(coden) sun is down, freezin' cold

il le connaissait donc. un ami, un proche, un ex ? la curiosité te secouait, te protégeait de la douleur. de ce mal que tu connaissais bien. avec qui tu avais dû vivre pour éviter qu’elle soit continue ou prenne plus de pouvoir, tout court qu’elle t’enfonce, te détruise. ce mal t’accompagnait depuis ta naissance, sceau du diable à jamais uni à ton esprit. en dépit de ses paroles, loin d’être encourageantes, tu te sentis toujours pas rassuré, ni soulagé. soulagé qu’il soit vivant, dans cette pièce oui, sur ce lit encore une fois oui, mais pas du reste. de cette vie dangereuse dans laquelle tu vivais. et si tout tournait à nouveau au cauchemar, et si l’amour n’allait pas te sauver, pas cette fois. la lumière te semblait à portée de bras mais inatteignable. à nouveau invisible. ton esprit repartait en enfer de plus belle. elle était là, lui était là, cachés sous des masques sombres. ils ricanaient, se réjouissant de ton funeste sort. un instant coda, tu souhaitais retrouver le silence pesant qui t’avait entouré dans la rivière, malgré la panique ressentie, faisant bouillonner tes vaisseaux. tu préférais mille fois ressentir de la terreur, cette sensation angoissante qui te faisait perdre pied quand il n’était plus dans ton esprit, quand ton cœur explosait sous l’effet de son absence. il était à présent tout ce qui te retenait à la vie, mais le ressentait-il encore ? d’où ce malaise assez étrange, comme si tout ton corps essayait de soigner ce manque. l’assaillant de questions, pour qu’il réalise et comprenne la tornade qui s’abattait sur toi. qu’il n’était pas le seul à porter un lourd fardeau. était-ce de le voir aussi vulnérable et vidé de ses émotions, ou plutôt détaché de la réalité, de toi qui te mettait dans un état de fatigue intense ? impossible à dire tant que ta bouche n’avait pas terminé de déverser ce flot de pensées, tantôt contradictoires, tantôt douloureuses, t’imaginant être délégué comme ce monstre. peut-être était-ce sa destinée ? ne côtoyer que des démons, volant peu à peu son énergie vitale. le détruisant à petit feu. ne contenait-il pas la plus pure des âmes, cette étoile qui attendait de briller sous l’épiderme, amas de filament lumineux jusqu’au bout de ses membres. mais tu la sentais s’éteindre doucement, comme coincée dans un nouveau cauchemar. sa voix te paraissait superflue, loin d’être rassurante comme celle d’un robot. tu ignorais volontairement ses explications, tu t’enfermais dans cette carapace qui te protégeait de tout. il fallait coûte que coûte qu’elle te protège encore, que tu n’exposes pas tes cicatrices au grand jour, pas comme ça, pas devant lui s’il comptait t’abandonner. tu avais surtout un mal de crâne énorme, et déconnecté pour sécher les larmes, tu ne vis pas tout de suite son visage qui cherchait ton épaule, ses bras qui te tenaient. merde… murmure réprobateur de le voir sorti du lit, d’avoir renversé la situation, essayant de te calmer à son contact, et il réussissait. l’étoile était la et elle te soutenait, car même éteinte, tu sentais encore son pouvoir. t’étais mal et il le savait bien. il n’était pas aveugle non plus et semblait touché par ta détresse, était-il suffisamment prêt à tout subir avec toi ? tu n’hésitas pas à croiser son regard, d’exposer tes yeux humides qui n’étaient plus que le reflet de ton âme tourmentée. tes lèvres se tordaient dans une grimace en l’entendant de nouveau, mains attrapant sa taille pour venir par tomber sur lui, t’écrouler sur sa silhouette pourtant fragile après l’épreuve passée dans l’eau. néanmoins tu fis attention de ne pas l’écraser, ni de l’étouffer, le retenant contre toi alors qu’il te réchauffa d’un baiser au cou. que fais-tu..? le passé c’est le passé tu l’as dit, rassure-moi que tu restes putain, ça s’arrêtera pas.. j’ai.. tu es mon ange à vie, mon beau cadeau, reste. je te supplie s’il faut, et si tu as douté de mon honnêteté vis-à-vis de toi, je suis désolé. tu collais cette fois ton visage au sien, cherchant son souffle malgré les larmes qui séchaient, qui te rendaient terrifiant. tu t’apprêtais à l’embrasser, à chercher de rallumer ce feu pour qu’il te consume mais il t’arrêta, ses mains étonnamment froides autour de ton cou. animal pris au piège, dans cette étoile qui se révélait plus perspicace que toi, ou plus calme, plus modérée. mon père ? ton esprit se cogna au sol, revenu à la réalité. elle faisait mal, était dure à vivre maintenant que tes yeux s’écarquillaient en voyant qu’il avait compris, que son visage savait. malgré ses mots, même doux, tu te sentis toujours vide. comme si après le déluge arrivait le désert. étrange comme sensation, légèrement perturbante. mais il te tenait encore, t’empêchant tout acté irraisonné, les mains remontant ses bras pour que de nouveau tu colles le front contre le sien. besoin d’un moment où le silence apaisait tes maux, d’être soutenu, aimé aussi. tu pouvais sentir les battements de ton cœur, la chaleur de sa peau, cette bulle protectrice qui semblait s’installer autour de vous. l’amour qu’il t’inspirait te portait encore, t’empêchait de te courber face aux ténèbres. face à la violence de ton monde. si le chaos t’entourait, plus rien d’autre ne comptait plus que lui désormais. tu t’en voulais encore d’avoir failli briser ce lien te reliant à lui. il paraissait fragile dans cet univers d’étoiles, mais il n’était qu’alimenté par vos corps se cherchant. s’aimant à tout casser. tu désirais retrouver cette sensation mais à l’heure actuelle, tu n’avais plus aucune force. c’était lui qui t’en donnait, malgré sa peine, son état. tu sentis même la nuit vous envelopper pour mieux vous réparer. murmure s’élevant enfin pour qu’il t’entende. je n’en ai pas le courage mon ange, m’en veux pas. je me sens vraiment pas en état d’en parler maintenant. je suis claqué putain. j’ai encore envie de pleurer ou de rester collé à toi comme ça mais je veux juste dormir, que le cauchemar s’arrête dans ma tête. je… merde je… tu veux qu’on reste cette nuit ensemble ? il n’y avait pas meilleure remède qu’une nuit longue avec l’amour de ta vie, s’il était destiné à être tien pour l’éternité.