I need you now | Aaron

Aaron avait l’impression que les jours ne passaient pas, pourtant il se rendait en cours comme n’importe quel autre élève d’Harvard, mais les heures semblaient ne pas défiler comme il le souhaitait. Tout semblait fonctionner au ralenti dans sa vie et c’était une sensation qu’il détestait par-dessus tout. Heureusement, il avait la danse pour se libérer une ou deux heures par journées, seul, en plus des nombreuses heures de cours ou il dansait, sans cela il ne vivrait plus. Après les cours, et un peu de temps passé dans la salle de danse, le jeune homme ne s’attardait pas, il rentrait dans son appartement de la Dunster House et s’enfermait jusqu’au lendemain matin. Manger était parfois devenu une option et le jeune homme avait bien changé ces derniers temps. Lui qui généralement était d’un naturel gai, amusé, bon vivant, périssait de jour en jour. Il avait beaucoup misé dans sa venue ici, dans le but de retrouver Liana, mais cela ne s’était pas passé comme il l’avait espéré et il le vivait très mal, évidemment. En plus de tout cela, de cette situation déjà compliquée à la base, elle lui avait annoncé sa grossesse. Au fond, il ne réalisait pas encore vraiment que si elle n’avortait pas il allait devenir papa dans quelques temps. Le jeune homme refusait de vivre loin de son enfant, de ne pas le voir grandir, de ne pas pouvoir s’en occuper, mais d’une autre façon il ne se pensait pas à la hauteur. Etre parent était une grande responsabilité et il ne savait pas s’il était capable d’assumer.
Installé dans le canapé de son appartement, Aaron bouquinait tranquillement, cherchant en vain une échappatoire à ses soucis. Quelques coups frappés à la porte le firent sursauter. Il ne savait pas trop qui cela pouvait être. Depuis son arrivée il s’était tellement isolé qu’il n’avait rencontré casi personne. Peut-être était-ce juste pour un renseignement, ou alors une erreur. Le jeune homme se leva pour aller ouvrir la porte et ce qu’il découvrit derrière celle-ci eut le don de le surprendre. C’était Liana, toujours aussi belle d’ailleurs. Aaron baissa les yeux un instant, s’attendant presque à ce qu’elle lui hurle dessus comme l’autre jour. La surprise du jeune homme augmenta encore d’un cran quand il comprit que la demoiselle était la de son plein gré et surtout qu’elle avait envie d’être là. Il lui ouvrit la porte et se recula légèrement pour la laisser entrer. Ce n’était pas forcément très bien rangé, mais elle avait l’habitude du petit désordre d’Aaron. Mais à peine entrée, la jeune femme voulait prendre la fuite. Hors elle ne le dérangeait pas du tout, au contraire, il était si content, si heureux qu’elle soit là. Rapidement, Aaron attrapa la main de Liana. Ce simple contact le fît frissonner et lui rappela de nombreux beaux moments qu’ils avaient passés ensemble. « Non … Tu ne me dérange pas, je t’assure. Restes … » Maintenant qu’elle avait fait le premier pas il était hors de question qu’il la laisse filer de la sorte. Aaron passa derrière la demoiselle après lui avoir lâché la main et il referma la porte à clé avant de l’inciter à poser son sac à main et sa veste un peu plus loin. Lorsque ce fût fait, il s’approcha de la jeune femme. Il avait plein de question à lui poser et la première était la raison de sa venue. Mais Aaron n’en parla pas, il ne voulait pas du tout la mettre mal à l’aise. Surtout qu’ils avaient déjà l’air très gêné tous les deux. Le cœur d’Aaron faisait des bons dans sa cage thoracique, il avança encore d’un pas, il voulait juste être plus proche de Liana. Elle ne disait rien, ne bougeait pas d’un millimètre. Il finit par la prendre dans ses bras pour la serrer contre son torse et respirer l’odeur de ses cheveux qu’il lui avait tant manqué. « Tu me manques Liana… ». Ces paroles exprimaient juste la vérité. Après quelques secondes dans cette position, le jeune homme se recula, n’osant pas affronter le regard de la demoiselle, il avait peur qu’elle le rejette à nouveau. Rapidement, il trouva un autre sujet, plus susceptible de passer inaperçu. « Tu as déjà mangé ? » Aaron avait bien décidé de faire tout pour retenir Liana chez lui, il ne voulait pas qu’elle parte. Et puis, elle semblait plus calme que l’autre jour. Il se disait que peut-être, elle avait réfléchit ?

