que je joue bien avec elle, il faut, je crois. Je la regarde rire de ma réflexion et souris légèrement en attendant sa prochaine réflexion débile. Elle me sort de mes problèmes d'érection et du manque de filles dans mon lit. J'applaudis en me foutant de sa gueule ; Tu es sur de pas faire un transfert mon petit thon ! Je ris aux éclats avant de reprendre : T'sais ... tu devrais te souvenir que j'ai pas beaucoup de problème d'érection, d'autres oui mais à ce que je sache tu criais bien avec moi, n'est-ce pas ma cochonne, on devait pas souvent s'occuper de toi avec ta gueule, heureusement j'étais là ! Oui, j'y allais fort, mais faut le dire, ça détend et j'aime pas les meufs comme elle, qui passent leur temps à tenter de me montrer que je devrais les avoir, que je suis un con, un plouc. là,; elle avait rien à dire parce que elle-même me le disait que j'étais bon au lit alors NAH.

Emrys la blessait, ça ne faisait aucun doute. Mais plutôt mourir que de l'admettre devant lui ou que de perdre son calme. Il lui avait déjà fait tellement de peine quand il l'avait laissé tomber et il s'acharnait toujours à la mettre plus bas que terre. Et aujourd'hui, il tapait fort avec ses remarques acerbes et particulièrement cassantes. Des fois, elle se demandait sérieusement ce qu'elle avait bien pu lui trouver et pourquoi elle continuait à être si fortement attachée à lui mais il y a des choses qu'on ne peut pas vraiment expliquer. Et quand il enchaîne sur une remarque assez grivoise sur leurs anciens rapports intimes, elle ne peut retenir l'expression de surprise outrée qui se lit sur son visage. Il n'avait donc vraiment aucune gène pour lui balancer un truc pareil à la figure ? "C'est quoi ton problème à la fin ? T'es tellement frustré dans ta vie que tu te sens obligé de me balancer des trucs pareils à la gueule ?" L'envie de lui mettre sa main dans la figure la taraude mais elle tente de rester calme, le fixant de son regard clair. Habituellement, elle aurait préféré faire pâle figure et se retrancher dans un mutisme soumis mais on ne pouvait pas rester dans son coin toute sa vie et il dépassait franchement les bornes.

Si elle croyait que j'allais céder, ou me lamenter par rapport à ses propos démesurés. Je m'en fichais complètement, ça me touchais pas venant de sa part surtout que je savais qu'elle n'en pensait pas un mot vu que c'était moi qui l'avait largué et que je le savais bien dégouté ; attendez elle passe son temps à vouloir prouver que j'ai eu tord, que c'est une grosse perte. A cette pensée, je rie plus encore. A l'écoute de mes phrases, elle montre cette fois une moue bien surprise et je ne peux m’empêcher de continuer à rire pourtant je tente de garder mon calme mais impossible. Énervée, la jeune blondasse commence à me sortir quelques questions parce qu'elle est outrée d'entendre de telles choses et moi, je ris intérieurement, retrouvant mon calme en façade pour qu'elle me croit vraiment sérieux. Je la sens vraiment bien énervée, prête à me foutre une claque et ça me fait me réjouir. J'suis pas frustré, j'suis quelqu'un d'honnete Brookinette et quand j'ai quelques choses à dire, je le dis ... tu viens de pavané devant moi depuis qu'on est plus ensemble pour que je te dise que t'es bonne, malheureusement, tu peux rêver ... Mon petit thon ! Et là, j'éclate de rire pour la énième fois. Je me recule un peu discrètement, histoire d'échapper à la furie au cas où.

