Tell me you love me. - Lukassa

"Lassa faut que je te parle d'un truc ..." Je desserrais mon étreinte pour pouvoir te regarder un instant dans les yeux puis je fixais le mur un peu plus loin dans la chambre avant de reprendre, d'une voix hésitante. "Depuis que je suis gosse je suis sous traitements ... Je suis bipolaire ... Tu t'en étais peu être pas rendu compte parce que depuis qu'on est ensemble j'étais stable ... Mais depuis qu'on est arrivé au summer camp, j'ai du arrêter de prendre mon traitement, j'avais pas les moyens de tout payer, et je voulais être avec toi cet été. Ce que tu me dis qu'il s'est passé ce matin, ça ressemble aux moments ou je fais des crises, je perds complètement les pédales, je pleurs facilement et je suis pas bien au point d'en vouloir à ma vie ... T'as pas a être désolé ... C'est plutôt à moi de l'être. Je pense rentrer sur Cambridge, c'était une mauvaise idée de venir ici. On se fait souffrir tous les deux, et j'ai pas envie de ça ... On a pas besoin de ça. Je me retrouverai un petit boulot pour l'été et on se verra si tu le souhaite en septembre. J'peux pas assurer financièrement le fait de rester ici et le fait d'aller plutôt bien." J'avais pas envie de rentrer parce que je voulais pas te laisser seul ici, je voulais pas passer deux mois loin de toi, mais j'avais pas vraiment le choix. Puis mon humeur allait mettre du temps a se ré stabiliser, j'étais invivable dans ces périodes et j'avais peur de te faire fuir, que cette mauvaise partie de moi te fasse fuir. Personne mis a part ma mère et mon frère n'était au courant pour ma maladie, je l'avais toujours cachée, j'en avais honte au fond, j'avais peur d'être perçu comme un fou.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Lukassa La première phrase que tu me dis me serra le coeur de peur. Oui, «faut que je te parle d'un truc» n'était jamais bon signe de quelque chose. Peu importe ce que c'était. Je décidai de me taire pour te laisser parler. De toute façon, ma gorge se serra dès tes premières paroles. Tu étais malade? Non c'était pas ça. Enfin, si, tu avais des troubles bipolaires, mais...Ça je ferais avec. Je m'en foutais. Même si tu étais un tueur à gages, j'aurais pas pu m'empêcher de t'aimer quand même. Pourquoi est-ce que ça devrait changer quelque chose si tout avait été parfait jusqu'à présent? Les obstacles, y'en avait toujours et encore, partout. C'était pas nouveau. Et il fallait qu'on les surmonte aussi, tous les deux. Mais la suite des choses fut encore bien pire que ce que tu venais tout juste de me dire. En un instant, je me retrouvai debout, me tenant la tête à deux mains et me frottant fermement les yeux comme pour me réveiller d'un mauvais cauchemar. Ce n'était que ça. Qu'un mauvais cauchemar. C'est tout. Je fus incapable de me retourner vers toi, ayant presque les larmes aux yeux. Je voulais pas être si loin de toi pendant deux mois... C'était peut-être con, pathétique ou peu importe, mais c'était comme ça. « Luke...dis-moi que c'est une blague, je t'en supplie... Le fait que tu sois bipolaire ne me fait pas peur et ne m'empêchera pas de t'aimer. Jamais! Et puis pour ce qui est de tout ça...de ton traitement et du fait de rester ici... Je le payerai, tout ça. J'en ai les moyens. Amplement. J'veux pas que tu partes, Luke! Sinon, je pars aussi. Arrête de douter de cet amour que j'ai pour toi !» La dernière phrase, je l'avais presque dite dans un supplice, démontrant à quel point ça me faisait mal qu'il pense cela. Ou plutôt qu'il se convainque qu'on se faisait constamment souffrir. C'était faux.

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Lukassa "Non, j'ai pas envie que tu m'entretiennes ..." J'essayais de me lever pour te rejoindre mais mes jambes avaient du mal à suivre. Je m'assis au bord du lit et mis mes mains sur les yeux. J'avais envie de m'enfuir de cet hôpital, je me sentais tellement mal. J'avais envie d'arracher cette perfusion de je sais pas trop quoi dans mon bras. D'enlever tous ces capteurs autour de mon corps. Tout ça me soulait, me soulait tellement. J'avais envie d'autre chose. J'avais envie d'être heureux. Mais pourquoi au fond de moi tout semblait pourrir ? Après quelques minutes je finis par répondre. "Je doutes pas de nous mon amour ..." Je sortais enfin ma tête d'entre les mains et te regardais, tu te tenais au fond de la pièce, dos à moi, j'avais l'impression que toi aussi, t'avais envie de t'enfuir de tout ça. "J'ai juste peur que tu me vois comme un monstre maintenant ..."

