feeling bad for what i did. — (( sackson #25 ))

pantin installé sur cette chaise sans bouger, seules les lèvres qui s'articulent pour exprimer ce que tu ressens depuis pratiquement quarante-huit heures. la tête que tu secoues une fois de plus à ses propos. non, c'est pas une excuse, j'aurais jamais dû faire ça, j'aurais même pas dû essayer jackson... et c'est précisément le souci que t'as avec ta propre conscience. je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée, j'en ai mal au ventre depuis, ça m'angoisse et j'ai juste envie de pleurer... mais tu veux rien montrer, pour pas changer. parce que tu dois être forte, toujours.

"Alors pleures", que je dis avant de tirer légèrement sur sa main pour l'attirer contre moi, me mettant sur le bord de la chaise pour enrouler mes bras autour d'elle. "Je sais que t'as l'habitude d'être forte, de tout garder pour toi, mais t'es plus obligée de faire ça avec moi.. t'es ma femme, ma moitié. Si tu vas mal, je vais mal. Alors si tu dois crier, pleurer pour aller mieux, s'il y a bien une personne avec qui t'es pas obligée de te cacher, c'est moi, d'accord ?", que je dis doucement.

ton corps forcé à s'avancer sur la chaise pour se rapprocher du sien, ses bras enroulés autour de toi, les tiens qui restent le long de ta silhouette assise. non, pas cette fois... parce que t'as fait n'importe quoi vis-à-vis de lui.

J'hoche la tête, la gardant contre moi. "Si, parce que moi je t'en veux pas.. tu culpabilises, mais moi je t'en veux pas.. actuellement cette situation me fait dix mois plus mal que ce qu'il s'est passé samedi Sage.."

cette situation..? que tu demandes sans rien dire de plus, sans bouger de là. tu te sens juste vide, comme si tu valais pas mieux que celui qui t'a fait ça quatre ans plus tôt.

Je me recule pour la regarder, "La manière dont tu me rejettes constamment depuis samedi..? J'te dis que j'veux passer du temps avec toi ce soir et tu me dissuades de rentrer plus tôt, je te propose de regarder un film et je vois bien que t'en as pas envie.."

parce que tu mérites mieux qu'une femme qui te force à faire ce que tu veux pas faire... et ça tourne en boucle dans ta tête depuis. tu peux rien y faire. je me sentirais honteuse de passer du temps avec toi comme si de rien n'était alors que je sais que j'ai franchi une limite que j'aurais jamais dû franchir... c'est pas contre lui. c'est contre toi. tu recules à ton tour pour prendre un peu plus de distance.

Je secoue la tête, "Mais Sage, y'a que toi qui t'en veux, moi j'ai rien à te reprocher.. j'suis en train d'être puni pour quelque chose de totalement anecdotique pour moi. Je comprends que tu t'en veuilles mais ça va trop loin là.. on sort d'une dispute hyper intense j'ai l'impression qu'on est fragiles et rajouter ça par dessus tout c'est encore pire ?" Je grimace, "Avoir l'impression que tu veux pas me voir et que j'te fais chier c'est pas la meilleure sensation du monde" Plus que quand elle insistait samedi soir.

tu l'écoutes, t'es attentive. mais t'as surtout l'impression que vous vous comprenez pas. parce que vous avez pas le même vécu et que tu te détestes d'avoir agi comme ça. je suis désolée... mais je peux juste pas faire comme si rien ne s'était passé alors qu'à mes yeux c'est énorme de pas avoir respecté ton choix... et si je me sens comme ça c'est parce que je t'aime, parce que j'aurais jamais dû te manquer de respect comme je l'ai fait, même si t'as l'air de penser que c'est rien, pour moi c'est tout l'inverse...

Je grimace et je me recule, "Continuons à être misérables chacun de notre côté alors", que je dis en soupirant, remettant ma chaise correctement devant mon assiette. J'ai même plus faim, la perspective que cette situation puisse encore durer des jours me tord l'estomac.