Aaron s’était senti mieux dès que Liana avait franchi le pas de sa porte. Enfin il se sentait en bonne compagnie. La femme qu’il aimait plus que tout et celle pour qui il avait fait ce si long voyage et ce changement de vie radical se tenait devant lui, enfin. Contrairement à ce qu’elle pensait, il ne se sentait pas du tout mal à l’aise de l’avoir dans ses bras et de la serrer contre lui. Surtout qu’elle le serrait contre elle également et qu’une sensation de bien-être l’envahit. Sur le moment, il ne pensait plus aux mots blessant qu’elle lui avait jeté à la figure, il ne pensait plus à rien sauf à l’instant présent qui se déroulait juste comme il en avait envie. Dans ses paroles, il ne la reconnaissait pas. Il n’y avait jamais eu de gêne entre-eux et ce sentiment était nouveau. Pour Aaron, Liana ne s’imposait pas, que du contraire, il aurait fait n’importe quoi pour la retenir ici, près de lui. De plus, elle n’avait pas mangé et il était hors de question qu’il la laisse le ventre vide, surtout dans son état. Etat qu’il ne réalisait pas encore complètement, surtout que ça ne se voyait pas encore de trop. Et puis, il fallait avouer que le jeune homme aussi avait l’estomac qui criait famine. « Arrêtes Liana, tu sais bien que tu ne t’imposes pas et que ça ne sera jamais le cas. Et tu sais, je n’ai pas mangé non plus. On va commander quelque chose d’accord ? De quoi tu as envie ? Je te laisse choisir. » C’était aussi une façon pour Aaron de s’assurer et qu’elle ne partirait pas tout de suite. S’ils commandaient, elle resterait encore chez lui pour au moins une heure et demie et c’était déjà mieux que rien. Même si au fond, il n’avait absolument pas envie qu’elle parte. De nouveau, les bras du jeune homme se resserrèrent autour de Liana et le fait de savoir qu’il lui manquait au moins un peu le fît sourire. C’était tellement agréable à entendre. La demoiselle semblait dans une optique tout autre que lord de leur dernière rencontre et cela était très plaisant. Probablement avait-elle réfléchit. Mais le « si seulement » de la fin lui rappela l’énorme erreur qu’il avait faite et son sourire disparu en même temps. De ses deux mains, il fît reculer la jeune femme pour pouvoir plonger son regard dans le sien. Il allait lui dire ce qu’il avait sur le cœur, il allait s’excuser pour ce qu’il avait fait et c’était la première fois qu’il le faisait. « Je suis désolée … J’aurais dû la repousser tout de suite et je sais que c’est entièrement de ma faute si on en est là … J’ai besoin de toi, si tu savais à quel point je me sens coupable… »
Aaron prit la main de son ex petite amie dans la sienne pour l’accompagner jusqu’au canapé qui se trouvait non loin de là. Il s’y asseyèrent et il lâcha sa main avec regret. Autrefois, ils passaient des soirées entière dans le canapé, blottis l’un contre l’autre pour regarder un nombre incroyable de films à la suite. Aaron avait l’impression que c’était il y a une éternité. L’envie de la prendre contre lui était constante et presque insoutenable mais il se retînt, jugeant qu’il était trop tôt et qu’ils avaient d’abord besoin de parler. « J’ai réfléchis et je comprends que tu sois partie, je comprends que tu te sois sentie trahie. J’ai essayé d’imaginer la situation inverse et je me suis dit que j’aurais probablement agi impulsivement aussi, que probablement j’aurais même fais pire que toi. Alors je ne t’en veux plus d’être partie loin de moi, au fond ça t’as même probablement fait du bien. » Le jeune homme baissa les yeux, honteux de ce qu’il avait fait. Son regard s’arrêta sur la main de Liana qu’elle venait tout juste de poser délicatement sur son ventre. Il était presque certain qu’elle avait agi par automatisme et qu’elle ne s’en était même pas rendue compte. Aaron avait des tonnes de questions à lui poser à ce sujet justement. A vrai dire, il ne savait pas grand-chose niveau grossesse, bébé et tout ce qui allait avec. Il n’était pas un homme pour rien. « Ça fait longtemps ? » Il supposait quand même que non puisqu’elle n’avait pas encore vraiment grossi. « Tu vas le garder ?»

