embuscade. (naby)

@Naim Wolford -- lèvres qui se pincent alors que tu restes immobile sur le bitume, face à lui à deux doigts de s'enflammer. grosse différence entre vous. toi trop calme, lui trop sanguin. les opposés s'attirent, apparemment. regard noir quand il te dit de la fermer, lui percerait le cœur qu'il le pouvait. t'en avais pas envie ou tu t'es tapé tellement de meufs du campus qu'elles ont enfin compris que t'es un putain de connard ? tu te pince l'arrête du nez, tente de te calmer, en vain. jalousie mal placée. si c'était si simple, vas la voir elle et fous moi la paix. que vous tourniez la page tout les deux.

@Ruby Mayfield -- elle te croit pas. et tu lui demandes pas d'te croire. vrai pourtant, rien pendant des semaines, ça sonne comme l'exploit improbable, quand toi, t'as toujours eu l'train de vie où les nuits étaient occupées. où tu t'en ai jamais caché. où elle t'a toujours connus, avant d'vous mettre ensemble. ouais c'est ça ouais. l'ton mauvais. passif qui semble la déranger que maintenant, elle qu'elle a toujours était au courant. les orbes qui recroisent les siennes. la voix plus forte cette fois. les grands gestes qui fendent l'air. percent l'accalmie du début de soirée. c'est toi que j'veux putain d'merde. l'élan dramatique, où les pensées ne pensent plus. le coeur parle juste. donne sa voix. ses cris. c'est toi que j'aime, autant que j'suis un connard si tu veux, j'en ai rien à foutre. le corps se tourne, pivote, quelques pas en avant. tu t'éloignes. parce que tu veux souffler. reprendre l'air après avoir hurlé. l'regard qui plonge sur celui de l'inconnu, passe à côté de toi. déclaé d'un pas, pour t'éviter. le regard au jugement. qu'est ce tu veux toi ? bouges non ? en colère, contre tout. le monde. lui. toi. juste toi.

@Naim Wolford -- tu le connais, Naim. réputation de queutard. nuits toujours agitées. miracle que vous ayez finis ensemble alors qu'il était tout ce que tu détestais à l'époque. mais t'es tombée amoureuse. tombée pour lui, le vrai lui. celui qu'il ne montre pas toujours. difficile de croire que les vieilles habitudes n'ont pas refait surface, que les femmes ne se sont pas succédées dans les draps que vous avez partagé, avant. ça t'écœur. tu le regardes. confession qui te fait de l'effet. tu ne sais pas lequel. l'espoir, la joie, la confusion, la peur. l'envie de lui sauter dans les bras, mais la rancune qui te retient. tu ne sais plus ce que tu veux, toi. risquer un vous à nouveau ? la bouche qui s'ouvre et se referme sans émettre un bruit. tu ne bouges pas, même quand il s'énerve contre un passant qui n'a rien demandé. songes confus dans le crâne. qu'est-ce que tu cherches en disant ça, hein ? pourquoi tu changes d'avis ? pourquoi tu le repousses avant de revenir quand je commence enfin à me faire une raison ? c'est un jeu, de me torturer comme ça ?

@Ruby Mayfield -- les mots s'envolent. s'arrachent de la bouche. retenus depuis trop longtemps. l'art de savoir te sortir de tes gonds, ruby. connexions se font, suffisantes pour exacerber les moindres émotions. choc électrique. passant qui n'a rien demandé, s'échappe sans rien dire avant que tu ne décides de t'en servir comme bouc émissaire. j'change pas d'avis. les mains remettent la veste, sans tomber le regard sur elle, encore. trop tendu. muscles se crispent. j'ai toujours peur de t'étouffer. d'être trop. j'ai toujours pas envie que tu prennes ce putain de bus seule. le bras qui pointe l'arrêt de bus, a deux pas de vous. nouvelle victime de ton agacement.

