nothing else matters (( pastetti #5 ))

Gabe sentait une boule d’angoisse se desserrer dans sa poitrine tandis qu’elle répondait avec tant de douceur et de compréhension. Il s'était attendu à tout sauf à cette sérénité immédiate dans son regard, ce sourire rassurant qui effaçait les doutes qu’il n’avait jamais osé exprimer. Quand elle posa ses mains sur son visage, il n’eut plus d’échappatoire, forcé de soutenir ce regard aimant et sincère qui semblait lui dire qu'il n'avait rien à craindre, qu’il était exactement là où il devait être. Il la laissa parler, absorbant chaque mot, chaque promesse. Sa voix douce, sa tendresse palpable, la façon dont elle riait légèrement en le taquinant sur ces "possibilités"... tout cela le submergea d’émotion. C’était rare pour lui de se sentir si vulnérable, mais en cet instant, il comprit que cette vulnérabilité n’était pas une faiblesse. Elle était sa force, une force qu'il partageait avec elle. Il ferma les yeux un instant, touché par sa réaction, et répondit enfin, la voix un peu rauque mais pleine de gratitude. « T'as aucune idée de ce que ça représente pour moi, de pouvoir tout te dire, sans peur. J’ai l’impression que je pourrais être mille versions de moi-même et que tu les aimerais toutes, peu importe lesquelles. » Un sourire se dessina sur ses lèvres, et il lui prit la main, entrelaçant leurs doigts comme pour sceller ce moment, cette promesse de découverte et de soutien mutuel. « Et tu sais quoi ? J’ai hâte de voir tout ce qu'on va découvrir ensemble. T’es la personne avec qui je veux tout explorer, tout essayer… parce que je me sens moi-même avec toi. » Il posa un léger baiser sur ses lèvres, tendre et chargé de gratitude, avant de plonger son regard dans le sien. « T’es vraiment ma personne, celle avec qui je peux être entier, sans retenue. Merci de me montrer que je peux être… juste moi, sans compromis. »

Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi il avait eu si peur de t’avouer des choses. Pourquoi il craignait que tu ne le voies autrement que la personne qu’il était et qu’il avait bien voulu te faire découvrir et aimer au fil du temps. Il était lui-même et c’est tout ce qui importait. Tu ne voulais pas qu’il ait honte d’être ce qu’il avait envie d’être, encore moins en ta compagnie. Tu n’allais pas le considérer autrement parce qu’il appréciait les choses différemment de toi. Un petit soupir t’échappe alors, ta main venant caresser sa joue avec une tendresse profonde, un sourire rassurant scotché sur la bouche et ton regard bleu caspien venait lui faire comprendre que tu étais là pour lui. — j’vais paraître cœur d’artichaut, mais je sens qu’il faut que je te dise les choses. Tu viens poser un baiser sur le bout de son nez, posant quelques instants ton front contre le sien. — Je t’aime et je voudrais pour rien au monde que tu changes ou que tu te caches pour qui que ce soit. T’as pas à vivre dans l’ombre parce qu’on te demande d’être d’une manière ou d’une autre. Tu es Gabriel Moretti, et comme tu dis… Je pense que peu importe la version de toi qui existe, dans n’importe lequel des univers qui peut exister, je t’aimerai toujours du plus profond de mon âme. Tu finis par te redresser et t’asseoir sur le matelas, tirant le plaid pour couvrir ton corps nu qui se refroidissait peu à peu. Ça paraissait digne d’un film de Noël à la con qui passait sur les chaînes publiques françaises en fin d’année mais, tu sais qu’il avait sûrement besoin d’entendre tout ça. En fait, tu te fichais bien qu’il soit bisexuel parce que tu savais que ça ne changerait rien entre vous. Un petit rire se fit entendre, ta main retrouvant la sienne, tu penches doucement la tête sur le côté à l’entendre parler de ce qu’il aimerait découvrir avec toi. — Je sais qu’il y a des choses qui risquent d’être compliquées à faire, mais, j’te le redis, j’ai confiance en toi mon cœur. Je sais qu’on trouvera toujours une solution. Même s'il fallait que tu ailles avec lui dans un magasin pour adultes, que tu doives acheter des trucs improbables, tu le ferais pour lui. Ce baiser échangé, si chaleureux et délicat te faisait fondre intérieurement et ces mots, ces paroles qui te rappelaient celles que Christina avaient eut pour Meredith. Ton palpitant manquant un battement avant que tu ne te penches légèrement en avant, le front se plaquant contre son torse. — Je serais là pour toujours… Alors n’aie pas peur de me parler de quoi que ce soit. Même si ça peut faire mal sur le coup.