La température montait mais pas vraiment dans le port. Plutôt dans l'esprit de la blonde au bord de l'ébullition face aux remarques de plus en plus méchantes de son ex. Parce qu'autant le dire, si elle était un peu faux cul en lui disant qu'il avait des problèmes au lit, la traiter de moche ainsi à répétition, ça ne pouvait être que pour la blesser, encore et encore sans qu'elle comprenne vraiment la raison d'une telle haine à son égard. Pourtant de son point de vue, elle n'avait jamais rien fait de mal dans leur relation, pas suffisamment en tout cas pour mériter pareil traitement. Elle ramasse ses quelques sacs de shopping, rabattant ses lunettes noires sur ses yeux claires, histoire de ne pas lui offrir la satisfaction de la voir s'émouvoir pour ses mots vexants. "Tu veux qu'on soit honnête l'un envers l'autre ? Dans ce cas-là, je vais l'être aussi. Je te remercie, vraiment. Merci de m'avoir laissé tomber et de m'avoir évité de passer plus de temps avec un connard dans ton genre. J'espère que la prochaine fille que tu tenteras de séduire se rendra compte plus tôt que moi de l'erreur monumentale que tu peux être." La gorge serrée, les yeux humides, la blonde tourne les talons, bien décidée à ne pas stupidement craquer devant lui.

Je continue de rigoler alors que je glisse sur le banc, faisant bien tout en gros, exprès pour faire mon salop, mon ingrat. Je me tais et me contente de la regarder en levant un sourcil, faisant le sale gosse, le salopard, ça je suis doué pour le faire et elle, elle est choquée comme tout. ça me tue ! Je ris tellement. La blonde reprend alors ses sacs, posant de nouveau ses lunettes de starlette sur ses yeux comme pour échapper à mon regard et se vénère toute seule visiblement bien vexé comme je le souhaitais faisant bien moins la fière. Voilà qu'elle me fait son cirque, parlant d’honnêteté et tout le boucan. Remerciement de l'avoir laissé tomber, critique sur moi pour montrer son répondant, je fais exprès de faire semblant de tomber au sol tellement je suis entrain de rire, je grossis la chose pour lui montrer que je m'en balance mais d'un coté, je sens au fond de moi que j'y vais loin mais en meme temps on peut pas me demander autre chose vu l'engin : la nana qui veut plaire à son ex et se pavane ! Elle tourne alors les talons et je saute presque du banc pour rattraper sa main, d'abord sans parler comme lui faire espérer des excuses : Hey ... j'suis ... Je prends une respiration, faisant le style dramatique et là, en riant : En couple ! Et elle me trouve tout à fait bien comme type ... Juste brookinette, si tu veux pas que je sois Salop avec toi, fais pas ta salope devant moi pour que je te complimente ! Un sérieux étrange dans ma voix, je sais me calmer pour expliquer.

Quand il la rattrape, elle a un maigre espoir quant à des excuses qui seraient plus que méritées. Mais l'espoir s'envole vite quand elle l'entend ricaner. Il n'a donc aucun respect pour ce qu'ils ont pu vivre ensemble ou simplement pour elle ? Peut-être qu'elle avait tort de chercher de temps en temps son attention mais elle avait toujours du mal à digérer qu'il l'ait laissé tomber comme ça, du jour au lendemain sans vraiment d'explication. Mais ses mots vont trop loin, la blesse trop pour qu'à nouveau, elle s'écrase et accepte les insultes sans rien dire. Elle dégage violemment sa main avant de poser délicatement ses paquets sur le sol, avec un calme trompeur. La blonde retire ses lunettes de soleil, déterminée, plus du tout d'humeur à taquiner ou à répliquer par des mots. A la place de cela, elle fait un pas en arrière et sans prévenir, balance son poing droit sur le nez d'Emrys de toute la force qu'elle possède. Il faut dire qu'avec les cours d'Adam sur le ring de boxe, elle avait fini par apprendre plusieurs petites choses pratiques, notamment à frapper là où ça fait mal pour sonner son adversaire. Ses articulations lui font mal d'avoir heurté ses os si forts mais au moins, elle se sentait soulagée, un sourire triomphant sur le visage. Eh oui, la blondasse faible et soumise, elle était bien loin.