Aaron soupira presque de soulagement lorsque Liana lui proposa une pizza. A vrai dire lui demander de manger avec lui était une décision qu’il avait prise à double tranchant. Soit, elle acceptait comme elle venait de le faire, soit elle partait en claquant la porte, prétextant qu’à nouveau il voulait que tout aille trop vite. Le jeune homme lui sourit. « D’accord, mais je veux que tu manges, tu en as besoin » Le jeune homme avait toujours été très protecteur envers la jeune femme et même après tout ce qu’il s’était passé entre eux, ça n’avait pas changé. Il ne pouvait pas faire autrement que de prendre soin d’elle et de lui prêter toute l’attention qu’il avait. Aaron, posa sa main comme par automatisme sur le genou de Liana et se leva afin d’atteindre son téléphone poser sur un meuble, non loin. C’est seulement lorsqu’il y arriva qu’il réalisa son geste. Pourquoi avait-il fait cela ? Il n’en savait strictement rien et fît semblant de rien. Rapidement, il commanda la pizza et on lui annonça qu’elle leur serait livrée environ une demi-heure plus tard. Aaron reprit sa place dans le canapé et replongea son regard dans celui de Liana. Il ne le garda pas là très longtemps car les paroles de la jeune femme eurent le don de lui faire baisser les yeux. Tout ce qu’elle disait était vrai que pouvait-il lui répondre ? Il n’avait pas à se défendre car il était en tort. « C’est vrai Liana, je ne t’ai jamais menti et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer à le faire. Et d’ailleurs, je veux que tu saches que si tu n’avais rien vu ce jour-là, je te l’aurais dit. Je n’aurais pas gardé cela pour moi. Tu sais que je n’ai jamais été infidèle avant cela et tu sais aussi que ce n’est pas dans mon caractère. Je ne sais même pas pourquoi je ne l’ai pas repoussé. Par contre, si nous avons couché ensemble c’était pour deux raisons. D’abord pour qu’elle me fiche la paix, je lui ai simplement donné ce qu’elle voulait et ensuite pour combler un manque. Le tien. Mais je l’ai regretté directement et je le regrette tellement encore. Je comprends tout à fait que tu ne puisses pas me pardonner, mais je te demande quand même d’essayer, silteplaît. » Aaron a laissé Liana s’exprimer à nouveau, elle répondait parfaitement à ses questions. Malgré tout, il se demandait comment cela était arrivé. Il était certain qu’après quatre ans ils ne se protégeaient plus mais la demoiselle prenait la pilule. Peut-être l’avait-elle oublié une fois. Peu importe, le fait était qu’elle était enceinte et qu’Aaron allait devenir papa. Il ne voulait pas rendre visite à son enfant de temps en temps, il ne voulait pas lui faire subir une garde alternée et puis il avait besoin de soutien, tout comme Liana en avait besoin il en était certain. Au fond, ils avaient besoin l’un de l’autre. « Je ne t’aurais jamais demandé d’avorter Liana. Et si on avait été ensemble on n’y aurait même jamais pensé. Tu ne m’imposes rien. Tu veux savoir ? Moi, cet enfant, je le vois un peu comme un miracle. Peut-être que ce bébé finir par nous unir à nouveau. Il va nous obliger à nous entendre un minimum, on ne pourra pas couper les ponts comme ça et puis on va avoir besoin l’un de l’autre et ça va forcément recréer les liens, peut-être ceux que j’ai détruits. Je refuse que tu t’en charge toute seule, je veux le connaître Liana et tu ne peux pas me priver de ça. » Aaron n’avai aucune idée de ce que c’était d’avoir un enfant. Il y avait déjà pensé évidemment, mais pas tout de suite, pas si tôt. Aujourd’hui ca lui tombait dessus et il essayait d’envisager les choses. Il avait beaucoup de mal à se voir avec un bébé dans les bras, surtout le sien