Gabe sentit une chaleur douce et enveloppante à chacun de ses mots, comme si, dans ce moment où il se montrait vulnérable, elle était là pour l'attraper avant même qu'il n'ait pu douter ou craindre de tomber. Il n'aurait jamais imaginé que quelqu'un puisse l'accepter de cette façon, sans réserve ni jugement, et pourtant, là voilà, avec son regard clair, ses mots sincères, son sourire apaisant. Son baiser sur son nez l’avait d’abord fait sourire, mais là, son front contre le sien et cette déclaration qu’elle serait là pour lui, peu importe ce qu’il ressentait ou ce qu’il vivait, c’était d’un autre niveau. C’était comme si elle lui ouvrait un espace où il pouvait enfin respirer, être lui-même sans la crainte de se voir imposer des attentes ou des images qui ne lui ressemblaient pas. Il ne pouvait s’empêcher de sourire bêtement en la voyant remonter le plaid sur elle, le plongeant dans ce cocon de douceur qui rendait la scène plus réelle et parfaite qu’il n’aurait osé l’imaginer. Il passa une main dans ses cheveux avec tendresse, caressant doucement sa tête posée contre son torse, savourant ce contact intime et rassurant. « Tu sais que tu me rends dingue, hein ? Avec tes mots, ta façon de me comprendre comme ça. Je pourrais te le dire mille fois, mais je t’aime comme j’ai jamais aimé personne. Je suis heureux de pouvoir être moi… complètement moi, avec toi. » Il laissa échapper un rire, un mélange de soulagement et de joie sincère. « T’as pas idée de combien c’était difficile, de garder certaines choses pour moi… mais avec toi, tout devient plus facile, même les parties de moi que je pensais devoir taire ou cacher. » Il chercha ses yeux, y trouvant cette certitude et cette acceptation infinie qui l’apaisaient comme rien d’autre. « Je sais qu’on n’aura pas toujours les réponses, et je suis prêt à traverser toutes les incertitudes avec toi. Je sais aussi que, peu importe ce qu’on affrontera, je te veux dans ma vie, jusqu’à ce que je sois vieux, ridicule, et même un peu sénile. » Il déposa un baiser sur son front, comme pour sceller cet engagement qu’il ressentait au fond de lui, cette promesse d’être là, aussi longtemps qu’elle le voudrait.

Cette bulle de chaleur et d’amour te mettait dans un état de bien-être total. Au fond, tu te fichais bien de ce que pouvait être Gabriel, du moment qu’il restait fidèle à lui-même et qu’il continue de t’aimer un peu plus chaque jour comme toi, tu lui étais dévouée. C’était ça, la vie de couple, accepter l’autre comme il était. Sans le moindre jugement. Les mentalités avaient énormément évolué de notre époque et tu savais que les gens assumaient de plus en plus de choses, ne prenaient plus de pincettes pour annoncer leurs sexualités ou encore vivre tout simplement leur vie comme ils l’entendent. Gabe avait tous ces droits lui aussi. Alors, la tête posée contre son torse encore brûlant, tu te laissais apaiser par le rythme de son cœur qui revenait tout doucement à se calmer, bercée par ses paroles qui te touchaient au plus profond de toi. Tu étais tout aussi dingue de lui, peut-être plus que tu ne voulais le lui montrer. Aux tréfonds de ton être, tu étais cette petite fille enjouée, les joues complètement rouges, le regard pétillant de bonheur et les pieds gigotant dans tous les sens, sans que tu n’arrives à contenir ton amour pour ce garçon. Il te faisait te sentir complètement toi et tu étais heureuse de pouvoir l’entendre parler positivement de son ressenti. Une de tes mains finit par se caler contre sa taille, le serrant un peu plus contre toi alors que ses doigts jouaient gracieusement avec ta chevelure. Les mots glissaient de ses lèvres comme si quelqu’un venait d’ouvrir un barrage et tu laissais tes oreilles enregistrer le moindre son, voulant pouvoir te souvenir de ce moment pour longtemps. Il finit par relever doucement ton visage, posant son regard dans le tien et un sourire délicieux tira tes lèvres vers le haut. Le nez plissé, tu rigoles mélodieusement à ses dernières paroles, aussi douces que des vœux de mariage, une promesse de longévité entre vous. — Même quand tu seras un vieux papy aux cheveux blancs et que tu me saouleras parce que t’entendras un mot sur trois même avec un sonotone, que je me plaindrais à nos enfants de ça… Saches que je t’aimerais toujours et que même si les cieux nous séparent, je continuerai de t’aimer ici, ou dans une autre vie. Tu ne croyais pas vraiment à la réincarnation ou aux univers parallèles, mais tu te disais que si cela existait, alors vos âmes avaient une connexion spéciale que seuls vous deux pouvaient comprendre. — J’peux te poser une question mon amour ? Que tu lui demandes alors, tes lèvres proches des siennes. Ta curiosité venant prendre le dessus, mais toujours sans vouloir le juger, simplement mieux comprendre. — Ça fait longtemps que tu sais tout ça ? Et hmm… T’as découvert que t’aimais aussi les hommes comment ? Il n’était pas obligé de te dire les choses, ni même te donner le moindre prénom juste que, tu ne t’étais jamais posé la question sur ta sexualité à toi. Parce que pour toi, c’était une évidence en quelque sorte.