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Lukassa « C'est pas t'entretenir! C'est t'aider! T'aider pour que tu ailles mieux, et t'aider pour que tu restes ici, avec moi... » J'avais presqu'envie de recogner dans le mur, sans raison, comme je l'avais fait avant de trouver Luke dans sa chambre d'hôtel, hier. Mes jointures me faisaient souffrir, mais on m'avait donné de la glace tout à l'heure pour que ça aide un peu. Sauf que j'avais l'impression que la peine et la peur ne faisaient qu'empirer le mal de ma main blessée. J'allais ajouter quelque chose à cela, mais tu me coupa la parole pour me dire un truc qui me réchauffa le coeur, tout comme il me le serra. Je ne me retournai que quelques instants après, incapable de répondre quoique ce soit, alors que tu me faisais maintenant part des tes craintes. Des craintes que tu ne devais même pas craindre... Je m'approchai de toi, te voyant assis, l'air triste, fatigué et découragé. Je pris ton visage entre mes mains et te regardai directement dans les yeux. « Luke, regarde-moi. Dans les yeux! » Je me mordis la lèvre, pour essayer de te faire sourire un peu parce que je savais que ça te faisais craquer, même si la situation était plutôt...difficile à vivre. « Tu penses vraiment que moi, Lassa Kentwell, qui suis fou amoureux de toi, je vais te voir comme un monstre parce que tu es bipolaire ou parce que tu as fait une overdose? Voyons donc! Ce sont les médicaments qui te font dire des trucs comme ça? J'ai envie de partir avec toi, loin et de te serrer dans mes bras, de dormir avec toi pendant des jours et des nuits entières! Alors s'il te plaît, Luke... »

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Lukassa "Non, je peux pas accepté Lassa ..." J'pouvais pas accepter, vivre grâce à ton argent ça me tuerait, j'pouvais pas penser que j'étais dépendant financièrement de toi ou quoi que ce soit. On avait pas les mêmes moyens, c'est sur, mais tu devais pas me payer des trucs comme ça. Tu me dis alors que tu voulais passer toutes les nuits et les journées avec moi, c'que j'en avais envie moi aussi. "Moi aussi j'ai envie de tout ça Lassa ... Mais c'est pas possible ... Pas ici ..." J'avais les yeux qui devenaient humides et la gorge qui se serrait. Je posais mon front contre le tien et prononçait d'une petite voix. "Lassa, sort moi de là, s'il te plait ..." J'avais à peine eu le temps de finir ma phrase que l'infirmière entra dans la chambre accompagné d'un homme en blouse blanche lui aussi, le psychiatre sans doutes. Elle se rapprochait de Lassa et lui fit signe de sortir.

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Lukassa « Si c'est la seule et unique façon de te garder ici, à Key West, avec moi, alors je ne m'en empêcherai pas. » Je voulais pas subvenir à tes besoins toute ta vie, c'était pas ça. Ce que je voulais, c'était simplement t'aider à avoir accès sans problème au traitement pour tes troubles bipolaires, ET au voyage à Key West, où l'on était déjà, qui te ferait un bien immense, si j'arrêtais de faire des conneries sans arrêt... À présent, je voyais cette faiblesse qui restait gravée en toi. Cette faiblesse que je ne connaissais pas, même si je te savais fragile. J'allais prendre soin de toi, je devais te le promettre. Tes yeux qui s'emplissaient de larmes et ta voix qui se nouait à cause de l'émotion me faisaient mal au coeur. Mal au coeur de te voir dans cet état. Merde. Tu posais ton front contre le mien, et je te fis un sourire se voulant réconfortant. « Pas dans l'hôpital, non. Mais je vais t'emmener... À Cuba, si tu veux! C'est pas bien loin d'ici, ein... » À ta voix suppliante, lorsque tu me demandas de te sortir ici, je n'eus même pas le temps de te répondre qu'une infirmière entrait avec un homme, sûrement le médecin, et ils me jetèrent rapidement dehors. Sur le rebord de la porte, je te jetai un regard. Un regard amoureux, vraiment sincère, et réconfortant. Je voulais que tu saches, simplement au travers de mon regard, que j'étais là et que je le serais toujours, et que oui, je te sortirais de là. Et vite. Avant de refermer la porte, j'épellai sur mes lèvres, pour que tu y lises par toi-même : « Je t'aime. »