Un diamant d'innocence [Coopian

Je récupère la bague et je m’en vais. Je disparais et je fais comme si on ne s’était jamais recroisé. Ca ne sera pas difficile, j’arrivais parfaitement à faire comme s’il n’existait pas, avant ça. Donc… Je devrais pouvoir gérer. Ce n’est pas comme s’il allait me manquer. Et en partant, je lui balancerai que je souhaite bonne chance à Haiwee. « Alors apprends-moi. » Hein ? Je croyais que j’avais clôturé le débat. « Dis-moi ce que je ne sais pas. » Suspicieuse lorsque je retourne mon regard vers le sien, Sheng, je veux pas te vexer, mais on n’a pas assez de temps pour que je puisse te liste ce que tu ne sais pas. « Visiblement tu es sa petite protégée, » Ah. On parle donc encore de ma mère, ça va être plus simple pour lui expliquer. Quoi que… Il faut plus que quelques minutes pour résumer l’histoire d’Annalynne et Clay.

Mais oui, elle veut me protéger, malgré tout, on ne peut pas en douter. « Qui n’a pas l’droit d’avoir de relations, amoureuses j’entends. » Je grimace, j’ai envie de lui dire que ce n’est pas ça, mais j’ai pas franchement envie de défendre un truc que je ne veux pas, « Alors qu’elle, d’après ce que t’as dit, elle a fait pire. » Je me suis laissée emporter, les mots ont dépasser mes pensées, « Elle doit regretter non ? » Et là, encore une fois, l’inconnu qui ne sait pas garder sa langue dans sa poche remet, encore une fois, ma naissance en cause. « T’es en train d’insinuer qu’elle regrette sa rencontre avec mon père et ses deux enfants ? Tu regrettes ta future fiancée peut-être ? » Certes ce n’était pas son plan initial, mais l'amour... « Je vais devenir astrophysicienne, Sheng, j’ai déjà ma place à la NASA. » Et ce n'est pas celle d'un enfant, là-bas.

Les commissures de ses lèvres tendent à s’étirer et je ne comprends même pas pourquoi, j’ai raté le moment où j’avais dit quelque chose de drôle ? J’en ai un mouvement imperceptible des épaules. « Je vois. » Je crois que non, tu ne réalises pas. On parle des planètes, de l’univers, de tout. Je suis née pour ça. « Pas d’imprévu possible. » Aucun et de toutes les façons, je ne les permets pas. Je les déteste, ne les supporte pas. Le contrôle j’ai besoin qu’il soit entre mes doigts. Entre des calculs et des observations. Des théories et des équations. « Le gout du risque tu ne connais pas…» Si si … Je lance tous mes jeux en mode difficile. Si ça, ce n’est pas le goût du risque.

J’observe sa langue, je ne sais pas ce qu’il fait, presque j’en viens à songer qu’il pourrait être un spécimen à étudier. Et quand il se met à sourire, j’ai la sensation qu’il a trouvé la réponse à une question mystère que je n’ai pas posé. « T’es coincée, » Oui, et ? Je ne vois pas vraiment où est-ce que le mal peut se cacher dans cette idée. « Qui te dit que je ne suis pas très bien en étant coincée ? » Mon monde me convient, il est fait de maitrise, de perfection, de mes délires et de mes perceptions. « Je vois pas ce que je pourrais vouloir de plus. » En fait, je ne veux rien de plus, pour ton information. « Enfin, mise à part cette bague. » L’affaire, je ne compte toujours pas la lâcher. Par ta faute, je dois me faire pardonner.