et il savait qu’il ne serait pas un bon père. Il ne savait pas assez de choses, il n’y connaissait quasiment rien. Liana par contre, serait une très bonne mère, ca se voyait déjà, sinon elle aurait avorté de toute façon. La voir, assise, là, dans le canapé, la main posée délicatement sur attendrissait le jeune homme qui en oubliait presque qu’ils n’étaient plus ensemble. Il n’avait qu’une envie, l’attirer contre lui, la serrer dans ses bras et pouvoir lui aussi poser ses mains sur son ventre qui s’arrondissait légèrement. « Tu seras une très bonne maman »

La petite remarque de Liana à propos des yeux, des doigts et des orteils de leur futur enfant eut le don de faire rire Aaron. Depuis combien de temps n’avait-il plus rit avec Liana ? Trop longtemps c’était une fatalité et entendre le rire cristallin de la demoiselle ne faisait qu’emplir de bonheur Aaron qui aurait voulu que jamais cela ne s’arrête. Mais il fallait bien une fin à tout et avec ce qu’il lui avait fait subir ils ne pouvaient pas rire plus longtemps. La conversation redevînt rapidement sérieuse. La voix de Liana tremblait légèrement, résonnait de tristesse et même si elle tentait de cacher le fait qu’elle pleurait, elle aurait dû savoir que le jeune homme la connaissait trop bien pour ne pas s’en apercevoir. Dès le premier mot qu’elle avait prononcé il avait compris. La gorge d’Aaron était comme obstruée par une énorme boule, il ne savait pas trop comment réagir, alors il écouta seulement son envie et attira Liana contre lui. Comme pour la consoler, comme il le faisait autrefois lorsqu’elle avait un coup de blues, que quelque chose de triste était arrivé. Il comprenait tellement son ressentit, mais ne l’acceptait pas. Il lui répondit d’ailleurs immédiatement parce que, pour lui, il était hors de question qu’elle pense à des choses pareilles. « Non, ne pense pas cela Liana. Tu n’as jamais rien fait de mal et tout allait bien entre nous. J’avais la petite amie parfaite et j’ai tout gâché tout seul ! En aucun cas tu n’es responsable, je refuse que tu dises ce genre de choses. » Aaron se sentit ensuite blesser au plus profonds de lui-même par les paroles de Liana, ça lui faisait vraiment du mal qu’elle dise cela de lui, mais surtout qu’elle le pense réellement et pourtant elle avait raison. Il n’avait fait qu’empirer les choses. Mais il n’avait pas changé, il restait le même jeune homme, toujours fou amoureux d’elle et prêt à tout pour elle. « Je suis toujours moi, je n’ai jamais changé. Tu me connais mieux que personne et ça c’est très important. J’ai essayé de respecter ton choix, de passer à autre chose comme tu l’aurais voulu, et c’est l’occasion qui s’est présentée à moi. Mais jamais plu je ne referai une chose pareille, ça tu dois le comprendre. » Elle poursuivis pour des paroles encore bien pires. Doutait-elle de la fidélité du jeune homme bien avant cet évènement ? C’était comme cela qu’il comprenait les choses et ce n’était absolument pas le cas. Ce n’était pas dans son caractère, il n’est pas un coureur de jupons et que Liana en doute, ça, c’était la chose la plus cruelle au monde. « Manqué certaines choses ? Quoi ? Tu penses que je t’avais déjà trompé avant ? Tu sais que c’est faux, je n’aurais jamais fait ça, surtout à toi et je n’aurais été capable de te le cacher si ça avait été le cas. » C’était très contradictoire, mais plus les paroles de Liana était blessante et plus Aaron serrait la jeune femme contre lui. Il en avait besoin, peut-être pour se rassurer. Que n’aurait-il pas fait pour remonter le temps, pour tout effacer, pour repousser cette jeune femme, concurrente de Liana qui l’avait embrassé ?
