embuscade. (naby)

@Naim Wolford -- tu l'as imaginé plusieurs fois, la vie que t'aurais aimé avoir avec lui. avant même la fausse couche. l'enfant que t'aurais aimé avoir. vous trois. tu lui as dit pour rigoler l'année dernière, que t'en voulais un bientôt. et tu l'aurais aimé plus que tout, celui qui a grandi dans ton ventre quelques semaines. celui qui n'existe plus. l'estomac qui se serre en y pensant. tu t'en veux encore. à lui aussi. au monde entier, en faite. mieux vaut ne plus y penser. tu me manques aussi. votre vie à deux. vous.

@Ruby Mayfield -- conversation qui ne devrait pas exister, ramène dans le passé. ramène aux regrets et aux saveurs amères de la vérité. c'est fini, et vous êtes là. sans savoir avancer. peut être parce que c'est ça, la suite du chemin ? qu'ils se recroisent à nouveau ? bifurcation terminée ? autoroute en deux fois deux à partir de maintenant ? et maintenant ? le vide sous les prunelles obscures. phares de voitures qui éclaire vos jambes un instant, pendant qu'elle passe devant vous. les jambes se redressent. tu retrouves le sol, debout sur tes pattes. mains qui glissent dans les poches. j'vais y aller là. parce que tu veux rien forcer. tu veux rien dire. tu veux juste la laisser respirer, maintenant que t'as fait ton sketch. égoiste.

@Naim Wolford -- et maintenant ? tu hausses les épaules, parce que tu n'en sais rien toi. t'aurais envie de tout pardonner d'un claquement de doigt. de tout oublier, que tout redevienne comme avant. mais t'en n'es pas capable là. et t'es pas totalement sûre que c'est ce qu'il veut. avenir flou pour vous deux, peut-être inexistant, tu ne sais pas. tu ne sais plus rien. visage se tourne enfin vers lui quand son corps bouge. il se lève, et toi tu restes assise, zoom entre tes pieds. ouais. moi aussi. c'est le mieux à faire, certainement. promis, je ne prends pas le bus. petit sourire se dessine sur tes lèvres.

@Ruby Mayfield -- mains dans le fond du cuir. le corps qui se tourne enfin, en face d'elle. les ébènes sur elle. le rictus léger, qui déforme els lèvres. le bus. métaphore de tous les problèmes qui t'pèses. le lâcher prise inexistant. ouais. mais préviens moi quand tu rentres. parce que c'pas son super saucisson qui va la défendre. un pas vers elle, dépose tes lèvres sur son front. baiser tendre, le temps d'un instant. un message. et tu tournes les talons, furtive caresse à zoom au sol. semelle des vans qui s'enfoncent dans le bitume, rejoindre la porte de chez toi.

@Naim Wolford -- ok. juste ça alors qu'un sourire presque gêné est accroché à tes menteuses. regard bleuté qui le regardent quand il s'approche, se ferment quand ses lèvres se posent sur ton front. comme avant, le matin, ou quand vous vous croisiez sur le campus. avant quand tout était plus simple, ou différemment compliqué. tu l'observes faire demi tour jusqu'à chez lui. et tu ne sais pas combien de temps tu restes sur ce banc, en bas de ton ancien appartement. jambes qui se décident enfin à bouger. marche jusqu'à chez toi. encore plus perdue qu'avant.