@Naim Wolford -- tu ne sais plus, toi. quoi penser. quoi ressentir. ses mots qui mettent le bazar dans ta tête et qui harponnent ton myocarde. mélange d'émotions et de sentiments. partagée entre l'envie de tout lui pardonner, de lui hurler que toi aussi c'est lui que tu veux. et celle de tourner les talons, partir pour de bon. tu ne m'étouffais pas, et tu n'étais pas trop. tu te rapproche, lentement, laissant un espace entre vous. distance de sécurité pour toi-même. mais tu as raison. je n'arrêterai pas de prendre le bus, de sortir. de profiter de la vie parce que j'ai la chance de pouvoir ne faire. tu passes devant lui, t'assoie sur le banc de l'abri bus.

@Ruby Mayfield -- tw mention d'agression, mort de proche

bien sûr que si, t'es étouffant. pour tout le monde. tout le monde le sait. tes soeurs, ruby, scott. non pas scott. l'seul sur terre qui trouve encore que c'est pas assez. t'es toxique. pour assouvir tes craintes. ton besoin de protection. la peur, viscérale, de perdre les gens. pas qu'ils partent de ta vie, non. qu'ils meurent. qu'ils soient agressés. que t'as pas pu les protéger. l'échec ultime. toi qui te donnes la mission inconsciente. mais, pas possible. infaisable. et t'essayes de t'en persuader, trop compliqué. corps qui suit son mouvement. s'affale sur le banc, toi aussi. plus loin, l'autre extrémité. avachis sans prestance, les jambes écartées, le dos qui s'écrase sur la paroi de verre derrière toi camoufle les horaires de ta grosse tête. banc qui bouge même, un peu, quand le cul s'écrase sur le métal froid. soupire. je m'en remettrais pas si il t'arrive encore un truc. comme son agression, y'a plus d'un an.

@Naim Wolford -- trop opposés quand on y pense. aucun point commun. lui et son besoin de trop protéger, et toi et ton besoin de liberté. dix-huit ans passés enfermée dans ton palais d'or et d'argent. le désir de vivre, maintenant. malgré tout ce qu'il t'est arrivé. tu ne lui en as jamais voulu, à Naim, d'être trop protecteur. l'excès. mais t'en as toujours fait qu'à ta tête. et tu sais que ça ne pourra jamais marcher, pour ça. il m'arrivera forcément des trucs. visage se tourne vers lui. colère disparue, tu laisse apercevoir la ruby plus douce, celle qui n'apparaît pas beaucoup en ce moment. mais je voulais pouvoir tout surmonter avec toi.

@Ruby Mayfield -- le corps avachis que ce banc. à l'effigie de tes pensées. le chaos. ouais mais, j'étais pas là. reviens au même. tu pourras jamais être là, tout le temps. mais ça. tu sais pas l'accepter. peut être jamais. j'aurais toujours été là pour toi. paradoxal, hein ? de dire que t'aurais été là pour elle, quoi qu'il arrive. réel. toujours. même à l'autre bout du monde et séparés. tu sera toujours là pour elle.

@Naim Wolford -- corps droit comme un i, comme toujours. posture de ballerine, presque. des années de natation et t'as quand même un corps tout chétif. tu soupir, te penche finalement en arrière pour que ta tête s'appuie sur la vitre derrière. t'étais pas là. tu ne pourras jamais tout le temps être là pour tout le monde. même si c'est ce qu'il veut. la seule absence que je te reproche c'est celle de cet été. mais tu ne pouvais pas savoir. personne ne savait. et je sais que t'aurais été là si t'avais su.

@Ruby Mayfield -- tw détails précis sur les émotions après fausse couche

bien sûr que t'aurais été là. trop heureux au fond. de cet enfant. de votre fruit, à vous, votre amour. en elle. la fierté que t'aurais porté sur tes épaules. si grande. la peur au ventre aussi, de devoir protéger un petit être minuscule à la merci de tout. t'aurais été, insupportable. protecteur de ta progéniture. de celle qui la porte. impossible de savoir si tu préférais une fille ou un garçon. ta chaire, dans tous les cas. tu prenais tout, sans la moindre retenue. mais, il n'y a plus rien. perdu. et t'as pas été là pour protéger le p'tit être qui était même pas né. corps amorphe, fixe le sol en face. ouais. s'écoule des longues secondes où ton nez renifle par le froid du début d'automne. tu me manques. calme, sincère.