La conversation dévia ensuite sur leur enfant, Aaron réalisait petit à petit que bientôt il serait papa, il aurait plus de responsabilités, que ce soit financières ou autre d’ailleurs, mais il se sentait plus ou moins prêt. Il ne savait même pas pourquoi. Il essayait petit à petit d’imaginer un enfant qui leur ressemblerait à tous les deux, qui forcément danserait magnifiquement bien. Sûrement s’emportait-il de trop. Les mots de Liana le ramenèrent à la réalité. Doucement le jeune homme se mit à caresser la joue de la demoiselle du pouce alors qu’il la tenait toujours blottie contre lui. « Tu ne devrais pas penser à ça tu sais. De toute façon, la garde alternée n’est pas envisageable avant les trois ans de l’enfant. C’est dans longtemps. Pense juste au présent … »
« Tous les jours », ces mots résonnèrent dans la tête d’Aaron comme un écho et une lueur d’espoir. Ca démontrait bien l’implication que Liana lui laisserait prendre dans la vie de leur enfant et dans la sienne également. Ils s’aiment l’un et l’autre, c’est certain, il est impossible qu’en se voyant tous les jours ils ne retombent pas dans les bras l’un de l’autre. « Euh … Ça ce n’est pas certain, je crois que j’ai énormément de chose à apprendre ! » Le jeune homme rît un peu. Il fût surpris par la réaction de la demoiselle mais il garda sa main posée délicatement sur son ventre. Le silence s’installa pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’il le brise. « Je t’aime Liana ».

Toujours dans la même position, Liana contre lui, ses mains posées sur son ventre qu’il pouvait sentir légèrement rebondit et celles de la demoiselle sur les siennes, il se sentait parfaitement bien. Comme à sa place, celle qui lui avait manqué depuis un bout de temps maintenant. Cependant, il savait pertinemment que ça ne voulait pas dire que c’était gagné. Il y avait un rapprochement, certes, et c’était mille fois mieux que rien du tout mais il faudrait du temps à Liana pour accepter et pour refaire confiance au jeune homme comme elle le faisait avant. Du moins, si elle y parvenait à nouveau un jour. Un peu perdu dans ses pensées, Aaron ne savait pas si il devait s’attendre à sentir quelque chose bouger sous la peau fine de son ex petite amie, il ne pensait pas, il était sûrement encore trop tôt mais il n’y connaissait pas grand-chose alors il savait qu’il pouvait se tromper. Doucement, il se mit a caresser du pouce le ventre de la jeune femme par-dessus son haut. « Tu as raison, je pense la même chose que toi. On devrait essayer d’avancer pour notre enfant, pour que nous n’en soyons plus a ressassé les mauvais souvenirs du passé à sa naissance. Je ne suis pas en train de te dire que nous devions tout faire pour être ensemble d’ici là. Même si tu te doutes que c’est ce que je veux plus que tout. Tu as toutes les cartes en main de ce côté-là et seulement toi, en fonction de ton ressenti décidera. Ce que j’essaie de te dire c’est que d’ici sa naissance nous devrions essayer de trouver un terrain d’entende, histoire qu’il ne doive pas subir tout ça. Ce n’est pas par routine, non, je ne pense pas que nous avions vraiment été dans la routine. Tu le penses toi ? Je crois que malheureusement j’ai été emporté par ma curiosité, je voulais voir ce que ça faisait. Et je crois aussi que d’une certaine manière j’ai été flatté qu’on prenne attention à moi au point de m’embrasser. Pas que tu ne le faisais pas loin de là. Bref, de toute façon ça ne m’excuse pas.» Aaron comprenait Liana, même si ce quel lui disait était dur à entendre, il savait qu’elle avait raison et qu’il n’avait qu’à assumer les conséquences de ses actes à présent. « Je t’assure que je ne t’ai jamais trompé auparavant Liana et il faut que tu me croies. Et ne t’en fait pas, si on se remet ensemble toi et moi, ce que j’espère de tout cœur, tu le sais, je ne le ferai plus jamais… » La conversation dévia ensuite de nouveau pour le plus grand bonheur d’Aaron qui commençait à se sentir légèrement oppressé dans leur conversation précédentes. C’était difficile d’avouer qu’on a tous les torts et pourtant il le faisait sans cesse parce que c’était simplement la stricte vérité. Le jeune homme se mit à rire aux questions de la future maman. C’était des questions banales pour une femme enceinte et en même temps tellement importante. Le jeune homme prit le temps de réfléchir quelque peu avant de lui répondre. « Hum … Je préfèrerais un garçon, mais ça n’empêche pas que si on a une fille je l’aimerai autant. En plus elle sera sûrement aussi belle que sa maman alors je ne pourrai pas lui résister. Et toi ?» En fait, à chaque fois que le jeune homme avait essayé de s’imaginer avec un enfant, il s’était vu avec un petit garçon. Un petit lui avec qui il partagerait énormément de choses, a qui il apprendrait la danse dès son plus jeune âge, qu’il aiderait pour faire ses devoirs, et à qui il lirait les plus beaux livres de jeunesse. « Mais pour les prénoms, je n’ai pas encore réfléchi. Pour tout te dire je suis seulement en train de me faire à l’idée. Mais ce n’est pas grave je suis certain que tu en as déjà plein en réserve ! »
Aaron n’en voulait pas à la jeune femme de ne pas lui avoir répondu qu’elle aussi l’aimait. Ses mains resserrées sur les siennes à ce moment précis et son baiser juste au coin de ses lèvres voulaient tout dire. Il sourit. Ensuite, ils se regardèrent dans les yeux pendant un temps qui sembla interminable. Quand Liana se rapprocha pour l’embrasser à nouveau et d’une manière beaucoup plus poussée, Aaron n’en cru pas ses yeux, enfin techniquement sa bouche. Il prolongea bien évidemment, de la même manière qu’elle. Le manque de l’autre se faisait vraiment ressentir dans leur baiser et c’était un peu comme s’ils en avaient besoin. Jusqu’à ce que la sonnette retentit. C’est avec beaucoup de regret que le jeune homme se releva pour aller réceptionner la pizza et la régler. Lorsqu’il revînt dans la pièce, la question de son ex petite amie le fît sourire. Elle était toujours tellement naïve de croire qu’il la laisserait partager les frais. « Chut … » Il ne lui fallut pas plus de temps, pour se réinstaller sur le canapé aux côtés de la belle blonde et pour capturer ses lèvres à nouveau. Les mains d’Aaron ne pouvaient pas rester en place. L’une d’elle parcourait le dos de Liana, l’autre était posée sur sa joue qu’il caressait du pouce. Tout lui semblait trop beau, presque irréel et il s’attendait fortement à ce qu’elle finisse par le repousser, d’une seconde à l’autre. En attendant, il profitait de ce moment qui resterait gravé dans sa mémoire pour un bon bout de temps. Le goût des lèvres de Liana et sa langue qui se mêlait à celle d’Aaron avait le don de pousser le jeune homme à continuer. Leur baiser devînt rapidement plus fougueux encore. Les doigts du jeune homme glissèrent sous le haut de Liana et la tentation d’aller plus loin était bien présente. Cependant, il ne ferait rien sans être sûr qu’elle ne le repousserait pas.